10/05/2006
VENDOME GARDENAL SNACK, cette fois pour 655321
En ce qui concerne le titre, cher 655321, je n'ai pas vraiment d'explication. Mais je sais que le Gardénal est un barbiturique, d'ailleurs mentionné aussi par Gainsbourg dans sa géniale chanson "En relisant ta lettre". J'ai cherché plus de renseignements sur le Gardénal et voici ce que j'ai trouvé : "barbiturique utilisé pour traiter l'anxiété, la tension nerveuse, les crises épileptiques, ainsi que les convulsions du nouveau-né. Il peut également être utilisé comme inducteur de sommeil, mais est surtout employé comme anticonvulsivant".
Et pour ce qui est du reste, surtout Vendôme, tout est possible!!! Qui a des suggestions?
18:00 | Lien permanent | Commentaires (3)
LORELILITH / LORELEILITH
LILITH
« Au commencement, lorsque Dieu créa le ciel et la terre, un grand esprit noir planait sur les eaux… Il ressemblait à un oiseau nocturne aux longs cheveux dont les cris trouent l’espace.
Au commencement, avant la création d’Eve, il y eut Lilith, mais l’homme fit tout pour l’oublier et ne pas même mentionner son nom. Lilith, démone obscure, fut rangée au nombre des cauchemars, des frayeurs enfantines, des fantasmes d’homme mûr. On l’accusa de rapts et de meurtres d’enfants, on lui inventa une face horrible et noire, tout en la qualifiant de séductrice. Lilith rejoignit la nuit du grand commencement, l’oubli de la raison humaine. Elle demeura le secret de la nuit et de toute genèse.
Elle était – mais on le dit si peu – la première femme, créée en même temps qu’Adam ; et dans ce premier couple humain l’égalité devait régner en tous points, selon le désir du Créateur. Mais voici : Lilith était susceptible et Adam fort buté. Ils se querellèrent, pour « avoir le dessus » en faisant l’amour : qui « dominerait » l’autre ?...
Le conflit naquit-il de l’acte d’amour ou d’un goût du pouvoir ? Comme chacun refusait de se soumettre, d’être en position inférieure, Lilith s’envola à tire-d’aile loin de ce faux paradis. Adam cria, pleura après la femme enfuie, il fit une requête pressante auprès du Créateur mais, malgré trois anges dépêchés à sa recherche, Lilith ne revint jamais au foyer conjugal prétendument édénique. Elle préférait la nuit, ses grandes ailes, la liberté, l’espace. On dit aussi qu’elle s’acoquina avec Samaël, ange de ténèbres, préférant les frissons de la passion maudite à un bonheur sans problème et sans imagination vécu auprès de (c’est-à-dire sous) Adam.
Peut-être fut-ce elle, la femme irremplaçable, qui revint sous forme de serpent tenter Eve, la seconde épouse.
Elle est reine de la nuit, elle a les démons pour compagnons et elle doit vivre longtemps, Lilith, très longtemps, jusqu’au Jugement dernier.
Les hommes ont voulu la chasser de leur mémoire, de leurs écrits. Ils n’ont voulu retenir que l’épouse fidèle et la mère des vivants, Eve, et non Lilith l’insoumise.
Et pourtant, elle hante les rêves des poètes et elle sert la vengeance divine, aidant à la destruction des méchants.
Le Livre saint ne la mentionne qu’une fois, par la bouche menaçante du prophète Isaïe. De là à imaginer que Lilith serait l’unique Femme, comme il y a pour le peuple d’Israël un Dieu unique dont on doit taire le nom… »
Les Femmes de la Bible, Jacqueline KELEN, La renaissance du livre, 2002.
A la fin du texte, Jacqueline KELEN donne la référence suivante : Isaïe 34, 14. J’ai cherché le passage en question dans la Bible. Le voici :
« Chiens et chats sauvages s’y rencontreront,
Et les satyres s’y appelleront l’un l’autre ;
Le spectre nocturne hantera ces lieux,
Il y trouvera son repos ».
Et, dans les notes sur la prophétie d’Isaïe, on peut lire :
Le spectre nocturne : la Lilith, démon féminin nocturne et malfaisant, toujours agité.
