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30/09/2007

Tourterelle

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Une très belle chanson de Marie Cherrier, "Tourterelle"... Une sage invitation à ne pas laisser les autres, les aigris, les démolisseurs, passer le bulldozer sur nos rêves et nos enthousiasmes...

 

Jamais j'te l'pardonnerai

d'me pourrir à vingt ans

va-t'en loin, reste derrière

que je n'te voie avant longtemps

 

Trop de monde dans tes oeillères

et si j'y résiste souvent

aujourd'hui y a rien à faire

mes yeux laissent couler le temps

 

Vous rirez de cette affaire

vous direz "l'destin vraiment..."

r'gardez mon p'tit bonheur d'hier

s'est raccroché aux cornes de Pan

 

Mes pas de danse dans l'aube claire

mes insouciances dans l'firmament

se r'trouvent à la Salpêtrière

des corps de science répugnants

 

au grand jamais tourterelle

ne te pose sur le bitume

car pour un peu le soleil

l'aura chauffé, gare à tes plumes

 

De toi je n'attends pas de trêve

tu ne cherches qu'à casser mes rêves

j'me fais un monde de ménestrelle

d'bonheur, d'espoir, et là tu m'réveilles

 

Et puis tu viens t'coller à moi

commences à alourdir mes pas

me fais comprendre que c'est bien beau

mais qu'en fait j'suis pas un oiseau

 

Alors je redescends du ciel

et c'est ici que tu m'apprends

qu'tout c'que j'voyais comme étincelles

ne sont qu'des trous noirs déprimants

 

Qu'des gens corbeaux ou hirondelles

qui volaient avec moi avant

depuis qu'tu as cloué leurs ailes

font triste route, la peur les prend

 

Ils emmerdent le monde, s'ennuient

mais moi j'veux pas finir comme ça

rassemble tes forces car encore

aujourd'hui

'l'est pas né l'jour où tu m'auras

 

Envole-toi tourterelle

tu ne pèses plus lourd qu'une plume

envole-toi plus haut qu'le ciel

te réchauffer près de la lune

 

Tourterelle tu ne pèses plus lourd qu'une plume

envole-toi plus haut qu'le ciel

te réchauffer près de la lune

 

Envole-toi...

 

Paroles et musique : Marie Cherrier

 

Je l'ai donc enfin, cet album, après d'assez longues recherches ! Et, dans un tout autre style, j'ai également le dernier CD de Mell, "C'est quand qu'on rigole?". Je suis certaine que cette artiste plairait à Tommie (je sais, je sais, c'est une femme, mais tu peux toujours essayer quand même ! Cette fois, elle a travaillé avec, entre autres, Christian Olivier, et je sais que tu aimes les Têtes raides, alors pourquoi pas?!) 

29/09/2007

Sale pensée du jour

Oui, la voici donc, cette pensée du jour qui pue le hareng :

"On écoutait seul Joy dans sa chambre parce que les autres mecs du lycée étaient des beaufs infâmes et qu'ils écoutaient Hubert-Félix Thiéfaine". De peur de faire de la pub au type qui a écrit cela dernièrement dans Libération, je ne citerai pas le nom de l'auteur, pour une fois. Faut-il être bas de plafond, quand même, pour aller balancer un truc pareil ! Quel esprit étriqué, à la limite de la beauferie dans toute sa splendeur. Et encore, je n'emploierai même pas ce mot, je ne comprendrai jamais les gens qui osent s'arroger le droit de traiter un tel ou un tel de beauf... En tout cas, pauvre pomme, bien fait pour ta gueule si tu étais condamné à la solitude dans ta petite chambre de merde. Pendant ce temps-là, les beaufs qui écoutaient Thiéfaine avaient l'humeur festive, se tenaient chaud, assis en rond par terre autour d'un feu de camp, faisaient passer la guitare de mains en mains, bref, profitaient de leur jeunesse !!! Tout comme on est toujours le vieux de quelqu'un, le con de quelqu'un, on peut être aussi le beauf de quelqu'un. Cela ne me gêne finalement pas outre mesure d'être la beauf d'un intello à la con qui se sent au-dessus du lot et assène aux uns et aux autres de petites phrases assassines, de soi-disant vérités universelles...

Comme pensée du jour beaucoup plus sympa, il pourrait y avoir :

"Elle puait des pieds - d'un seul? non, des deux

Comme quelqu'un qu'aurait marché dans la tête

A Ducon-Pauwels ou à B.H.L.

Comme quelqu'un qu'aurait taillé ses chaussettes

Dans un vieux Libé aux pages culturelles", Renaud SECHAN.

