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31/10/2011

Ecoute s'il pleut

La pensée du jour : "Je me souviens maman

Des rêves qu'on avait

Je me souviens des temps

Où nous marchions ensemble". Melissmell

 

 

Ecoute s'il pleut, écoute s'il pleut sur cette voix déchirée et déchirante...

 

Melissmell, un talent à découvrir de toute urgence. Envie, pour parler de cette artiste, de piquer une expression à Alfana : Melissmell est elle aussi une voleuse de feu qui se crame pour nous irradier de sa lumière (je fais du vrai plagiat, là ! Mais comme le disait je ne sais plus qui, « le plagiat est un hommage que la médiocrité rend au talent », sois donc flatté, cher Alfana !). Melissmell a volé le feu aux dieux pour nous l'offrir et, ce faisant, s'est brûlé les ailes et la voix. Elle refuse le monde tel qu'il est, c'est-à-dire immonde : « Entendez-vous dans nos campagnes mugir nos pauvres de faim de froid ». La voix cramée de révolte et de chagrin. Des musiques qui suintent la révolte aussi. Des petits accents de Noir Désir parfois.

 

« Viens, viens

Viens-moi, viens là

Et prends ma main

Viens-moi prends-la puis serre-la

 Bien pour te coller à mon corps ».

 

Viens, entre dans le monde de Melissmell qui est tout sauf ordre, luxe, calme et volupté. Il se peut qu'elle t'aide à verser tout à coup de chaudes larmes sur des chagrins que tu avais soigneusement enfouis en toi pour éviter les vagues... Il se peut que, loin de te relever groggy de cette cascade, tu te sentes enfin libéré(e), cela faisait si longtemps que tu n'avais pas laissé parler ton âme meurtrie par tous ces « deuils qui se ramassent à la pelle ».

 

« Ecoute s'il pleut », voilà un titre qui me ramène à mes très anciennes amours : aux poèmes doux et simples de Paul Fort. Et plus particulièrement à sa « ballade de l'amour malchanceux » :

(...) « Tu m'as dit que viendrait l'heure où tes lèvres seraient miennes, où sur mon si grand bonheur on fermerait les persiennes. Dieu se donne aux amoureux.

 

Ecoute s'il pleut, mignonne, écoute s'il pleut.

 

 

J'écoute, je n'entends rien que là-bas l'aboi d'un chien, mon cœur qui bat, et qui tonne le tonnerre de l'automne sur les amours malchanceux ».

 

 

Ecoute, loin des sentiers battus, entre deux chansons de Thiéfaine, écoute Melissmell, et donne-m'en des nouvelles !

 

26/10/2011

Le gai savoir

La pensée du jour : "Le ciel sans aucun nuage, parfaitement bleu et lumineux, confère au monde une stabilité soudaine. A première vue, il donne l'impression que le temps ne passe plus et qu'une telle limpidité, à la mesure de l'infini, nous protège de tout désordre". Nicolas BREHAL, Les corps célestes.

 

 

 

Voici ce soir quelques extraits du Gai savoir  (la prochaine fois, je les mettrai en version bilingue. Je suis même certaine qu'ils seront plus forts dans leur jus d'origine !!)

 

Mon antipathie – Je n'aime pas les personnes qui, pour faire seulement de l'effet, se doivent d'exploser comme des bombes et auprès desquelles on risque de perdre l'ouïe – et même davantage (218, livre troisième).

 

Critique des animaux – Je crains que les animaux ne considèrent l'homme comme un être de leur espèce qui a perdu le bon sens animal de la plus dangereuse façon, - comme étant l'animal extravagant, l'animal hilare, l'animal larmoyant, l'animal voué au malheur (224, livre troisième).

 

Pensées et paroles – On ne peut rendre entièrement en paroles même ses propres pensées (244, livre troisième).

 

Livres – Que nous vaut un livre qui n'a pas même la vertu de nous emporter par-delà tous les livres ? (248, livre troisième).

 


Qu'est-ce qui rend héroïque ? - Aller à la fois au-devant de sa suprême souffrance et de sa suprême espérance (268, livre troisième).

