25/11/2025
"Y'a un climat, quelle drôle de vie" : petit hommage à Jean Guidoni
"Les temps sont incertains et je reviens de loin". Jean GUIDONI
Je ne sais pas pourquoi la mort de Jean Guidoni m’attriste autant… Elle est survenue trop tôt, trop brutalement. Peut-être m’attriste-t-elle aussi parce qu’elle vient allonger la liste de mes regrets éternels. Sur ladite liste, on pouvait déjà lire mon regret de n’avoir jamais vu Ferré, Gainsbourg, Barbara ou Reggiani sur scène, ainsi que le regret lié à mon rendez-vous raté avec Bercy 98 (et là, c’est HFT en personne que je loupai, et connement en plus, mais ne revenons pas là-dessus, l’heure est déjà suffisamment grave). Et donc, voici que s’allonge ma liste et que désormais s’étalera dessus mon grand regret de n’avoir pas vu Jean Guidoni sur scène. Et c’est bien le voir qu’il fallait, lui qui était autant chanteur qu’homme de cabaret.
Guidoni, je le découvris quand j’étais en classe de troisième, grâce à un prof d’anglais qui avait vu en moi la gamine ivre de poésie. Un jour, il me mit Tigre de porcelaine entre les oreilles. Et ce fut une petite révolution dans mon quotidien. Les tigres de porcelaine, il en était question dans la somptueuse chanson Mort à Venise. « Le soleil sous la verrière
Fait des dessins sur ta peau
Derrière les ombres de travers
Bat le cœur d’un jour nouveau » : je me souviens que ces mots me percutèrent d’emblée. Et qu’ils me percutent encore, à chaque écoute. Ainsi que la musique, ainsi que la voix, puissante, tellement puissante…
« Ô ton ventre que je frôle
Nous aimer plus vrai que vrai » : peut-on rêver plus belle déclaration ?
Sur le même album, Tramway Terminus Nord. Et le terrible Ce sont des choses qui arrivent. Et puis L’homme syncopé. Et aussi Marseille.
Plus tard, je découvrirais La chanson de l’homme (texte de Jacques Prévert), Vie de famille (Jacques Prévert encore, avec le bouleversant portrait du père qui, à quarante ans, en eut soixante, usé par une existence de labeur sans joie), Y’a un climat (« y’ a des jours j’me dis, y’a un climat, quelle drôle de vie »), Je pourris camarade. Et l’album Vertigo. Et Trapèze (avec cette incroyable ouverture sur Je reviens de loin). Puis Paris-Milan, album constitué de textes inédits d’Allain Leprest, autre grand de la chanson française qu’il ne faudrait pas oublier…
En avril de cette année, est sorti Eldorado, que je n’ai pas encore acheté. Honte à moi et à toutes mes négligences qui commencent à former une sacrée ribambelle, purée… Pourtant, je suivais régulièrement Guidoni. J’avais toujours un œil sur lui, une oreille prête à l’écouter. Oui, mais un œil pas assez constant, une oreille pas assez attentive. Et maintenant, Jean Guidoni est mort. Trop tôt, trop jeune. Je sais, je sais, il le disait lui-même : ce sont des choses qui arrivent. Mais n’empêche qu’il ne faudrait pas qu’elles arrivent. Tout le monde s’en porterait mieux, croyez-moi. Ainsi que la liste de mes regrets, que j’aurais pu moins étoffer peut-être, avec la complicité d’un destin autre…
Je ne verrai jamais Jean Guidoni sur scène. Pas plus que je ne pourrai recoller les morceaux de mon rendez-vous raté avec HFT à Bercy en 1998. Regrets éternels, vous dis-je… J’espère au moins, ça me consolerait, que ce cher Jean s’est envolé, comme il le souhaitait dans Y’a un climat, tel un deltaplane, « au-dessus du monde, une trompette à la main »…
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16/11/2025
La grande Sophie était au théâtre de Thionville hier (et HFT n'était pas bien loin, comme toujours !)
"Avec mes doutes, j'ai su faire tellement de choses
J'ai souffert tellement de fois". La grande Sophie
C’est fou comme certains lieux, au seul regard que l’on pose sur eux, s’offrent en dépositaires d’une multitude d’histoires, dont la vôtre ! Ainsi, pour moi, le théâtre de Thionville. Qu’on vienne à l’évoquer en ma présence ou que je le voie, et voilà que bouillonne en moi la rivière des souvenirs. Celle-là, c’est une intranquille. Pas un jour où ne se ride copieusement la surface de ses eaux. Il faut dire qu’à cinquante-deux ans, le rétroviseur s’étoffe, même si c’est l’avenir qui, la plupart du temps, capte mon attention…
Donc, en ce samedi 15 novembre, me voilà devant le théâtre de Thionville, pour le spectacle Tous les jours, Suzanne, de la Grande Sophie. Ce ne sera pas tout à fait un concert, en tout cas pas exclusivement. Ce sera un format inédit pour l’artiste, un « seule en scène » où alterneront parties chantées et parties parlées. Celles-ci seront tirées du livre qui a donné son nom à la tournée. Livre que je m’empressai d’acheter à sa sortie, en janvier, mois qui me fut particulièrement favorable.
La lecture fut douce et éclaira pour moi quelques pans de l’œuvre de LGS. Parenthèse : dingue comme j’aime tout ce qui peut se résumer à trois lettres : HFT, LGS, par exemple. Et voilà qu’après avoir vécu dans une ville que l’on peut appeler MLM en forme abrégée, je viens de m’installer dans un quartier de Metz dont la forme abrégée est DLP. Pas étonnant que dès mon plus jeune âge, je sois tombée sous le charme de la RFA !!!
Soudain, à la lecture, la mystérieuse Suzanne de la chanson éponyme me fut expliquée. La chanteuse s’adresse là à quelqu’un qui n’existe pas, tout en existant un peu quand même. Magie de l’art qui fait naître à la fois des univers et des êtres pour les peupler…
Et donc, un spectacle a découlé du livre.
Je me suis un peu, beaucoup égarée et il me faut, par un moyen ou un autre, revenir au théâtre de Thionville ! Alors j’y reviens, sans autre forme de procès, n’étant pas la championne des transitions bien amenées (excusez-moi pour le désagrément causé). En montant les marches qui mènent à la salle, je suis, en ce 15 novembre, ramenée à tous les concerts auxquels j’ai assisté ici. Celui d’Arthur H, bien sûr. Ceux d’HFT, bien sûr aussi, et encore plus bien sûr (voyons !). Et voilà que m’étreint une bouffée de nostalgie aussi désagréable qu’inattendue. C’est qu’Hubert me manque, faut pas croire. Je vais écouter d’autres artistes, évidemment, parce que je ne suis pas totalement fermée au monde qui m’entoure, mais c’est lui mon numéro un, à jamais. Hubert, combien de fois t’ai-je vu, ici ou ailleurs ? Combien de fois, cette fiévreuse attente prenant naissance en un clic dans l’achat d’un billet de concert, et fin, désastreusement, dans le moment où je tendais ledit billet à un « poinçonneur » posté à l’entrée d’une salle ? Combien de fois, cette envie de retenir la soirée qui, à peine entamée, courait à sa fin et moi à sa perte (et presque à la mienne) ? Combien de fois, le cœur en vrac sur La fille du coupeur de joints qui arrive toujours trop vite sur son chariot chargé de paille, sur son chariot chargé de foin ? J’ai dit ici à je ne sais combien de reprises combien l’attente, lorsqu’elle s’éboule, a besoin de faire place à une autre attente. Combien le temps, lorsqu’il s’écoule, est meurtrier. Il n’a pas son pareil, hélas, pour faire la peau aux nuages et aux petits lapins, vous le savez comme moi. Et vous savez pareillement que pour l’heure, les agendas restent désespérément vides de la mention HFT… Ils sont en attente de jours meilleurs…
Au moment où je franchis la porte du théâtre, je m’engueule un peu moi-même : Mais vas-tu donc te recentrer sur l’instant présent ? C’est bien la peine de crier Carpe Diem sur tous les toits si c’est pour ne pas en avoir un seul échantillon sur toi, de cette jolie devise… Allez, ce soir, c’est LGS et pas HFT, mais ce sera bien aussi !
