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27/06/2006

Volcan

Tout d'abord, ces quelques mots d'Elias Canetti :

"Le côté décisif des premières rencontres : enthousiasme ou rejet. Je ne puis aborder aucun être nouveau avec indifférence ou froideur. Toute rencontre devient pour moi un volcan".

 

Il y a quatorze ans, pour moi, le volcan, ce fut ça :

 

"Pauvre petite fille sans nourrice

arrachée du soleil

il pleut toujours sur ta valise

et t'as mal aux oreilles

tu zones toujours entre deux durs

entre deux s.o.s.

tu veux jouer ton aventure

mais t'en crèves au réveil...

 

tu fais toujours semblant de rien

tu craques ta mélanco

de 4 à 5 heures du matin

au fond des caboulots

et tu remontes à contrecoeur

l'escalier de service

tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs

au fond des précipices

 

oh! mais laisse allumé, bébé

y a personne au contrôle

et les dieux du radar sont tous out

et toussent et se touchent se poussent

et se foutent et se broutent

oh! mais laisse allumé, bébé

y a personne au contrôle

et les dieux du radar sont tous out

et toussent et se touchent et se poussent

et se foutent et se mouchent

dans la soute à cartouches...

 

maintenant tu m'offres tes carences

tu cherches un préambule

quelque chose qui nous foute en transe

qui fasse mousser nos bulles

mais si t'as peur de nos silences

reprends ta latitude

il est minuit sur ma fréquence

et j'ai mal aux globules

 

oh! mais laisse allumé, bébé

y a personne au contrôle

et les dieux du radar sont tous out

et toussent et se touchent et se poussent

et se foutent et se broutent

oh! mais laisse allumé, bébé

y a personne au contrôle

et les dieux du radar sont tous out

et toussent et se touchent et se poussent

et se foutent et se mouchent

dans la soute à cartouches.."

 

C'était donc "Mathématiques souterraines", paroles et musique d'Hubert-Félix THIEFAINE...

23/06/2006

"La part Rimbaud"

Allez, ce soir, un peu de Romain Gary, pour nous mettre du baume au coeur! Tous les passages qui suivent sont extraits du magnifique livre d'entretiens La nuit sera calme.

"On s'étonne lorsqu'un homme 'distingué' dit 'putain de merde' ou 'bordel de Dieu'. Mais chacun sa façon de vomir". 

 

"Les chiens se sont toujours occupés de moi avec beaucoup d'amitié".

 

"Tout ce que le chercheur que je suis croit savoir est fait pour une bonne part de ce qui ne vaut pas la peine d'être connu".

 

"une âme sur charbons ardents à mille années-lumière de la paix intérieure".

 

"Si tu vois les grands poètes comme Vigny, les grands écrivains comme Constant, des esprits admirables comme Voltaire, et tant, tant d'autres dans tous les pays, tu aperçois souvent une étonnante dichotomie entre la beauté de leurs oeuvres et leurs vies ou activités souvent ignobles. Il se sentaient quittes envers les beaux sentiments lorsqu'ils en faisaient de la belle littérature".

 

"S'il y avait le moindre respect de la féminité, la sexualité aurait été depuis longtemps acceptée comme un échange dans l'égalité, sans 'prise' et sans 'preneur', sans 'conquérant' et sans 'conquête' ".

 

"Je voudrais te dire que pour moi toute la notion de 'profondeur de l'homme' n'a de profond que sa prétention. La 'profondeur' est un rapport tragique que l'homme a avec sa superficialité foncière, lorsqu'il en prend conscience. La tragédie profonde de l'homme, c'est sa superficialité, son insignifiance".

 

"Et maintenant que ma vie tire à sa fin, je ne cherche pas refuge dans l'abstraction, que ce soit Dieu ou la féminité, élevés au niveau d'un culte. Les au-delà, une 'autre vie' ne m'intéressent pas : j'aime trop dormir".

 

"L'homme sans mythologie de l'homme, c'est de la barbaque. Tu ne peux pas démythifier l'homme sans arriver au néant, et le néant est toujours fasciste, parce que, étant donné le néant, il n'y a plus aucune raison de se gêner".

 

"Ces rapports 'chien sans maître' avec Dieu ou avec l'absence de Dieu, que Dieu soit ressenti comme une présence ou comme un manque, sont toujours des rapports avec un collier et une laisse qui me sont totalement étrangers".

 

"Et elle louchait un tout petit peu, tu sais, de cette façon qui donne encore plus de regard"...

 

"Alors, avec mon filet à papillons, je cours, je cours, des romans, des reportages, des films et du vécu, du vécu qui n'est pas pour emporter mais pour être mangé sur place, ce n'est pas du donjuanisme dans les rapports avec la vie mais de l'amour... Et j'ai beau courir, glaner, je n'épuiserai jamais ça, je ne connaîtrai jamais l'assouvissement, c'est sans fin, inépuisable, tu as beau absorber ça par tous les pores de ta peau, tu as toujours faim, et ça te fait encore un personnage, une vie, un amour"...