 


Que dit ta conscience ? - « Tu dois devenir qui tu es. » (270, livre troisième).

 

Qu'aimes-tu chez les autres ? - Mes espérances (272, livre troisième).

 

De la dernière heure – Les tempêtes sont mon danger : aurai-je ma tempête à laquelle je succomberai, comme Oliver Cromwell succomba à la sienne ? Ou bien m'éteindrai-je comme un flambeau qui n'attend pas que le vent le souffle, mais qui est fatigué et rassasié de lui-même – flambeau consumé ? Ou bien : finirai-je par me souffler moi-même, pour ne pas me consumer ? (315, livre quatrième).

 

 

24/10/2011

Thiéfaine à Bercy le 22 octobre 2011

La (deuxième) pensée du jour : "Undank ist der Welten Lohn".

 

 

Trop difficile d'écrire un compte rendu à deux, alors je vais procéder comme à mon habitude : je rédige mon petit récit ici !

 

 

Il arrive sur scène vers 20h50, celui que nous sommes nombreux à avoir attendu, debout tout l'après-midi. But de l'opération : être tout devant, bien sûr. Là où le cœur de l'action palpite à deux cents. Surtout, ne pas perdre une seule miette de cet événement : le deuxième Bercy de Thiéfaine !

 

Dès les premières secondes, on le sent heureux d'être là. Il arbore un sourire radieux qui ne le quittera pas de la soirée.

 

La playlist d'aujourd'hui ne diffère guère de celle des concerts qui ont fleuri çà et là depuis début octobre :

 

-Annihilation

-Fièvre résurrectionnelle

-Lorelei Sebasto Cha

-Soleil cherche futur

-Infinitives voiles

-Petit matin 4.10 heure d'été

-Le chant du fou

-Confessions d'un neverbeen

-Les dingues et les paumés

-L'étranger dans la glace

-Sweet amanite phalloïde queen

-Solexine et Ganja

-113ème cigarette sans dormir

-Narcisse 81

-Garbo XW Machine

-Mathématiques souterraines

-Ta vamp orchidoclaste

-La ruelle des morts

-Autorisation de délirer

-Alligators 427

 

Premier rappel :

-Les ombres du soir

-La fille du coupeur de joints

 

Deuxième rappel :

-Lobotomie Sporting Club.

 

Parmi ces chansons, beaucoup parlent de sexe, de drogue, de Dieu et de mort. Sinon, comme le rappellera Hubert, le concert ne durerait que douze minutes !

 

Ce qui change ce soir par rapport à la playlist des autres concerts, c'est tout ce qu'il y a autour des morceaux : par exemple, sur certains titres, un ensemble de cordes accompagne Hubert et ses quatre musiciens habituels (Alice Botté, Christopher Board, Marc Perrier et Jean-Philippe Fanfant). Lucas sera de la partie sur « Mathématiques souterraines ». Et JP Nataf sur « Confessions d'un neverbeen » et « Garbo XW Machine ».

 

Chaque chanson est illustrée par un texte ou différentes images qui défilent sur un grand écran placé à l'arrière de la scène. C'est ainsi qu'en accompagnement de « Lorelei Sebasto Cha », on aura droit au magnifique poème « Die Lorelei », de Heinrich Heine. Pour « Infinitives voiles », c'est « le blanc des sommets des montagnes perdues ». Sur « Petit matin 4.10 heure d'été », on voit défiler différentes images de vagues. Dont celle-ci : une île paradisiaque à gauche de l'écran. Et, sur la droite, ce gros rouleau, menaçant et venant rappeler que tout équilibre est précaire et susceptible de se faire à tout moment battre par les flots. Sur « Confessions d'un neverbeen », on retrouve le visage qui, sur la pochette de l'album « De l'amour, de l'art ou du cochon », se détachait sur fond blanc. Pour « Alligators 427 », c'est l'image d'une usine. Et celle d'un alligator. Parfois, les superpositions sont étranges et du plus bel effet : celle de l'alligator et du violon, par exemple.