Et quand la grande Sophie débarque, l’instant présent s’empare de tout mon être, et inversement, si bien que nous ne faisons plus qu’un, lui et moi. C’est pas trop tôt !
Le spectacle alterne donc, wie gesagt (c’est ce qu’on dit en allemand pour signaler qu’on se répète), entre parties chantées et parties parlées. Il y a du « tendrement » dans l’air, car c’est sur ce mot que s’achèvent presque toutes les lettres de Sophie à Suzanne.
Minute après minute, nous pénétrons plus avant dans une géographie qui se fait de plus en plus intime. Nous apprenons (mais on le savait déjà si on avait lu le livre) qui est Suzanne, et comment elle est née tout en étant restée dans le domaine de la fiction (magie de l’art, wie gesagt). Nous apprenons que Sophie et Bob, cela fait 36 ans et qu’à ce rythme-là, ce sera sans doute pour la vie entière. Nous apprenons que le monde du showbiz n’est pas le plus tendre qui soit (mais on le savait déjà depuis l’album Des vagues et des ruisseaux). Nous apprenons que le temps qui passe est la grande affaire de la non moins grande Sophie (mais on le savait déjà si on avait écouté attentivement les textes de celle-ci). En somme, nous n’apprenons rien, et pourtant c’est une découverte de chaque instant. Décidément, ce format inédit sied comme un gant à notre artiste, et il est bon de la voir surgir là où on ne l’attendait pas.
La salle est respectueuse, concentrée, attentive. C’est que pour ne pas perdre une miette de ce spectacle, il faut faire corps avec l’instant présent. Seule manière de ne pas le regretter outre mesure quand il aura filé…
De chaleureux applaudissements clôturent la soirée. C’est la moindre des choses…
Et je repars le cœur joyeux. De 20h à 21h45, j’ai un peu oublié Hubert. Mais c’est pour mieux penser à lui aujourd’hui. Et espérer que revienne la délicieuse attente qui prend naissance en un clic. Et espérer que les agendas, pour l’heure désespérément vierges de toute mention HFT, se parent à nouveau des plumes de la joie. Ça s’appellera les jours meilleurs. Et ils reviendront. Car Hubert, pareil à eux, revient toujours, n’est-ce pas ?
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08/10/2025
Tous les automnes, sans exception !
"Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève". Francis CABREL (oui, messieurs dames !)
C'est fou comme une musique peut soudainement vous catapulter dans un autre temps ! Ainsi, je viens d'écouter la compilation 77-87 de Cabrel, qui fut la bande-son de mon été 1991, et cela a donné lieu à ce petit bond dans le passé...
Je n'ai pas encore tout à fait dix-huit ans. Je viens d'avoir mon bac et j'ai décidé de m'inscrire en fac d'allemand. Depuis mon plus jeune âge, je sais que je serai prof. C'est écrit, c'est comme ça. À la maison, j'ai toujours fait la classe. À des poupées muettes et dociles (le choc quand je rencontrerai de vrais élèves bavards et désobéissants !), à mes grands-parents que ma vocation enquiquine, notamment aux alentours de midi, quand je me pointe alors que mémère a l'intention de préparer le repas. Du haut de mes dix ans et de ma jupe plissée, je déclare : « Ah non, la popote attendra, on va d'abord faire une dictée ». Un jour, je tente même d'apprendre quelques rudiments d'écriture à mon chien. En lui tenant la patte. La morsure que je reçois alors est à la hauteur de mon zèle un peu braque (pourtant, le chien était bien un teckel, et non un braque). Bref... Donc, je serai, si monsieur le destin le veut bien, prof d'allemand. Ça, l'allemand je veux dire, ça me viendra plus tard. D'abord j'ai voulu être prof, puis j'ai peaufiné le projet … pour devenir celle que je suis aujourd'hui (bel et bien prof d'allemand, et fière de l'être, quand je ne suis pas dégoûtée de l'être pour mille raisons que je ne peux ni ne veux développer ici).
Mais pour le moment, je n'ai pas encore tout à fait dix-huit ans, et c'est l'été, ma saison préférée, celle des maraudes à la campagne (où j'habite), celle des bons fruits gorgés de soleil que maman fait pousser partout où elle peut en même temps que des fleurs. La saison de l'insouciance et des amours.
Ça tombe bien car en avril, j'ai rencontré un jeune homme qui m'a tapé dans l'œil et, surtout, dans le cœur. Tout nous éloigne et c'est ça qui me plaît. Nous venons de deux milieux qui n'ont rien en commun. Lui ne se destine pas à l'enseignement, loin de là. Il n'a jamais aimé l'école. Il a un côté bad boy qui me fait fondre. Parce que je suis romantique, parce que je suis comme de nombreuses jeunes filles : désireuse d'être l'élue d'un garçon que sa réputation de gros dur précède partout où il passe. Je me dis qu'avec moi, peut-être, il va changer. La prof de philo a dit en septembre de l'année précédente que sa matière allait opérer une véritable révolution dans nos vies d'adolescents, alors moi je veux empoigner la révolution comme si j'avais des choses à lui apprendre ! Et je la fais dans de multiples domaines de ma vie, en allant à l'encontre des principes parentaux (c'est plus marrant).
Me voilà donc amoureuse. Amoureuse d'un type qui n'est pas le gendre idéal, ce que papa et maman, au nom des principes précédemment évoqués, ne manquent pas de faire remarquer plus souvent qu'à leur tour. Amoureuse d'un type qui a des tatouages. Sur les bras, sur le torse. Il a même trois points sur un pouce. Et moi, comme une crétine (que je suis), de lui demander un jour ce que ces trois points veulent dire... Amoureuse d'un type qui adore Gainsbourg, Bob Marley et … Thiéfaine. Quand je lui parle de mon admiration pour Renaud, il s'écrie systématiquement : « Ah non, pas lui ». C'est comme ça. Renaud, il ne peut pas. Il m'initie tout doucement à Gainsbourg et j'accroche à fond. En revanche, ce Thiéfaine qu'il me met régulièrement entre les oreilles, ça ne me dit rien qui vaille. Et puis, je ne retiens jamais son nom complet. Hubert quoi, déjà ? J'écoute une ou deux fois. Mais quelque chose me tient au loin. Je n'aime pas les textes, je les sens trop aux antipodes de mon univers, et puis on m'a dit que ce Thiéfaine, il distribuait des joints à tour de bras pendant ses concerts. Il a une odeur de soufre et pas du tout de sainteté. Très peu pour moi qui ai quitté les bénitiers il y a peu...