 

"Car il s'agit pour nous, quelles que soient les idéologies, de trouver un équilibre entre la viande et la poésie, entre ce qui  est  notre  donnée  première  biologique,  animale,  et  la 'part Rimbaud' ".

 

"Disons que je vis avec Miss Solitude et je m'y attache un peu trop, c'est vrai, ce serait triste de prendre le pli, je n'aime pas les plis... Les deux dernières, les Miss Solitude 1972 et 1973, ont été des vraies reines de beauté dans le genre personne"...

 

"Evidemment, c'est inguérissable, je rêve encore de tomber amoureux, mais ce qu'on appelle tomber!... Seulement, à soixante ans, c'est très difficile, à cause du manque d'espace, d'horizon devant soit... ça manque de large, maintenant, on ne peut plus s'élancer... L'amour, ça va très mal avec les restrictions, les limites, avec le temps qui t'est compté, il faut croire qu'on a toute la vie devant soi, pour s'élancer vraiment... Sans ça, c'est seulement de la crème Chantilly".

 

"François Bondy : Tu as été heureux?

Romain Gary : Non... Si. Je ne sais pas. Entre les gouttes".

21/06/2006

ça n'arrive qu'à moi

 

Les gens disent tous la même chose !

Ils disent tous, lorsqu’il leur arrive quelque chose :

« ça n’arrive qu’à moi ! »

De temps en temps, il y en a un à qui il n’arrive rien, qui ne dit pas comme tout le monde.

Il dit : « ça n’arrive qu’aux autres ! »

Parce qu’il a entendu les autres dire :

« ça n’arrive qu’à moi ! »

il croit que ça n’arrive qu’à eux (aux autres) !

Alors que peut-être, il n’y a qu’à lui que ça arrive de penser que ça n’arrive qu’aux autres !

Encore que lorsqu’il s’en aperçoit, il dit comme les autres :

« ça n’arrive qu’à moi ! »

Cela m’est arrivé … à moi !

Alors, si cela vous arrive…

je veux dire, si vous faites partie de ceux qui, comme moi, disent : « ça n’arrive qu’aux autres ! », posez-leur la question, aux autres !

« Qu’est-ce qui vous arrive ? »

Ils vous répondront tous la même chose :

« Nous ne savons pas ce qui nous arrive,

mais ça n’arrive qu’à nous ! »

Par contre, si vous faites partie des autres,

de ceux qui disent : « ça n’arrive qu’à moi ! »,

posez-vous la question … à vous :

« Qu’est-ce qui t’arrive ? »

Et vous verrez que ce qui vous arrive…

C’est ce qui arrive aux autres !

C’est ce qui arrive à tout le monde !

Et vous conclurez comme moi,

Par cette petite phrase sibylline :

« Ce qui n’arrive qu’aux autres

n’arrive qu’à moi aussi ! »

Et vous vous sentirez solidaire !

 

Voilà. C’était, évidemment, du Raymond Devos ! Ce qui est censé n’arriver qu’aux autres lui est arrivé à lui aussi, la semaine dernière…

 

Fête de la musique

Le 21 juin 2004, on pouvait lire ceci dans L’Est Républicain :

Hubert-Félix qui va retrouver la scène et prépare un futur album n’est pas, loin s’en faut, un fan de cette fête.

Il ne manque pas d’arguments sur le sujet et avoue : « Tout ça me fait bien rire. Le genre de manifestation qui ne coûte pas cher à l’Etat. S’ils voulaient encourager les gens à faire de la musique comme ils le prétendent, ils feraient mieux de baisser la TVA et les taxes diverses sur les instruments, les disques, les cordes de guitare, de violon… Ce soir, j’irai dans la forêt près de chez moi écouter les coucous, les chardonnerets, les rossignols. Le premier mai, fête des travailleurs, est chômé. Le 21 juin est celle des musiciens. Ils ne doivent rien faire. C’est le seul jour de l’année où je ne prends pas ma guitare… Je défile en scandant « libérez les chanteurs ! ». Je n’en dirai pas plus parce que je vais déraper… »

 

20/06/2006

When Maurice meets Alice

beaucoup de mes formules ignares

flottent au-dessus de vagues hospices

derrière les écluses et les gares

derrière les glands des frontispices

où les amants d'une autre guerre

ont joué sur d'autres marelles

un pied sur le continent terre

et l'autre sur l'écran du ciel

when Maurice meets Alice

 

ils étaient sortis de l'enfance

comme des fantômes d'un vestibule

avec un fichier sur leurs chances

et des fleurs sur leurs matricules

elle était belle comme un enfer

avec ses yeux bleus d'insomnie

il était fort comme l'est un père

quand on le regarde petit

when Maurice meets Alice

 

elle, elle était surtout fortiche

pour faire les mômes et les aimer

lui, il rallumait sa cibiche

avant de partir pour pointer

et nous on était la marmaille

disciplinée mais bordélique

à les emmerder vaille que vaille

pour les rendre plus prophétiques

when Maurice meets Alice

 

Paroles : Hubert-Félix THIEFAINE

Musique : Philippe PARADIS

 

J'adore cette chanson, vraiment! La musique est chouette. Les paroles me bouleversent, d'autant plus que mon papa s'appelle Maurice aussi. Et, je voudrais pas dire, mais "le plus fort, c'est mon père"!!

