29/05/2009
Dans la rubrique "méthode de dissection", voici "Eros über alles"...
La pensée du jour : "L'approche est toujours plus belle que l'arrivée". Alain-Fournier.
Date de parution : 1988
Pochette : on ne peut plus sobre ! Au milieu, on lit «Thiéfaine » et « Eros über alles ». Aucune photo de l'artiste, rien. Le nom est écrit en noir sur fond rouge, le titre en blanc sur fond noir. Le tout enserré dans un fond couleur moutarde. Rien à signaler.
Titres :
Was ist das rock'n'roll
Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir
Amants destroy
Pulque mescal y tequila
Septembre rose
Syndrome albatros
Droïde song
Je suis partout
Que dire de cet album ? Une foule de choses ! Il s'ouvre de façon majestueuse sur « Was ist das rock'n'roll », sur un rythme bien balancé et ces mots sublimes : « deux cent mille ans déjà que je zone sur la terre
dans le grognement lourd des groins qui s'entrechoquent
de nature solitaire je me terre pour me taire
mais mon double pervers joue dans un groupe de rock ».
« Was ist das rock'n'roll » ou les infortunes d'un artiste de la marge qui se définit comme un « vieux désespoir de la chanson française ». Alors que pourtant, purée, c'était l'âge d'or : je me souviens d'avoir découvert le clip de « Septembre rose » sur M6 cette année-là !!!!!! « Vieux désespoir de la chanson française » dont la langue natale est « morte dans ses charentaises ». Constat amer ? Coup de gueule contre le système qui ne distribue pas généreusement les « autorisations de délirer » ? Une bien belle chanson, en tout cas, pleine de vitalité et de joyeuses « acrobaties verbales » ! Une chanson qui prouve que l'oeuvre de Thiéfaine est loin d'être vieille, démodée, à ranger dans des charentaises...
J'aime aussi énormément la deuxième chanson, « Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir ». « J'suis fait d'une matière débile indélébile
et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile ». Et aussi : « et d'un éclat de rire tu gommes les pierres tombales
des quartiers délabrés de ma radio mentale ».
Loufoque, cette déclaration à la « sweet honey love ». Quand d'autres ne savent plus quoi faire pour plaire à l'élu(e) de leur coeur, le grizzli des montagnes jurassiennes s'acharne à faire désespérer sa dulcinée ! J'ai toujours trouvé cette contradiction amusante. Peut-être est-ce là tout simplement la déclaration d'un homme qui avoue ne pas savoir s'y prendre en amour. Genre : d'un côté je te désire et suis pris dans le sillon de ta beauté, mais en même temps, je fais tout faux. Je ne sais pas. Vous comprenez ça comment, vous ?
« Amants destroy » s'annonce dès le départ comme une « libre improvisation sur un thème de Marguerite Duras ». « Détruire dit-elle », c'est le titre d'un livre de Duras, n'est-ce pas ? Je n'ai pas lu ce bouquin. Encore une chose à faire. Et un truc de plus sur l'immense liste des choses à accomplir en ce bas monde avant de le quitter !!
J'aime bien :
« Faire payer ses grotesques erreurs
au boss cannibale supérieur » ! Le « boss supérieur », dites, ce ne serait pas Dieu, ou plus largement le créateur, à qui il conviendrait de faire payer deux ou trois bricoles qui clochent par chez nous ? Je reconnais les prouesses poétiques de cette chanson (« saboter l'oeil universel » et bien sûr cette histoire de boss supérieur), mais je suis loin de l'adorer...
En revanche, en revanche, il y a ensuite cette divine trilogie : « Pulque mescal y tequila ». Déjà le début : « Tombé d'un DC 10 fantôme
sur un aéroport désert
j'ai confié mon âme à un gnôme
qui jonglait sous un revolver ». Une métaphore de notre arrivée sur terre ?!! Nous tombons tous d'un DC 10 fantôme sur un aéroport désert ! Ah, et puis les allusions à l'oeuvre de Malcolm Lowry ! A lire absolument : Au-dessous du volcan.