Cet été-là, j'écoute à haute dose Gainsbourg, Birkin, Sanson et Cabrel. De ces deux-là, j'aime particulièrement les chansons qui parlent d'amours interdites (« puisqu'on ne vivra jamais tous les deux, puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux, même la morale parle pour eux » : j'ai l'impression que ces mots ont été écrits rien que pour mon tatoué et moi, idem avec Amoureuse, de la grande Véro. Moi aussi, quand je prends la tête de mon amoureux entre mes mains, je vous jure que j'ai du chagrin).
Je revêts cet amour de tout ce qu'il y a de charge romantique en moi : nous sommes seuls contre le reste du monde, mais nous finirons bien par lui prouver, à ce monde, que c'est nous qui avons raison. Et puis nous nous marierons. Et puis nous aurons des enfants. Et puis voilà. Je suis certaine que les barrières sociales sont une invention du diable. Et de mes parents que je trouve ringards tout en les aimant profondément. Mais la révolution m'appelle, que voulez-vous...
N'empêche que quelques mois plus tard, mon rêve s'est un peu cassé la figure, même si j'ai du mal à l'admettre. Mon tatoué n'est pas un modèle de fidélité et l'eau dans le gaz empoisonne notre histoire. C'te gâchis ! On dirait de la sciure échouée sur un manteau de neige. Ça fait désordre, quoi. Je décide de rompre, mais j'ai le cœur à l'envers. Une nuit où le meilleur ami de mon tatoué (ami qui est un peu devenu le mien) me propose d'écouter Thiéfaine, j'accepte. Peut-être que je trouverai là des réponses aux questions que je me pose au sujet de celui qu'il convient désormais d'appeler mon ex. Peut-être que certaines chansons m'ouvriront la porte de son intimité, peut-être que soudain, je comprendrai mieux pourquoi lui et moi ça n'a pas donné le feu d'artifice escompté (plus tard, j'observerai que c'est souvent, pour ne pas dire toujours, que les histoires d'amour ne donnent pas le feu d'artifice escompté).
Et là, je me prends la claque dont j'ai déjà parlé maintes fois ici. Elle se tient là, ma révolution : dans une cassette intitulée sobrement « En concert ».
Tous les automnes que Dieu fera et auxquels, tant que monsieur le destin le voudra, j'assisterai, me rappelleront l'automne 1992, celui du départ d'un grand feu que rien n'allait jamais pouvoir arrêter.
Un jour, en 2013, j'apprendrai que mon tatoué est mort, après avoir pas mal bourlingué, erré dans la vie. Paix à son âme. Je lui garderai toujours un petit coin de tendresse dans mon cœur. Parce qu'il fut mon grand amour de jeunesse. Parce que sans lui, sans doute, je n'aurais pas découvert Thiéfaine. Ou alors pas tout de suite. Ce qui eût été fort regrettable. J'avais déjà suffisamment de retard comme ça, non mais !
Et c'est en écoutant Cabrel, messieurs dames, que m'est venue l'idée d'écrire un billet sur cet été 1991 et cet automne 1992 qui dorment je ne sais où, ailleurs que dans ma seule mémoire, j'en suis sûre. J'aime penser qu'il existe un monde, parallèle à celui dans lequel nous vivons présentement, où se rejouent à l'infini des scènes qui ont compté pour nous. Dans ce monde, il y a ma mère qui fait pousser des fruits et des fleurs partout où elle peut. Il y a mon père qui brique le terrain qui borde la maison, un peu comme on briquerait une maison que borderait un terrain. Il y a mon tatoué qui écoute Thiéfaine au lieu de dormir sous du marbre dans un cimetière à la con. Et il y a moi, jeune, pas encore prof, pas encore mère, pas encore trop bousillée par les déceptions, moi qui fais faire une énième dictée à mémère Delphine (qui, décidément, n'obtiendra jamais aucun prix en orthographe) et à pépère Adrien qui se défend plutôt bien. Mieux que sa femme, en tout cas. Et la bande-son de ce monde parallèle ? C'est au choix, selon les humeurs de chacun. Aujourd'hui, je crois qu'ils ont tous réclamé Cabrel. Même mon père, ce qui m'étonne un peu. Mais la mort change les morts, n'est-ce pas ? Peut-être bien que demain mémère Delphine demandera La fille du coupeur de joints ?
Ils doivent bien s'amuser dans ce monde parallèle ! Tandis que moi, dans le mien, j'attends désespérément un signe de la planète Thiéfaine... Combien de jours encore de cette attente dont je ne peux me faire une amie ?
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08/09/2025
J'ai perdu mon cœur à Bois d'Amont...
"Vivre chaque seconde comme un siècle de merveilles. Un regard sur une fleur contient l'univers et l'éternité". René BARJAVEL
« Ich hab' mein Herz in Heidelberg verloren », dit une chanson allemande, ce qui signifie « j'ai perdu mon cœur à Heidelberg ». Qui connaît la charmante ville en question ne s'étonnera pas que l'on puisse y perdre son cœur. Je dirais même que c'est la moindre des choses ! Bref... Là n'est pas le sujet. Le sujet, c'est : on peut effectivement perdre son cœur à Heidelberg, moi c'est à Bois d'Amont que j'ai laissé le mien (après l'avoir, jadis, perdu à Heidelberg).
Oui, j'ai perdu mon cœur à Bois d'Amont. Bois d'Amont où eut lieu le dernier concert de la tournée Replugged. Depuis, plus aucune nouvelle de la galaxie Thiéfaine. Je viens d'aller faire un tour sur le site officiel, afin de vérifier la date de Bois d'Amont. C'était le 7 septembre 2024. Il y a un an et un jour. Et le site affiche toujours « pas de dates à venir ». Information en dessous de laquelle il est écrit « demander un concert ». Ah, mais voyons, si c'était aussi simple ! Des concerts, il y en aurait eu en pagaille après Replugged, c'est moi qui vous le dis. J'aurais même demandé plusieurs concerts par ville, tiens ! Nancy ? Le Zénith et la salle Poirel ! Et même la salle des fêtes de Vandœuvre-lès-Nancy, parce que « soyons fous ! » reste sans doute la plus belle devise du monde. Metz ? L'Arsenal, la BAM et pourquoi pas Les Trinitaires ?! Toujours au nom de ce merveilleux « soyons fous ! ».
Mais je pourrais m'acharner autant que je le souhaite sur « request a show near you » (oui, c'est formulé comme ça sur le site), seul le silence répondrait à ma vaine requête. Il n'y a rien à annoncer pour le moment. Aucune tournée, aucun album. Je ne dirais pas qu'il ne nous reste que les yeux pour pleurer (encore que, parfois, je serais bien tentée de l'affirmer). Mais ne nous mentons pas quand même : il ne nous reste pas grand-chose. Il ne nous reste que les albums déjà existants pour nous consoler.
