30/04/2007
En mai, fais ce qu'il te plaît
La pensée du jour : "Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu'il te plaît de tes envies".
En ce presque premier jour du mois de mai, voici un texte bien trash, comme on les aime!
Joli mai mois de Marie
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Les ptérodactyles virent en vrilles
Au-dessus des banana-shows
Et les beurdigailles font des trilles
Avec les gomina-yoyos
Les tapons ricanent dans les bois (1)
Et klaxonnent Bambi l’orphelin
Tandis qu’un stégobulle flamboie
Dans l’air transparent du matin
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Les grapheurs fous sixtinent la zup
Et lorgnent les jambes incendiaires
Qui montent longuement sous les jupes
Jusqu’au noyau de l’univers
Le soleil déshabille les filles
Qui traînent le poids de leur soustingue
Dans l’excitation des pupilles
Des keumès au regard salingue
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Mais c’est toujours au mois de mai
Qu’on a envie de se pendre
Mais c’est toujours au mois de mai
Qu’on a du mal à comprendre
Pourquoi faut quitter son igloo
Ses longues nuits de loup-garou
Pour venir se cramer le chou
Devant des conneries de barbecues
Avec les autres jaloux qui jouent
Du biniou et de la boîte à clous
A moitié fous dans leurs cailloux
A genoux ! poux !
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
Les sativas au crépuscule
Les gommiers bleus les maris roses
Les jeunes taureaux qu’on émascule
Dans la tulle des brumes en osmose
Les molards sous les papillons
L’hémoglobine sur mes stigmates
Ma treille bouffée par les morpions
Et ce putain de soleil qui me délatte
Mai joli mai mois de Marie
Fais ce qu’il te plaît de tes envies
Mai joli mai mois de Marie
Sodomie-trash et fantaisies
(1) héron héron petit pas tapon
Paroles et musique : Hubert-Félix Thiéfaine
Bon, je crois que c’est la première fois que mon correcteur d’orthographe pète à ce point les plombs !!! Il n’aime pas « sodomie-trash », pas plus qu’il n’apprécie « sativas » ou « sixtinent », et j’en passe. C’est stupide, un correcteur d’orthographe : le verbe « sixtiner », c’est une très belle invention !
Si l’un de vous peut m’expliquer le mot « beurdigaille », je prends !!
Il me semble que « tulle » est un nom masculin. Vérifions. Oui, c’est masculin. Bon, passons !
Au fait, Petit-Jour, dans ton message, si j’ai bien compris, tu me disais que sur Canal+, lorsqu’il y avait l’annonce des films qui seraient diffusés en mai, le tout était joliment accompagné par le refrain de cette chanson. Ou n’ai-je rien pigé ?!
Encore un « au fait » : si je me souviens bien, à un concert de la dernière tournée, Thiéfaine a dit que s’il y avait un second tour des élections avec, « au menu », Sarkozy et Royal, il se barrait en Suisse, non ?!
23:10 | Lien permanent | Commentaires (9)
26/04/2007
Romain Gary / Emile Ajar
La pensée du jour : "Tu es venue le voeu de vivre avait un corps", Paul ELUARD.
Aujourd'hui, je vous propose quelques extraits de Vie et mort d'Emile Ajar. Il me semble qu'ils éclairent assez bien les raisons de cette formidable supercherie!
« Je tiens à m’exprimer, ne serait-ce que par gratitude envers mes lecteurs, et aussi parce que cette aventure que j’ai vécue fut, à une exception près –celle de McPherson inventant le poète Ossian, au début du dix-neuvième siècle, cet Ossian mythique dont McPherson avait écrit lui-même l’œuvre acclamée dans toute l’Europe – fut, à ma connaissance, sans précédent par son ampleur dans l’histoire littéraire.
Je citerai ici, tout de suite, un épisode, pour montrer – et ce fut une des raisons de ma tentative, et aussi de sa réussite – à quel point un écrivain peut être tenu prisonnier de la « gueule qu’on lui a faite », comme disait si bien Gombrowicz. Une ‘gueule’ qui n’a aucun rapport ni avec son œuvre, ni avec lui-même ».
« J’étais un auteur classé, catalogué, acquis, ce qui dispensait les professionnels de se pencher vraiment sur mon œuvre et de la connaître. Vous pensez bien, pour cela, il faudrait relire ! »
« Il me faut, à présent, tenter de m’expliquer ‘en profondeur’.
