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29/07/2009

"Fragments d'hébétude" : suite

La pensée du jour : "Mais l'homme a besoin aussi de confort spirituel. La beauté est la charpente de son âme. Sans elle, demain, il se suicidera dans les palais de sa vie automatique". Jean GIONO.

 

 

Je reprends les choses là où je les ai laissées. Mille excuses, je devais revenir le 23 juillet, et j'ai six jours de retard !! Il faut dire que j'ai passé quelques soirées de cette semaine à écrire sur les thèmes récurrents dans l'oeuvre de Thiéfaine. Comme ça, un truc pour moi, que je ne mettrai pas sur le blog. Et qui, sans doute, restera en plan, comme pas mal de choses que j'entreprends et qui n'aboutissent pas, faute de temps, et de je ne sais quoi d'autre... Ce n'est pas la motivation qui manque non plus, mais parfois, l'inspiration (vaste mot !) se tire. D'où l'intérêt de faire des réunions où on cause HFT. Cela oblige à aller jusqu'au bout de ses projets d'écriture... Bref...

Revenons-en à « Fragments d'hébétude », un album qui m'est cher. La tournée « Fragments », ce fut pour moi l'occasion d'aller voir Thiéfaine pour la première fois. Avec ma mère, dont les certitudes furent quelque peu ébranlées ce soir-là. Comment ? Sa fille, d'ordinaire si sérieuse, d'apparence en tout cas, écoutait ça ? Ces textes par moments licencieux ? Ces chansons qui parlaient de joints et compagnie ?! « Mais maman, moi, je ne fume pas. Mon joint, c'est Thiéfaine, combien de fois faudra-t-il que je te le dise ?! ». Je pense quand même que, voyant la foule haute en couleur (et en odeurs !) qui s'était déplacée ce soir-là, ma mère avait eu les chocottes. Mais bon, elle était contente malgré tout : Thiéfaine avait chanté « Animal en quarantaine », « Je t'en remets au vent » et quelques autres titres qu'elle affectionnait tout particulièrement. Quant à moi, j'étais sortie tout simplement éblouie, ébahie, de la salle de concert. Mais c'est une autre histoire.

« Fragments d'hébétude », donc. Les acrobaties verbales que j'aime le plus sur cet album sont :

« A quoi peut ressembler ton spleen

ton désespoir et ton chagrin

vus d'une des étoiles anonymes

de la constellation du chien ? »

 

« Peu à peu je vois s'estomper

les rêves de mon esprit tordu

je commence même à oublier

les choses que je n'ai jamais sues

peut-être eussé-je dû frapper plus

et me lever tôt le matin

peut-être encore eût-il fallusse

baby que je buvasse un peu moins ».

 

« T'as momifié ton coeur / tatoué ton numéro

bancaire sur les parois internes de ton crâne ».

 

« Oh ! Le vent se lève

au large des galaxies

et je dérêve

dérive à l'infini ».

 

Très beau, le verbe « dérêver » qui vient se coller juste derrière « dériver ». Belle trouvaille !

 

« La terre tremble

et tu t'essuies la bouche ».

 

« Tu titubes au milieu des flammes

de l'enfer d'où renaît la phénix

soldant les débris de ton âme

sous une Mustang Ford 66 ».

 

« Comme un arbre mort

au milieu du désert

juste une valse noire

dans le silence des pierres ».

 

Je note à propos de cette chanson que j'ai l'impression qu'il s'agit d'une évocation d'un passé pas tout à fait digéré. Allusion à l'univers de la drogue aussi, non ?

« Souvenir éphémère

beauté blême et transfert

dans tes jardins d'Eden

solitude transparente

de ces longs jours d'attente

à te fixer les veines ».

 

« Terrien, t'es rien »... Et c'est sur ces mots magiques que nous allons nous quitter ce soir, comme dirait Hubert !!

22/07/2009

Décortiquer des fragments, pas une mince affaire !!!

La pensée du jour : "Le grand vide des choses de l'absence". Claudie GALLAY. Pas besoin de verbe, pas besoin d'en dire davantage...