Les pochettes

La pensée du jour : "J'ai fini par acquérir durablement le sentiment de l'éphémère", Jean ROSTAND.

 

Avant de clore le chapitre sur Lamartine, j'aimerais parler avec vous des pochettes des albums de Thiéfaine. Laquelle ou lesquelles aimez-vous particulièrement? Pour ma part, ma préférence va sans conteste à celle de l'album "Alambic / sortie-sud", que j'ai souvent contemplée longuement... J'aime bien cette chambre mystérieuse, le décor très dépouillé, réduit au minimum vital, en gros. Et ces volutes de fumée qui ajoutent au mystère... Cela fait très "igloo à bon marché sous les toits d'une masure bidon", même si ce n'est pas sur cet album qu'on trouve "La dêche, le twist et le reste". J'aime aussi beaucoup toutes les pochettes du même genre, les "déglinguées", comme celle de "Dernières balises (avant mutation)", celle de "Soleil cherche futur" ou encore celle de "Fragments d'hébétude".

Voilà, à vous de "jouer" à présent !

16/09/2007

Le temps des noyaux

La pensée du jour : "Ce que je vis

n'est pleinement vécu

que si je le mets en mots", Charles JULIET.

 

Depuis que j'ai vu Marie Cherrier en première partie de Thiéfaine, à Troyes, je m'intéresse de près à cette artiste. Sur scène, elle m'avait conquise, j'avais aimé sa fraîcheur, sa voix, ses textes. Son premier album, "Ni vue ni connue", fait partie à présent de mes différentes petites musiques intérieures. Je vous le recommande, vraiment ! Et je pense que je vais très vite adopter le deuxième album de la belle. "Alors quoi? " est sorti le 14 septembre. Je vais aller me le procurer aujourd'hui chez un libraire-disquaire qui, depuis de longues années, m'offre le réconfort d'être ouvert le dimanche ! J'espère trouver le CD tant espéré. En attendant, je me contente de ce refrain très prometteur :

"Alors là-d'ssus j'rejoins Prévert

L'temps des cerises ce que ça vaut

Quand la chair est tombée par terre

Démerde-toi avec les noyaux" !

C'était un court extrait du "temps des noyaux", une chanson qui se trouve sur le dernier album de Marie Cherrier et que vous pouvez aller écouter ici, si le coeur vous en dit :

http://www.larriereboutique.fr/site/-Marie-Cherrier-.html

 

14/09/2007

Alphonse de Lamartine

La pensée du jour : « Je portais toujours sous mon bras n’importe quoi de Lamartine », William Sheller.

 

Il y a quelques années, lors d’un concert à Mâcon, Thiéfaine avait chanté « Pensée des morts », sur un texte de Lamartine et une musique de Brassens. J’ai déjà mis ce poème sur ce blog, je le trouve magnifique. Aujourd’hui, rendons hommage au côté romantique d’Hubert et parlons donc de Lamartine.

Alphonse de Lamartine naît le 10 octobre 1790 à Mâcon, au sein d’une famille de robe. Ses parents tirent l’essentiel de leurs revenus de la terre de Milly, où ils passent les étés. A dix-huit ans, Lamartine termine ses études et s’installe à Milly, poète en herbe et gentilhomme campagnard. Il dévore Chateaubriand, Byron, Goethe… et découvre Naples, où il s’éprend d’une certaine Antoniella, qui deviendra l’héroïne de son roman Graziella. De retour en France, il multiplie les voyages à Paris et éblouit les salons par sa beauté et son élégance. Malade, il renonce à trouver un emploi et, en cure à Aix-les-Bains, rencontre au bord du lac du Bourget Julie Charles, une jeune femme merveilleusement belle, poétique et pâle. Elle aussi est malade, et plus gravement que Lamartine. Ils se voient à Paris et se donnent rendez-vous l’été suivant à Aix. Mais l’état de santé de Julie s’est brusquement aggravé et Lamartine l’attend en vain, écrivant les premières strophes du Lac, immortel poème de l’amour et du souvenir. Julie Charles meurt le 18 décembre 1817, à midi.