J’étais las de n’être que moi-même. J’étais las de l’image Romain Gary qu’on m’avait collée sur le dos une fois pour toutes depuis trente ans, depuis la soudaine célébrité qui était venue à un jeune aviateur avec Education européenne (…) ‘On m’avait fait une gueule’. Peut-être m’y prêtais-je, inconsciemment. C’était plus facile : l’image était toute faite, il n’y avait qu’à prendre place. Cela m’évitait de me livrer. Il y avait surtout la nostalgie de la jeunesse, du début, du premier livre, du recommencement. Recommencer, revivre, être un autre fut la grande tentation de mon existence. Je lisais, au dos de mes bouquins : ‘plusieurs vies bien remplies… aviateur, diplomate, écrivain…’ Rien, zéro, des brindilles au vent, et le goût de l’absolu aux lèvres. Toutes mes vies officielles, en quelque sorte, répertoriées, étaient doublées, triplées par bien d’autres, plus secrètes, mais le vieux coureur d’aventures que je suis n’a jamais trouvé d’assouvissement dans aucune. La vérité est que j’ai été très profondément atteint par la plus vieille tentation protéenne de l’homme : celle de la multiplicité. Une fringale de vie, sous toutes ses formes et dans toutes ses possibilités que chaque saveur goûtée ne faisait que creuser davantage ».
« Il y eut des moments comiques. Notamment, lorsque Paul Pavlowitch exigea de moi les manuscrits, pour ne pas être à ma merci, et moi, lorsque je ne lui donnai que les premiers brouillons, et encore après les avoir photocopiés, pour ne pas être à la sienne. La scène où Jean Seberg emballait lesdits manuscrits que je portais au coffre au fur et à mesure, était digne de Courteline.
Et les échos qui me parvenaient des dîners dans le monde où l’on plaignait ce pauvre Romain Gary qui devait se sentir un peu triste, un peu jaloux de la montée météorique de son cousin Emile Ajar au firmament littéraire, alors que lui-même avait avoué son déclin dans Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable…
Je me suis bien amusé. Au revoir et merci ».
Romain Gary
21 mars 1979
13:29 | Lien permanent | Commentaires (1)
25/04/2007
Paul Eluard : Les derniers poèmes d'amour
Ce soir, je me permets de faire (encore!) une digression et de mettre ici ce magnifique poème d'Eluard, dont je redécouvre l'oeuvre en ce moment :
Ma morte vivante
Dans mon chagrin rien n'est en mouvement
J'attends personne ne viendra
Ni de jour ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avanceront plus il n'y a plus de routes
Ils ne connaîtront plus mon poids ni le repos
Il m'est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie
Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau
Pareil au tien cerné d'un monde indifférent
J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.
22:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/04/2007
Romain Gary (suite et fin de la notice biographique)
La pensée du jour : "On n'est pas artiste sans qu'un grand malheur s'en soit mêlé", Jean GENET.
De 1970 à 1974 : Séparation d’avec Jean Seberg, publication de Chien blanc (1970), d’un récit, Les trésors de la mer rouge (1971), d’un autre roman, Les enchanteurs (1973) et d’un récit sous forme d’entretiens, La nuit sera calme (1974). Sous le pseudonyme de Shatan Bogat, Les têtes de Stéphanie (1974), d’abord écrit en anglais en 1971.
De 1974 à 1980 : Commence une période où beaucoup s’accordent à voir Romain Gary sur le déclin, notamment à cause de son roman sur l’impuissance Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable (1975). Mais il a déjà préparé sa contre-offensive en se lançant dans une écriture jubilatoire, tonique et inventive. Ce sera l’expérience Ajar, qui deviendra aussi l’une des plus importantes supercheries du vingtième siècle. Sous ce nouveau pseudonyme, Gary publiera d’abord Gros-Câlin (1974), remarqué par la critique, puis, l’année suivante, La vie devant soi qui obtiendra le prix Goncourt. La presse est en émoi ; Gary doit réagir : il choisit son neveu Paul Pavlowitch pour « incarner » Ajar. C’est le deuxième Goncourt de Gary, chose normalement impossible. Il écrit un troisième « Ajar », qui se donne à lire comme la confession délirante d’Emile Ajar, destinée à brouiller davantage les pistes : Pseudo (1976). Sous le nom de Gary, l’œuvre continue : Clair de femme (1977) et Charge d’âme (publié en anglais en 1973), une comédie, La bonne moitié (1979). La même année paraît un autre Ajar, L’angoisse du roi Salomon, puis l’année suivante le dernier roman de Gary, Les cerfs-volants. Mort de Jean Seberg en 1979.
