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31/07/2008

Festival de jazz à Nice (24 juillet 2008)

La pensée du jour : "Il y a une impossibilité technique à raconter le sublime. Soit on n'est pas intéressant, soit on est comique". Amélie NOTHOMB

 

 

Merci à Fred 06, qui m'a fait parvenir l'article suivant concernant le passage de Bashung, Thiéfaine et Personne au Nice Jazz Festival :

 

Nice : Bashung et les mauvais garçons

 

Odeur de soufre hier soir à Cimiez, où le jazz s'encanaille à n'en plus retrouver ses ouailles. Parmi 5 000 festivaliers, c'est avec un sacré duo que la soirée trouve son réel écho : Thiéfaine-Personne. Personne-Thiéfaine, les gladiateurs au coeur de rocker sont dans les arènes. Ces deux-là ont mis des couleurs à leurs chemises, mais le noir de leurs tee-shirts à tête de mort annonce la couleur : au diable la note bleue, vive le blues ! Une guitare, une voix, une voix, une guitare : les armes du démon pour jouer les mauvais garçons. Le chanteur mélancolique et le guitariste électrique s'accordent sur un même tempo, on dirait deux jumeaux* : brothers in arms. Plus question de rester sagement assis sur le parterre, la foule s'agglutine aux barrières. « Donne, donne, donne, tout ce que tu veux cash ! »**. Personne et Thiéfaine savent combien il faut payer de sa sueur pour susciter de belles clameurs. Les années de galère, les succès de poussière, ont encore dopé la colère de ces sexagénaires : bienvenue en enfer !

Et tant pis pour Johnny (et tant mieux pour eux), qui n'a pas voulu de leurs compos. Entre ces deux-là, pas de conflits d'egos. Et c'est pas demain la veille qu'on aura la peau de ces desperados. « Bang, bang, bang ». Quand ces deux talents s'additionnent, les riffs bastonnent sur une reprise de Robert Johnson***. Sur « l'avenue de l'amour », ces puncheurs au swing de ring jouent sur du velours. Face à ces deux artistes démoniaques, une spectatrice ne sait plus à quel saint se vouer. Un soutien-gorge atterrit sur scène, qu'Hubert-Félix Thiéfaine accroche à son micro, tel un trophée.**** Mais comment ne pas succomber à « toute la beauté du blues » ? Et même si c'est peut-être une « fin de partie », leur blues n'est jamais aussi beau que lorsqu'il semble à l'agonie. Les guitar-héros ne meurent jamais.

Bashung aussi est bien vivant. Eprouve toujours l'envie. Bien sûr, la silhouette est affaiblie par la maladie. Mais son chant semble un cri qui le raccroche toujours à ici. Dans un halo « bleu pétrole », sa silhouette se détache tel un phare d'espoir. Le regard derrière ses lunettes noires, un couvre-chef sur la tête et autour du cou un foulard, le chanteur s'installe seul à la guitare. « Chacun vaque à son destin, petits et grands... » Sa voix errante est plus prenante que jamais. Au milieu de la nuit, c'est un peu une vie qui se construit et se déconstruit « comme un lego avec du sang... » Superbe hymne au désenchantement. Porté par les paroles de Gaëtan Roussel, les stridences de Bashung prennent forcément une certaine résonance. Voilà plus de vingt ans que cet artiste inclassable plonge ses fans dans les vertiges de l'amour. Hier encore parmi les oliviers, c'est comme si son chant s'inscrivait pour l'éternité. Bien qu'il s'inspire de Gérard Manset sur son dernier album, Bashung sait bien que de concert en concert, il ne voyage pas en solitaire...

Alexandre CARINI (Nice Matin, 25 juillet 2008).

 

*deux jumeaux : il me semble que des jumeaux, de toute façon, cela va toujours par paire, non ?!

 

**petite erreur plutôt sympa de la part du journaliste !

 

***une reprise de Robert Johnson ???? Je ne crois pas.

 

****sans blague ?!! Etait-ce un Lou ou un Charmel ?!

 

En tout cas, au NJP (Nancy Jazz Pulsations), en octobre, je pense me prendre un pass et aller voir Thiéfaine-Personne et Bashung. Pour le troisième concert, j'hésite : Mell, Suzanne Vega ou Thomas Dutronc ?