 

Une large part est faite au dernier album, que beaucoup connaissent par cœur, tout comme les anciens titres. Et c'est émouvant de voir les mains se lever et d'entendre les voix chanter puissamment sur « Soleil cherche futur ». Emouvants aussi, ces « oh oh oh oh oh oh » sur « La fille du coupeur de joints ». On a beau les avoir entendus mille et une fois, on ne s'en lasse pas.

 

« Lobotomie Sporting Club » vient conclure de façon énergique un spectacle fabuleux. Hubert, Alice, Marc, Christopher et Jean-Philippe saluent le public, les lumières se rallument, c'est fini.
Pas tout à fait encore pour Evadné et moi, qui sommes conviées à la soirée donnée ensuite en coulisses en l'honneur de Thiéfaine. Celui-ci n'apparaîtra que tardivement, et pour peu de temps. Il est fatigué, a besoin de repos. Nous restons dans notre coin. Peur de déranger. Nous nous mettons ensuite en route pour la brasserie « Les spectacles », où nous devons retrouver une trentaine de joyeux thiéfainautes autour d'une guitare ! Le hasard voudra que nos pas croisent ceux de Thiéfaine, qui retourne à sa voiture. Un seul chemin pour quitter les coulisses. Nous empruntons donc le même qu'Hubert. Nous échangeons quelques mots avec lui, et c'est un grand moment. Voir l'homme dans sa simplicité, le suivre dans un couloir gris et froid, voilà une scène qui vaut son pesant d'or et de magie.

Merci Hubert !

 

Die Lorelei

La pensée du jour : "La vie est déchirante parce qu'elle meurt, parce qu'elle ne cesse de mourir, là, devant nous, en nous, et le temps est cette déchirure, cette mort en nous qui avance, qui creuse, qui attend, qui menace..." André COMTE-SPONVILLE

 

 

Bercy, J plus deux ! Redescente un peu difficile. Je n'aime pas ces moments d'après concert où il n'y a plus rien à attendre. Surtout que le billet pour Bercy a trôné de longs mois sur une étagère ici. Et voilà, c'est déjà fini ! C'est à peine croyable.

 

Vous ne trouverez pas tout de suite ici un compte rendu de ce concert. Car je suis censée en écrire un pour le site officiel, avec Evadné. Nous sommes dans les échanges de textes, nous ne savons pas comment nous allons joindre nos récits.
Du coup, ce soir, je vous propose juste le poème « Die Lorelei », de Heinrich Heine, que vous avez pu (si vous étiez à Bercy) voir défiler sur le grand écran installé sur la scène. Evidemment, en lisant ces mots allemands, j'ai biché, et je suis bien certaine qu'Aclh était contente aussi !

 


Heinrich HEINE

 

 

 

Die Lorelei

 

Ich weiß nicht, was soll es bedeuten,

Dass ich so traurig bin,

Ein Märchen aus alten Zeiten,

Das kommt mir nicht aus dem Sinn.

 

 

Die Luft ist kühl und es dunkelt,

Und ruhig fließt der Rhein;

Der Gipfel des Berges funkelt

Im Abendsonnenschein.

 

 

Die schönste Jungfrau sitzet

Dort oben wunderbar,

Ihr goldnes Geschmeide blitzet,

Sie kämmt ihr goldenes Haar.

 

 

Sie kämmt es mit goldenem Kamme,

Und singt ein Lied dabei;

Das hat eine wundersame,

Gewaltige Melodei.

 



Den Schiffer im kleinen Schiffe

Ergreift es mit wildem Weh,

Er schaut nicht die Felsenriffe,

Er schaut nur hinauf in die Höh.

 

 

Ich glaube, die Wellen verschlingen

Am Ende Schiffer und Kahn,

Und das hat mit ihrem Singen

Die Lorelei getan.

 

Heinrich HEINE

 

21/10/2011

Thiéfaine en pleine résurrection

La pensée du jour : "Je suis sombre, je suis en cendres

dans mes timbales le temps sonne

je suis au désert et je jeûne

ma tête crie à faire esclandre". Jacques ROUBAUD

 

 

Chers amis, plus que quelques heures, et nous serons bien au chaud, tous ensemble, à acclamer Hubert comme il se doit ! Comment vous sentez-vous en cette veille de Bercy ?!