« Je respire l'odeur alcaline
des relents d'amour périmé » : tiens, j'avais écrit ces mots sur la pochette mauve que j'avais en fac et que j'avais criblée d'extraits de poèmes et de chansons ! « Pulque mescal y tequila », c'est la chanson qui vous flanque une pêche d'enfer ! Il n'y a qu'à voir ce qu'elle donne en concert !
La suite demain ou dimanche ou lundi.
22:06 | Lien permanent | Commentaires (3)
22/05/2009
22 mai !
22 mai
22 mai 1968
Trois heures de l'après-midi
Le printemps qui refleurit
Fait transpirer le macadam
Sur l'autoroute de l'Ouest
Un séminariste à moto
J'ai bien dit à moto
Roule à toute allure vers un point non défini
Sur le porte-bagages
Le Saint-esprit qui jusque-là
Était resté bien sagement assis
Se coince soudain l'aile gauche
Dans les rayons de la roue arrière
Ah ! Ah ! Ah ! (3fois)
Le séminariste perd le contrôle de sa motocyclette
Et vient percuter de plein fouet
Un pylône garé en stationnement illicite
Sur le bas-côté de l'autoroute
A ce même moment un Chinois de Hambourg
Déguisé en touriste américain
Au volant d'un cabriolet de vingt-deux chevaux
Immatriculé en Espagne
Se dit qu'il lui faut porter secours à ce séminariste
Mais bientôt cette idée lui paraît ridicule
Étant donné :
Petit a) : qu'il ne roule pas sur la même autoroute
Petit b) : qu'il n'est pas au courant de cet accident
Et ce fut sans doute l'événement le plus important de ce mois de mai !
Paroles et musique : Hubert-Félix THIEFAINE
07:03 | Lien permanent | Commentaires (6)
15/05/2009
HFT entre 3 g et 5 h
La pensée du jour : "Il n'y a rien de plus beau qu'une clef, tant qu'on ne sait pas ce qu'elle ouvre". Maurice MAETERLINCK.
Voici ce que j'ai reçu au courrier de ce matin :
"Madame, Monsieur,
Nous portons à votre connaissance la parution du livre Hubert-Félix Thiéfaine Entre 3 grammes et 5 heures du matin de Jean-Charles Chapuzet.
Il raconte l'histoire du commissaire Stanislas Bronski et de son lieutenant Joseph Destouches, chargés de retrouver, mort ou vif, un poète jurassien, monsieur Hubert-Félix Thiéfaine. Ce dernier a enlevé une sirène qui répond au joli nom de Lorelei. Reste à maîtriser l'environnement du coupable; ce n'est pas gagné. De Dijon à Arbois, en passant par Hong-Kong, croisant Jean-Louis Foulquier, Paul Personne, Malcolm Lowry, Jim Morrison et Léo Ferré en Toscane, les deux enquêteurs s'embourbent dans un univers bien particulier, empreint de liberté, de mysticisme, d'alcool, de gentillesse et d'antidépresseurs; bref, des idées noires et du vin jaune, tout Hubert-Félix Thiéfaine. Vont-ils atteindre leur proie, à moins que ce périple leur soit fatal ?...
Genre : musique, polar
176 pages – 16x24 cm
Prix public : 16 euros
Disponible en librairie en mai 2009."
Suivent quelques lignes présentant Jean-Charles Chapuzet, et un bon de commande, que je vais m'empresser de remplir et de poster !
17:01 | Lien permanent | Commentaires (6)
12/05/2009
"Je revisite l'Enfer de Dante et de Virgile"...
La pensée du jour : "La foi c'est vingt-quatre heures de doute moins une minute d'espérance". Georges BERNANOS.
