20/12/2010
Chanson n°69 : "Syndrome albatros"
La pensée du jour : "Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher". Charles BAUDELAIRE
SYNDROME ALBATROS
clown masqué décryptant les arcanes de la nuit
dans les eaux troubles et noires des amours-commando
tu croises des regards alourdis par l'oubli
et des ombres affolées sous la terreur des mots
toi qui voulais baiser la terre dans son ghetto
tu en reviens meurtri, vidé par sa violence
et tu fuis ce vieux monstre à l'écaille indigo
comme on fuit les cauch'mars souterrains de l'enfance
de crise en délirium, de fièvre en mélodrame
franchissant la frontière aux fresques nécrophiles
tu cherches dans les cercles où se perdent les âmes
les amants fous, maudits, couchés sur le grésil
et dans le froid torride des heures écartelées
tu retranscris l'enfer sur la braise de tes gammes
fier de ton déshonneur de poète estropié
tu jouis comme un Phénix ivre mort sous les flammes
puis en busard blessé cerné par les corbeaux
tu remontes vers l'azur, flashant de mille éclats
et malgré les brûlures qui t'écorchent la peau
tu fixes dans la brume : Terra Prohibida
doux chaman en exil, interdit de sabbat
tu pressens de là-haut les fastes avenirs
comme cette odeur de mort qui précède les combats
et marque le début des vocations martyres
mais loin de ces orages, vibrant de solitude
t'inventes un labyrinthe aux couleurs d'arc-en-ciel
et tu t'en vas couler tes flots d'incertitude
dans la bleue transparence d'un soleil torrentiel
vois la fille océane des vagues providentielles
qui t'appelle dans le vert des cathédrales marines
c'est une fille albatros, ta petite soeur jumelle
qui t'appelle et te veut dans son rêve androgyne
Et pour finir, suivez ce lien :
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19/12/2010
Chanson n°68 : "Septembre rose"
La pensée du jour : "Je me jetais sur les livres comme s'ils devaient nécessairement me livrer la clef de moi-même. Et la serrure avec". Louis CALAFERTE
SEPTEMBRE ROSE
Naufragé virtuose
d'un amour clandestin
dans la métamorphose
des embruns souterrains
tu jaillis ruisselant
d'une vague utérine
sur ce ventre brûlant
de tendresse féminine
baby boy
sweet baby boy
my baby boy
ton premier cri réveille
de son écho brisé
l'ouragan qui sommeille
dans mes veines oxydées
et mon regard prélude
le jeu de la pudeur
quand par manque d'habitude
on s'méfie du bonheur
baby boy
sweet baby boy
my baby boy
oh ! my son of the wind
my little Wunderkind
oh ! mon septembre rose
d'amour apothéose
baby boy
passées les cruautés
du théâtre organique
tu retournes apaisé
vers ta faune onirique
où les miroirs d'automne
reflètent à fleur de flamme
ta jeune écorce d'homme
éclaboussée de femme
baby boy
sweet baby boy
my baby boy
18:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/12/2010
Chansons n°66 et n°67 : "Amants destroy" et "Pulque mescal y tequila"
AMANTS DESTROY
(libre improvisation sur un thème de Marguerite Duras)
fille-fleur sauvage acidulée
bouche cramoisie, jupe retroussée
scratchée sur la banquette arrière
d'un cabriolet Roadmaster
transfert d'orage / émeute sexuelle
sous la rumeur des immortels
quand ses lèvres arrachent un par un
les boutons de mon 501
détruire, détruire, toujours dit-elle
saboter l'œil universel
détruire, détruire, toujours dit-elle
faire payer ses grotesques erreurs
au boss cannibale supérieur
travail de nuit / petit matin
jouissance / violence entre ses sens
visage éclaboussé de nacre
amour, bagatelle et massacre
sur les fusibles du hasard
entre les quarks et mes quasars
elle détruira son teddy boy
cunnibilingue et lousy toy
détruire, détruire, toujours dit-elle
saboter l'œil universel
détruire, détruire, toujours dit-elle
faire payer ses grotesques erreurs
au boss cannibale supérieur
(calavera)
PULQUE MESCAL Y TEQUILA
tombé d'un D.C. 10 fantôme
sur un aéroport désert
j'ai confié mon âme à un gnome
qui jonglait sous un revolver
puis j'ai pris la première tangente
qui conduit vers les cantinas
où la musique se fait bandante
pour la piéta dolorosa
Pulque, mescal y tequila
Cuba libre y cerveza
ce soir je serai borracho
hombre ! Que viva Mejico
borracho ! Como no ?