C'est déjà bien, m'objecterez-vous. Oui, bien sûr, mais le fan de Thiéfaine (et ça marche pareillement pour la fan de Thiéfaine, catégorie dans laquelle je me range) est exigeant (e). Les tiédeurs, très peu pour lui, très peu pour elle. Et nous voilà donc plusieurs et même bien plus que ça à nous lamenter et à nous demander quand donc reviendra HFT. Un mystère de plus en ce bas monde qui n'en manque pas. Abwarten und Tee trinken, dit-on en allemand quand on invite à la patience. Attendre et boire du thé, si je décode. Bon, eh bien, buvons, buvons, mes chers amis, il ne nous reste que cela à faire. Jusqu'au jour (merveilleux, cela va sans dire) où peut-être l'info « pas de concerts à venir » sera remplacée par « les dates de la nouvelle tournée ». Ce serait tellement, mais tellement … Je n'ai pas de mots assez fous pour décrire le sentiment qui, ce jour-là, m'envahira !
Pour le moment, le vide... Sidéral et sidérant. À ce vide sidéral et sidérant, je ne peux opposer qu'une seule implacable vérité : j'ai perdu mon cœur à Bois d'Amont.
Bois d'Amont où j'arrivai au terme d'un périple compliqué qui faillit rendre chèvre mon GPS.
Bois d'Amont où Erwan s'écria mélancoliquement avant le concert : « Ce soir, chaque note jouée sera la dernière »...
Bois d'Amont où je m'efforçais, alors que toute note jouée courait à sa perte, de savourer chaque seconde. De me fondre dedans, de m'y ancrer de toutes mes forces. Moi qui souffre de cette étrange « nostalgie du présent » dont Serge Rezvani parle si bien. Moi qui suis parfois tellement dans la hantise de voir quelque chose s'achever que je ne parviens pas à profiter du moment où ça a lieu. Parce que je suis un peu conne, il faut bien le dire. Toujours à penser que lorsqu'un événement est enclenché, il se précipite déjà vers sa fin. Remarquez, parfois, ça peut être pratique. Mais parfois non...
Bref... Bois d'Amont où ma voisine, Évadné pour les intimes, se lança dans une savoureuse imitation du pape sur Cabaret Sainte-Lilith.
Bois d'Amont où ma même voisine, toujours Évadné pour les intimes, et son compagnon Erwan (dont il a déjà été question ci-dessus ; vous savez, le coup de « chaque note jouée sera la dernière ») chantèrent à tue-tête le refrain de Groupie 89 turbo 6 avec tellement de conviction qu'un fouet eût été superflu. La scène sado-maso, je la visualisais pleinement en regardant ces deux-là, croyez-moi ! Heureusement que la soirée fut ponctuée de petits instants comme ça, parce que sinon, elle aurait été triste à pleurer.
Bois d'Amont où, justement, Lucas pleura, et ce dès les premières minutes du concert si je ne m'abuse. Ce qui, par un désastreux effet de ricochet, me fit pleurer moi aussi. J'ai la larme facile. L'alarme aussi. Ce qui n'aide guère dans la vie.
Bois d'Amont où, la nuit venue, en sortant de la salle, je constatai ce que je savais déjà : il n'y a pas que le vieux Nord qui s'avère toujours frileux, il y a le Grand Est aussi.
Et, dans le froid qui nous pinçait et ajoutait à la peine que nous ressentions tous face aux notes jouées qui avaient fini par mourir vraiment, je me prenais à rêver à une éventuelle tournée à venir... C'est comme ça, c'est plus fort que moi : avec HFT, j'ai besoin de me projeter. Besoin de noter sur le calendrier une date, et puis une autre, et sans doute encore dix autres, parce que « soyons fous !» reste de loin ma devise préférée.
« Soyons fous ! », mais rien ne vient. Et j'attends, j'attends à en écluser des litres et des litres de thé... Rien ne vient, d'accord, c'est un fait indéniable. Jusqu'au jour (merveilleux, cela va sans dire) où quelque chose viendra et où, à la place de « pas de dates à venir », s'étalera une myriade de concerts. Et là, il suffira de cliquer sur « request a show near you » pour que s'affolent les calendriers. Le mien, en tout cas ! Allez, on y croit !
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15/07/2025
Il n'y a pas de hasard...
"Pour une fleur, une ondée est chaque fois la fin du monde". Dominique FORTIER
« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous », paraît-il. Il paraît aussi que cette phrase serait de Paul Éluard, mais je ne suis pas allée vérifier. Quelqu'un confirme ?
Ce matin, j'ai rendez-vous avec Hubert-Félix Thiéfaine et, au moment où je quitte mes pénates, je l'ignore. D'ailleurs, quoi de plus beau que cette ignorance ? Comme dans le poème de Victor Hugo (mis en musique par Julos Beaucarne), où il est dit « je ne songeais pas à Rose », eh bien, croyez-moi, croyez-moi pas, ce sera votre affaire : je ne songeais pas à Hubert en me rendant à la FNAC ce matin. Car, oui, il m'arrive de ne pas songer à Hubert. Vous avez le droit de ne pas accorder le moindre crédit à ces paroles, mais moi je vous affirme que cela m'arrive parfois de ne pas songer à Hubert...
J'ai quitté mes pénates ce matin, écrivais-je. J'allais à la FNAC car je voulais y récupérer un billet de concert. Pour un spectacle de la Grande Sophie. C'est dans longtemps : le 15 novembre, au théâtre de Thionville. Mais, en cette vie, dans longtemps veut dire demain, et donc on n'est jamais trop prudent. Les billets pour ce spectacle (intitulé « Tous les jours Suzanne », comme le livre que LGS a sorti en janvier) se vendent comme des petits pains, et j'ai donc jugé utile, il y a peu, de me procurer fissa un billet. À récupérer en magasin à l'aide d'un QR code. Cette société dans laquelle on vit, je vous raconte pas... Des QR codes par-ci, des QR codes par-là, des intelligences artificielles, des smartphones, des iphones, des ipads. Décidément, Hubert a raison : « Nous ne sommes que les fantasmes fous d'un computer ».
Bref... Qui dit FNAC dit CD et livres. Ce qui veut également dire pour moi que me rendre directement à la billetterie, qui se trouve à l'entrée du magasin, est inconcevable. Non, ça, pas possible. Je vais d'abord faire un tour au rayon musique. Et là, et là... Et là se produit un miracle : cette voix que j'entends au loin, ne serait-ce pas celle de mon ami Hubert ? Je m'approche et je perçois distinctement la musique et les paroles : Stratégie de l'inespoir. Là, comme ça, sans préambule ! Je me dirige vers les nouveautés et, c'est plus fort que moi, je me mets à chantonner. Tant pis si je passe pour une dingue, mais Thiéfaine et moi, vous savez, c'est une longue histoire... Ah bon, vous ne saviez pas ? Je suis fort aise de vous l'apprendre ! Alors, reprenons les choses au commencement. Et, au commencement, était la chanson Mathématiques souterraines. Plus précisément les mots suivants : « Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices ». C'était il y a trente-trois ans, je ne m'en suis jamais remise. Et donc, depuis, j'ai acheté tous les albums de Thiéfaine, tous les coffrets, toutes les compilations, tous les livres, absolument tout ce qui existe sur le marché. J'ai vu l'artiste 65 fois en concert parce que quand on aime, ça compte de se voir autant que possible. Et même : j'aurais pu faire mieux, j'aurais pu faire plus. S'il y a une autre tournée un de ces quatre, je vous jure que je ne me ferai pas prier pour enchaîner les dates avec la ferveur qu'on me connaît quand il s'agit d'HFT !