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LORELEI, L’ONDINE DU RHIN
« La mythologie allemande abonde en créatures féminines hantant les montagnes et les fleuves. La légende de la Lorelei, ondine, c’est-à-dire déesse des eaux, est née sur les bords du Rhin, près de Saint-Goar, en aval de Bacharach. A cet endroit, le fleuve dessine une courbe dangereuse à franchir, jadis redoutée des bateliers, dont la peur était encore accrue par un phénomène d’écho, lié à un rocher escarpé qui surplombe de 132 mètres la rive droite du fleuve. Ce bruit mystérieux a été interprété par l’imagination populaire comme un chant surnaturel et maléfique : quand la Lorelei chante, les bateliers ne voient plus et n’entendent plus qu’elle, et leur bateau se brise contre les écueils, tandis qu’ils crient « Lorelei » (« lei » signifie en allemand médiéval « roche » et l’allitération en « l » rappelle l’écho), nom du rocher et de la sirène qui est censée l’habiter.
L’une des caractéristiques du romantisme allemand est d’avoir utilisé les légendes populaires, réservoir inépuisable de thèmes, et de leur avoir donné une forme littéraire. Dès le Moyen Age (XIIIème siècle), avant que la Lorelei ne devienne un véritable motif servi par les grands poètes de l’époque romantique, on trouve des textes évoquant le fameux écho du rocher : la légende est liée à celle de l’Or du Rhin et des Nibelungen, à celles des elfes et des gnomes.
(…) Tous les textes insistent sur les quelques éléments caractéristiques de cette créature des eaux, resplendissante de beauté : sa chevelure, tantôt verte, tantôt blonde (« sorcière blonde », « cheveux de soleil », Apollinaire), ses yeux fascinants (…), ses pouvoirs surnaturels. (…) Symbole des séductions, des rêves, de la folie, elle est l’image de la beauté maléfique. Elle incarne l’enchantement pernicieux des sens qui, en supplantant la raison, conduisent l’homme à sa perte. C’est un des grands mythes qui mettent en garde l’homme contre la femme et soulignent le lien entre la beauté et la mort ».
Source : Historia spécial, l’Allemagne romantique, juillet-août 1991.
Conclusion : En lisant ces deux textes, on comprend mieux pourquoi, à Esch-sur-Alzette, Thiéfaine disait que Lorelei et Lilith, c’était du pareil au même !
Question : Mais si Lilith n’est mentionnée qu’une fois dans la Bible, comment a-t-on eu vent de son histoire ? Je ne pige pas tout !!
Pense-bête : Il faudra que je consacre une note aux Nibelungen. Pas à mes « Nibelungen intimes et privés », mais à la Chanson des Nibelungen, l’épopée germanique !17:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/05/2006
VENDOME GARDENAL SNACK
Une chanson que j’adore et que j’aimerais entendre sur scène un jour…
VENDOME GARDENAL SNACK
tu traînes dans mes nuits comme on traîne à la messe
quand on n’a plus la foi et qu’on ne le sait pas
quand on traîne à genoux aux pieds d’une prêtresse
à résoudre une énigme qui n’existe pas
et tu lèves les yeux quand passent les cigognes
qui vendent la tendresse le soir au marché noir
dans la rue des travelots t’as rencontré guignol
qui s’était déguisé en poète illusoire … / …
je t’autorise à me jeter (bis)
tu traînes ton ennui dans les rues de l’errance
et tu serres les poings au fond de tes envies
quand la ville dégueule son trop-plein d’impuissance
et nous jette trois sous d’espoir et d’infini
je laisse derrière toi des mégots de boyards
le cri d’une chanson et des bouteilles vides
au hasard de ma route entre deux quais de gare
je ne fais que passer, je n’aurai pas de rides … / …
je t’autorise à me jeter (bis)
du fond de ton exil tu vois des processions
de chiens à demi-fous qu’on relègue à la mort
tu vois des cathédrales qui affichent mon nom
pour un dernier concert à l’envers du décor
tu vois des échafauds qui tranchent l’innocence
et répandent la vie à trois mètres sous terre
où l’on voudrait aller quand on a joué sa chance
et qu’on reste k.o. la gueule au fond d’un verre … / …
je t’autorise à me jeter (bis)
Ami Christophe, combien de fois avons-nous écouté ensemble l’album « De l’amour, de l’art ou du cochon ? », et plus particulièrement cette chanson ? Je te dédie cette note, toi qui n’as fait que passer et n’as pas eu de rides…
22:03 | Lien permanent | Commentaires (2)
08/05/2006
Tout a commencé à ... 22h43!
