Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/12/2009

Cabaret Sainte Lilith : le bilan !

La pensée du jour : "Le bilan, ce n'est pas à moi de le faire. C'est à quelqu'un d'autre et à ceux que l'on aime ou que l'on aurait tant pu aimer". Théodore MONOD.

 

Quand j'étais jeune et que j'écrivais encore beaucoup, je faisais systématiquement, fin décembre, un bilan de l'année qui venait de s'écouler. Je classais (j'adore classer) : le positif, le négatif, ce que j'avais appris, quelles personnes rencontrées s'étaient mises à soudain compter énormément pour moi, quelles autres m'avaient déçue, etc.

2009 n'est pas le genre d'année qui me donne envie d'établir un bilan. Mon ami Thiéfaine m'a appris qu'il ne fallait pas se retourner quand la facture était salée... J'ai plutôt envie de passer très vite à autre chose. On efface tout et on ne recommence pas, surtout.

En revanche, faisons un bilan concernant ce blog. Déjà, un objectif non atteint : je souhaitais voir s'afficher, en cette fin d'année, 30 000 visites au compteur. Râpé.

Régulièrement, je fouille dans les statistiques détaillées de ce blog. Je me souviens qu'une fois, Foxy avait consacré un savoureux billet aux mots-clés qui avaient permis aux utilisateurs d'internet d'atterrir sur son blog (que je ne présente plus ici : vous le connaissez tous et en appréciez la richesse et l'originalité). Certains de ces mots-clés étaient assez cocasses. Pour ma part, ce mois-ci, je n'ai pas de mot-clé trop loufoque ou trash à vous livrer, quel dommage !!! Ceux qui sont arrivés ici ont tapé :

-HFT Yves Jamait,

-paroles Thiéfaine séquelles j'attends le diable pour zippo (bon, mon coco, ce n'est pas tout à fait le contenu des paroles, mais l'idée est là !!),

-annihilation Thiéfaine (comment ça, on veut annihiler Thiéfaine ?!!),

-Jean-Félix Lalanne (eh oui, j'ai évoqué ce monsieur dans un billet intitulé « confusions multiples et variées » !!! J'ai même parlé de Clara Morgane dans cette même note et je ne serais pas étonnée d'apprendre que de gros libidineux tout baveux atterrissent ici en ayant simplement cherché des photos de la miss Morgane ! Non, ici, désolée, c'est Hubert, et vous ne le verrez jamais nu !!!!!),

-que veut dire « über alles » ? (alors là, je suis ravie, cela me fait chaud au coeur que des mots allemands permettent à des utilisateurs d'internet de venir traîner leurs guêtres ici !!!!!!),

-defloration for scandals (je ne sais pas si la personne en question a obtenu satisfaction ici, mais de la défloration, il y en a, uniquement artistique toutefois, du scandale, il y en a aussi, uniquement mélancolique toutefois...),

-dissection du crapaud (ben oui ! Ici aussi, je dissèque, mais jamais d'animaux vivants !!!!).

 

Voilà. Avec ce blog comme avec bien des choses et des êtres, j'ai parfois des moments de découragement. Et j'envisagerais même de tout plaquer. Il suffit d'appuyer sur « supprimer ce weblog ». Vous ne postez pas toujours autant de commentaires que je le souhaiterais... Certains billets que j'affectionne tout particulièrement ne suscitent aucune réaction. Parfois, j'ai de bonnes surprises aussi : une note entraîne un flot de commentaires, et je biche. Tout à coup, un inconnu m'offre des fleurs, me dit que ce blog est sympa, qu'il y trouve de quoi combler une faim passagère. C'est l'effet magique du blog. Alors, pour 2010, on ne change rien ?

L'année 2010, tiens, parlons-en. Je vous la souhaite « douce comme les roubignolles d'un nouveau-né », belle « comme un passage à niveau ». Et thiéfainienne en diable, avec un nouvel album, une tournée et peut-être une réunion HFT !!!

Adieu 2009. Sans aucun regret pour ma part... Malheureusement, l'année 2010 ne s'annonce pas meilleure pour moi. "La vie c'est pas du bubble-gum", n'est-ce pas ? Et "la bidoche est faite pour saigner"... Faut pas flipper, faut pas flipper...

23/12/2009

Mon grand souhait pour 2010...