Mais je m'égare. Revenons donc à nos moutons. Me voilà au rayon chanson française, mais je me fous pas mal des nouveautés, j'écoute Hubert, je n'entends que lui, que sa voix qui démonte tout, toujours, je n'entends que ses mots qui claquent. Ce fond sonore, ce n'est pas le fruit du hasard, n'est-ce pas ? Qui a donc pu décider que c'était cela qui devait résonner dans la FNAC ce matin, et rien d'autre ? Car Thiéfaine en fond sonore, ce n'est pas un hasard, jamais, c'est un rendez-vous.
Et maintenant, voilà Droïde Song. Je me retourne et j'aperçois un employé du rayon musique. Je vais le voir et lui demande si c'est lui qui a eu l'idée de mettre Thiéfaine. Oui, c'est lui. La chanson française ne le branche pas trop, mais Thiéfaine, oui, il aime. Nous commençons à en parler dans tous les sens. Il me dit qu'il apprécie le côté marginal du chanteur, qui s'est construit une carrière béton loin des médias. J'approuve et je lui raconte la douce folie qui m'a amenée à voir ledit Thiéfaine 65 fois en concert. Le monsieur ne trouve pas, lui, contrairement à moi, que j'aurais pu faire mieux, que j'aurais pu faire plus. S'il existait un bulletin spécial HFT et si c'était lui, ce monsieur, qui avait rempli le mien, il m'aurait mis quelque chose comme « excellent », voire « époustouflant ». Mes 65 concerts l'impressionnent. Nous poursuivons notre conversation, tranquilles, mais je dois quand même me dépêcher : je vais voir deux amies en début d'après-midi et je n'ai pas encore mangé alors qu'il est midi passé. Surtout, je n'ai toujours pas mon billet pour le concert de la Grande Sophie alors que, de base, comme disent les jeunes, j'étais venue pour ça. Oui, mais je ne songeais pas à Hubert, et Hubert est venu à moi, alors... Ben alors j'ai répondu à l'appel. Parce que quand Hubert vient à moi, honnêtement plus rien ne compte, et il ne faut pas que mon amoureux tombe sur ces lignes qu'il prendrait pour un désaveu, alors que … c'est plus compliqué que ça. C'est juste qu'Hubert et moi, c'est une longue histoire. Ah bon, vous ne saviez pas ? Je suis fort aise de vous l'apprendre. Et je vous prie de remonter un peu dans ce texte pour repartir au commencement. Enfin, cela seulement si vous avez un peu de temps à perdre.
Bref... Je mets fin à la conversation, en disant que de toute façon, je reviendrai, surtout si Thiéfaine sort un album un de ces jours. Eh quoi, sait-on jamais ? J'explique au monsieur de la FNAC que dans ces cas-là, je viens toujours récupérer les affiches promotionnelles qui ornent le panneau « nouveautés ». « Ah, c'est vous ? », s'exclame-t-il alors. « Je me souviens qu'il n'y a pas si longtemps, un collègue m'a demandé de mettre de côté une affiche pour une dame ».
Cette dame, en effet, c'était moi. Le « il n'y a pas si longtemps », c'était le 28 mars.
Depuis, les jours et les nuits se sont empilés au compteur, et pas le moindre écho d'un éventuel album qui ferait sortir notre Jurassien de sa tanière. Mais moi je dis qu'il ne faut pas désespérer. Les miracles adviennent toujours au moment où l'on s'y attend le moins. Ainsi, moi, ce matin, je ne songeais pas à Hubert, et Hubert est venu à moi. Alors tous les espoirs sont permis !
20:23 | Lien permanent | Commentaires (14)
27/06/2025
Le plus beau métier du monde !
"Enseigner, c'est apprendre deux fois". Joseph JOUBERT
Un billet qui n'a rien à voir avec HFT, désolée, mais j'ai besoin de le poster ici, alors que je m'apprête à quitter des collégiens incroyables qui m'ont fait vivre la plus belle année scolaire de ma vie (je suis nommée en lycée) ! Et peut-être bien ma plus belle histoire d'amour !!!
La fois où j'ai eu un fou rire parce que l'un d'eux m'avait demandé : « Madame, ce week-end, j'ai rencontré un mec qui s'appelait Brandon. C'est un prénom allemand, ça, Brandon ? ».
La fois où l'un d'eux, qui ne manquait pas d'humour, m'a dit : « Madame, en Allemagne, le matin, il ne faut pas se tromper, il ne faut pas emmener son enfant au Biergarten au lieu de l'emmener au Kindergarten ».
La fois où l'un d'eux, qui ne manquait pas d'esprit, a ajouté un qualificatif en « tif » à ma longue liste : « nominatif, accusatif, datif, génitif », s'exclamant : « C'est répétitif ». J'aurais dû lui répondre : « Oui, mais pas rébarbatif ». J'ai l'esprit pas très ... actif ! Plutôt celui de l'escalier !!!
La fois où l'un d'eux, au bout de quelques semaines de cours, a décidé de lâcher sa place tout au fond pour venir s'installer devant mon bureau, précisant : « Je sais pas ce que j'ai, moi, mais j'adore l'allemand ».
La fois où ils m'ont fait des affiches magnifiques pour la journée de l'amitié franco-allemande. Parmi les thèmes proposés : « Troque ceci contre cela », c'est-à-dire une spécificité française contre une spécificité allemande, lequel thème donna naissance à la savoureuse affiche : « Troque Emmanuel Macron contre Olaf Scholz ».
La fois où une troisième m'a dit que j'étais encore plus sehr schön que d'habitude avec ma robe fraîchement achetée.
La fois où j'ai dit dans une classe : « En fait, je vous ai fait croire que j'étais gentille, mais je suis une grosse sadique » et qu'une élève, qui ne manquait pas de répartie, s'est écriée : « Mais ça, madame, on l'a toujours su ».
La fois où je leur ai dit qu'à Berlin j'avais vu un mémorial et qu'un gamin, ne me laissant pas le temps de préciser qu'il s'agissait du mémorial du Mur, m'a demandé : « C'est qui ? ».
La fois où, en plein cours, un sixième s'est exclamé : « Vous êtes la meilleure, j'aime bien venir ici, on ne s'ennuie pas avec vous ».
La fois où ils m'ont fait des affiches magnifiques pour la journée portes ouvertes, il n'y a pas si longtemps. Mes doutes exprimés en classe de troisième à l'approche de cette journée portes... « Je vais essayer de faire quelque chose de bien », ai-je confié, obtenant cette réponse merveilleuse : « Madame, ce que vous faites, c'est toujours bien, alors ce sera mieux que bien ».
La fois, récente, où ils m'ont écrit plein de mots gentils sur le tableau. L'un ayant écrit son mot allemand préféré, « Lineal », l'autre ayant écrit « genau », « parce que madame, qu'est-ce que vous pouvez l'utiliser, celui-là ! On ne l'oubliera pas».
La fois où l'un d'eux m'a dit, à l'approche de midi, alors qu'il était resté pour discuter avec moi : « Bon, je vous laisse parce que ich habe Hunger ».
