29/12/2024
"Ce qu'on s'autorise à espérer"...
"J'ai besoin d'amour mais m'en passe". Georges PERROS
« Ce qu'on s'autorise à espérer prend racine quelque part » : depuis que j'ai lu ces mots sous la délicate plume d'Arthur Teboul, ils m'accompagnent comme un mantra, une prière. Je les ai trouvés tellement beaux que je les ai recopiés sur un petit bout de papier que j'ai posé sur mon bureau. Ne jamais oublier qu'un peu d'espoir peut faire germer de grandes choses... Et, comme nous allons bientôt entamer une nouvelle année, je me prends à rêver. Déjà, une certitude : le live Replugged sortira bientôt. Il me semble que c'est pour janvier et qu'il suffira de consulter régulièrement le site officiel pour obtenir confirmation de la nouvelle. Un jour, alors que nous ne nous y attendrons pas, nous découvrirons la pochette, et ce sera joie immense !
Ensuite, je me dis qu'il est permis d'espérer, peut-être, d'autres nouvelles émanant de la planète HFT courant 2025. Un nouvel album ? Et pourqui pas ? L'annonce d'une tournée ?! Sait-on jamais ! J'ai, comme ça, des espoirs en pagaille que, parfois, la réalité dépasse, quand elle est bien lunée. Si, si, ça arrive !
En attendant, j'écoute encore et toujours Thiéfaine. Pas plus tard qu'hier. Pourtant, je ne voulais même pas ! J'étais dans la voiture avec mes filles, nous faisions un trajet de presque deux heures, je voulais écouter l'avant-dernier Louis Chedid. Louise s'y est fermement opposée : « Oh non, j'aime pas du tout, on met Renaud ou Thiéfaine ». Ce fut Thiéfaine. Allez, encore un petit coup de Mathématiques souterraines, la chanson que j'ai le plus écoutée au monde et dont, allez savoir par quel mystère et par quel miracle, je ne me suis jamais lassée. Je pense pouvoir affirmer que cela n'arrivera plus désormais. C'est comme ces couples qui ont tout traversé ensemble. On ne voit pas pourquoi quelque chose viendrait soudain les démanteler. Bon, ben, Mathématiques souterraines et moi, c'est pareil, c'est à la vie à la mort. Et le plus fou, c'est que si je ferme les yeux et me concentre bien, je retrouve, en écoutant cette chanson, les sentiments de la jeune fille de dix-neuf ans qui découvrait, éblouie, cette histoire de valise trempée, d'ascenseurs au fond des précipices et de caboulots.
Ensuite, dans la voiture, ce fut Sweet Amanite Phalloïde Queen, la chanson qui, pour moi, sera toujours liée à un ami trop tôt disparu. Avec qui je découvris Rimbaud et les Doors. C'est marrant, au départ, je n'aimais pas spécialement SAPQ (il fut un temps où, dans les commentaires au bas des notes de ce blog, une jeune femme signait comme ça : SAPQ). J'en ai vraiment saisi toute la puissance en l'entendant en concert. Elle est électrisante. « Manufacture de recyclage des mélancolies hors d'usage, ô sweet amanite phalloïde queen »...
D'autres chansons encore. Pour arriver à Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable. Un monument du répertoire thiéfainien ! Je ne sais pas si mes filles l'avaient déjà entendue en entier. J'ai eu un peu peur de les choquer au moment où Hubert déroulait la panoplie des maladies sexuellement transmissibles. Je me souviens d'un festival en Bretagne, il y a très longtemps : alors que je retournais à ma voiture, je surpris la conversation d'une jeune fille et de son amoureux. Elle lui disait : « Dis donc, le mec, il est un peu tordu. C'était gore par moments, surtout le passage où il parle de salpingite et compagnie ». On ne peut pas mettre l'œuvre de Thiéfaine entre toutes les oreilles, n'est-ce pas ?!
Mes filles n'ont pas été choquées outre mesure. Il faut dire qu'elles ont eu leur période rap et que, dans la clio IV, on a déjà eu vent de vertes et de pas mûres. Après ce jubilatoire Exercice de simple provocation, je me suis écriée : « Quand même, il n'y a qu'Hubert pour énumérer dans une chanson je ne sais combien de maladies vénériennes ». Et je me suis dit que j'allais écrire un petit billet sur ce blog, pour vous demander de compléter à votre gré la formule « Il n'y a qu'Hubert pour... ». Je dirais également : « Il n'y a qu'Hubert pour citer Hölderlin dans une chanson, il n'y a qu'Hubert pour parler de l'éjaculation précoce, il n'y a qu'Hubert pour chanter à la femme aimée qu'il n'a plus de mots assez durs pour lui dire qu'il l'aime ». Et j'ai de quoi allonger la liste, c'est juste que je n'ai pas le temps ce matin ! Allez, à vous !
Au retour, j'ai écouté une émission de radio vers laquelle un libraire de Nancy avait mis un lien à ma demande dans un de ses mails. Le libraire en question, c'est un certain Jean-Michel, qui a plusieurs qualités : d'abord, il me conseille toujours des auteurs un peu confidentiels dont je m'aperçois systématiquement qu'ils étaient faits pour moi. Ensuite, il aime beaucoup Thiéfaine. Dans l'émission dont je vous parle, il le cite (https://radiofajet.net/2024/10/03/caprices-de-lecture-avec-marie-houlbreque-et-sylvain-mangel/). Si le cœur vous en dit : c'est vers la 24ème minute (et peut-être bien la 27ème heure !). On entendra également Page noire, mais amputée de quelques précieuses minutes, wie schade.
Il y a trois jours, j'ai fini le livre de Sébastien Bataille. Je l'ai lu lentement, comme je m'en étais fait la promesse. J'ai pris des notes, je pense qu'elles donneront lieu à un billet que je posterai ici bientôt.
2024 s'achève donc. Il ne faut pas que 2025 nous trouve hagards et désespérés, malgré les mochetés qui ravagent ce monde. Au contraire. N'oublions pas : « Ce qu'on s'autorise à espérer prend racine quelque part ». Reste à savoir où !!!
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