2 décembre 1980 : Romain Gary se suicide chez lui, rue du Bac.
Source : en grande partie le livret accompagnant les deux CD "Romain Gary, Le nomade multiple".
21:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/04/2007
Petite parenthèse
Oui, petite parenthèse dans la présentation de la vie de Romain Gary. Je viens d'envoyer à Eric Issartel un compte rendu de la réunion du 31 mars, ainsi que deux photos faites par Jean-Jacques ce jour-là. Je maintiens mon idée, qui était de vous demander, à vous qui étiez présents ce jour-là, d'écrire quelques lignes sur vos impressions, etc. Vous me les postez en commentaires, et je fais la suite (c'est-à-dire que je transmets à Eric). Cela vous convient-il?
Evadné, je pourrais prendre les quelques lignes que tu m'as envoyées en message privé et les mettre aussi en "ornement" autour du compte rendu que j'ai fait. Serais-tu d'accord?
N'en oublions pas la pensée du jour : "On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal", général Mac Arthur (j'aime tant ce texte qu'un jour je le mettrai ici dans son intégralité!).
13:56 | Lien permanent | Commentaires (8)
21/04/2007
Romain Gary encore
La pensée du jour : "Lila s'était arrêtée de chanter; elle jouait avec sa chevelure et ses yeux, si bleus qu'il devait en coûter au ciel", Romain GARY.
Suite de la chronologie commencée hier :
De 1946 à 1951 : Nommé secrétaire et conseiller d’ambassade à Sofia, Bulgarie. Nommé à Berne, puis à la Direction d’Europe au Quai d’Orsay. Publication de Tulipe (1946) et du Grand Vestiaire (1949).
De 1957 à 1961 : Chargé d’affaires en Bolivie, puis consul général à Los Angeles. Sous le pesudonyme de Fosco Sinibaldi, publication de L’homme à la colombe (1958). Sous le nom de Gary, mais écrit d’abord en anglais, Lady L.Gary disait que le personnage de Lady L. était probablement –avec le Morel des Racines du ciel- le personnage dans lequel il avait mis le plus de lui-même. En 1960, paraît La promesse de l’aube –« un livre sur ma mère »- et, en 1961, est publiée la pièce de théâtre Johnnie Cœur.
De 1961 à 1969 : Quitte la diplomatie. Négocie un divorce avec Lesley, tandis que se développe sa relation avec l’actrice Jean Seberg avec qui il aura un fils, Diego, en 1962.
Parcourt le monde pour le compte de différentes publications américaines. Il réalise deux films : Les oiseaux vont mourir au Pérou (1968) et Kill (1972). Se consacre intensément à l’écriture. Gary publie en anglais deux romans qui deviendront en français un diptyque, La comédie américaine : Les mangeurs d’étoiles (1966, roman dont Thiéfaine aime citer la phrase « Un idéaliste, c’est un fils de pute qui pense que la terre n’est pas un endroit assez bien pour lui ») et Adieu Gary Cooper (1969). Puis il entame une trilogie, Frère Océan.
1967 : La danse de Gengis Cohn.
1968 : La tête coupable.
Petit mot pour Tommie : je suis en train de relire Vie et mort d'Emile Ajar, de Romain Gary. J'ai trouvé pas mal de pistes intéressantes qui peuvent expliquer son désir de changer de peau. Je t'en dirai plus dans quelques jours!
13:51 | Lien permanent | Commentaires (1)
20/04/2007
Romain Gary
La pensée du jour : "Je peux encore tout rater, disait Lila, je suis assez jeune pour ça. Quand on vieillit, on a de moins en moins de chances de tout rater parce qu'on n'a plus le temps, et on peut vivre tranquillement en se contentant de ce qu'on a raté déjà. C'est ce qu'on entend par 'paix de l'esprit'. Mais quand on n'a que seize ans et qu'on peut encore tout tenter et ne rien réussir, c'est ce qu'on appelle en général avoir de l'avenir", Romain GARY (Les cerfs-volants).
Depuis de nombreuses années, je ne jurais que par mon Dictionnaire des auteurs, cité maintes fois ici ! Ce soir, je m’aperçois qu’il présente une faille (d’ailleurs il me semble que je m'en étais déjà rendu compte mais l’avais oublié) : il ne mentionne pas le grand, le merveilleux, l’unique Romain Gary !! Peut-être que les rééditions plus récentes ont remédié à cette immense carence. A vérifier.