dans le bus pour Cuernavaca
j'révise ma tendresse des volcans
hôtel Casino d'la Selva
le soleil se perd au ponant
et je picole en compagnie
d'un spectre imbibé de strychnine
welcome senor Malcolm Lowry
sous la lune caustique et sanguine
jour des morts à Oaxaca
près de la tombe n°7
je promène ma cavalera
en procession jusqu'aux toilettes
et dans la douceur des latrines
loin des clameurs de la calle
je respire l'odeur alcaline
des relents d'amour périmé
« No se puede vivir sin amor » hombre
« No se puede vivir sin amor »
chinga de su madre
otro Cuba libre
borracho ! Como no ?
De retour à Tenochtitlan
au parc de Chapultepec
les singes me balancent des bananes
sur des slogans de fièvre aztèque
et dans ma tristesse animale
d'indien qu'on soûle et qu'on oublie
j'm'écroule devant le terminal
des bus à Mexico-City
pulque, mescal y tequila
Cuba libre y cerveza
ce soir je suis « el borracho »
un' perdido de Mejico
Question : que signifie "el borracho" ?
Il y a quelques années, j'ai lu Au-dessous du volcan. Roman magnifique, auquel il est fait allusion de nombreuses fois dans la chanson "Pulque mescal y tequila". Plus généralement, il est beaucoup question de Malcolm Lowry dans ce texte (cf. Le caustique lunaire, par exemple).
Allusion à un autre auteur dans "Amants destroy" : cette chanson est annoncée comme une libre improvisation sur un thème de Marguerite Duras. Détruire dit-elle est le titre d'un roman de Duras, d'ailleurs. Quelqu'un a-t-il lu ce livre ? Pas moi, en tout cas. Le Grizzly, sans doute ?
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Chanson n°65 : "Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir"
La pensée du jour : "Il faut vivre, même si le feu de notre sang, si la passion de notre coeur ne chauffent que le vide effrayant de l'inexplicable". René BARJAVEL.
Je vous dois quelques chansons, j'ai pris du retard ! Je vais essayer de le rattraper pendant ces vacances !
JE NE SAIS PLUS QUOI FAIRE POUR TE DECEVOIR
assis comme un lépreux devant mon brasero
frileux sous le blizzard soufflant son lamento
ô my sweet honey love
j'écrivais le chorus d'un concerto lubrique
sur le chargeur glacé de mon automatique
ô my sweet honey love
quand je t'ai vue marcher le long du taxiway
où mon vaiseau-cargo déchargeait en secret
ô my sweet honey love
mes carrousels de monstres aux yeux de chrysolite
et les démons transfuges de ma zone interdite
ô my sweet honey love
pas b'soin de télescope pour suivre ta beauté
quand tu viens t'acharner à me faire espérer
mais j'suis fait d'une matière débile indélébile
et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile
et je n'sais plus quoi faire pour te décevoir
Tu traverses les ruines de mes cités-fossiles
dans la phosphorescence de mes visions fébriles
ô my sweet honey love
parmi les papiers gras et les caisses éventrées
qui jonchent le parking de mon cerveau brûlé
ô my sweet honey love
et tu poses des oranges dans la cendre mouillée
de mon cachot désert aux barreaux calcinés
ô my sweet honey love
et d'un éclat de rire tu gommes les pierres tombales
des quartiers délabrés de ma radio mentale
ô my sweet honey love
pas b'soin de télescope pour suivre ta beauté
quand tu viens t'acharner à me faire espérer
mais j'suis fait d'une matière débile indélébile
et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile
et je n'sais plus quoi faire pour te décevoir
11:07 | Lien permanent | Commentaires (1)
17/12/2010
Supplément de mensonges
La pensée du jour : "Merkwürdigerweise mag ich die, von deren Art ich bin : die Menschen". Heinrich BÖLL.
Voici donc le nouveau Thiéfaine ! J'adore le voir éclater de rire, j'aime son nouveau look, notamment la petite boucle d'oreille...
A priori, le nouvel album s'appellera "Supplément de mensonges". Enfin, ce n'est qu'une supposition. Yannig écrivait hier ici qu'une chanson s'intitulerait "La ruelle de la mort". J'en frémis déjà ! Yannig s'est même amusé à chercher toutes les villes dans lesquelles il y avait une ruelle de la mort. A Nancy, il existe une ruelle de l'esprit, c'est déjà pas mal...