La fois où l'un d'eux a lancé, après m'avoir vue partir en fou rire : « Trop rentable, votre métier, madame, vous rigolez et vous êtes payée ».
La fois où ils ont voulu mettre en route une pétition pour que je reste avec eux l'année prochaine. Énumérant les raisons, toutes plus savoureuses les unes que les autres, pour lesquelles je ne devais pas les quitter. Florilège : « Elle nous soutient. On apprend bien et rapidement avec elle. Elle sait être drôle et sérieuse quand il le faut ».
La fois où une troisième m'a dit qu'elle avait peur que ses futurs profs d'allemand lui paraissent fades après mon passage. Ouah, carrément ?!
La fois, récente, où un sixième m'a dit : « On n'est pas des dictateurs, à vouloir vous obliger à rester avec nous l'année prochaine. Tout ce qu'on veut, c'est que vous soyez heureuse »...
J'ai noté tout ça sur des post-it. Si j'étais restée avec eux l'année prochaine, j'avais prévu de m'acheter un carnet dans lequel j'aurais consigné leurs bons mots. Je ne vais pas rester avec eux l'année prochaine et j'en ai déjà pleuré plus d'une fois... Pas plus tard qu'en écrivant ces lignes !
Les fois où ils sont venus avec des cadeaux et des lettres, et il paraît que ce n'est pas fini...
Pour paraphraser Romain Gary, celui que je paraphrase par tous les temps tellement il a écrit exactement ce que j'aurais voulu écrire, je dirai simplement : « Je me suis fait un vrai malheur avec ces élèves. Je me suis mise à les aimer comme c'est pas permis ».
Il ne me reste plus qu'à leur garder à jamais une place privilégiée, bien au chaud, dans mon cœur. Ce que je ne manquerai pas de faire. Ils symboliseront à jamais mon grand retour au temps plein, mon grand retour à la vie. Ils m'ont aidée à mieux opérer ma renaissance, déjà entamée avant de les rencontrer. Mais, sans eux, elle n'aurait pas été complète... Elle aurait été fade ! Oui, carrément !
Toutes les fois où ils m'ont fait penser que prof, ben, quand même, c'est le plus beau métier du monde !
14:47 | Lien permanent | Commentaires (7)
13/06/2025
Comment j'ai réalisé, le week-end dernier, deux rêves...
"Ce qui est blessé en nous demande asile aux plus petites choses de la terre et le trouve". Christian BOBIN
En ce moment, je réalise un certain nombre de rêves, dont quelques-uns furent formulés en pleine maladie, alors que le peu de soleil qui restait en moi cherchait désespérément un futur et ne savait même pas si futur il y aurait. Ce même futur incertain cherchait désespérément un soleil. Qui a fini par venir, hourrah ! « La vie c'est ce qui vous tombe dessus toujours au moment où on n'y croit plus » : les circonstances me donnent souvent l'occasion de me souvenir de cette merveilleuse phrase d'Higelin !
Deux de mes rêves : voir un jour Stephan Eicher et Michel Polnareff. Le week-end dernier fut celui qui me permit de concrétiser ces deux souhaits à quelques heures d'intervalle. Allez, encore un hourrah !
D'abord Stephan Eicher. Il se produisait samedi soir au théâtre d'Esch-sur-Alzette, au Luxembourg (Luxembourg : petit pays qui gagne à être connu). Une salle intimiste, minimaliste. Très vite, je m'y sens comme dans un cocon.
Juste avant le concert, je discute avec deux « stephanomanes ». Elles ont dû voir Eicher autant de fois que j'ai vu Hubert. En les écoutant, je souris et je note les similitudes : même capacité à enfiler les bornes pour aller voir leur chanteur préféré (l'une d'elles vient de Lyon), même affection quand elles parlent de lui. Dans leurs bouches, il s'appelle Stephan, comme un autre s'appelle Hubert dans la mienne. Dans leurs téléphones, des photos sur lesquelles on les voit en compagnie du beau Stephan (c'est vrai qu'il a beaucoup d'allure, leur Suisse !).
Bref... Cette conversation m'amuse autant qu'elle me laisse songeuse : quand reverrai-je de mon brave Hubert briller le talent sous mes yeux ébahis ?! Ok, bien sûr, pour aller voir d'autres artistes, mais nul ne saurait le détrôner, question d'affinités. De parenté d'âmes. Ouais, carrément, j'ose l'affirmer !
Mais, pour l'heure, voici Stephan. Pour un seul en scène. Avant que le concert ne commence, des mots, sur un écran, nous avertissent : il serait bon, pour une fois, de reléguer les portables au fond de nos sacs, en les branchant au préalable sur silencieux. Ce avec quoi je suis entièrement d'accord. Je ne suis pas de celles qui dégainent leur téléphone à tout bout de champ durant les concerts. Je préfère le mode années 80 années folles, cette époque lointaine où l'on s'envoyait encore des lettres manuscrites, par la poste, et où l'on allait aux concerts muni(e) de vrais billets qui ne se réduisaient pas à de barbares codes-barres. « Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans » : vous connaissez la chanson !
Et puis, Stephan arrive. Cheveux gris, mi-longs, plaqués sur la tête. Bel homme, mais pas seulement ! Suisse flanqué d'un délicieux accent et de phrases parsemées de petites fautes de français non moins délicieuses. Il en rit lui-même. Peut-être bien qu'il cultive ces maladresses, façon « soyons la version masculine de la regrettée Jane Birkin ». Entre deux chansons, il parle, il amuse. Il se fait grave parfois, déplorant le temps qui passe. Il dit que ce temps qui passe, c'est chiante, je cite. Il dit qu'hier encore il avait vingt ans (qu'est-ce que j'ai à citer autant Aznavour ?!) et que d'un seul coup, d'un seul, il a pris quatre décennies dans la face. Mon cher Stephan, on en est tous plus ou moins là. « La vie passe comme une rivière, faut pas trop regarder l'heure », chantait un certain Jean-Patrick Capdevielle, que je cite pour changer un peu d'Aznavour ! Si ça peut te rassurer, Steph, moi c'est tout pareil : je n'ai rien vu filer et j'ai eu beau supplier le temps de bien vouloir suspendre son vol, ce malotru n'en a fait qu'à sa tête et n'a rien suspendu du tout ! Tu as raison : il est chiante !
À plusieurs reprises, le chanteur nous livre les premières notes de Déjeuner en paix. D'abord, il nous dit qu'il est « trop tôt pour la faire, celle-là ». Ensuite, il l'entame à nouveau à plusieurs reprises, pour la laisser choir sans autre forme de procès. Elle viendra plus tard, elle se fera attendre. D'autres titres surgissent : Des hauts, des bas, Combien de temps ? C'est subtil, ça rappelle des époques lointaines qui me virent jeune... L'accompagnement musical est réduit au minimum, ce qui fait encore mieux luire le diamant des mots (de Philippe Djian pour la plupart, est-il nécessaire de le rappeler ?).
Les minutes défilent et ça y est, on va vers la fin. Déjeuner en paix nous arrive dessus en version intégrale et c'est mauvais signe. Stephan a prévenu : il n'y aura pas de rappel. Dommage, j'en aurais volontiers repris, moi, de ses chansons, de ses interludes parlés, de cette douce matière qui a fait la douce substance de cette douce soirée. Au passage, je retiens une formule : vieillir, d'accord, mais être vieux : ça, non !