Je pense avoir dit en long, en large et en travers ma passion pour l’œuvre de Romain Gary. Un jour, j’ai appris, à ma grande stupéfaction, que l’ami Thiéfaine nourrissait lui aussi une grande admiration pour l’œuvre de ce monsieur. Récemment, sur le « Petit Hubert illustré », Daniel a expliqué « Adieu Gary Cooper », phrase que l’on entend dans « Soleil cherche futur », de Thiéfaine, mais aussi phrase-titre d’un roman de Gary. Que je n’ai pas lu. A faire ! D’ailleurs, je suis ravie de pouvoir me dire qu’à l’heure actuelle il me reste encore bien six livres de Gary à découvrir !
Voici donc quelques repères biographiques concernant Gary. En ce moment, je me « gargaryse » de nouveau à fond la gomme et les manettes, puisque je me suis offert les entretiens de l’écrivain avec André Bourin. A écouter en boucle ! Aller bosser avec la voix de Gary pour compagne, cela donne des ailes !
1914 : Naissance à Wilno, Lituanie (le 8 mai selon le calendrier julien, le 21 mai selon notre calendrier grégorien), de Roman Kacew.
Enfance en Russie, retour à Wilno, puis début d’un nouvel exil en Pologne.
1928 : Arrive en France, à Nice, avec sa mère Mina (séparée de son mari).
Etudie au lycée de Nice.
Etudes de droit à Paris, dans lesquelles il ne brille guère. Misère financière et nombreux petits boulots.
1938 : S’engage dans l’aviation. Instructeur de tir à salon.
De 1940 à 1944 : Début de la guerre. Après la débâcle, rejoint Londres et les Forces Françaises pour se battre contre les nazis. Capitaine à l’escadrille « Lorraine », il se bat vaillamment, prenant part à la Bataille d’Angleterre, durant laquelle il travaillera chaque nuit, avant de partir en mission aux aurores, au roman Education européenne. Il participera aussi aux campagnes d’Afrique, d’Abyssinie, de Libye et de Normandie. Commandeur de la Légion d’honneur et Compagnon de la Libération. C’est pendant la guerre qu’il rencontre la journaliste anglaise Lesley Blanch, qui deviendra sa femme.
1945 : Publication de Education européenne. Entre au Ministère des Affaires étrangères, où il fera une carrière honorable.
Suite au prochain numéro!
22:35 | Lien permanent | Commentaires (3)
18/04/2007
Amor doloroso
La pensée du jour : "Je crois que pour rien au monde je ne recommencerais ma vie, ni celle d'un autre, ni rien du tout. Je ne veux absolument rien recommencer", Romain GARY (Le nomade multiple, entretiens avec André BOURIN).
Ah oui, à se procurer très vite, "Romain Gary, Le nomade multiple"! Il s'agit de deux CD d'entretiens avec André BOURIN, et c'est grandiose!
Ce soir, désolée, je voudrais faire une petite place à l'ami Jacques Higelin dont j'adore le dernier album. Voici donc :
Amor doloroso
La mort s’en vient
L’amour s’en va
Seul sur le quai je broie du noir
Le train repart sans moi
La route est longue le temps est lourd
La nuit est blanche encore et noir le jour
Je te revois fière et sauvage ensorcelée
Pieds nus dans la poussière
T’embraser comme une flamme affolée par le vent
Et te jeter dans mes bras
L’amour, l’amour, l’amour, l’amour est mort
Amor doloroso
Je sens encore entre mes bras
Chavirer ton corps
Douleur, douleur, douleur, regrets et remords,
Amor doloroso
Si loin de toi, j’ai mal, j’ai froid, j’ai peur
Je n’aime que toi
Combien de jours de nuits encore
A délirer sans toi la fièvre au corps
La mort dans l’âme
Bien plus de mille et une fois
Je me suis senti mourir dans tes bras
Jusqu’au jour où, lassée peut-être,
Tu m’as quitté sans dire un mot, sans un regard
Me laissant seul désemparé
Et le cœur lourd
Attendre ton retour
Douleur, douleur, douleur, regrets et remords
Amor doloroso
J’entends encore tout contre moi battre ton cœur
La vie, la mort, l’oubli, la douleur et la mort
Amor adorado
Trop loin de toi, j’ai mal, j’ai peur, j’ai froid, j’ai peur
Je n’aime que toi
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