Tout à l’heure, j’ai repensé à l’interview de Thiéfaine, parue dans Chorus hiver 1998/99. J’ai jeté un coup d’œil à ma montre : 22h43. Plutôt une bonne heure pour aller faire un saut sur mon blog ! Pourquoi cette interview ? Parce que Thiéfaine y parle des auteurs qui ont compté pour lui. Il évoque, entre autres, Benjamin Péret. Et là, je me suis dit : « Tiens, je ne connais que très vaguement ce poète, je n’ai lu de lui (honte à moi) que les deux textes qui se trouvent dans mon précieux Grand livre de la poésie française ». Alors voilà, j’ai décidé, vers les 22h46, de me munir de mon fameux et précieux … Grand livre de la poésie française (Marcel Jullian, Editions Fixot, 1988) et de vous toucher deux mots du père Péret ! Vers les 23h15, tout était bouclé, j’étais contente. Sauf qu’à 23h16, peut-être, tout a planté, une fois de plus, et c’en était fait de ma note sur Benjamin Péret ! Il est à présent 23h29, et je recommence tout depuis le début. Sur Word, cette fois ! Parce qu’il y en a marre du blog qui me laisse en rade au beau milieu de tout !!
Benjamin Péret est né à Rezé (Loire-Atlantique) en 1899. Sa rencontre avec André Breton décide de sa vie : il va consacrer toute son existence au mouvement surréaliste. Directeur de la revue La Révolution surréaliste de décembre 1924 à juillet 1925, il publie ses premiers recueils à la même époque. En 1931, il fait un séjour au Brésil, d’où il sera expulsé pour activités subversives. En 1936, il rejoint Barcelone et s’engage aux côtés des Républicains dans la guerre contre le fascisme, et en 1940 il est arrêté pour « activités révolutionnaires ». Il ne doit son salut qu’à la débâcle, s’évade de la prison de Rennes et part pour le Mexique. Il n’en reviendra qu’à la fin de la guerre. Il meurt en 1959, après une vie difficile, que son intransigeance politique a vouée à la misère et au dénuement.
Voici un poème de Benjamin Péret :
LES JEUNES FILLES TORTUREES
Près d’une maison de soleil et de cheveux blancs
une forêt se découvre des facultés de tendresse
et un esprit sceptique
Où est le voyageur demande-t-elle
Le voyageur forêt se demande de quoi demain sera fait
Il est malade et nu
Il demande des pastilles et on lui apporte des herbes folles
Il est célèbre comme la mécanique
Il demande son chien
et c’est un assassin qui vient venger une offense
La main de l’un est sur l’épaule de l’autre
C’est ici qu’intervient l’angoisse une très belle femme en manteau de vison
Est-elle nue sous son manteau
Est-elle belle sous son manteau
Est-elle voluptueuse sous son manteau
Oui oui oui et oui
Elle est tout ce que vous voudrez
elle est le plaisir tout le plaisir l’unique plaisir
celui que les enfants attendent au bord de la forêt
celui que la forêt attend auprès de la maison
L’ennui (cette fois, c’est moi qui parle, le poème est fini !), c’est que lorsque je passe par Word pour écrire mes notes et que je les fais basculer ensuite sur le blog, cela sort tout merdique, alors que j’avais pourtant bien respecté le nombre de lignes entre deux strophes, etc. Je sens que je vais encore m’énerver, tout à l’heure, en voyant le résultat !
Revenons à l’interview parue dans Chorus. Thiéfaine y évoque de nombreux auteurs, dont Romain Gary (ah, l’immense, le merveilleux, le grandiose Romain Gary !), Céline (ah, l’écriture complètement foutraque de Céline !), Lamartine, Musset, Hugo, Baudelaire, Lautréamont, Crumley (à découvrir en ce qui me concerne), Jim Harrison (même remarque que pour le précédent). Les Allemands ne sont pas laissés sur le carreau (impossible, de toute façon, la littérature allemande est d’une telle richesse !) : Hölderlin, bien sûr, Heinrich Heine, Goethe, Nietzsche.
Toujours dans la même interview, Thiéfaine évoque « l’âme allemande » et le « Sturm und Drang ». D’ailleurs, vous aurez tous constaté qu’il reparle du « Sturm und Drang » dans « Confessions d’un never been » ! Je pourrai faire une note sur ce mouvement littéraire. La littérature allemande (et germanophone en général, pas d’injustice !), c’est mon dada, alors tout le plaisir sera pour moi !
Cette fois, « il est minuit sur ma fréquence » et j’ai mal au « blogule » !!!!
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07/05/2006
L'étranger
L'ETRANGER
-Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
-Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
-Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
-Ta patrie?
-J'ignore sous quelle latitude elle est située.
-La beauté?
-Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
-L'or?
-Je le hais comme vous haïssez Dieu.
-Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
-J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Charles BAUDELAIRE
22:34 | Lien permanent | Commentaires (1)
Une charogne
Avertissement : certaines âmes sensibles pourraient être écoeurées, voire scandalisées, par le contenu du poème qui va suivre. Pour ma part, j'en raffole!!!