Petite note sur La Divine Comédie :
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La Divine Comédie (titre original La Commedia : « La Comédie » 1472, posthume, qui ne sera appelée La Divina Commedia : « La Divine Comédie », qu'à partir de l'édition de 1555) :
Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuivra vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'œuvre initiale portait simplement le nom de « Commedia », mais par la suite les principaux commentateurs et les éditions modernes du texte lui ont adjoint le qualificatif de « divina ». L'œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l'invite à pénétrer dans le monde de l'au-delà. Dante le suit et c'est par la visite de l'enfer que commence son périple, suivra le purgatoire et enfin le paradis. Il faudra à Dante toute la semaine sainte de l'année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d'abord à travers les neufs cercles de l'enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu'au paradis terrestre et enfin s'élève dans les neufs sphères concentriques du paradis. Virgile lui servira de guide jusqu'à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n'a pas pu bénéficier du sacrifice du messie. C'est donc Diane qui prend le relais et qui va guider Dante dans l'Empyrée. Elle lui ouvrira la porte du salut, puis saint Bernard conduira le narrateur dans la Rose céleste jusqu'à la vision suprême.
Le récit, rédigé à la première personne, est un véritable voyage initiatique. Au cours de son périple, Dante va rencontrer une centaine de personnalités, depuis les grandes figures mythiques de l'antiquité comme les philosophes, jusqu'aux personnalités locales contemporaines de Dante. Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes, elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique chrétien de description de l'au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche du salut éternel. Une partie du génie de Dante réside en ce savant mélange de lieux imaginaires et d'expériences concrètes. Bien que l'action se situe dans un univers totalement métaphysique, Dante sait décrire les lieux avec force détails et leur donne beaucoup de réalisme en les peuplant de toutes ces figures célèbres ou anonymes. Au terme d'un voyage riche mais éprouvant, le salut accordé au narrateur est un message d'espoir pour l'humanité entière : la promesse de salut pour chacun.
Source : Wikipédia.
09:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/05/2009
Jane Birkin au Cotton Club hier soir
Gainsbourg… J’écoutais cela bien avant de découvrir Thiéfaine. Gainsbourg, ce fut mon premier grand choc culturel ! Marilou, Melody Nelson, Lola Rastaquouère, l’homme à tête de chou, moitié légume, moitié mec, tous ces personnages ont peuplé mon ciboulot bien avant Lorelei, la môme kaléidoscope et tous les autres… Gainsbourg, c’est … avril 1991, je vais passer mon bac dans quelques mois et je viens de rencontrer une bande de doux dingues qui me font pénétrer plus avant dans l’œuvre du grand Serge. Plus tard, ils me livreront les clés du royaume Thiéfaine ! Bref… Je ne sais pas, à l’époque, que Gainsbourg a écrit et composé tant de sublimes œuvres. Je suis restée à la surface des choses, mais cela va changer. Et j’achète tout ce qui me passe entre les mains et qui porte la griffe de ce monsieur. Adjani, Charlotte, et Jane, évidemment, Jane… Dont la voix fluette me fait vibrer illico. Jane que je fais découvrir à ma mère. Jane que ma mère adopte tout de suite. Jane que nous allons voir en concert.
