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15/04/2006

Toutes les fois où j'ai vu Thiéfaine

Vendredi 27 octobre 1995, Salle des fêtes, Sarreguemines (57).

 

Mardi 24 novembre 1998, Saint-Avold (57).

 

Dimanche 11 juillet 1999, Eurockéennes, Belfort (90).

 

Mercredi 3 novembre 1999, Salle Elsa Triolet, Longlaville (54).

 

Samedi 27 octobre 2001, Galaxie, Amnéville (57).

 

Jeudi 13 décembre 2001, Zénith, Nancy (54).

 

Samedi 3 août 2002, Champ des lutins, Gomené (22) : Festival Délirock.

 

Vendredi 20 septembre 2002, Les Arènes, Metz (57).

 

Samedi 25 octobre 2003, Salle Rameau, Lyon (69) : hommage à Léo Ferré.

 

Mercredi 26 mai 2004, Grand Théâtre, Dijon (21) : Histoire du soldat, Stravinsky.

 

Samedi 31 juillet 2004, Festival de bouche à oreille, Savigna (39).

 

Mardi 16 novembre 2004, Théâtre municipal, Thionville (57).

 

Mercredi 17 novembre 2004, Salle Poirel, Nancy (54).

 

Jeudi 18 novembre 2004, Théâtre de la Rotonde, Thaon-les-Vosges (88).

 

Jeudi 2 décembre 2004, Arsenal, Metz (57).

 

Vendredi 10 mars 2006, Rockhal, Esch-sur-Alzette (Luxembourg).

 

Samedi 18 mars 2006, La Cigale, Paris.

 

Mardi 4 avril 2006, Zénith, Nancy (54).

 

Jeudi 6 avril 2006, Zénith, Dijon (21).

 

 

Bien entendu, j’espère pouvoir ajouter une foule d’autres dates après Dijon !!!

 

14/04/2006

Hölderlin encore

Voici le texte « Hyperions Schicksalslied », que j’ai déjà mis sur ce blog. Cette fois, je propose la traduction en dessous :

 

Ihr wandelt droben im Licht                                               
Auf weichem Boden, selige Genien !                                  
Glänzende Götterlüfte                                                                              
Rühren euch leicht,                                                             
Wie die Finger der Künstlerin                                             
Heilige Saiten.                                                                    
                                                                                                         

 

Schicksallos, wie der schlafende                                         
Säugling, atmen die Himmlischen;                                                      
Keusch bewahrt                                                                
In bescheidener Knospe,                                                   
Blühet ewig
Ihnen der Geist,                                                                 
Und die seligen Augen                                                       
Blicken in stiller                                                                  
Ewiger Klarheit.                                                                 

 

                                                                                         
Doch uns ist gegeben,                                                        
Auf keiner Stätte zu ruhn,                                                   
Es schwinden, es fallen
Die leidenden Menschen                                                    
Blindlings von einer
Stunde zur andern,                                                             
Wie Wasser von Klippe                                                     
Zu Klippe geworfen,                                                          
Jahr lang ins Ungewisse hinab.                                            

 

Friedrich HÖLDERLIN

 

Vous avancez là-haut dans la lumière

Sur un sol tendre, bienheureux génies ;

Les souffles scintillants des dieux

Vous effleurent à peine,

Ainsi les doigts musiciens

Les cordes saintes.

 

Les habitants du Ciel vivent purs de Destin

Comme le nourrisson qui dort ;

Gardé avec pudeur

En modeste bouton,

L’esprit éternellement

Fleurit en eux.

Et les yeux bienheureux

Considèrent la calme

Eternelle clarté.

 

Mais à nous il échoit

De ne pouvoir reposer nulle part.
Les hommes de douleur

Chancellent, tombent

Aveuglément d’une heure

A une autre heure,

Comme l’eau de rocher

En rocher rejetée

Par les années dans le gouffre incertain.

 