 

 

Voilà un album que, pendant de bien trop longues années, je n'ai pas su apprécier à sa juste valeur... C'est d'ailleurs celui que j'ai le moins écouté. Pour préparer cette note, je lui ai de nouveau accordé une attention particulière. Celle qu'il mérite tout simplement. Et j'ai découvert des trésors, dans les textes, les mélodies. On se plaint de ce que l'actualité thiéfainienne soit assez pauvre en ce moment, on se trompe : il n'est que de réécouter certains albums pour y dénicher des richesses qui, jusque là, nous avaient échappé ! Bref, il y a donc toujours une actualité du côté de chez Thiéfaine !

« Fragments d'hébétude » date de 1993. Le titre interpelle déjà pas mal, non ? Ces « fragments d'hébétude », ce sont les quatorze morceaux qui constituent l'album. Quatorze réactions étonnées, voire hébétées, face à différents événements : la guerre, le temps qui passe, l'indifférence de ceux qui, quand la terre tremble, ne trouvent rien de mieux à faire que de s'essuyer la bouche...

Le tout s'ouvre sur « Crépuscule-Transfert ». Ah, je me souviens, je me souviens : fin octobre 1995, Sarreguemines. Je vois Hubert pour la première fois et j'en suis, comment dire, toute chose. Ce concert, je l'ai attendu, espéré, rêvé. Nous y sommes donc, ma maman et moi. Et Thiéfaine, pour annoncer « Crépuscule-Transfert », dit quelque chose du genre : « A la fin du siècle dernier, mon grand-père maternel, que je n'ai malheureusement pas connu, a été précepteur à la Cour de Bosnie-Herzégovine et, à l'école, quand j'en parlais à mes petits camarades, ils me disaient : « La Bosnie-Herzégovine, ça existe même pas ! Mon pauvre Thiéfaine, tu sais plus quoi inventer pour te rendre intéressant. Maintenant, je crois que les petits enfants, dans les cours de récré, savent que la Bosnie-Herzégovine, ça existe. Voici une chanson qui aurait pu s'intituler Sarajevo-Transfert ». Sublime cri d'horreur, d'incompréhension, d'hébétude, devant l'ampleur de la connerie et de l'horreur humaines... « L'horreur est humaine, clinique et banale

enfant de la haine, enfant de la peur

L'horreur est humaine, médico-légale

enfant de la haine, que ta joie demeure ! »

La musique est bien balancée, elle vous explose à la face dès que le CD est mis dans l'appareil. J'adore cette entrée en matière. On fonce direct dans le vif du sujet, on ne cherche pas de préambule. Cet album s'annonce d'entrée de jeu comme un coup de poing !

Ensuite, il y a cette chanson si ... particulière, si phénoménale, si thiéfainienne : « Les mouches bleues ». Pendant longtemps, j'ai détesté cette chanson, je ne sais pas trop pourquoi. Et puis, cela fait plusieurs mois déjà que j'ai changé d'avis ! Si, jusqu'à il y a quelque temps, je n'aimais que deux ou trois prouesses textuelles des « mouches bleues » (« il est trop tard pour s'abîmer dans des scories émotionnelles », « peu à peu je vois s'estomper les rêves de mon esprit tordu, je commence même à oublier les choses que je n'ai jamais sues », etc.), voilà que je me surprends à apprécier ce morceau sur toute la ligne...

 

Bon, je ne sais combien de lignes déjà, consacrées à seulement deux chansons de cet album. Alors la suite pour demain. Je peux déjà vous dire que les morceaux que je préfère sur « Fragments » sont « Crépuscule-Transfert », « Animal en quarantaine », « Encore un petit café », « Juste une valse noire », « Maalox Texas Blues ». Je note à ce propos que je n'ai jamais entendu « MTB » en concert, quel dommage !

01/07/2009

Drôles d'objets

La pensée du jour : "Tout est hasard, ou rien n'est hasard. Si je croyais à la première possibilité, je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas encore convaincue de la seconde". Etty HILLESUM, Une vie bouleversée.

Détails sur le produit

Pour rire, Sam et moi sommes allés voir quels produits le site Amazon proposait quand on tapait "Thiéfaine". Eh bien, je vous invite à faire de même ! On peut commander son tapis de souris ou sa peluche "J'aime Thiéfaine". Ou bien une flasque "Thiéfaine" ! Amusant !