Jane que je devais aller voir hier soir en concert avec ma maman et que je suis allée voir seule, pour une raison qui me reste en travers de la gorge, mais passons… Jane est arrivée sur des béquilles hier. Elle expliquera au cours de la soirée qu’en allant se promener dans la campagne lorraine avec son chien, elle s’est cassé la binette et a dû passer une bonne partie de la journée à l’hôpital. Le concert s’est ouvert sur cette chanson que j’aime tant, "L’anamour". "Je t’aime et je crains de m’égarer et je sème des grains de pavot sur le pavé de l’anamour"… Une émotion phénoménale me chope les entrailles : la dernière fois, toute dernière fois que j’ai vu ma maman chez elle, elle écoutait "L’anamour"…
Puis viennent d’autres chansons. Certaines sont extraites du dernier album de Jane, "Enfants d’hiver", petit bijou de nostalgie et de douce poésie, d’autres remontent à de nombreuses années et sont signées Gainsbourg. "Pas long feu pas long feu dans cette chienne de vie". J’avais oublié ce joyau ! Composé de toutes les maladresses langagières de Jane, nous expliquera cette dernière. "Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve", "Les p’tits papiers", "Le moi et le je", "Je suis venu te dire que je m’en vais", "Amour des feintes", "Ex-fan des sixties", "Ford Mustang". Jane évoque Gainsbourg avec tendresse et émotion. Elle raconte cette folle histoire que fut l’affaire de la Marseillaise ! Tiens, il y a "Nicotine" aussi. "Il est parti chercher des cigarettes, en fait il est parti". "Quoi", "Sous le soleil exactement", "Pauvre Lola". Et puis "Yesterday, yes a day", chanson que Jane vient interpréter au milieu de la foule, tenant au-dessus d’elle ce qu’elle appelle un parapluie magique (une espèce d’arbre illuminé !!). Grand moment. Pas loin de moi, un visage baigné de larmes… Les concerts de Birkin, c’est toujours l’émotion à l’état pur, la générosité et la joie. A la fin, tout le monde ou presque se lève pour saluer cette grande dame, à moins qu’il ne faille écrire plutôt "cette grande âme"…
Pas de "canari sur le balcon", mon cher 655321, mais des trucs magnifiques que j’avais presque oubliés. "Exercice en forme de Z", par exemple.
Ce fut une belle soirée, riche en émotions parce que peuplée d’une immense absence, mais ce concert, je me devais d’y assister malgré tout…
La pensée du jour, je l'emprunte à Jane Birkin, justement :
"Il y a un pays / Invérifiable / Inaccessible / Comme les morts / J’ai passé ma vie à le rechercher"…
Je dédie cette note à ma mère, qui aurait eu 61 ans en ce 8 mai… D’ailleurs, ce concert, c’était le cadeau d’anniversaire que je lui destinais…
12:29 | Lien permanent | Commentaires (2)
02/05/2009
Méthode de dissection : "Météo für nada"
La pensée du jour : Eh bien citons donc ce que ma fille Clara nous a dit hier : "Je veux écouter 'j'ai volé un arbre à un clown'" !!!
Année de parution : 1987
Pochette : Elle est assez sobre et assez sombre aussi. Une photo en noir et blanc nous montre le visage de l'ami Hubert, une partie du visage plongée dans l'obscurité, l'autre dans la lumière. Un symbole ? Une façon de mettre en relief le côté obscur et le côté lumineux d'une même personne ?
Titres :
Dies olé sparadrap joey
Zone chaude, môme
Precox ejaculator
Narine narchande
Affaire Rimbaud
Bipède à station verticale
Sweet amanite phalloïde queen
Diogène série 87
Errer humanum est
Les phrases que j'aime particulièrement :
« Douc'ment les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner ».
« Si un jour je r'trouve la mémoire
et 2-3 bières pour ma moquette
j'balanc'rai à la série noire
un truc à faire chialer Hammet ».
« Je n'sais pas si tu viens d'un continent perdu
ou bien si t'es tombée
d'une comète inconnue
mais j'crois qu'il était temps que tu me prennes
en main
j'ai cru mourir de froid chez mes contemporains ».
«A chercher le Pérou sur ma radio-inca
j'ai trouvé la fréquence que je n'attendais pas ».
« Météorite in love tu vois je vole aussi
en reniflant d'un oeil tes bas sur le tapis ».
« J'voulais t'offrir une nuit d'enfer
7,5 sur l'échelle de Richter ».
« Paraît qu'je viens d'une catastrophe
mais les dieux sont pas très bavards ».
« Parfois... parfois...
j'ai la nostalgie d'la gadoue ».
« J'suis l'animal bluesymental
aux vieux relents d'amour gothique ».
« Câblé sur X moins zéro
à l'heure des infos galactiques
je mets mon badge « ecce homo »
et j'suis fier d'être un con cosmique ».
« Manufacture de recyclage
des mélancolies hors d'usage ».
