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24/09/2006

Vie de Nietzsche : première partie

La pensée du jour : "L'homme est une corde tendue entre l'animal et le surhumain - une corde par-dessus un abîme", NIETZSCHE (Ainsi parlait Zarathoustra).

 

Friedrich Wilhelm NIETZSCHE : né le 15 octobre 1844 (jour de la fête du roi Frédéric-Guillaume IV, d’où ses prénoms) à Roecken, en Prusse, et mort à Weimar le 25 août 1900. Nietzsche avait quatre ans lorsque son père mourut accidentellement, encore très jeune, et le souvenir de cette fin dramatique et prématurée sera pour lui déterminant, d’autant plus que la mort de son père sera suivie de celle de son jeune frère. Sa mère quittera avec lui Roecken pour Naumbourg-sur-Saale. A douze ans, il entra au collège de Pforta. A 17 ans, il décida de ne pas se faire pasteur et, à 18 ans, entra à l’Université de Bonn où il vécut isolé. En 1863, étudiant à l’Université de Leipzig, il fut bouleversé par la lecture du Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer ; et il écrivit à sa sœur : « Que cherchons-nous ? Le repos, le bonheur ? Non, rien que la vérité, toute effrayante et mauvaise qu’elle puisse être… » A cette époque, il se lia avec Erwin Rohde qui demeura longtemps son meilleur ami. Il admirait Bismarck. Incorporé dans l’armée en 1867, il fut renvoyé chez lui après une chute de cheval. On lui demanda des études historiques pour une revue importante de Berlin. Mais il s’intéressait à tout, sauf à la politique. « Décidément, disait-il, je ne suis pas un animal politique ». Après la lecture de Schopenhauer, le deuxième événement important de sa jeunesse fut sa rencontre avec Wagner, pour lequel il avait la plus grande admiration. Aussi accepta-t-il, avant d’avoir obtenu tous ses diplômes, d’être nommé professeur de philologie grecque à Bâle (1868), ce qui lui permettait de voir plus facilement Wagner qui habitait Triebschen, sur le bord du lac des Quatre-Cantons, avec Cosima, la fille de Liszt, qu’il venait d’enlever et d’épouser. Nietzsche devint un assidu de leur maison et un ami intime.

En 1870, il consacra ses loisirs à l’étude des origines de la tragédie grecque. A l’annonce de la victoire allemande, il s’engagea et fut envoyé en France comme ambulancier, puis à Karlsruhe où il tomba malade. En 1871, il publia le résultat de ses travaux sous le titre : La Naissance de la tragédie ou hellénisme et pessimisme, sans obtenir de succès. Depuis Winckelmann, la critique classique ne reconnaissait qu’un aspect de l’art grec, celui qui symbolise Apollon, art fait de mesure et de pondération, qui est l’objet d’une contemplation sereine s’élevant au-dessus d’un monde condamné à la souffrance. Nietzsche lui oppose un autre aspect, symbolisé par Dionysos (Dieu de la Végétation, en particulier de la Vigne et du Vin) : c’est l’extase dans laquelle plonge la vue du vouloir-vivre universel, et qui permet d’échapper à la souffrance non pas en la niant, mais en niant sa cause qui est ce vouloir-vivre lui-même poussé à son point suprême. L’influence de Wagner, combinée avec celle de Schopenhauer, est prédominante alors, et durera même après que le premier se fut installé à Bayreuth grâce à l’amitié que lui portait le roi de Bavière, Louis II. Une première crise intellectuelle éclata pour Nietzsche lorsqu’il se détacha du pessimisme de Schopenhauer et de l’esthétisme de Wagner et qu’il commença à répudier l’art comme moyen d’évasion. C’est alors qu’il publia les premières Considérations inactuelles où l’histoire est dénoncée comme un poison pour l’être sain et joyeux de vivre. L’Université de Bâle lui ayant accordé un congé, il partit en Italie avec deux amis, et il y retrouva Wagner dont l’esprit était alors occupé par le sujet de Parsifal. Pour Nietzsche, cet opéra marque le point culminant de la dégénérescence européenne : la négation du vouloir-vivre n’est autre qu’une extinction de l’instinct vital. C’est l’idée qu’il développa dans Humain, trop humain (1878) et Le Voyageur et son ombre (1880). A ce moment, il lisait les moralistes français, surtout La Rochefoucauld, Chamfort, et aussi Pascal. Il admirait leur lucidité et leur amour de la vérité pour elle-même, leur rigueur et leur clarté. A partir de 1879, tombé malade, il abandonna sa chaire de philologie et commença une vie errante. Sa sœur l’emmena d’abord dans l’Engadine où il retourna chaque été, l’altitude lui était bienfaisante. Désormais, il sera toujours égrotant et forcé de vivre avec la pension de quatre mille francs par an que lui verse l’Université de Bâle. Les livres qu’il publiera n’auront aucun succès et ses amis l’abandonneront, excepté l’un d’eux, Peter Gast. Après un court séjour à Naumbourg dont le climat ne lui réussit pas, il décide de se rendre de nouveau en Italie, séduit cette fois par Venise où habitait Peter Gast. C’est dans cette atmosphère que naissent les aphorismes composant Aurore dont le sous-titre est alors : L’Ombre de Venise et dont le titre est emprunté à un passage des Védas : « Il y a beaucoup d’aurores qui n’ont pas encore lui » - passage lu par Nietzsche dans le livre d’Oldenberg sur Bouddha paru à l’époque. Nietzsche, après une nouvelle tentative de séjour à Naumbourg, passa l’hiver à Gênes où il vécut de la vie populaire. Son livre parut en 1881. A cette époque, il repartit pour l’Engadine et, au début d’août, y connut l’extase très singulière du Retour éternel.