La pensée du jour : "Mais est-ce bien cela vivre

cette perpétuelle déchirure

il devait bien y avoir autre chose

que je n'ai pas su voir". Franck VENAILLE

 

 

C'est comme une drogue. Il me faut ma dose quasi quotidienne. Sinon, je tombe en carafe, dans les abysses de la détresse et du vide... Cela fait 17 ans que ça dure. Cela a d'abord mis mes parents au désespoir. Comment ? Leur fille écoutait des trucs pas catholiques ? Des choses peu recommandables ? Quoi ? Il y aurait de la poésie là-dedans ? Et même des allusions à Goethe et à Hölderlin ?!!! A d'autres !!!

Oui, c'est comme une drogue. Et j'imagine qu'il en va de même pour vous, chers visiteurs de ce blog. Tiens, tout à l'heure encore, cela m'est tombé subitement dessus : envie d'écouter Thiéfaine à fond la gomme et les manettes ! Machinalement, j'ai mis « Mathématiques souterraines ». Une chanson qui, à mon avis, restera toujours ma grande favorite. Ma numéro un. Parce que c'est grâce à cette chanson que je pris, il y a un peu plus de 17 ans, mon premier « trip thiéfainien ». Parce que cette chanson fut l'ascenseur au fond du précipice dans lequel je me tordais de douleur à l'époque. « Mathématiques souterraines », j'ai dû l'écouter cent mille fois dans ma vie, et c'est toujours la même émotion, je ne sais pas pourquoi. Mais « à quoi ça sert de chercher à comprendre » pourquoi l'on vit ce que l'on vit ? Vivons et ressentons, bordel !

2009 s'achève, et j'aimerais que cette année maudite s'en aille dormir à jamais dans les limbes de l'oubli... En même temps, je sais bien que rien ne s'efface. « On n'oublie rien, on s'habitue, c'est tout », écrivait mon ami Brel... 2009, va-t'en vite ailleurs, va voir là-bas si j'y suis ! Je sais bien qu'on couche toujours avec des morts , comme le chantait Ferré. Pour survivre en ce monde fangeux où tant d'êtres me manqueront toujours, j'ai quelques bouées de sauvetage. Il y en a une qui s'appelle Thiéfaine.

2009 : pas de nouvel album de l'ami Hubert. En même temps, on ne va pas demander à une année maudite de nous refiler une petite lueur d'espoir, ce serait trop beau. Mais on ne va pas laisser 2010 nous filer entre les doigts sans qu'il y ait du nouveau dans l'horizon thiéfainien. On va faire une pétition, oui ! Exigeons ce nouvel album !!!

 

Ecrit dans le tumulte, le tohu-bohu dont sont capables mes mômes, vous n'imaginez même pas. Alors, ok, ce n'est pas terrible, mais soyez indulgents !!!

 

Notre vie

La pensée du jour : "Je savais pourtant combien il peut  faire noir dans un coeur". Simone de Beauvoir.

 

NOTRE VIE

 

Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie

Aurore d'une ville un beau matin de mai

Sur laquelle la terre a refermé son poing

Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires

Et la mort entre en moi comme dans un moulin

 

 

Notre vie disais-tu si contente de vivre

Et de donner la vie à ce que nous aimions

Mais la mort a rompu l'équilibre du temps

La mort qui vient la mort qui va la mort vécue

La mort visible boit et mange à mes dépens

 

 

Morte visible Nusch invisible et plus dure

Que la soif et la faim à mon corps épuisé

Masque de neige sur la terre et sous la terre

Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle

Mon passé se dissout je fais place au silence.

 

Paul ELUARD

 

 

20/12/2009

Aimez-vous Jacques ?

La pensée du jour : "Drôle de nuit de nos - talgie". Jacques HIGELIN.

 

Aimez-vous Jacques ? Jacques l'unique, Jacques le grand ? Je parle d'Higelin, bien sûr ! Je suis dingue de cet homme à la personnalité flamboyante ! L'année dernière, pour Noël, 655321 a eu la grandiose idée de m'offrir un livre sur cet artiste, livre qui était accompagné d'un CD sur lequel l'ami Jacques raconte sa vie, sa façon de voir les choses, son rapport au monde. Un pur moment de poésie, de délicatesse et de joie ! Un CD que j'ai beaucoup écouté en des temps extrêmement difficiles, un CD-béquille, un CD-baume au coeur.