 

Voici l'article paru hier dans l'Est Républicain à propos du Zénith de Thiéfaine :

 

Entre « Suppléments de mensonge » et standards indémodables, le poète rock retrouve la flamme


Thiéfaine en pleine résurrection


« Pas never-been », et surtout pas has-been. Il n'y avait qu'à constater, avant le concert, les fans qui se pressaient au rayon tee-shirts pour comprendre qu'en ajoutant un « supplément de mensonges » à sa discographie, Hubert-Félix Thiéfaine élargit encore son public. Des cheveux blancs bien sûr, pour son concert hier au Zénith, mais très souvent accompagnés de leurs progénitures. Un signe. Le poète punk revient au sommet. Sans concessions.
Quelques accords de guitare en apesanteur d'Alice Botté, quelques notes d'harmonica de HFT, et le bal du Maestro débutait. Neuf minutes d' « Annihilation » pour ouvrir les hostilités. Osé. Les 2 500 spectateurs / fans le savent déjà, le show va jongler entre classiques indémodables (« Lorelei », « Soleil cherche futur », le planant « Chant du fou », « La fille du coupeur de joints » enfin) interprétés juste après un très beau « Fièvre résurrectionnelle ». Il est d'abord économe en mots (« Merci pour votre fidélité »), lui qui en crache tant -et si bien- sur le papier. Le poète jurassien, cravate et veste sombre, apparaît en grande forme, se dandine sur les premiers titres. La voix éprouve des difficultés sur « Infinitives voiles » et « Petit matin », mais c'en est plus troublant, avant que les guitares électriques ne s'enveniment sous les applaudissements.

 

Qu'a-t-il privilégié dans son pléthorique répertoire pour cet « Homo plebis ultimae Tour » ? HFT, décontracté, donne la réponse, sur scène : « Sur les 200 chansons sélectionnées au départ, je voulais écarter tous les titres qui parlaient de drogue, d'alcool, de sexe et de mort. Mais j'ai constaté que le show ne durait alors que douze minutes. Je me suis dit : « Ne change rien ». Effectivement : « Ne change rien ».

 

Xavier FRERE

 

 

 

20/10/2011

Thiéfaine au Zénith de Nancy hier soir

La pensée du jour : "Je suis peut-être un raté, mais ce ratage est réussi". Bertrand BETSCH

 

Zénith de Nancy

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 19 octobre 2011. Ouverture des portes du Zénith à 19h. Bien qu'ayant traîné un peu en chemin entre le hall d'entrée et la fosse, je peux m'installer tout devant, grâce à Lorelei2, 655321 et Yoann qui m'ont gardé une petite place. Pendant une heure et demie, ça discute à droite et à gauche. Je retrouve quelqu'un qui fut, il y a quelques années, un des habitués de ce blog, et cela fait chaud au cœur. Je papote avec Gérard, Lorelei2, 655321, Yoann, Cedrick et Bénédicte (qui est la reporter « officielle » de ce concert).

 

20h30. Nous voilà de nouveau branchés sur un sublime hasard... Dès les premières notes, on sent que l'osmose est parfaite entre Thiéfaine et ses musiciens. « Annihilation », comme entrée en matière, voilà qui a de quoi faire décoller toute une salle. C'est extra d'avoir mis cette chanson à l'honneur. J'ai des frissons partout, je sens par tous les pores de la peau que je ne me suis pas trompée lorsque, il y a 19 ans, j'ai chopé un coup de foudre pour une phrase (« tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices »), puis pour une œuvre tout entière.

 

Les titres s'enchaînent. Avec cette formation de musiciens, la tournée va revêtir une tout autre couleur. J'ai adoré « Scandale mélancolique » et sa tonalité rock' n 'roll, j'adore déjà cet « Homo Plebis Ultimae Tour » aux accents différents, mais tout aussi puissants. On sent les musiciens en parfaite communion entre eux, avec Thiéfaine et avec les titres qu'ils jouent.