Traduction : Philippe JACCOTTET

13/04/2006

Le concert de la Rockhal

Il y a une semaine, j’étais au concert de Dijon. Une semaine, déjà ! Le temps passe à une vitesse folle, cela me tue (au propre comme au figuré) ! Oserai-je dire que, bien qu’Hubert nous ait concocté quelques jolies surprises pour l’occasion, le concert de Dijon ne fut pas mon préféré?! Non, le concert que j’ai aimé par-dessus tout, ce fut, sans conteste, celui de la Rockhal, à Esch-sur-Alzette (au Luxembourg, le 10 mars). La Rockhal est une salle qui se trouve dans une usine désaffectée, plantée au beau milieu d’un décor loufoque. Cela fait très « Soleil cherche futur », les enfants en moins ! On a l’impression d’atterrir dans un grand nulle part ! Thiéfaine dira d’ailleurs, entre deux chansons, que lui et son équipe ont eu toutes les peines du monde à trouver la salle en question, ajoutant qu’il se verrait bien tourner dix clips dans ce décor hallucinant !
Ce soir-là, je vois la nouvelle tournée pour la première fois. Je me suis interdit de consulter les listes de titres qui circulaient sur internet, je veux avoir la surprise. Alors là, pour le coup, je vais l’avoir ! Le son rock me plaît d’emblée ! « Cabaret sainte Lilith », je ne m’y attendais pas du tout ! « Comme un chien dans un cimetière », la classe ! « Psychanalyse du singe », « Première descente aux enfers par la face nord » ! « Autoroutes jeudi d’automne ». L’extase est à son comble en ce qui me concerne ! J’adore cette chanson ! J’ai dû l’écouter et la fredonner environ quarante cinq mille fois dans ma vie ! « Elle me dit que la nuit l’a rendue trop fragile et qu’elle veut plus ramer pour d’autres Guernica ». C’est à pleurer tellement c’est beau ! On imagine bien, je trouve, le type à l’âme déglinguée qui, « le soir, dans la tempête », échoue dans des stations-service. La musique contribue à rendre cette atmosphère palpable. Bref, pour en revenir à la Rockhal. : je biche ! Seule ombre, légère, légère (mais quand même!) au tableau : un type ne cesse de seriner son monde, réclamant à cor et à cri « Lorelei ». C’est bon, ne t’excite pas, tu vas l’avoir, ta Lorelei ! Thiéfaine explique gentiment et habilement à ce monsieur que, Lorelei ou Lilith, il est toujours question de la même femme, de la Femme tout court. Une fois que le monsieur a eu « sa » Lorelei, il se calme et, comment dire, arrête de nous gonfler ! Merde alors, il était temps ! J’apprécie que Thiéfaine, à la fin de cette chanson, évoque le rocher de la Lorelei, qui se trouve en Allemagne. Ah, l’Allemagne, vaste sujet !
A la fin du concert, je n’ai qu’un regret : Thiéfaine n’a pas chanté « L’étranger dans la glace »…
Huit jours plus tard (le 18 mars, donc),  j’assiste au concert de La Cigale. Cette fois, l’ami Hubert nous chante « L’étranger dans la glace », expliquant en préambule qu’il a tenu compte de la demande des internautes. Apparemment, je n’ai pas été la seule à déplorer l’absence de cette chanson. Merci, Hubert, pour ce cadeau ! Paraîtrait même que notre Thiéfaine national aurait bossé comme un forçat à Reims, pour avoir cette chanson bien en main. Paraîtrait même qu’il aurait renoncé à visiter les caves de la ville, rien que pour nos beaux yeux, en gros. Ouais, on peut toujours essayer d’y croire !!
Entre La Cigale et Dijon, il y eut Nancy. La dernière fois que j’avais vu Thiéfaine à Nancy, c’était à la salle Poirel. Evidemment, il y a un monde entre le Zénith et la salle Poirel. Mais, quand même, le concert du 4 avril était excellent !
J’ai trouvé le public de Nancy plus « impliqué » que celui de Dijon, mais cela n’engage que moi…
Il faudra absolument que je retourne à la Rockhal et fasse des photos de cet endroit insolite. Ce serait sympa de les mettre sur ce blog. On dégobillerait son âme dans ce lieu complètement dingue! Cela me donne envie d’y retourner!!

12/04/2006

D'autres chanteurs, oui, bien sûr!

A quelqu'un qui m'a fait remarquer que je mettais Thiéfaine dans mon Panthéon littéraire et n'avais évoqué aucun autre chanteur, je réponds que, mais si, bien sûr, j'aime plein d'autres chanteurs et chanteuses et groupes et tout ce que l'on veut! Mais Thiéfaine reste au-dessus du lot! Il est à mettre au rang des Gary et des autres, que je lis et relis sans me lasser! HFT disait à propos de Ferré : "Je peux encore l'écouter et découvrir un point virgule que je n'avais jamais ressenti auparavant" (Chorus, hiver 1998-99). Voilà, tout est dit. Je me permets de reprendre ces mots à mon compte et de dire la même chose à propos d'Hubert!

Il faudra qu'à l'occasion, je scanne et mette sur ce blog le plus beau des billets de concert de tous les temps!! Le billet du premier concert de Thiéfaine auquel j'assistai en ... non, c'est pas vrai, déjà ... 1995!! Un beau billet, vraiment, comme on n'en fait malheureusement plus! Et un concert formidable! Il faudra que je retrouve mon journal de l'époque et les impressions que j'avais notées en rentrant. C'est ma mère qui m'avait emmenée (et accompagnée) à ce concert. Quel beau souvenir! Dès notre arrivée, un type passablement aviné (quelle haleine!) nous avait lancé : "Moi, j'adore Thiéfaine parce que c'est un gros fumeur de joints". J'avais pensé (mais pas dit) : "Ben moi, mon joint, c'est Thiéfaine précisément!" Une chance que ma mère n'ait pas fait une syncope dans cette salle où ça chichonnait à mort (ma mère est asthmatique, on a frôlé la catastrophe!). Elle était sortie de là un peu ahurie!! Non, Thiéfaine ne chante pas que "Je t'en remets au vent"!!!