« A toujours vouloir être ailleurs
pyromanes de nos têtes brûlées
on confond les batt'ments de coeur
avec nos diesels encrassés
à toujours voir la paille plantée
dans la narine de son voisin
on oublie la poutre embusquée
qui va nous tomber sur les reins ».
« On fait Nankin-Ouagadougou
pour apprendre le volapük
et on se r'trouve comme kangourou
dans un zoo qui prend les tucs ».
« Pas prendre pour un courrier du coeur
les pulsions des glandes endocrines ».
« Bourlinguer ... errer
Errer humanum est ».
Les p'tites références à l'Allemagne :
Evoquons en premier lieu ce passage entier en allemand qu'on entend sur « Diogène série 87 » : il s'agit d'un extrait du Satyros de Goethe. Il faudra que j'y consacre une note entière.
Il y a aussi « für » dans le titre. Et le « volapük », il me semble que c'est un Allemand qui l'a inventé. Oui, un petit tour sur Wikipédia vient de me le confirmer.
Ma chanson préférée sur cet album ? Impossible de le dire ! J'aime énormément le texte de « Errer humanum est ». Chaque mot est à sa place, la vie humaine, dans ce qu'elle a d'absurde et de grotesque, est passée au peigne fin de la désespérance thiéfainesque (« aplatis comme de vieilles pizzas », « on se r'trouve comme kangourou dans un zoo qui prend les tucs »). Oui, j'ai un petit faible pour le texte de cette chanson-là. Mais je ne voudrais pas être injuste avec les autres. Car, en fait, j'aime toutes les chansons de ce splendide « Météo pour rien » ! Je pense avoir écouté six milliards de fois « Affaire Rimbaud ». D'ailleurs, quand j'étais jeune, je rêvais de mourir en écoutant cette chanson-là, genre dans ma voiture, la tête coincée dans un strapontin et qu'on n'en cause plus ! Et que la suite me laisse amnésique...
Voilà. A vous !
22:54 | Lien permanent | Commentaires (5)
01/05/2009
C'est le mois de mai !!
La pensée du jour : "Ce qu'on peut se dire à la fin d'une journée c'est : encore un jour sans catastrophe, sans maladie, sans chagrin, sans misère. En somme, encore un jour de bonheur". Louis CALAFERTE.
Accueillons le mois de mai comme il se doit, c'est-à-dire en écoutant la sagesse de notre Jurassien préféré !
Joli mai mois de Marie
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Les ptérodactyles virent en vrilles
Au-dessus des banana-shows
Et les beurdigailles font des trilles
Avec les gomina-yoyos
Les tapons ricanent dans les bois (1)
Et klaxonnent Bambi l’orphelin
Tandis qu’un stégobulle flamboie
Dans l’air transparent du matin
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Les grapheurs fous sixtinent la zup
Et lorgnent les jambes incendiaires
Qui montent longuement sous les jupes
Jusqu’au noyau de l’univers
Le soleil déshabille les filles
Qui traînent le poids de leur soustingue
Dans l’excitation des pupilles
Des keumès au regard salingue
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Mais c’est toujours au mois de mai
Qu’on a envie de se pendre
Mais c’est toujours au mois de mai
Qu’on a du mal à comprendre
Pourquoi faut quitter son igloo
Ses longues nuits de loup-garou
Pour venir se cramer le chou
Devant des conneries de barbecues
Avec les autres jaloux qui jouent
Du biniou et de la boîte à clous
A moitié fous dans leurs cailloux
A genoux ! poux !
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Les sativas au crépuscule
Les gommiers bleus les maris roses
Les jeunes taureaux qu’on émascule
Dans la tulle des brumes en osmose
Les molards sous les papillons
L’hémoglobine sur mes stigmates
Ma treille bouffée par les morpions
Et ce putain de soleil qui me délatte
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
-
héron héron petit pas tapon
Paroles et musique : Hubert-Félix Thiéfaine
09:22 | Lien permanent | Commentaires (8)