23/07/2008

Ma boîte à trésors !

 (boîte à sel Valérie Nylin)

 

Dans le commentaire que j'ai ajouté à la fin de la note précédente, j'évoquais ma "boîte Thiéfaine" et, tout naturellement, l'idée m'est venue de consacrer un billet complet à ce trésor...

Peut-être connaissez-vous cette gamme de boîtes très colorées au graphisme signé Valérie Nylin (voir photo) : boîtes à thés, à tisanes, à café, à souvenirs, à photos, à bonbons, à bobos, à tout ce que l'on veut ... ou presque. Car il n'existe pas encore, dans cette série déjà riche, de boîte Thiéfaine ! Je me la suis donc créée. Evidemment, je n'ai pas le talent de Valérie Nylin. Ma boîte Thiéfaine n'est qu'un banal carton à chaussures. Logé dans un grand carton Pampers ! Eh oui, car il y avait des tas de trucs (les revues, par exemple) qui n'entraient pas dans la boîte à chaussures ! Il a donc fallu agrandir l'espace.

Ce que contient la boîte Pampers ?

-le "Paroles et musique" d'octobre 1985, avec Thiéfaine en couverture, et un dossier passionnant consacré à l'artiste,

-le "Chorus" de l'été 1993 : pareil, Thiéfaine en couverture + un dossier sur lui,

-tous les fanzines (je me suis abonnée en 1998 au "HFT aficionados service club"),

-un dossier intitulé "Nietzsche Hubert alles" et signé Laurent Van Elslande (il me semble l'avoir reçu avec un fanzine un jour),

-des extraits du journal de bar de Thiéfaine (joints eux aussi à un fanzine),

-un "Est magazine" du mois d'août 2001 contenant, entre autres, un article intitulé "Là-bas chez Thiéfaine" (alors ça, c'est une collègue qui m'a apporté ce magazine un jour en salle des profs, où nul n'ignorait ma passion dévorante pour l'oeuvre de Thiéfaine !),

-un "Voix du Jura"avec un article consacré à Hubert avant son concert à Savigna (où nous étions, Sam et moi : c'était en 2004 et ce fut le premier concert "in utero" de notre fille Clara !!),

-tiens, un autre "Chorus" : celui de l'hiver 1998-99, cette fois,

-le petit livret reçu à l'entrée du grand théâtre de Dijon, pour la magnifique "Histoire du soldat",

-une foule d'articles de journaux épars.

Pause. Voilà pour la boîte Pampers, à l'intérieur de laquelle il y a ... le carton à chaussures qui, lui, contient :

-26 billets de concerts (avec, pour les dates parisiennes, les tickets de métro qui vont avec le petit sésame, et les billets de train pour le concert à Béthune),

-un billet pour la pièce "Histoire du soldat",

-une photo de la tournée "Scandale mélancolique", achetée à Béthune,

-mes cartes de membre de l'HFT aficionados service club,

-encore plein d'articles de journaux, dont un que mon collègue et ami Sébastien avait glissé en douce dans mon casier, après avoir écrit ceci dessus : "Comment ne pas penser à toi et à Sam en voyant ceci ? J'ai donc immédiatement dégainé ma paire de ciseaux... en espérant ne pas m'attirer les foudres d'une horde de profs ne supportant pas de voir que le journal a été amputé de la sorte... Mais bon, cela s'imposait, non ?" Cher Seb, rassure-toi : si ce n'était pas toi qui avais découpé l'article, quelqu'un d'autre se serait chargé de le faire et de le mettre dans mon casier (ah, des collègues comme ça, je n'en trouverai pas ailleurs ! Je n'ai pas fini de les regretter),

-le programme de l'Arsenal de Metz du jeudi 2 décembre 2004, signé par Thiéfaine (un exemplaire pour moi et un pour ma fille Clara ... qui allait naître quelques mois plus tard !),

-le programme de l'hommage à Léo Ferré, donné salle Rameau à Lyon, en octobre 2003,

