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10/10/2023

Géographie du vide : deux ans, déjà...

"Ma course fut une poursuite errante de quelque chose dont l'art me donnait la soif, mais dont la vie ne pouvait m'offrir l'apaisement". Romain GARY. 

Il y a un peu plus de deux ans, nous découvrions Géographie du vide. Voilà un album qui devait faire du bruit dans Landerneau et pas que dans Landerneau, petite cité bretonne qui, d'ailleurs, n'a rien demandé à personne. Géographie du vide sema un peu, voire beaucoup de stupéfaction dans la communauté thiéfainienne. Très vite, il y eut les pro-Géographie du vide, et puis les autres. Au départ, je me situais entre les deux, ne sachant pas trop me décider. Quelques écoutes, cependant, suffirent à faire de moi une défenseuse acharnée de cet album ! Aujourd'hui encore, je persiste et je signe. Deux ans de recul m'ont permis d'y voir plus clair. Toujours, je salue l'audace qui se dégage de toutes les chansons. Musiques inattendues et ruptures tout aussi inattendues dans ces musiques (je pense à L'idiot qu'on a toujours été ou encore à Nuits blanches, où régulièrement on passe d'une ambiance musicale à une autre).

L'ensemble s'ouvre, de manière un peu culottée déjà, sur Du soleil dans ma rue. Le genre de morceau qui te déconcerte et fait que tu ne sais plus sur quel pied danser. Ou sur quel pied ne pas danser, plutôt. On pourrait se croire dans un tube estival : le titre semble le promettre, en tout cas. Écoute attentivement la chanson, pour voir ! Et tu comprendras vite que ce soleil dans la rue d'Hubert, c'est avant tout une galère. Évidemment que cette histoire-là ne pouvait devenir une chanson à succès passant sur les radios. « La première meuf que j'ai connue m'a expulsé à quatre du mat' dans une maternité perdue qui fabriquait des automates » (comme un écho à « J'y suis né d'une vidange de carter séminal dans le garage intime d'une fleur sentimentale ») : on imagine mal ce tableau se déverser sur les ondes... La chanson en question divisa elle aussi la communauté thiéfainienne : était-ce du lard ou du cochon ? De l'art, voyons ! Art de l'ironie, art de la facétie. Passez donc au rayon farces et attrapes pour y voir les promos du jour ! Une chose est sûre : ce n'était pas de l'amour. « Faisons semblant d'être amoureux », voilà qui en dit long sur un sentiment qui n'a pas lieu. On voudrait bien, mais on ne peut point, quoi. Donc ce n'est pas une douce romance qui s'offre à nous, mais plutôt un catalogue trash. Bon, en même temps c'est HFT, n'est-ce pas ? Celui-là même qui nous dit ailleurs « pas prendre pour un courrier du cœur les pulsions des glandes endocrines »...

Et l'album poursuit son petit bonhomme de chemin, nous promenant d'une atmosphère à une autre. Nous secouant parfois. Preuve, cette Prière pour Ba'al Azabab. Une prière inversée, quoi. Si, comme moi, vous avez fait bien sagement votre catéchisme il y a quelques décennies, vous vous souvenez du poids dont chaque péché était censé affliger notre conscience. Actes de contrition à gogo, etc. Et « délivrez-nous du mal », surtout. Ici, tout le contraire. De toute façon, la prière s'adresse au « seigneur fou des bacchanales » et non à un quelconque seigneur sage des abstinences : la messe (noire, s'entend) est dite !

J'aime toutes les chansons de Géographie du vide. Cet album m'accompagne depuis deux ans et j'y reviens très régulièrement. Je frissonne toujours autant en écoutant Combien de jours encore, Reykjavik, Page noire, Nuits blanches ou Vers la folie. Et il me tarde de réentendre Combien de jours encore, Eux et Nuits blanches en concert. Plus que quelques dodos et j'y serai !

Bref, Géographie du vide ou de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ! Finalement, entre le Thiéfaine des années 1980 qui envoyait 113ème cigarette sans dormir chez Anne Sinclair et le Thiéfaine d'aujourd'hui, il n'y a pas grande différence !

Commentaires

Salut Katell

J'ai pris le temps de te lire (le podcast attend au chaud).

On te retrouve dans ce beau billet.

Katell's back !! :-)

Écrit par : Seb | 11/10/2023

Salut Katell

J'ai pris le temps de te lire (le podcast attend au chaud).

On te retrouve dans ce beau billet.

Katell's back !! :-)

Écrit par : Seb | 11/10/2023

Salut Katell,

Pour illustrer tes propos…

https://youtu.be/cCg5JL8GgzU?feature=shared

Écrit par : Bételgeuse | 11/10/2023

Quel bel objet aux divines proportions : Taille, poids, épaisseur.
Hâte d'y retrouver les textes si souvent écoutés.

Bonne lecture !

Écrit par : Seb | 13/10/2023

@ ... :

Exergue de ce billet ' Ma course fut une poursuite errante de quelque chose dont l'art me donnait la soif, mais dont la vie ne pouvait m'offrir l'apaisement". Romain GARY. '

, l'IA vient de ' m'aider ' à compléter ce que j'aurais su dire sans elle* et surtout dans la vie, la vraie, je fais mieux pour moi et pour l'autre.

« Ma course fut une poursuite errante de quelque chose dont l'art me donnait la soif, mais dont la vie ne pouvait m'offrir l'apaisement. »

« Je ne puis non plus être un animal politique parce que je me reconnais sans cesse dans tous mes ennemis. C'est une véritable infirmité. Romain GARY. >>

, à cet instant pensées à vous deux FRANCINE et HUBERT* ..

* et puis vint le silence

, ...

Écrit par : iDoc. | 15/10/2023

Merci, Bételgeuse, d'avoir mis un lien vers la vidéo dont je parlais !
Et, à tout le monde : NJP jour J moins trois !
Bonne fin de dimanche à vous !

Écrit par : Katell | 15/10/2023

Les commentaires sont fermés.