Voilà, c'est fini. C'est chiante, mais c'est comme ça ! La vie elle-même n'est pas réputée pour vous livrer spontanément des tendresses à tour de bras. Les caresses, il faut les lui arracher, c'est moi qui vous le dis ! En s'octroyant, par exemple, des concerts, des moments hors du temps et tout ce qui peut répandre un peu de délicatesse dans ce monde qui en manque cruellement !
Et puis, c'est très vite dimanche et je suis toute guillerette à l'idée de réaliser mon deuxième rêve : voir Polnareff !
Avant lui, aux Francofolies d'Esch-sur-Alzette, il y a Ben Mazué. J'aime bien aussi. D'ailleurs, je vais le revoir en 2026, j'ai déjà mon billet. Ben : encore un qui trouve que le temps qui passe, c'est chiante ! Bienvenue au club ! D'entrée de jeu, il nous dit qu'il va falloir profiter de ce moment qui ne se reproduira pas. On dirait moi en couleurs, moi et mon étrange penchant pour ce que Serge Rezvani appelle la « nostalgie du présent ». La nostalgie du présent, c'est quand, au moment de vivre un truc, tu en envisages déjà la fin, rien que pour te faire masochistement du mal. Ça m'est tombé dessus dès l'enfance. À huit ans, j'avais déjà cette manie qui ne faisait pas de moi une gamine très jouasse. Mais c'est elle, cette manie, qui m'a menée vers l'écriture (ne pas perdre une miette du vécu qui, dès qu'il advient, n'est déjà presque plus). C'est elle qui m'a fait aimer Lamartine, Baudelaire, HFT et tant d'autres. Alors je ne lui en veux que moyennement. C'est elle encore, cette manie, qui m'invite à fixer une attention de tous les diables et de tous les instants sur le grand film de la vie. Ben Mazué, en ce sens, est un peu mon frangin d'âme (en couleurs). Il nous raconte, avec force textes ciselés, ses blessures, sa vie familiale, ses ratages. Amoureux pour la plupart, et c'est encore un point commun, mon frère. Franchement, Ben Mazué, si vous ne connaissez pas : allez-y, faites en sorte de connaître !
Et puis, donc, mon deuxième rêve : Polnareff. Là aussi, des fans qui l'appellent par son prénom. Et les « Michel ! Michel ! » que scande la foule me font penser à nos « Hubert ! Hubert ! ». Pour un peu, ça me filerait le bourdon ! Quand reverrai-je de mon brave Hubert briller le talent sous mes yeux ébahis ?!
Michel enchaîne les tubes : On ira tous au paradis (oui, même moi), Qui a tué grand-maman ?, La poupée qui fait non, Lettre à France, Goodbye Marylou, Love me, please love me. Tout cela me propulse dans un passé lointain où la voix et les mots de ce brave Michel emplissaient régulièrement ma chambre, chez mes parents. Souvenirs d'une époque qui me vit jeune...
On est en mode festival et j'avais oublié ce que ça signifie pour certains : parler à son voisin du gigot d'agneau que l'on cuisinera demain, étaler sa vie sentimentale ou professionnelle aux oreilles de tous, ledit étalage couvrant parfois, en l'occurrence, la voix de ce brave Michel... T'as des gens, purée, ils ne pigent que dalle à la valeur des moments qui ne se reproduiront pas ! De quoi désoler à la fois Stephan Eicher, Ben Mazué et moi qui vous parle...
Michel quitte la scène soutenu par deux hommes qui l'encadrent, et cette vision me flanque un coup de blues, là, comme ça, tout soudainement. Il y a des êtres qu'on espère immortels, jusqu'au jour où on les découvre fragiles, comme soi-même. Finalement, le commun des mortels, c'est tout le monde, sans exception.
Arrive alors, un peu plus tard, Julien Doré. Qui, lui, s'en cogne, je crois, du temps qui passe, chiante, indélicate... En tout cas, sauf erreur de ma part, ses chansons n'en parlent pas ! Et là, mes amis, je pose un joker sur la table, tellement le Juju n'est pas mon style. J'écoute quand même jusqu'au bout parce que j'ai été bien éduquée. Même en festival, j'évite de parler du gigot d'agneau que je compte cuisiner le lendemain. D'ailleurs, je ne raffole pas du gigot d'agneau et je ne cuisine pas très bien, ça aide !
« Si tu n'aimes pas la soupe, n'en dégoûte pas les autres pour autant », ai-je souvent entendu en ma jeunesse qui a fichu le camp irrémédiablement, et ceci bien que mes élèves m'aient dit dernièrement que je n'étais pas vieille et que je ne le serais jamais. Depuis, je me la pète grave, grave, grave, tout en sachant, au fond de moi, que rien ne sert de frimer, il faudra vieillir à point quand même ! Eh oui, toute prière lamartinienne est vaine, sans espoir, insensée... Le temps qui suspendrait son vol pour tes beaux yeux, où est-ce que tu as vu ça, toi ? Tu ne veux pas non plus qu'il te donne 100 balles et un Mars, comme on disait en une époque lointaine qui me vit jeune ?!
J'écoute quand même Julien jusqu'au bout, mais à ce moment-là de la soirée, ça devient casse-gueule pour moi : Hubert me manque comme jamais. Je le voudrais là, sous mes yeux ébahis, à la place de Juju... Et de contempler soudain un autre de mes rêves : revoir HFT. C'est une maladie, j'y peux rien, et je n'ai jamais cherché à la soigner car elle m'a toujours fait, me fait et me fera toujours un bien fou !
Voilà, mes amis. Savourez ce vendredi 13 qui ne se reproduira pas. Il est unique et précieux. Demain, il ne sera plus, déjà... Alors, à cinq heures, comme dans la chanson d'Hubert, ayez donc une pensée émue pour tout ce qui ne reviendra pas, voulez-vous ? Et vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : il n'y a que ça de vrai et, surtout, que ça à faire, n'est-ce pas ? Personnellement, je n'ai pas trouvé mieux.
09:28 | Lien permanent | Commentaires (17)
29/04/2025
Petits plaisirs de ma vie de fan !
"Ô souvenirs, vous traversez le cœur comme un glaive !". CHATEAUBRIAND
D'abord, trois choses : 1) Oui, j'emploie le mot « fan » sans rougir. Je sais que certains ne l'aiment pas et l'apparentent (avec raison) à « fanatique ». Oui, mais moi je n'en ai pas d'autre, tout simplement, pour décrire mon état, et je m'en fous pas mal d'utiliser des termes excessifs. Je suis excessive, de toute façon, alors...
2) Je précise d'avance que la liste qui va suivre ne sera pas exhaustive, loin de là, parce que les plaisirs de ma vie de fan sont, pour ainsi dire, inépuisables. Et ce depuis presque trente-trois ans. Je dis ça sans vouloir frimer, mais quand même. Question fidélité, je me pose là, c'est tout (juste avec Hubert).
3) Je tiens à ajouter également qu'il n'y a pas, dans le lot, de plaisirs défendus. Enfin, pas à ma connaissance. Voilà. Cela étant dit, je peux commencer l'énumération (et j'espère bien recevoir la vôtre en retour).