Lamartine, d’abord brisé, se jette dans les Méditations puis dans les amours passagères. Il mène une vie mondaine épuisante, tandis que l’Europe lettrée tout entière s’arrache les Méditations et apprend Le lac par cœur. D’un coup, Lamartine est illustre. Marié avec une jeune Anglaise, Marianne Birch, il connaît dix années de bonheur et passe son temps entre des postes diplomatiques en Italie et des vacances dans le Mâconnais. Mais le 13 novembre 1829, sa mère meurt, ébouillantée dans un établissement thermal : elle est tombée, et n’a pu fermer le robinet d’eau chaude. Alors, après la Révolution de 1830, le poète met fin à sa carrière diplomatique et, deux ans plus tard, affrète un bateau pour une longue, somptueuse et ruineuse croisière en Orient. Et le voyage tourne au drame lorsque sa fille Julia, tuberculeuse, meurt tout à coup à Beyrouth.

 

 

 

A suivre…

 

 

 

Et voici une version très allégée de « Pensée des morts », trouvée dans Le grand livre de la poésie française, de Marcel Jullian, dont sont également extraites les lignes qui précèdent :

 

Voilà les feuilles sans sève

Qui tombent sur le gazon ;

Voilà le vent qui s’élève

Et gémit dans le vallon,

Voilà l’errante hirondelle

Qui rase du bout de l’aile

L’eau dormante des marais,

Voilà l’enfant des chaumières

Qui glane sur les bruyères

Le bois tombé des forêts.

 

L’onde n’a plus le murmure

Dont elle enchantait les bois ;

Sous des rameaux sans verdure

Les oiseaux n’ont plus de voix ;

Le soir est près de l’aurore,

L’astre à peine vient d’éclore

Qu’il va terminer son tour,

Il jette par intervalle

Une heure de clarté pâle

Qu’on appelle encore un jour.

 

L’aube n’a plus de zéphire

Sous ses nuages dorés,

La pourpre du soir expire

Sur les flots décolorés,

La mer solitaire et vide

N’est plus qu’un désert aride

Où l’œil cherche en vain l’esquif,

Et sur la grève plus sourde

La vague orageuse et lourde

N’a qu’un murmure plaintif.

 

La brebis sur les collines

Ne trouve plus le gazon,

Son agneau laisse aux épines

Les débris de sa toison,

La flûte aux accords champêtres

Ne réjouit plus les hêtres

Des airs de joie et d’amour,

Toute herbe aux champs est glanée :

Ainsi finit une année,

Ainsi finissent nos jours !...

 

 

Dommage, dans ces strophes, on ne trouve pas les beaux vers « Quoique jeune sur la terre,

Je suis déjà solitaire

Parmi ceux de ma saison

Et quand je dis en moi-même

Où sont ceux que ton cœur aime ?

Je regarde le gazon »…

12/09/2007

Miossec

La pensée du jour : "Tout sera gardé dans une mémoire sans souvenir. Le grain de sel qui fond dans l'eau ne disparaît pas puisqu'il rend l'eau salée", Eugène IONESCO.

 

C'est en écoutant "Le fou du roi", tout à l'heure, que j'ai appris que Miossec avait écrit une autobiographie intitulée En quarantaine et sortie en août, si mes souvenirs sont bons. Lundi paraîtra un CD portant le joli titre de "Brest of". Il me semble que j'ai oublié de citer Miossec dans la liste des artistes que j'écoute régulièrement. Cruel oubli ! J'adore l'univers de Miossec, ses chansons, ses concerts déjantés. J'adore l'écouter parler, il a toujours des choses chouettes à dire de sa voix qui sent l'alcool, le tabac, mais aussi et surtout la tendresse...

Miossec repart en tournée prochainement. Je l'ai vu en février ou mars, je ne sais plus, mais je retournerais bien le voir. Et vous, avez-vous des concerts prévus? Je suis pratiquement certaine d'aller revoir Yves Jamait en décembre. Brigitte Fontaine passera par chez nous en octobre dans le cadre du festival "Nancy Jazz Pulsations". Cela me dirait bien, ainsi qu'un concert (et là j'entends déjà les sarcasmes de mon homme) de Jil Caplan. Ben oui, j'écoutais cette artiste quand j'avais 17 ans déjà, je lui suis toujours restée fidèle, elle a un univers très sympa et peut se vanter d'avoir de belles références littéraires. Tout cela pour m'excuser d'avance auprès de Sam, qui la met au même rang que je ne sais quelle Lara Machin-Chose ! Bon, bref. Qui pourrais-je bien aller voir, encore, avant (peut-être) une nouvelle tournée d'Hubert?! Avez-vous des idées? 