-des programmes "Les rendez-vous de la Fnac",

-les négatifs des photos faites aux Eurockéennes en 1999,

-tiens, un article de l'Est Républicain du 10 décembre 1996, indiquant que Thiéfaine était venu à Nancy dans le cadre du Téléthon (pourquoi ne m'avait-on pas prévenue, purée ?!!),

-des pages de magazines jaunies, parce qu'elles ornèrent longtemps les murs de ma chambre d'adolescente,

-enfin, bien planquée tout au fond de ce joyeux et puéril fatras, la carte reçue le 26 mai 1995, en réponse à quelques courriers que j'avais envoyés à Hubert (je me souviens bien : je rentrais d'une longue balade à vélo, j'étais passée à la boîte aux lettres à mon retour, et j'y avais trouvé cette enveloppe portant le tampon "LILITH 18 avenue Foch 21000 DIJON". Cette carte a également longtemps traîné sur un pan de mur de ma chambre et est toute jaunie. Honte à moi !).

Voilà ! Maintenant, je cours ranger la boîte Pampers à l'abri des doigts ravageurs de ma fille aînée !! En espérant ne pas vous avoir trop serinés ! Et vous, vos trésors se rapportant à Thiéfaine, vous les mettez où ?

 

 

Sinon, je m'aperçois aujourd'hui que ce blog totalise à présent plus de 20 000 visites. Merci, merci, merci !

21/07/2008

Joyeux anniversaire, mister Hubert !

La pensée du jour (pour aller avec ce qui va suivre) :

"Dieu personnel, dieu grégaire, dieu de ceux qui croient, existe donc afin que je puisse te haïr !" Fernando PESSOA.

 

Dites, c'est bien vrai, il a soixante ans aujourd'hui, Cousin Hub' ? Cela fait donc soixante ans qu'il « traîne sa carlingue dans ce siècle marron », soixante ans qu'en bon « bipède à station verticale », il erre et bourlingue en cette vie qui est tout sauf du bubble-gum, soixante ans que « la famille Duraton veut l'obliger à finir son tapioca alors que ça fait bientôt deux mille ans qu'il a plus faim »... Cela fait également un petit paquet d'années qu'il nous entretient, dans nombre de ses chansons, de ce que Cioran appelait « l'inconvénient d'être né »... De la naissance comme une meurtrissure imprimée à jamais sur nos matricules. La preuve : « J'ai failli me tirer mais j'ai fait bof areuh

j'suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce et coucou beuh ! Coucou beuh ! »

Ou encore :

«ta mère vèle et ton rêve amer commence en transe

et sans trêve en enfer car tu sais qu'on achève

les nouveau-nés les veaux de l'année qui cassent la cadence

dès que tu nais on te met le pied à l'étrier

et faut ramer toute la journée tu es damné »

Ou bien :

« Paraît qu'je viens d'une catastrophe

mais les dieux sont pas très bavards ».

Mais aussi :

« On vient tous d'une capote usée ».

Le truc pas bien reluisant, quoi ! De la naissance comme un carnage ! Et d'ailleurs, même la vie in utero, ça vous avait pas non plus un goût de barbe à papa. Vous voulez une preuve aussi ? La voici :

« j'me sens coupable d'avoir assassiné mon double dans le ventre de ma mère et de l'avoir mangé j'me sens coupable d'avoir attenté à mon entité vitale en ayant tenté de me pendre avec mon cordon ombilical »...

 

De la naissance comme le début de l'intranquillité permanente (on en revient à Pessoa !) ...

 

Autre pensée du jour : « Je suis content de vieillir. Je n'ai jamais été un grand fan de la vie ». Hubert-Félix THIEFAINE.

14/07/2008

Quinze ans, déjà...

"Le jour du 14 juillet

je reste dans mon lit douillet

la musique qui marche au pas

cela ne me regarde pas". Georges BRASSENS.

 

Oui, il y a quinze ans déjà, Léo Ferré nous quittait. Par hasard, je suis tombée tout à l'heure sur une interview de son fils Mathieu Ferré (sur France Inter). Il parlait, entre autres, de ceux qui continuaient à chanter Ferré et contribuaient ainsi à le garder vivant. Evidemment, j'ai pensé à Thiéfaine ! Mathieu Ferré ne l'a pas cité, il n'a mentionné aucun nom, mais il va sans dire qu'Hubert a permis à certains de découvrir Ferré. En tout cas, c'est grâce à sa reprise de "La solitude" que j'ai eu envie, pour ma part, de me plonger dans l'univers de celui que Romain Didier appelle le "Français toscan de Monaco"...