 

Entre deux chansons, Hubert nous remercie pour notre fidélité. Et ce geste me touche. La fidélité, j'en ai encore eu un aperçu émouvant tout à l'heure, sur le parking. Après le concert, d'ailleurs, je croiserai un visage qui me dit vaguement quelque chose. Mais quoi au juste ?! Je ne sais pas. « Où ai-je bien pu voir cet homme ? » Cela me reviendra dans la nuit : mais oui ! Il s'agit là de quelqu'un que j'ai rencontré à Metz en 2002, lors d'un forum à la Fnac !

 

Il y a les anciens, ceux qui ont leur jeunesse un peu loin derrière eux, dans un « flou multicolore » (et j'en fais partie à présent !!). Mais il y a aussi tous les autres, ceux qui ont repris le flambeau. En discutant hier avec ma nièce âgée de quinze ans, j'ai su que dans la salle, il y avait aussi une jeune fille de sa classe, totalement éprise de l'œuvre d'HFT !! La relève est assurée !

 

Emouvant, Thiéfaine, lorsqu'il explique que « L'étranger dans la glace » lui a été inspiré par quelqu'un de son entourage sur qui s'est abattue la maladie d'Alzheimer. « Descendre dans la soufflerie où se terre le mystère inquiet »... Une phrase qui me bouleverse toujours et me rappelle une sombre période de mon existence où chaque jour, je descendais moi aussi dans une espèce de soufflerie où se terrait un mystère inquiet et inquiétant, celui d'une vie qui s'en allait...

 

Que dire de la magistrale interprétation de « Petit matin 4.10 heure d'été » ? J'en ai le souffle coupé. Que dire encore du « Chant du fou », accueilli avec joie par le public ? Tout comme « Solexine et Ganja » (dans une version vraiment sympa !) et « Autorisation de délirer ».

 

Marrant, Thiéfaine, lorsqu'il dit qu'au départ, il avait prévu d'éliminer de la tournée toutes les chansons évoquant la drogue, le sexe, la mort. « Cela aurait donné un concert de douze minutes » !

 

Beaucoup de chansons que l'on retrouve avec bonheur. Dont « Mathématiques souterraines », interprétée avec Lucas. Mais quand même quelques-unes dont on déplore l'absence (pour moi, « Vendôme Gardenal Snack » et «Maalox Texas Blues »).

 

Enervé soudain, Thiéfaine (et cela se voit vraiment : son visage se ferme et se durcit au beau milieu d'une chanson), énervé par quelqu'un qui le filme ou le prend en photo, je ne sais pas. «Ce soir, on a parmi nous des adeptes de la secte de Steve Jobs ». Je suppose que le type en question n'a pas compris le message, puisque quelques instants plus tard, Thiéfaine revient à la charge et s'exclame « c'est un prix Nobel » ! Petite parole légèrement méprisante, n'est-ce pas ? Je sais bien, cela doit être pénible, tous ces portables et ces appareils photo qui vous prennent pour cible. Pourquoi règne-t-il alors une telle hypocrisie dans les salles de concert ? Pourquoi n'entendrait-on pas avant chaque spectacle une petite voix sensuelle et chaude qui annoncerait d'entrée de jeu la couleur : « Merci de bien vouloir éteindre vos portables et de ne pas prendre l'artiste en photo » ?

 

J'ai déjà vu Hubert quitter la scène pour une histoire de portable. Et revenir quelques minutes plus tard en s'excusant. Hier, il n'a pas fait le même coup d'éclat, il a simplement insisté pas mal sur l'invasion aliénante des nouvelles technologies dans nos vies. Je suis d'accord. Quand on est occupé à prendre des photos, on n'est pas à cent pour cent dans le concert, on s'en exclut un peu soi-même, pour avoir au final, sur un minuscule écran, un souvenir brouillé, flou, inaudible ou presque. Mais, du coup, toute la salle a payé pour peut-être deux ou trois pelés qui faisaient mumuse avec leurs appareils.

 

Fin du concert. Les musiciens et Hubert viennent saluer le public. L'artiste retrouve le grand sourire qu'il affichait au début de la soirée. Ouf, on aime mieux le voir comme ça !