A propos de joints, il faudra aussi que je me laisse aller à dire ce que je pense des gens qui pensent que Thiéfaine ce n'est qu'un chanteur à fumette!!

Mais, pour l'heure, j'abandonne tout, "je remonte mon col, j'appuie sur le starter et je vais voir ailleurs".

 

"Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin"

Johann Christian Friedrich HÖLDERLIN :

Poète allemand. Né le 20 mars 1770 à Lauffen-sur-le-Neckar, dans la douce campagne souabe, à deux heures de marche de Marbach, patrie de Schiller; mort le 7 juin 1843 à Tübingen dans cette tour dominant le Neckar où, en 1806, il avait été enfermé à la suite d'une crise de folie. Elevé et pieusement éduqué par sa mère et sa grand-mère -son père était mort en 1772-, Hölderlin fréquenta d'abord le lycée de Nurtingen, puis les écoles conventuelles de Denkendorf et de Maulbronn; enfin, à 18 ans, il entra au séminaire de Tübingen pour étudier la théologie (sa mère désirait le voir devenir pasteur); il s'y lia d'amitié avec les poètes Ludwig Neuffer et Rudolf Magenau et eut pour camarades Hegel et Schelling. Il en sortit en 1792. Déjà, sa raison était ébranlée. Caractère essentiellement mystique mais d'une religiosité tournée vers l'univers, matérialisée par le rêve d'une humanité rachetée, revenue au divin, Hölderlin ne fut pas pasteur protestant; il devint l'apôtre d'une poésie qui n'est, et ne prétend être qu'un chant religieux annonciateur d'une ère nouvelle. Les Hymnes ont été composés sous le coup de l'espérance et de l'enthousiasme suscités par la Révolution française; ils exaltent la liberté, le génie, l'amitié, la jeunesse et se ressentent encore de l'influence proche de Schiller tout en laissant percer, sous le voile d'un langage philosophique étrange sous sa plume, le grand poète hymnique que l'inspiration portera vers les sommets du chant. A Stuttgart, où en 1793 il passa les derniers examens devant le Consistoire royal pour le pastorat, Hölderlin rencontra Schiller qui le prit sous sa protection et lui procura l'emploi de précepteur à Waltershausen, chez Charlotte Kalb, l'amie qu'il avait chantée dans Intrigue et amour, publiant aussi dans sa revue La Nouvelle Thalie quelques-uns de ses poèmes et une partie de son roman Hypérion ou l'ermite en Grèce. Il existe divers fragments de ce roman sous des versions différentes dont l'une en vers est une autobiographie du poète dans sa jeunesse.

Hölderlin voyait dans le poète un missionnaire aux dons prophétiques et rêvait d'un retour, non seulement à l'art grec, mais encore à l'authentique civilisation hellénique envisagée comme une heureuse harmonie entre le peuple, la nature et la divinité. C'est ce monde idéal disparu qu'Hypérion chercha vainement à faire renaître de la Grèce moderne.

Le rêve semblait pourtant prendre corps aux yeux de Hölderlin lorsqu'en janvier 1796 il accepta, à l'instigation de Hegel, l'emploi de précepteur du fils du banquier Gontard à Francfort-sur-le-Main. Il y resta jusqu'à l'été 1798 et ce fut le temps de son grand et fatal amour pour la mère de son élève, Suzanne Gontard (Diotima). A cette période aussi remonte le projet de son drame la Mort d'Empédocle qui fit l'objet de plusieurs rédactions entre 1798 et 1799 : c'est la tragédie humaine, considérée comme l'antithèse du drame divin, tragédie vécue par une humanité qui devra périr pour que le divin s'actualise et qui dans la majesté de la mort seulement peut révéler la noblesse, la divinité de sa nature (ce que symbolise le suicide d'Empédocle qui se jeta dans le cratère de l'Etna). Contraint entre-temps de quitter Francfort pour rompre tous liens avec Suzanne, Hölderlin mena une vie inquiète, en perpétuelles allées et venues entre Homburg vor der Höhe, où l'avait recueilli son ami Sinclair, Nurtingen où vivait sa mère, Stuttgart et Hauptwyl en Suisse. Irrémédiablement seul désormais et l'âme toujours illuminée du souvenir de Diotima qui survit idéalisée dans Hypérion, Hölderlin rechercha une consolation dans une communion extatique avec la vie divine de la nature et ses éléments sacrés : l'éther, le soleil, l'océan, la terre, les fleuves, forces fabuleuses dont lui, le poète, se croit le messager et le prophète. Les Odes, les Elégies, les Hymnes pleurent un monde abandonné par les dieux et témoignent d'une foi profonde en leur retour : le "jour" éblouissant qui fera suite à la longue "nuit".

