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21/04/2012

HFT à Vandoeuvre hier soir ou comment faire encore mieux que Besançon, Gennevilliers et j'en passe !

Ebloui, ébahi, ébaubi, éberlué. C'est ainsi qu'on ressortait hier soir de la bien nommée salle des fêtes de Vandoeuvre. D'un ton ironique et malicieux, Thiéfaine venait de nous dire qu'un concert dépouillé de toute chanson évoquant l'alcool, la drogue, le sexe, Dieu ou la mort aurait été le concert du siècle. Et nous, nous sortions de la salle en nous disant que le concert du siècle, c'était celui qui s'était joué peu avant sous nos yeux ! Un concert durant lequel HFT a fait "comme d'habitude", ainsi qu'il l'a dit lui-même. Comme d'habitude et un peu plus que d'habitude. Voir Thiéfaine à Vandoeuvre et mourir !
Le public ? Chaud comme la braise. De la lave en fusion ! Je ne sais pas qui, de ce public ou de l'artiste, a entraîné l'autre dans cet incroyable volcan ! J'ai bien ma petite idée. Evidemment, oui, c'est Hubert qui a su insuffler à la salle entière quelque chose qui tenait à la fois de la magie et de la grâce. Au début, le public était dans une certaine retenue, toute relative d'ailleurs, et ne demandant qu'à exploser les coutures ! Idem du côté d'Hubert. C'était un peu comme un apprivoisement. Je t'envoie "Annihilation", "Fièvre résurrectionnelle", "Lorelei", tu me dis comment tu les reçois et on avisera. Je crois que c'est "Lorelei" qui a carrément fichu un tournant dans ce concert. Oui, c'est à ce moment-là, me semble-t-il, que nos esprits échauffés, cessant soudain d'être des "fleurs flétries", ont croisé l'aéropostale. Vraiment, c'est d'un seul coup, d'un seul, qu'on a senti monter la température, c'était palpable. Et le mercure n'a fait que s'envoler ensuite vers des hauteurs vertigineuses ! Un truc de malade ! Hubert mouillant la chemise comme jamais, Alice caressant sa guitare en de folles épousailles. Autour de moi, des visages heureux. Transfigurés. Ma grande émotion de la soirée ? Regarder s'éclater mes voisins de concert : un père, une mère et leurs deux enfants. Le gamin, du haut de ses onze ans, connaissait tout le répertoire d'Hubert par coeur ! "Impossible de faire autrement, on a grandi avec Thiéfaine", m'a dit sa frangine, âgée de 17 ans, peut-être. Ma grande satisfaction de la soirée ? Entendre ACLH se venger d'une mauvaise extinction de voix (lire à ce sujet son compte rendu du concert de Gennevilliers !) et chanter à tue-tête dans le micro : "Sweet amanite phalloïde queen" !!

La "Fille du coupeur de joints" qui, depuis tant d'années maintenant, marque la fin ou la presque-fin de chaque concert, a mis la salle sens dessus dessous ! 20 ans, 30, 40, 50 ou 60, qu'importe ? Nous étions tous redevenus des collégiens barjots ! En proie à une extase collective qui aurait laissé pantois le plus chevronné de tous les surveillants généraux !!! Qu'il reste dans son laboratoire, celui-là, et nous laisse savourer l'ultra-haute température de ce concert du siècle !

Voir Thiéfaine à Vandoeuvre et mourir. Et puis ressusciter dès le lendemain, ne même pas attendre le troisième jour, parce que quand même, faut pas déconner, il reste encore une flopée de dates à faire sur cet "Homo Plebis Ultimae Tour" ! Ce matin, sur facebook et dans la vie réelle aussi (clin d'oeil à ACLH !), on se demandait entre fans comment Hubert se débrouillait pour qu'après chaque concert on dise : "C'était encore mieux que la dernière fois" ! C'est vrai : on repart systématiquement ébloui, ébahi, ébaubi, éberlué ! On se dit que Thiéfaine vient de donner le meilleur de lui-même et qu'il lui sera difficile de faire mieux, et pourtant... Et pourtant, on assiste à chaque fois à la sublime surenchère d'un artiste de génie qui donne ses tripes et nous emmène "toujours plus loin à fond la caisse", vers "toujours, toujours plus d'ivresse'". Alors, un seul mot d'ordre : "Oh yes always on the road again man" !