UNE CHAROGNE
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!
Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!
Charles BAUDELAIRE
22:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/05/2006
A part ça tout va bien, comme dit Schopenhauer (!!!)
Voici quelques phrases d'Arthur Schopenhauer :
"S'il y avait un Dieu, je n'aimerais pas être ce Dieu, la misère du monde me déchirerait le coeur".
"Si la vie et l'existence étaient un état agréable, tout le monde irait de mauvais gré au devant de l'état inconsient du sommeil et en sortirait avec plaisir. Mais c'est tout le contraire qui se passe : tout le monde a plaisir à aller se coucher et se lève à contrecoeur".
"Nous considérons avec une infinie compassion celui qui doit mourir et nous savons pourtant que ce qui lui arrive n'est que la fin d'un état qui n'a vraiment rien de désirable. N'est-ce pas la preuve que notre être le plus intime est un aveugle vouloir vivre?"
"On dit qu'après la mort le ciel nous demandera des comptes; je pense que nous pourrions d'abord lui demander des comptes sur la mauvaise plaisanterie de l'existence que nous avons dû subir sans même savoir pour quelle raison et à quelle fin".
"Nous sommes appelés à la vie par le désir tout à fait illusoire de la volupté et nous y sommes maintenus par la peur tout aussi certainement illusoire de la mort".
"Il me vient aussi peu à l'esprit de me mêler aux querelles philosophiques de mon époque que de descendre de chez moi lorsque je vois la populace se bagarrer dans la rue et de prendre part au pugilat".
"Se marier, c'est faire tout son possible pour se faire prendre en horreur par quelqu'un".
"Toute la vie est une tromperie. Elle nous mystifie, en gros comme en détail. Promet-elle quelque chose? elle ne le tient pas ou elle ne le tient que pour nous montrer que ce que nous désirions était sans valeur".
"Si l'on considère le monde tel qu'il se présente, comme le lieu de rassemblement d'êtres tourmentés et qui mourront bientôt, et si l'on pense qu'un Dieu les aurait tirés du néant, il faut dire qu'il s'est fait un plaisir étrange et dépourvu de bonté".
Mais, à part ça, tout va bien, comme dit Schopenhauer!!!
22:13 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/05/2006
Hors-série "Libération"
Avertissement : celui qui espère trouver un article-hommage sur Thiéfaine dans le hors-série édité par "Libération" aura d'abord envie de pleurer en feuilletant le magazine en question! Impossible de connaître le contenu exact du bidule avant d'en faire l'acquisition, il est vendu sous plastique. Sûre d'y dégoter un trésor, je l'achète. De retour à la maison, je feuillette nerveusement le magazine et me dis, au bout de quarante séances de ce genre : "Non, mais, c'est pas vrai, il n'y a rien sur Thiéfaine!" Je fais alors ce qu'il aurait fallu faire immédiatement : je consulte l'index. A la lettre "T", je vois Trénet. Et rien d'autre! De quoi bondir! Un peu plus loin, je vois "Et trois mots de..." Et voilà, l'ami Hubert a été relégué dans cette rubrique. A la page 62, je tombe sur ces mots : "A mon tour, avec une guitare et des mots, j'ai essayé d'ordonner mon chaos intérieur". Ce sera tout, merci d'être venu!
Bon, c'est vraiment maigrelet. Je pense que Thiéfaine aurait largement mérité sa place dans un hors-série consacré à la chanson française...
Pour se consoler, on trouvera quand même (et c'est pourquoi on ne pleurera pas, finalement, mais c'est limite!) des trésors dans ce magazine : l'interview d'Higelin est flamboyante, tout comme le monsieur lui-même. Il dit : "Depuis mon enfance, j'ai une solide dose intérieure de plaisir de vivre. Histoire de sauter de joie en pleine rue, de siffloter des airs pas possibles à mes robinets". Extra! Il y a aussi un très bel article sur Barbara, un autre sur Brigitte Fontaine. Et j'ai gardé le meilleur pour la fin : on pourra lire aussi deux pages somptueuses où Léo Ferré s'exprime. J'ai adoré sa définition du rêve : "Le rêve, c'est la Cadillac du pauvre". En lisant ces mots, j'avais réellement l'impression d'entendre la voix de Ferré.
Finalement, les dix euros, je ne les ai pas vraiment jetés par la fenêtre! Mais, quand même, je repose la question : quand Thiéfaine aura-t-il droit à la place qu'il mérite? Merde alors!!!!
16:25 | Lien permanent | Commentaires (0)