Et voilà qu'il y a quelques semaines, Evadné m'annonçait que notre grand Jacques allait sortir un album en février 2010 ! Et voilà que ce soir, en flânant sur la page Myspace du père Higelin, je suis tombée sur la pochette de ce prochain CD intitulé "Coup de foudre". Très belle pochette d'ailleurs, en noir et blanc (regardez, je l'ai mise au-dessus de cette note). Mais allez voir plutôt ! Et il y a un titre à découvrir, déjà : "J'ai jamais su" (http://www.myspace.com/ jacques higelin). Une date à retenir aussi, pour les amis lorrains : le 21 mai 2010 ! Higelin sera à Toul ce jour-là. Moi aussi, tiens !!! Et même le papa d'un de mes élèves, qui est fan d'Higelin comme je le suis de Thiéfaine !!!!

J'aime Higelin parce qu'il parle d'amour avec une infinie douceur, parce que sa sensibilité flirte avec de délicates intonations féminines. Parce que c'est un homme lumineux, chaleureux. J'aime Higelin lorsqu'il chante ses douleurs d'amour ("je ne peux plus dire je t'aime, ne me demande pas pourquoi", "trop de serpents sous les caresses, trop d'amour à couteaux tirés"), je l'aime aussi quand il chante ses anomalies qui me font penser aux miennes ("je ne vis pas ma vie, je la rêve, c'est comme une maladie que j'aurais chopée tout p'tit"), je l'aime aussi lorsqu'il évoque sa mère (quelle sublime chanson il lui a dédiée ! Je l'ai découverte sur scène il y a deux ans, il me semble qu'elle devrait être sur le prochain album), j'aime Higelin lorsqu'il chante la paresse ("poil dans la main, payé à rien foutre"), je l'aime aussi quand il crie "Champagne !", quand il enchante Trénet, quand il explose de joie tout seul sur scène, bref, je le reçois cinq sur cinq.

Allez, rien que pour le plaisir :

"Pars, surtout ne te retourne pas"...

Mais aussi : "Douleur, douleur, douleur, regrets et remords

Amor doloroso

Si loin de toi j'ai mal j'ai froid j'ai peur

Je n'aime que toi".

Ou encore : "J't'aime telle, telle que t'es".

Ou ceci : "Tu serais l'ange et moi le diable"...

Et tant d'autres chansons, et tant d'autres morceaux de poésie... Vivement ce coup de foudre, donc, annoncé pour février ! C'est mon horoscope, vous voulez dire ? Grande classe !!!!!!!!

 

Je dédie cette note à Evadné. Elle sait toujours ce que les autres ignorent, voilà ce que je lui ai écrit ce soir. Elle sait mettre des mots sur ma peine. Et aussi des pansements. Je pense souvent à notre virée au Cap Fréhel, où nous sommes devenues immortelles (clin d'oeil à Brigitte Fontaine). A tous ces moments où elle a laissé son portable allumé rien que pour moi, pour recueillir mes pleurs. A tout ce que l'on partage et que je ne saurais résumer en quelques phrases... Elle aime beaucoup Higelin aussi, elle a décidément tout pour me plaire !!!!

 

 

19/12/2009

Propos sur le bonheur...

La pensée du jour : "J'ai connu le bonheur, mais ce n'est pas ce qui m'a rendu le plus heureux". Jules RENARD.

              

 

Revenons un peu aux albums « La tentation du bonheur » et « Le bonheur de la tentation ». Pas pour en reparler vraiment, juste pour citer comme ça, pêle-mêle, quelques phrases qui ont été dites sur le bonheur. Si vous en connaissez d'autres, n'hésitez pas à les ajouter en commentaires !

 

« Etre heureux, ce n'est pas bon signe, c'est que le malheur a manqué le coche. Il arrivera par la suivant ». Marcel AYME.

 

« Tout le monde n'est pas fait pour être heureux ». Paul CLAUDEL.

 

« Tant d'hommes qu'on croit heureux parce qu'on ne les voit que passer ». Astolphe de CUSTINE.

 

« Le plus grand secret pour le bonheur, c'est d'être bien avec soi ». Bernard Le Bovier de FONTENELLE.

 

« Ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être heureux lui-même ». André GIDE.

 

« Il faudrait convaincre les hommes du bonheur qu'ils ignorent, lors même qu'ils en jouissent ». MONTESQUIEU.

 

« Si on ne voulait être qu'heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu'ils ne sont ». MONTESQUIEU.

 

« Il est difficile de ne pas s'exagérer le bonheur dont on ne jouit pas ». STENDHAL.

 

« Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple ». Jacques PREVERT.

 

« Le bonheur a les yeux fermés ». Paul VALERY.

 

« N'ayez pas peur du bonheur ... Il n'existe pas ». BERRY.

 

« Le bonheur ça n'est pas grand-chose (...) C'est du chagrin qui se repose ». Léo FERRE.