 

19/10/2011

Quelques heures avant le concert de Thiéfaine au Zénith de Nancy

319041_267840119904774_100000363650386_901388_2129199971_n[1].jpgUn concert de Thiéfaine, c'est plus qu'un concert. C'est tout ce qu'il y a autour. D'abord l'attente bouillonnante à partir du moment où la date est annoncée, plus encore à partir du moment où on tient le billet entre ses mains... Le jour J enfin arrivé, l'ébullition est à son comble. On s'écoute tout Thiéfaine en une journée, on se met dans l'ambiance.

Quand j'étais jeune, célibataire et sans enfants, cette attente était ponctuée de rituels auxquels j'ai dû renoncer. Je me rendais très tôt sur les lieux du concert, j'avais au préalable soigneusement préparé un truc à manger rapidement dans ma voiture. Je mettais la musique à fond. "Alligators 427" de préférence. Puis, j'allais me mêler à la joyeuse faune qui était déjà là et dans le même état que moi.

Ah, nostalgie, quand tu nous tiens !! Oui, j'ai un peu la nostalgie de cette époque-là. Maintenant, quand un concert de Thiéfaine est annoncé, se pose toujours la question de savoir qui va garder les gosses !!! Mais oui, qui va garder les gosses ? J'en ai parfois des sueurs froides à l'avance, tant le truc semble impossible. Et pourtant, souvent, je trouve LA solution miracle !!!

Aujourd'hui, HFT passe au Zénith de Nancy. C'est à deux pas de chez moi, alors tout à l'heure, je n'ai pas résisté : après avoir conduit une de mes filles à son cours de danse, je suis allée faire un tour, flanquée de mon autre fille, sur le parking de ce même Zénith. Il était 16h30. Incroyable : il régnait déjà une bonne agitation là-bas !! Il y a ceux qui attendaient déjà dans le froid (et je vous jure qu'il est piquant en ce 19 octobre !!), ceux qui sirotaient tranquillement une bière dans leur voiture, ce couple aussi, la quarantaine, écoutant "Alligators 427" à fond la gomme !!! Il y avait cette jeune femme qui est sortie en manches courtes de sa voiture. Par ce froid !!!! Mais elle avait une excuse sacrément valable et même louable : elle arborait le tee-shirt au corbeau !!!

Sur ce parking, il y avait déjà Gérard. Avec qui j'ai échangé quelques mots. Lorelei2 faisait déjà la queue devant la salle, bien sûr !!!

Ah, que j'aimerais avoir vingt ans ce soir, pas d'enfants, pas de contraintes ! Je serais déjà là-bas, à grelotter dans le foutu automne lorrain, et je serais en train d'entonner ma centième "Fille du coupeur de joints" avec les autres !!!!!!!

17/10/2011

"Suppléments de mensonge" et les trois inédits

img096.jpgLa pensée du jour : "Le poète est la partie de l'homme réfractaire aux projets calculés". René CHAR

 

 

La semaine qui vient sera Hautement, Follement, Terriblement thiéfainienne ! Sur toute la ligne ! Elle a déjà bien commencé : ce matin, j'ai découvert avec joie les trois bonus ajoutés à « Suppléments de mensonge ». Je les aime tous pareillement. Et vous, avez-vous une petite préférence pour l'un des trois ?

 

Dans le « nouveau » livret, on retrouve ce qui a, dès le départ, été une des marques de fabrique de l'album : une petite citation, d'Ingmar Bergman cette fois. « Enfin... qu'est-ce que l'amour ? Une épuisante grimace qui se termine dans un bâillement ». Si vous voulez, au bas de cette note, vous pourrez mettre d'autres citations dans cette veine-là. Dans le genre désabusé, on a aussi Jules Renard et son terrible « Je t'aimerai, le temps de voir dans ce grain de beauté une verrue » !!!

 

Semaine hautement thiéfainienne, disais-je ! Mercredi, l'ami Hubert viendra chanter à Nancy, et je compte bien vous faire un récit détaillé du concert ! J'espère trouver le temps de le faire avant la grande apothéose que sera Bercy !