-Rentrer de la FNAC avec l'affiche promotionnelle de Replugged, au dos de laquelle un employé du rayon CD a écrit, il y a quelques semaines : « réservé pour madame A. ». Nananère, elle est pour moi !!! L'anecdote en question est toute fraîche : je viens de rentrer avec l'affiche promotionnelle de Replugged et elle vient de finir sa trajectoire dans une de mes bibliothèques. Je sais qu'Hubert aime la compagnie des livres, le voilà dans un doux cocon où il va se plaire. Car, plus qu'une affiche, cette affiche est un peu HFT lui-même. À tel point que dans la rue, en veillant à ne pas plier mon trésor, je me disais : « Je tiens Hubert entre mes mains ». Oui, je sais, je suis un peu barge. J'ai comme qui dirait ma névrose, mais qui n'a pas sa névrose, n'est-ce pas ?
-Dans une conversation ou même une réunion professionnelle, choper un mot ou un bout de phrase qui me fait penser à une chanson de Thiéfaine et compléter secrètement le truc dans ma tête en pensant, face à mon interlocuteur qui, pour un temps, m'a perdue : « Tu peux pas comprendre »...
-Mieux encore : dans une conversation avec un(e) autre fan, choper un mot ou un bout de phrase et patati et patata et compléter le truc, à voix haute cette fois et en recueillant joyeusement l'écho qui me fait face. Et là, généralement, on se regarde d'un air entendu et … les autres ne peuvent pas comprendre. Nananère. Que voulez-vous, il y a des gens qui ne pigeront jamais rien à la vie...
-Faire des rêves saugrenus où Thiéfaine vient s'inviter. Une nuit, comme ça, il a donné un concert au fond de mon jardin (quand j'avais un jardin), dans une baraque à frites. Une autre nuit, je le rencontrai au rayon alcools d'un magasin. Laurent Voulzy a écrit Les nuits sans Kim Wilde, moi je pourrais écrire (en tout bien tout honneur évidemment) Les nuits avec Hubert-Félix Thiéfaine. J'y peux rien, c'est maladif, ça doit être ma névrose qui me visite même dans mes nuits. Peut-être pour que « l'heure avant l'aube du jour suivant » soit moins « cruellement noire », allez savoir ! Et là, si vous n'écoutez pas Thiéfaine … vous ne pouvez pas comprendre, pauvres de vous !
-Dans ma voiture, mettre des morceaux bien rock'n'roll d'HFT à fond, à m'en faire péter les turbines et surtout les oreilles. Et me dire qu'au volant de ma p'tite voiture, je suis une femme heureuse ! En ce moment, c'est Sweet Amanite Phalloïde Queen que je me mets en boucle dans la Clio. Je trouve que cette chanson déploie toute son ampleur et sa puissance en live. Souvenirs de tournées qui faisaient de moi une femme non seulement heureuse, mais carrément comblée. Ah, comme ça me manque, comme ça me manque... Barbara a écrit Dis, quand reviendras-tu ? Bon ben, moi je pourrais écrire … Dis, quand reviendras-tu ? aussi !
-Dans mon appartement, mettre des morceaux bien rock'n'roll à fond et chanter et danser au milieu du salon. Tant et si bien que ma fille aînée, au bout d'un moment, se pointe et baisse le son de la chaîne tellement ça décoiffe ! Elle ne manque généralement pas d'ajouter : « Alors, maman, quand est-ce que tu nous fais un concert ? » ! Si mes élèves me voyaient... Si mon banquier me voyait... Fort heureusement, tout cela restera entre vous, mes filles et moi !
-Bien sûr, durant les périodes où l'actualité HFT est brûlante, guetter le moindre petit indice de quelque chose sur le site officiel ou sur les réseaux. Et, quand cette actualité passe de brûlante à torride, me précipiter à la FNAC et acheter l'album que j'ai tant et tant et tant et tant encore espéré ! Évidemment, au passage, demander à un employé de la FNAC de me mettre de côté l'affiche promotionnelle et kiffer ce moment où il écrira dessus « réservé pour madame A. ». « Ah, que la vie est belle », chante Brigitte Fontaine. Je ne saurais mieux dire.
-Bien sûr, durant les périodes où HFT tourne, étudier méticuleusement toutes les dates et me dire : « Oh, ben, celle-ci, je pourrais la faire. Et puis celle-là, et puis cette autre encore », jusqu'à me retrouver avec pas loin de sept billets de concert planqués dans un endroit que rigoureusement ma mère m'a défendu de nommer ici, comme dans la chanson de Brassens. Vous comprendrez bien que même entre fans, il y a des secrets qu'on n'ébruite pas...
-Durant ces mêmes périodes, attendre fiévreusement chaque concert. Comme une énorme pochette-surprise sur le calendrier. Il arrive que celui-ci ne sache plus où donner de la tête tant je le blinde de dates que j'enchaîne comme si j'avais encore vingt ans, alors que j'en ai … censuré !!! « Ô temps, suspends mes heures de vol », pourrais-je chanter avec Yves Jamait, cette fois !
-Avant chaque concert, rôder sur des parkings un peu glauques et observer les foules qui se sont déplacées pour les mêmes raisons que moi, « à décalquer en suivant les pointillés ». Me marrer en les voyant tenant qui un sandwich, qui une binouze, tout en chantant (faux la plupart du temps) un morceau bien rock'n'roll d'HFT. Dans ces moments-là, je suis un peu leur frangine, à tous ces gens qu'anime un feu semblable au mien. Et c'est trop bon, il n'y a plus de barrières, ni sociales, ni d'âge, ni de rien du tout.
-Après chaque concert, rôder encore sur des parkings encore glauques et discuter avec d'autres fans. Sentir que dans leur cœur à eux aussi se mêlent deux trucs contradictoires : l'extase et la tristesse. Car, un concert d'HFT, c'est toujours l'extase. Et la fin d'un concert d'HFT, c'est toujours la tristesse. Cruelle loi qui veut que la vie soit un mélange de saveurs opposées, le doux et l'amer se retrouvant souvent, allez savoir pourquoi, dans ces duos à la con. Quand tu es fan, tu as tes moments incroyables où tu es au sommet de l'ivresse, puis tes moments pareillement incroyables où tu es au fond du trou, sans ascenseur pour te remonter vers les hauteurs... Là encore, cruelle loi. C'est le prix à payer.
-Pouvoir me dire parfois, quand la chance plane sur ma vie de fan, que l'ivresse est peut-être passée, mais que le flacon n'est pas vide, qu'il reste encore deux ou trois dates éparpillées sur le calendrier. Et me dire « ouf, ça va, c'est pas fini ».
Sauf qu'en ce moment, ben si, c'est fini. Disons que c'est entre parenthèses. Car je suis certaine qu'Hubert finira par entendre l'appel de Barbara. Et qu'il reviendra. Alors là, ce sera jour de fête, c'est moi qui vous le dis ! Et je pourrai compléter avec entrain la liste des petits plaisirs de ma vie de fan !
19:39 | Lien permanent | Commentaires (15)








