La mort d'Edgar Allan Poe

Edgar Allan Poe : 1809-1849

Voici donc ce que l'on trouve à propos d'Edgar Allan Poe dans le Dictionnaire de la mort des grands hommes :

"Arrivé à Baltimore le 29 septembre 1849, Poe trouva la ville en pleine effervescence électorale : on votait pour les élections au Congrès. Des bandes, appointées par les différents partis, sillonnaient la ville en quête de citoyens qu'elles faisaient boire et menaient ensuite aux urnes. Le poète miné par l'alcool, et qu'un seul verre de vin suffisait à rendre quasi inconscient, fut pris dans une de ces rafles et saoulé à mort. Le 3 octobre suivant, on retrouva Poe à la Cooth and Sergeant's Tavern, prostré sur une chaise, en chemise, maculé de déjections, coiffé d'un chapeau de palme déchiré. Conduit au Washington College Hospital, il y délira pendant plusieurs jours, invoquant à plusieurs reprises un certain "Reynolds" sur lequel on s'interroge encore. A l'aube du 7 octobre, Poe se calma puis, se tournant vers le mur, il murmura : "Le Seigneur vienne en aide à ma pauvre âme", et expira. Agité de son vivant, Poe le demeura après sa mort; le sol où il fut inhumé au cimetière presbytérien de Baltimore était mouvant et le terrain glissait, de sorte que le fossoyeur fut trois fois de suite obligé de remonter la terre qui recouvrait le cercueil."

(Dictionnaire de la mort des grands hommes, Isabelle BRICARD, Le cherche midi éditeur, 1995)

"Le temps des visites au corbeau d'Allan Poe" (2)

"Lamentable tragédie que la vie d'Edgar Poe!", écrit Baudelaire dans son étude sur l'écrivain américain (Edgar Poe, sa vie et ses oeuvres). Excentrique, alcoolique de surcroît : le refus de Poe de devenir un auteur "à succès" navre ses compatriotes bien-pensants, qui le dédaignent.
Ce génie maudit, qui dans ses contes mêlera les vertiges délirants de la conscience à la logique la plus implacable, a une existence chaotique. Il entame une longue et difficile carrière de journaliste. Mais son éthylisme chronique lui vaut d'être renvoyé par la plupart des directeurs de revues qui l'emploient...

En 1837, paraissent Les Aventures d'Arthur Gordon Pym. Deux ans plus tard, il publie l'un de ses chefs-d'oeuvre : La Chute de la Maison Usher.

Les Tales of the Grotesque and Arabesque (1840) rassemblent ses principaux contes. Le recueil se vend mal. C'est pourtant la période la plus féconde de sa vie, celle où il publie ses histoires les plus célèbres : William Wilson (1840), Le Chat noir (1843), Le Scarabée d'or (1843)...

Pendant les trois dernières années de sa vie, Poe fait oeuvre de théoricien (La Genèse d'un poème, 1846, commentaire minutieux de son poème "Le Corbeau", et Euréka, 1848).
Il meurt en octobre 1849, terrassé par une crise de delirium tremens.

 

Poe est surtout célèbre pour ses contes fantastiques, que Baudelaire fait connaître au public français.

Les Histoires extraordinaires, fondées sur une tension entre vie et mort, raison et folie, opposent deux types de personnages : les analystes et les fous. Les premiers sont des êtres supérieurs, doués d'une faculté d'analyse capable d'éclaircir tout mystère, aussi étrange soit-il. Les fous, eux, sont souvent des héros tragiques qui meurent victimes de leurs atroces délires.

Source : Textes et histoire littéraire, Editions Magnard.

 

P.S. : Il faudra que j'ajoute bientôt un mot sur la mort d'Edgar Allan Poe. J'ai trouvé, en effet, un truc bizarre dans l'irremplaçable Dictionnaire de la mort des grands hommes...

11/06/2006

La Rockhal : les photos!!

Bon, si vous passez par là un de ces quatre matins ou un de ces quatre soirs, vous DEVEZ aller jeter un coup d'oeil sur les photos de la Rockhal! C'est là que j'ai vu Thiéfaine pour la première fois sur cette tournée! Quel décor, n'est-ce pas?! Cela fait tout à fait "thiéfainien", je trouve! On jurerait que les photos de l'album "Soleil cherche futur" ont été prises ici! Cet endroit est formidable, vraiment!