12/12/2009

Satyros...

La pensée du jour : "Je sais qu'il manquera toujours quelqu'un en bout de table"... CALI.

 

 

Non, mon cher Doc, je ne t'ai pas oublié ! La traduction demandée est faite depuis un petit moment déjà. J'attendais seulement que l'amie allemande chargée de la relire me donne son avis. Elle est toujours indulgente avec moi et trouve que j'ai fait du bon boulot, mais je ne suis pas satisfaite de ma traduction de "bekleiben"... Enfin, tant pis, j'ai opté pour "rester". C'est l'idée de "persister" (fortdauern), quelque chose comme ça.
Petite précision pour tous ceux qui ne sont pas le Doc : Ce qui va suivre est un extrait du "Satyros", de Goethe. Ces mots sont dits par Jürgen Frenz à la fin de "Diogène série 87" :

 

 

Johann Wolfgang von Goethe

 

Satyros : Von euch Schurken keinen Spott !

Ich tät euch Eseln eine Ehr an,

Wie mein Vater Jupiter vor mir getan;

Wollt eure dummen Köpf belehren

Und euren Weibern die Mücken wehren,

Die ihr nicht gedenkt ihnen zu vertreiben;

So mögt ihr denn im Dreck bekleiben.
Ich zieh meine Hand von euch ab,

Lasse zu edlern Sterblichen mich herab.

 

 

 

 

Vous, gredins, ne vous moquez pas !

Je vous ferais un honneur à vous, les ânes,

Comme l'a fait mon père Jupiter avant moi;

Il voulait instruire vos têtes idiotes

Et défendre vos femmes contre les mouches

Que vous ne songiez pas à écarter d'elles;

Alors restez donc dans la fange.
Je retire ma main de vous,

Je m'abaisse vers d'autres mortels plus nobles.

05/12/2009

"Scandale mélancolique" : suite et fin de la dissection

La pensée du jour : "Quelles que soient nos douleurs, elles s'endorment tôt ou tard dans l'étreinte de ce qui leur succède". Nicolas BREHAL. Ah ben ça fait du bien de lire cela, il y a donc un peu d'espoir !!

                   

 

 

Peut-être que la scandaleuse mélancolie qui me prend à la gorge ce soir m'autorise à me replonger dans les eaux « funérailleuses » de « Scandale mélancolique »...

J'en étais restée à « Confessions d'un never been ». Parlons donc de la chanson qui suit : « Le jeu de la folie ». Entre les deux textes, dans le livret, on trouve ces mots de Groucho Marx : « Profondément déprimé, je me rendis compte à quel point ma propre compagnie m'ennuyait. J'avais déjà entendu tout ce que j'avais à dire. Je connaissais toutes mes histoires drôles, et je n'avais aucune envie de m'écouter »...

« Cimetière de Charleville, cimetière d'Auvers-sur-Oise ». Dès le début, la chanson me parle. Charleville, j'y ai souvent traîné mes guêtres quand j'habitais dans les Ardennes. J'avais là-bas un ami poète, qui bossait chez Gallimard, et avec qui j'ai fait de folles soirées entre la place Ducale et le cimetière où repose le brave Rimb'... Auvers-sur-Oise, je n'y suis jamais allée, mais Van Gogh fait partie des peintres que j'aime. Dès les premiers mots, le décor est planté. Rien que le titre : « Le jeu de la folie ». Baudelaire, Nerval, voilà des poètes dont je convoque souvent les vers. « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle », « Le bonheur passait, il a fui », « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans », « Le poète est pareil au prince des nuées », « Je suis le ténébreux, -le veuf, -l'inconsolé », et tant d'autres ! J'adore « le jeu de la folie » ! J'adore ces mots : «Mon âme funérailleuse me fusille le cerveau », « « mon vide pathétique et ma douleur femelle sur mon dos de bossu ». Merci, monsieur Thiéfaine, de mettre des mots sur ce désespoir que nous avons en commun et que je ne saurais décrire... « Ne m'attends pas ce soir car la nuit sera blanche et noire », avait écrit le pauvre Nerval à une parente, avant de se pendre rue de la Vieille-Lanterne. Ben oui, la poésie, c'est rarement le fait d'êtres qui vont bien...

« Last exit to paradise » est une chanson que j'apprécie moyennement. Je préfère largement sa grande soeur, « Première descente aux enfers par la face Nord ». Non, vous ne pensez pas qu'il y a une parenté ?!