Fin de la première partie, suite au prochain numéro !

Source : Dictionnaire des auteurs, déjà cité X fois ici !

 

Voici la maison où vécut Nietzsche à Naumbourg, ville magnifique que j'ai eu la chance de visiter quand j'habitais au fin fond de l'Allemagne de l'Est!!!

 

medium_maison_Nietzsche.jpg

 

Commentaires

On dit des Névrosés-Obsessionnels parfois que ce sont des individus " bordeline ", sur la bordure, sur le fil.

Nous sommes des funambules de la mouvance de la vie, et moi grâce à une création ancestrale que j'ai perfectionnée je marche sur la corde entre névrose et psychose. A la différence de Nietzsche je ne marche vers le surhumain ( quoique.. ).

Dans mon autre livre ( le deuxième.. ) j'expliciterai ce point !...

Le Doc

Écrit par : Le Doc Doc | 24/09/2006

Nietzsche et la musique... "Sans musique, la vie serait une erreur".

Voici un lien vers quelques explications :

http://leportique.revues.org/document212.html

Écrit par : petit-jour | 24/09/2006

Coucou à tous!

Au fait, Doc, quand ton premier livre va-t-il sortir? Tu l'as dit dernièrement à Suricate, mais je ne sais plus dans quel commentaire.
Merci, Petit-jour, pour ce lien fort intéressant!

Écrit par : Katell | 24/09/2006

A propos de musique:"La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée" Platon.
Et de citer Beethoven: "Je n' ai pas un seul ami, mais je sais qu' au fond de moi, Dieu m' est plus proche que tous les hommes". Cette citation me hante depuis longtemps; c' est toute l' âme et la puissance des slaves qui s' y reflètent. Honnis soient ceux pour qui la pensée allemande est vide et l' Allemagne qu' une terre sans âme!
Je me situe entre France et Allemagne, j' aime les 2 pays mais je m' identifie souvent à cette rigueur germanique qui me porte souvent préjudice, je pense souvent en allemand, j' aime parler allemand, j' ai un teckel et pourtant je suis française vivant en France. Et non, je ne roule pas (encore) en grosse cylindrée allemande (snif!).
Bravo, Kat', Nietzsche m' a accompagnée dans mon cursus universitaire. Souvenirs, souvenirs ...

Écrit par : suricate | 24/09/2006

Coucou Suricate,

Bien contente d'avoir pu te rappeler tes études germaniques! Je ferai la suite de cette note un de ces jours!
Je te reçois parfaitement lorsque tu parles de ta double culture! Et ce n'est pas moi qui dirai que l'Allemagne est une "terre sans âme"!

Écrit par : Katell | 24/09/2006

Salut Katell ,

Les références exactes de mon " livre " se trouve sur le site de la fnac, mais il est en pré-vente pour l'instant.

Bye...

Le Doc

Écrit par : Le Doc Doc | 25/09/2006

Les commentaires sont fermés.