De décembre 1801 à mai 1802, Hölderlin est à Bordeaux, précepteur chez le consul d'Allemagne; c'est sa dernière tentative de s'insérer dans un monde qui diffère trop de son idéal. Les signes manifestes de sa folie se firent jour au cours du voyage à pied qu'il entreprit (mai-juin 1802) pour regagner sa patrie; sa raison ne tarda pas à sombrer à la suite d'accès de plus en plus fréquents. Pourtant il donna encore les Derniers Hymnes (Späthymnen); à travers une accumulation d'obscurités dues au désordre dans lequel se trouvait son esprit, on y trouve des éclaircies inattendues et des témoignages bouleversants d'un entretien ininterrompu, mystérieux, avec les dieux. Hölderlin fut transporté à Tübingen en 1806, interné d'abord à la clinique du docteur Autenrieth, puis le menuisier Zimmer lui donna l'hospitalité dans une tour, sur le Neckar. Durant les trente-sept années pendant lesquelles Hölderlin se survécut à lui-même, il se fit appeler Scardanelli.

Sergio Lupi, dans Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, Robert Laffont, octobre 1990.

 

"En fondant de nouveau l'essence de la poésie, Hölderlin commence par déterminer ainsi un temps nouveau. C'est le temps des dieux enfuis et du dieu qui va venir. C'est le temps de la détresse, parce que ce temps est marqué d'un double manque et d'une double négation : le ne plus des dieux et le pas encore du dieu qui va venir". Martin Heidegger

"Hölderlin est peut-être le seul des poètes de ce temps qui ait eu le sens intime du mythe, le sens des dieux, à ce point que les hommes avaient pour lui moins de réalité que les figures célestes". Albert Béguin

Hyperions Schicksalslied (Hölderlin)

Ihr wandelt droben im Licht

Auf weichem Boden, selige Genien!

Glänzende Götterlüfte

Rühren euch leicht,

Wie die Finger der Künstlerin

Heilige Saiten.

 

Schicksallos, wie der schlafende

Säugling, atmen die Himmlischen;

Keusch bewahrt

In bescheidener Knospe,

Blühet ewig

Ihnen der Geist,

Und die seligen Augen

Blicken in stiller

Ewiger Klarheit.

 

Doch uns ist gegeben,

Auf keiner Stätte zu ruhn,

Es schwinden, es fallen

Die leidenden Menschen

Blindlings von einer

Stunde zur andern,

Wie Wasser von Klippe

Zu Klippe geworfen,

Jahr lang ins Ungewisse hinab.

 

Friedrich HÖLDERLIN

Laisse-moi

Non, laisse-moi, je t'en supplie;

En vain, si jeune et si jolie,

Tu voudrais ranimer mon coeur :

Ne vois-tu pas, à ma tristesse,

Que mon front pâle et sans jeunesse

Ne doit plus sourire au bonheur?

 

Quand l'hiver aux froides haleines

Des fleurs qui brillent dans nos plaines

Glace le sein épanoui,

Qui peut rendre à la feuille morte

Ses parfums que la brise emporte

Et son éclat évanoui?

 

Oh! si je t'avais rencontrée

Alors que mon âme enivrée

Palpitait de vie et d'amours,

Avec quel transport, quel délire

J'aurais accueilli ton sourire

Dont le charme eût nourri mes jours.

 

Mais à présent, ô jeune fille!

Ton regard, c'est l'astre qui brille

Aux yeux troublés des matelots,

Dont la barque en proie au naufrage,

A l'instant où cesse l'orage

Se brise et s'enfuit sous les flots.

Non, laisse-moi, je t'en supplie;

En vain, si jeune et si jolie,

Tu voudrais ranimer mon coeur :

Sur ce front pâle et sans jeunesse

Ne vois-tu pas que la tristesse

A banni l'espoir du bonheur?

 

Gérard de Nerval

 

 


 

 

Une allée du Luxembourg

Elle a passé, la jeune fille

Vive et preste comme un oiseau :

A la main une fleur qui brille,

A la bouche un refrain nouveau.

 

C'est peut-être la seule au monde

Dont le coeur au mien répondrait,

Qui venant dans ma nuit profonde

D'un seul regard l'éclaircirait!

 

Mais non, - ma jeunesse est finie...

Adieu, doux rayon qui m'as lui, -

Parfum, jeune fille, harmonie...

Le bonheur passait, - il a fui!

 

Gérard de Nerval