17:47 | Lien permanent | Commentaires (15)
14/12/2010
Quelques précisions...
(Relaxnews) – Le chanteur Hubert-Félix Thiéfaine sortira un nouvel album produit par Edith Fambuena et Jean-Louis Piérot en février 2011, annonce un communiqué de sa maison de disques Sony Music. L’artiste effectuera également une tournée baptisée “Homo Plebis Ultimae Tour” l’année prochaine. Il se produira notamment le 22 octobre 2011 à Paris Bercy. Les billets pour ce concert seront disponibles dans les points de vente à compter de mardi 16 novembre.
Apparemment, les dates de la tournée sont disponibles depuis peu. Il faut que j'aille voir ça, que je planifie déjà mon année 2011 !!!
21:43 | Lien permanent | Commentaires (17)
Chanson n°64 : "Was ist das Rock'n'roll"
La pensée du jour : "La vie nulle sous le grimoire des noms,
c'est nous à l'enseigne déjà des futurs
trépassés". Guy GOFFETTE
WAS IST DAS ROCK'N'ROLL
200 000 ans déjà que je zone sur la terre
dans le grognement lourd des groins qui s'entrechoquent
de nature solitaire, je me terre pour me taire
mais mon double pervers joue dans un groupe de rock
j'ai quelque mauvais don d'acrobatie verbale
surtout les soirs d'hiver quand j'suis black et d'équerre
tel un Douanier Rousseau du graffiti vocal
j'fais des bulles et des rots en atsiquant mes vers
was ist das...
was ist das...
was ist das rock'n'roll ?
j'suis un vieux désespoir de la chanson française
qui fait blinder ses tiags pour marcher quand ça loose
ma langue natale est morte dans ses charentaises
faute d'avoir su swinguer au rythme de son blues
was ist das...
was ist das...
was ist das rock'n'roll ?
mais j'veux de la miouse qui braqu'marde et qui beugle
avec Beethov en sourd, je suis borgne à Toulouse
en attendant d'chanter en braille chez les aveugles
je sors ma Winchester pour mieux cracher mon blues
fin d'autorisation de délirer sans fin
j'dois contrôler l'vumètre avant qu'ça passe au rouge
mes idoles défunctées se saoulent avec mon vin
et traînent leurs feux follets hilares au fond des bouges
was ist das...
was ist das...
was ist das rock'n'roll ?
(und so weiter).
Oui, je vous promets, on trouve "und so weiter" entre parenthèses à la fin des paroles, dans le livret !!! Je n'avais jamais remarqué ce détail qui, pour moi, n'en est pas un ! Encore un lien avec la langue allemande !!!
21:04 | Lien permanent | Commentaires (3)
13/12/2010
Chanson n°63 : "Errer humanum est"
La pensée du jour : "Bourlinguer... errer, errer humanum est"... Hubert-Félix THIEFAINE
ERRER HUMANUM EST
hé ! Mec
voici les photos de nos routes
prises d'avion par nuit de brouillard
dans ce vieux catalogue des doutes
aux pages moisies par le hasard
à toujours vouloir être ailleurs
pyromanes de nos têtes brûlées
on confond les batt'ments de cœur
avec nos diesels encrassés
à toujours voir la paille plantée
dans la narine de son voisin
on oublie la poutre embusquée
qui va nous tomber sur les reins
et l'on pousse à fond les moteurs
à s'en faire péter les turbines
c'est tellement classe d'être looser
surtout les matins où ça winne
bourlinguer...errer
errer humanum est
bourlinguer...errer
errer humanum est
toujours plus loin à fond la caisse
et toujours toujours plus d'ivresse
oh yes always on the road again man
on the road again man
Gauguin sans toile et sans pinceau
revisité en Bardamu
ou bien en Cortes ou Corto
aventuriers des graals perdus
on fait Nankin-Ouagadougou
pour apprendre le volapük
et on se r'trouve comme kangourou
dans un zoo qui prend les tucs
bourlinguer...errer
errer humanum est
bourlinguer...errer
errer humanum est
aplatis comme de vieilles pizzas
lâchées d'un soyouz en détresse
on cherche une nova cognita
avec un bar et d'la tendresse
mais trop speedés pour les douceurs
on balance vite les p'tites frangines
pas prendre pour un courrier du cœur
les pulsions des glandes endocrines
bourlinguer...errer
errer humanum est
bourlinguer...errer
errer humanum est
toujours plus loin à fond la caisse
et toujours toujours plus d'ivresse
oh yes always on the road again man
on the road again man
on the road again man ... / ...
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