 

Article paru dans L'Est Républicain ce matin

La pensée du jour : "La faim qui me tenaille

il est rare qu'elle me hisse

jusqu'à l'inoubliable festin

 

le plus souvent elle me voue

aux heures grises de l'attente

aux terres désolées de l'ennui". Charles JULIET

 

 

Voici l'article paru ce matin dans L'Est au sujet du concert (grandiose) d'hier soir.

 

 

Salle comble, hier, à la salle des fêtes de Vandœuvre pour Thiéfaine

Fascinant Hubert-Félix

 

Une file d'attente qui s'allonge sur des centaines de mètres dans la rue jouxtant la salle des fêtes, il y a des signes qui ne trompent pas. Il est 18h30 et l'agitation est palpable devant la salle municipale. Une soirée à guichets fermés.

 

Hubert-Félix Thiéfaine entamait, hier soir, une série de concerts dans l'Est de la France après un passage en Suisse.
Sa tournée s'intitule « Homo Plebis Ultimae Tour ».

 

Il y a ceux qui avaient découvert les pépites de « Suppléments de mensonge » lors de ses concerts au Zénith de Nancy et au Galaxie d'Amnéville, mais cette fois, c'est auréolé des Victoires de la Musique qu'il se présentait devant les Lorrains.
Costume noir chemise blanche impeccable, le Jurassien est apparu en bonne forme.
Avec « Annihilation », « Fièvre résurrectionnelle » et « Lorelei », HFT a vite mis le feu aux poudres.



« Les dingues et les paumés »

 

Avec « Infinitives voiles », il a dévoilé la quintessence de son dernier album. « Garbo XW Machine », « Petit matin 4.10 heure d'été », la « Vamp orchidoclaste » et la fameuse « Ruelle des morts » qui cartonne déjà, illustrent sa mélancolie légendaire.
HFT a aussi chanté les inclassables « Les dingues et les paumés » et ses thèmes phares : sexe, drogue, alcool et déprime.

 

40 ans de carrière et 17 albums plus tard, l'artiste fascine encore plus ses fans qu'à ses débuts et ce public aujourd'hui, il couvre toutes les générations.

 

Porté par des musiciens de tout premier plan, Marc (basse), Alice (guitare), Bruce (batterie), Christopher (clavier), HFT ponctuait sa sortie vandopérienne avec un titre d'anthologie, «La fille du coupeur de joints ».

 

Un vrai élixir de jeunesse pour tout un public.

 

 

 

 

 

 

07/04/2012

"Le chevalier, la mort et le diable s'enfuient des pinceaux de Dürer"...

La pensée du jour : "L'ombre passée, il se dit que, malgré ce voile, il leur demeurait un sursis avant le temps des ossements. Qu'il fallait somme toute les cueillir, ces nom de Dieu de roses de la vie !" René FALLET

 

Mardi, j'étais à Munich, et je suis allée à la "Alte Pinakothek", où j'ai pu enfin voir ce magnifique autoportrait de Dürer... Là-bas, j'ai pensé qu'il serait sympa de consacrer, à mon retour, une petite note à ce peintre et graveur. Et même d'écrire une série de notes sur la peinture dans les oeuvres de Thiéfaine ! Mais là, j'ai besoin de votre aide, les références ne me viennent pas si facilement ce soir, à part "l'atelier de Hieronymus Bosch".

 

 

Albrecht DÜRER : peintre allemand. Né à Nuremberg le 21 mai 1471, mort dans cette même ville le 6 avril 1528.

 

Fils d'Albrecht Dürer, orfèvre, il fit son apprentissage dans la boutique paternelle qu'il quitta le 30 novembre 1486 pour passer dans celle de Michael Wohlgemut. Au printemps de 1490, ses études terminées, il entreprit un voyage qui, par l'Allemagne et la Hollande, l'amena à Bâle où il fit ses premiers essais de gravure sur bois. Vers la fin de 1493, il est à Strasbourg, et au printemps de l'année suivante de nouveau à Nuremberg où il se mariera quelques mois plus tard; c'est en automne 1494 que se situe son premier court voyage en Italie (à Venise et peut-être à Padoue, Mantoue et Crémone) qui le mit en contact avec l'art vénitien de la première Renaissance. Le retour dans son pays, au début de 1495, marque le début d'une période d'intense et fructueuse activité en peinture et en gravure, encouragée par la protection de Frédéric le Sage, électeur de Saxe; c'est en effet à ces années-là qu'appartiennent les séries xylographiques de L'Apocalypse (Apokalypse), de La Grande Passion (Die Große Holzschnitt-Passion) et de La Vie de la Vierge (Marienleben). La Vie de la Vierge sera diffusée en Italie également, par les copies au burin effectuées par Marc Antonio Raimondi.