09/09/2007

La queue (Léo Ferré), suite et fin

Suite et fin du texte "La queue" :

Et puis il y a

les invertébrés,
les miteux,
les assis debout,
c'est curieux cette manie qu'ont bien des hommes de transcender leur verticlae et de se faire un lit de la moindre attente,

 

les déplacés,

les hurluberlus,

les démocrates,

la queue étant un endroit propice à la vocation VOX populaire,

 

les rentrés,

les inquiets,

les souriants,

les parfumés,

les acrobates de la pipe qui promènent leur tuyau de babord à tribord avec cette perspicacité redoutable que donne au fumeur le prolongement de sa bouche en un macaron de scaferlati,

 

les brefs,

les longs,

les bétonnés du cuir chevelu et dont le vernis s'empoussière aux tempes et tous les et cetera

aux lèvres humides,

aux rides chaplinesques,

aux pantalons exténués,

aux visages de la mort quotidienne qui forment l'or permanent des cités.

Une ville sans queue est inconcevable et vouée à la déchéance.



Les hommes fuient la guerre pour s'agglomérer à la queue.

 

La morale de l'attente est un des bastions de la société moderne.



ATTENDRE n'importe quoi

 

un livre,

une exposition,

une augmentation,

une échéance,

le dentiste,

le coiffeur,

le plein d'essence,

le Parlement,

les vacances,

le bachot,

 

MAIS... ATTENDRE

C'est la fonction même du temps des hommes.

Supprimer l'attente, cela revient à dire : arrêter le temps, vivre en marge de Greenwich - instrument de mesure à tempérament -

comme le piano, qui ignore le 1/4, le 1/8, le énième de ton et qui ne s'accordera jamais avec le violon et qui ne jouera jamais les sérénades ultrasoniques aux chauves-souris mélomanes.

 

Arrêter le temps, c'est arrêter la vie,

la vie des cons, bien entendu.

Quant aux autres, il y a belle lurette qu'ils ont leur temps personnel.


L'autre vie ignore l'attente, enfin... qu'on dit !

 

On entre au ciel de plain-pied et en enfer, en montrant sa carte, son permis d'enfer,

on entre dans la mort sans le chronomètre.
Il n'y a pas de vestiaire au Père-Lachaise,

il y a simplement la Dame Pipi d'ange à qui on refile quelque grain de silence.



Les morts sont nus.

 

Comme disait Bakounine : "Si Dieu existait, il faudrait le faire disparaître",

car, tout ça, vraiment, l'être, le néant, l'en-soi, le pour-soi... Ta gueule, Philo !

 

05/09/2007

Le saviez-vous?

Oui, saviez-vous que Léo Ferré avait écrit "La queue", lui aussi?

En voici le début :

 

La QUEUE,

merde.

L'homme est un complexe de salle d'attente.

 

La queue est devenue un outil social de première grandeur.
Sous l'occupation on faisait la queue pour subsister.
Hors l'occupation on fait la queue pour le plaisir et on s'y installe pendant trois ans, s'il le faut, pour toucher une deux-chevaux.

 

On fait la queue sur l'autoroute les jours de grande liesse populaire, on fait la queue au ciné pour être des premiers à pouvoir dire que Mr Hitchcock en rajoute.

 

La queue est une science et comme pour toute science il y a la technique.

 

Ne fait pas la queue qui veut : il y faut un certain entraînement, de la patience, certes, mais non dénuée de fantaisie.

 

Il y a les habitués, les fortiches de la queue et puis les nouveaux, les amateurs, et, pour qui a quelques dons d'observation, les qualités et les défauts des queutards se lisent assez facilement.

 

Allez devant une salle d'exclusivités cinématographiques, sous le règne de Clouzot, par exemple.
Prenez un panier rempli de cacachouettes et déambulez d'un queutard à l'autre.

Il y a le vieux de la vieille

celui qui connaît non seulement Clouzot mais son perch'man aussi et son balayeur du matin.

Celui-là est planqué contre le mur

à la corde,

pour grignoter deux ou trois clients au virage convoité.

C'est ce qu'on pourrait appeler le mangeur de queue à la sauvette,

celui qui voudrait bien faire mieux mais qui n'a pas l'étoffe ad hoc.

Il y a celui qui lit le journal,

très important, le journal, dans une file d'attente, ça distrait,

et puis, ça permet de lentes mais sûres progressions dans la masse, carrément,

dans le gras, si l'on préfère.
C'est le peloteur malgré lui,

le têtu,

qui était naguère trois rangs derrière vous et que vous apercevez tout à coup au guichet, alors qu'il vous reste encore trente mètres de chair humaine à décompter. Il y a celui qui arrive comme une rafale et qui retrouve un copain-comment-vas-tu? et qui s'infiltre,

qui s'inocule.

C'est le parasite,

le client pilote qui a, la plupart du temps, une gueule de requin.

 

à suivre...