 

 "Les gens il conviendrait de ne les connaître que disponibles

A certaines heures de la nuit

Près d'une machine à sous avec des problèmes d'hommes simplement

Des problèmes de mélancolie

Alors on boit un verre en regardant loin derrière la glace du comptoir

Et l'on se dit qu'il est bien tard"... Léo FERRE

 

13/07/2008

La Madine

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Je sais, je sais : le lendemain du Chien à plumes, il y a environ deux ans, j'avais écrit sur ce même blog que plus jamais je n'irais voir Hubert en festival. Oui, mais vendredi, HFT et Paul Personne passaient à environ cinquante kilomètres de chez nous... Et j'aurais dû me priver ?! Non, définitivement, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et c'est donc avec une immense joie que je peux vous raconter le concert de la Madine, auquel Sam et moi avons bien sûr assisté !

Nous sommes arrivés vers 20h30 sur le site où avait lieu toute une série de concerts la semaine dernière. Retrouvailles avec Petit-Jour, 655321 et le Doc. A l'entrée, on taille une petite bavette pendant la prestation de Frasiak et les passagers.

Le concert de Thiéfaine et de Personne commence à 22 heures. Sam, Petit-Jour, 655321 et moi allons nous planter devant, à peut-être cinq-six mètres de la scène. Bref, nous sommes plutôt bien placés. Mais, très vite, ayant envie de faire des photos de plus près encore, je me fraie un passage à travers la foule et m'installe au troisième rang. D'où je vais pouvoir réaliser quelques clichés. Ils ne sont pas tous franchement réussis, mais cela fera de bons souvenirs quand même. Vous pourrez en voir quelques-uns dans l'album spécial Madine.

Pendant le concert, je vais migrer à plusieurs reprises. Je suis bien placée devant, mais les gens autour me stressent ! Une nénette passablement en goguette scande régulièrement des « Allez, faut qu'ça bouge, là ! ». Un type va se ravitailler en bière tous les quarts d'heure environ. Quand il revient, il veut absolument se remettre exactement à l'endroit où il était avant. Au centimètre près ! Evidemment, à chaque fois, en son absence, le « trou » se referme. Et lui de déloger systématiquement celui qui lui a piqué sa place ! D'où agacement. Et même bousculade. Alors moi, quand ça sent le roussi comme ça, je prends la poudre d'escampette ! Je retourne à l'endroit où j'étais au début du concert. Je veux retrouver ma place, au centimètre près, sinon je cogne (non, je déconne !). Petit-Jour et 655321 sont allés ailleurs. Sam, quant à lui, me dit d'emblée : « Tu aurais mieux fait de rester là où tu étais. Ici, c'est la cour de récré, tout le monde discute et circule » (toujours pour des raisons de ravitaillement liquide). Entendant cela, un type se retourne et, de sa grosse voix, nous lance : « Ben quoi, c'est un concert d'Hubert ! ». Du coup, je m'en vais assez vite. Sur le côté droit, à une dizaine de mètres de la scène. Puis, une place se libère tout devant et j'y cours. J'y resterai jusqu'à la fin du concert. Plus aucune anicroche.

Voici les morceaux auxquels nous avons eu droit vendredi, durant une heure et demie de spectacle (655321, Petit-Jour, rectifiez si j'ai faux quelque part) :

-Spécial ado SMS blues

-L'appel de la forêt

-Juste avant l'enfer

-Your terraplane is ready mister Bob !

-Distance

-Avenue de l'amour

-Rendez-vous au dernier carrefour

-Le vieux bluesman et la bimbo

-Photographie d'un rêveur

-La beauté du blues

-Lorelei Sébasto Cha

-Fin de partie

-Barjoland

-Est-ce ta première fin de millénaire ?