 

A partir de 1500 environ, Dürer, pour compléter sa culture personnelle d'artiste de la Renaissance, se mit aux études théoriques, et en particulier à celle de la perspective et des proportions de l'homme et du cheval; il n'en continua pas moins, d'ailleurs, son observation attentive des moindres détails de la nature. Quelques-uns de ses plus célèbres dessins et aquarelles, telle la fameuse Motte de terre, sont de ces années-là, pendant lesquelles sa technique de graveur devient, elle aussi, plus riche et plus complexe, comme le montrent le Saint Eustache et la Grande Fortune (Das große Glück, 1501-1502). En 1505, Dürer se trouve de nouveau à Venise, où il obtient la commande de la Madone du Rosaire (Die Madonna mit dem Zeisig) pour l'église Saint-Barthélémy : c'est une grande toile (actuellement au musée de Prague) où transparaît l'influence de Giambellino. Le Christ au milieu des docteurs (Christus unter den Schriftgelehrten) contient des réminiscences de Léonard, évidentes dans les six gravures sur bois des Nœuds qui remontent probablement à la même année 1506. Son second et dernier séjour en Italie permet surtout à Dürer de parfaire ses études théoriques par une connaissance approfondie des idées de L.-B. Alberti, de Piero della Francesca et de Léonard de Vinci.

 

La période qui s'étend de 1507 – année de son retour en Allemagne - à 1514, marque une reprise de son activité de graveur au détriment de celle de peintre qui cesse complètement. Les 36 xylographies de la Petite Passion (Kleine Passion), commencée en 1509, et les seize gravures au burin de la Passion, publiées respectivement en 1511 et 1513, avaient certainement été commencées au cours des cinq années précédentes, probablement en même temps que les planches célèbres du Chevalier, la Mort et le Diable (Ritter, Tod und Teufel), du Saint Jérôme dans sa cellule (Hieronymus im Gehäus) et de la Mélancolie (Melancholie). La seconde décade du siècle correspond à la phase de l'art de Dürer la plus marquée par l'humanisme; en effet, vers 1512-1513, le peintre commence à rédiger ses ouvrages théoriques tandis qu'il ne dédaigne pas de s'inspirer, pour ses gravures et ses dessins, des œuvres d'auteurs classiques comme Philostrate et Lucien. La protection de l'Empereur Maximilien Ier, à partir de 1512, sert à lui assurer la commande des dessins pour l'Arc de Triomphe (Triumphzuge) et ceux pour le Char triomphal (Triumphwagen). Dürer obtient également la commande du portrait de l'empereur en personne, en, même temps que celui de Fugger le riche, puis celle des 45 illustrations marginales qui ornent Le Livre d'heures de Maximilien.
Mais cette heureuse période est interrompue par la mort de Maximilien en 1519; à la crise matérielle qui suit la perte de son protecteur vient s'ajouter, pour Dürer, la crise religieuse qui se termine par sa conversion au luthéranisme. Pour solliciter du nouvel empereur Charles-Quint la prorogation de sa pension, Dürer décide de le rencontrer et, en 1520, il part pour Aquisgrana où il assiste aux cérémonies du couronnement; de là, il poursuit vers les Pays-Bas, séjournant surtout à Anvers. Ce voyage lui permet de fructueuses rencontres avec des artistes flamands, dont il reste d'admirables témoignages dans la série des dessins à pointe d'argent de son carnet et dans les pages de son Journal. Les deux grands panneaux représentant les Quatre apôtres (Die vier Apostel), conçus à l'origine pour les volets d'un diptyque ou d'un triptyque (dont la partie centrale ne fut jamais achevée, sans doute pour obéir aux interdits de la Réforme), sont généralement considérés comme le testament artistique de Dürer, comme l'œuvre capitale qui clôt son activité à la veille de sa mort (ces panneaux ont été offerts à sa ville natale).

 

Dürer fut le premier artiste nordique à être influencé par les théories et par les expériences de l'Italie de la Renaissance.