Ensuite, c'est « L'étranger dans la glace », et je ne sais que dire de cette chanson sublime sur le temps qui passe, sur « avec le temps, va, tout s'en va »... Les yeux déjà nécrosés, cet homme comptabilise ses plaies, ne cherchant même plus à les recoudre. L'indifférence s'empare de lui, son regard se fait distrait, et j'imagine que c'est ce qui nous guette tous... On se laisse descendre, on se laisse glisser dans la « soufflerie  où se terre le mystère inquiet des ondes et de l'asymétrie des paramètres au coeur violet »... Le violet, c'est aussi une couleur de deuil, n'est-ce pas ? « Scandale mélancolique » est habité par la camarde. On sait bien qu'à la fin, c'est elle, « l'ultime prédatrice, dans sa robe de vamp-araignée », qui gagnera la bataille...

Le titre « Les jardins sauvages » vient semer un peu de légèreté dans cet album. Je trouve le texte hautement érotique, je l'ai déjà dit ici. Cela me rappelle le joli « rayon des fruits défendus » dont il est question dans « Défloration 13 »... Et, sur tous les sites consacrés à Hubert, le lien fut souvent fait entre ces « jardins sauvages » et un texte de Verlaine, si je ne m'abuse. Mais j'en ai oublié le titre, le contenu, tout !

Que dire de « Télégramme 2003 », chanson qui suscita tant de polémiques ? Je l'aime bien, je trouve que la musique de ce Télégramme est très belle et rendait divinement bien en concert. Pour ce qui est du contenu, j'aurais envie d'écrire, à l'instar du brave Jacques Higelin, qu'il n'y a rien à dire, que nous n'y étions pas...

« Loin des temples en marbre de lune » ne me plaît qu'à moitié. J'aime assez le texte (« on vient tous d'une capote usée », et ce que je pense être un clin d'oeil à Céline : le coup du caniche, cela ne vous rappelle pas la phrase célinienne, « l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches » ?!). La musique de cette chanson ne m'enchante pas des masses. Désolée.

« La nuit de la Samain » est une chanson que j'ai fini par apprivoiser, après de nombreuses vaines tentatives. Mais ça y est, c'est bon, j'y suis, et je vois même un petit pont entre cette nuit de la Samain et cette autre nuit, « higelinesque » cette fois, qui « promet d'être belle ». Quant au coup des « os broyés », dans la chanson de Thiéfaine, cela me fait toujours bien rire, vu la proximité phonétique de ces mots avec mon nom de famille. De là à voir là-dedans un clin d'oeil du père Hubert à mon endroit, il n'y a pas des kilomètres, je vous le dis !!!!!

Vient ensuite « When Maurice meets Alice ». Je ne sais pas quand je pourrai réécouter cette chanson sans fondre en larmes dès les premières notes. J'adore ce morceau, mais c'est trop pour mes frêles épaules. C'est sans doute parce que mon père s'appelle Maurice...

« That angry man on the pier » est une belle chanson qui vient clore avec beaucoup de grâce un album splendide. J'aurais aimé que Thiéfaine fasse quand même quelques petits efforts de prononciation. Je ne suis pas bien douée en phonétique anglaise, mais il y a deux ou trois imperfections qui n'échappent pas aux oreilles un peu attentives... Bah, ce n'est pas bien grave. Après tout, ce n'est que de l'anglais !!!!!!!!!!!!!!!!

Je reviens au livret. Juste après le texte de « That angry man on the pier », on peut lire : « L'homme qui ne médite pas vit dans l'aveuglement, l'homme qui médite vit dans l'obscurité. Nous n'avons que le choix du noir ». C'est signé Victor Hugo. Nous v'là pas dans la mélasse si j'ai bien pigé. Celui qui ne médite pas se cogne aux parois du vide, celui qui médite à celles de l'obscurité . Ben zut alors. Je pensais bien qu'on était tous dans la merde, mais pas à ce point-là...

04/12/2009

LE MAL

La pensée du jour : "Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer". Arthur RIMBAUD

 

Le mal ... Un poème que j'aime beaucoup. Dès que je peux, je poursuis la dissection de "Scandale mélancolique"...

 

 

 

LE MAL

 

Tandis que les crachats rouges de la mitraille

Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu;

Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,

Croulent les bataillons en masse dans le feu;

 

 

Tandis qu'une folie épouvantable broie

Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant;

-Pauvres morts ! Dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,

Nature ! Ô toi qui fis ces hommes saintement !...

 

 

-Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées

Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or;

Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

 

 

Et se réveille, quand des mères, ramassées

Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,

Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

 

Arthur RIMBAUD