-RAPPEL : Emeute émotionnelle

 

Côté scène, nos deux compères étaient moins en forme qu'à l'Olympia. Hubert était enrhumé et la voix de Paul moins assurée qu'à Paris. Ils se sont montrés, l'un comme l'autre, assez taciturnes (surtout Paul, en fait). Mais cela n'a en rien entamé la qualité du spectacle. Un grand moment, une fois de plus !

 

Et le clou de cette soirée : à la sortie du site, la maréchaussée cueillait gentiment les festivaliers pour ... les faire souffler dans le ballon ! Une façon intelligente de renflouer les caisses de l'Etat un soir comme celui-là ! Car pour biberonner, ça avait biberonné sérieux, toute la soirée et dans tous les coins ! Apercevant ces braves messieurs en train d'accomplir leur tâche, j'ai dit à Sam : « Je ne vais pas y couper, tu vas voir ». Et en effet ! J'ai soufflé moi aussi. Mais je mets un point d'honneur à ne pas enrichir l'Etat plus souvent qu'il ne faut. Je suis et reste bête et disciplinée. Donc, avec moi, la maison Poulaga (clin d'oeil à « Tranche de vie ») n'aura pas fait son beurre ce soir-là. Et toc !!

09/07/2008

La Madine

IMG_6079.JPGLa pensée du jour : "La vie est un voyageur qui laisse traîner son manteau derrière lui, pour effacer ses traces". Louis ARAGON

 

Hubert et Paul se produiront vendredi soir au bord du Lac de la Madine (Meuse). En première partie, nous entendrons Frasiak et les passagers. Apparemment, Frasiak aurait écrit une chanson sur ... François Béranger. Nous assisterons à ce concert, je vous en parlerai samedi. Autres spectateurs prévus : 655321, Le Doc et ... Petit-Jour, qui n'a pas revu Hubert depuis 2002, je crois !

08/07/2008

Hammett

La pensée du jour (je la trouve magnifique, je l'ai lue dernièrement dans un bouquin d'Anne Wiazemsky : "Le bonheur, c'est d'être cerné de mille désirs, d'entendre autour de soi craquer les branches". François MAURIAC.

 

« Si un jour je r’trouve la mémoire

Et deux-trois bières pour ma moquette

J’balanc’rai à la série noire

Un truc à faire chialer Hammet »… (Hubert-Félix THIEFAINE)

Dashiell HAMMETT : romancier américain. Né le 27 mai 1894 dans le comté St Mary (Maryland), mort le 10 janvier 1961 à New York. Elevé à Philadelphie et à Baltimore, il quitte l’école à 14 ans, exerce divers métiers (coursier, employé, docker…) avant de travailler comme détective pour l’agence Pinkerton. Il revient gravement malade de la Première Guerre mondiale et passe une longue période dans les hôpitaux militaires avant de reprendre son activité. Il se met alors à écrire et est bientôt salué comme un maître du roman policier. Citons : La Moisson rouge et Sang maudit, Le Faucon maltais, La Clé de verre, L’Introuvable et des nouvelles publiées dès 1924 et réunies sous le titre : Le Grand braquage (The big knock ever) en 1966. A 48 ans, il s’engage dans la Seconde Guerre mondiale. En 1951, au temps du maccarthisme, il connaît la prison, ayant refusé par principe de révéler le nom des donateurs au « Fonds de solidarité du Congrès des droits civiques ». Pendant 31 ans, jusqu’à sa mort, il partage sa vie avec l’auteur dramatique Lillian Hellman. Bien que souvent édité en « séries noires » ou policières, Hammett est désormais considéré comme romancier à part entière. Par-delà l’intrigue et le suspense, il donne une image frappante de l’Amérique de la prohibition, de ses moeurs politiques liées à la montée du gangstérisme calqué sur le « Big Business », en démonte les rouages, montre sans concession la violence et le crime nés d’une lutte sans merci pour le pouvoir et l’argent. Son style reflète la réalité du langage et des faits. Rendant hommage à l’artiste et au précurseur, Chandler écrit : « Il a réussi chaque fois ce que seuls les meilleurs écrivains peuvent faire : écrire des scènes qui semblent n’avoir jamais été écrites auparavant ».

Jeanine Parot (Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, Robert Laffont).