07/11/2006
Histoire du soldat : suite
Bon, ce n'est pas possible, ces saloperies d'insomnies! Alors je vais balancer ma note pour demain, et c'est tout! Sév, comme tu passes souvent par ici le mardi, tu seras peut-être contente d'y lire la suite de cette Histoire du soldat!
Mais d'abord la pensée du jour (enfin, de la nuit en ce qui me concerne!) :
"Tout sera gardé dans une mémoire sans souvenir. Le grain de sel qui fond dans l'eau ne disparaît pas puisqu'il rend l'eau salée", Eugène IONESCO.
LE LECTEUR
Il se mit à lire dans le livre et le produit de la lecture fut l’argent, fut beaucoup d’argent,
parce qu’il connaissait l’événement avant le temps.
Il se mit à lire tant qu’il put,
Alors il eut tout l’argent qu’il voulut,
et avec cet argent tout ce qu’il voulait ;
ayant été marchand d’abord, marchand d’objets, puis…
puis il n’y eut même plus besoin d’objets, parce qu’on est entré dans l’esprit,
et on est en dehors du temps,
et j’use des autres comme j’entends
parce qu’ils sont dans le présent,
et, moi, je sais déjà quand eux croient seulement.
C’est un livre qui se lit tout seul… c’est un coffre-fort.
On n’a qu’à l’ouvrir, on tire dehors…
Des titres.
Des billets.
DE L’OR.
Et les grandes richesses, alors,
et tout ce que les grandes richesses sont dans la vie,
femmes, tableaux, chevaux, châteaux, tables servies ;
tout, j’ai tout, tout ce que je veux ;
tout ce qu’ont les autres, et je le leur prends,
et, ce que j’ai, ils ne peuvent pas, eux !
Alors il va, des fois, le soir, se promener.
Ainsi, ce soir ; c’est un beau soir de mai.
Un beau soir de mai, il fait bon ;
Il ne fait pas trop chaud comme plus tard dans la saison.
On voit le merle faire pencher la branche, puis la quittant,
la branche reprend sa place d’avant.
J’ai tout, les gens arrosent les jardins, « combien d’arrosoirs ? »
fins de semaine, samedis soir,
il se sent un peu fatigué,
les petites filles jouent à « capitaine russe, partez »,
j’ai tout, j’ai tout ce qu’ils n’ont pas,
alors comment est-ce qu’il se fait que ces autres choses ne soient pas à moi ?
quand tout l’air sent bon comme ça,
seulement l’odeur n’entre pas ;
tout le monde, et pas moi, qui est en train de s’amuser ;
des amoureux partout, personne pour m’aimer ;
les seuls choses qui font besoin,
et tout mon argent ne me sert à rien, parce qu’elles ne coûtent rien,
elles ne peuvent pas s’acheter ;
c’est pas la nourriture qui compte, c’est l’appétit ;
alors, je n’ai rien, ils ont tout ; je n’ai plus rien, ils m’ont tout pris.
Et, rentrant à présent chez lui : c’est pas les cordes qui font le son,
parce que toutes les cordes y sont ;
et ce n’est pas la qualité du bois, j’ai les plus fins, les plus précieux :
mon violon valait dix francs, mon violon valait bien mieux ;
Satan ! Satan ! tu m’as volé,
comment faire pour s’échapper ?
Comment faire ? comment faire ? est-ce que c’est dans le livre ça ?
et il l’a ouvert encore une fois,
l’a ouvert, l’a repoussé ;
Satan ! Satan ! tu m’as volé !
mais peut-être que le livre sait quand même, il sait tout, alors (dit-il au livre) réponds :
les autres sont heureux, comment est-ce qu’ils font ?
les amoureux sont sur le banc,
comment faire ? comment faire pour être comme avant ?
dis donc, parce que tu dois savoir,
comment faire pour ne rien avoir ?
On entend la sonnerie du téléphone.
Qu’est-ce qu’il y a ?... Monsieur, c’est pour ces cinq cent mille francs ;
est-ce qu’il faut les verser à votre compte courant ?
On heurte.
C’est un télégramme qui lui apporte des nouvelles de ses bateaux ; toutes les mers à moi ! je suis enfermé.
On m’envie comme jamais homme n’a été envié, on m’envie,
je suis mort, je suis hors de la vie.
Je suis énormément riche, je suis riche énormément.
Je suis mort parmi les vivants.
Le rideau se lève ; on voit le soldat assis avec le livre à son bureau. Le diable habillé en vieille femme apparaît sur le côté de la scène. Il se dissimule derrière le portant. Il n’est pas visible pour le soldat.
Question : Quelqu'un connaît-il le jeu "Capitaine russe, partez!" dont il est question dans cet extrait? C'est quoi, ce truc? J'y ai jamais joué, moi!
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06/11/2006
Paris : jour J moins onze! Quoi, onze, c'est pas vrai?!
La pensée du jour : "Je suis un homme déçu", Louis CALAFERTE.
Oui, donc, Paris, c'est dans exactement onze jours! J'espère pouvoir rencontrer, après le concert, les personnes qui viennent régulièrement ici et me font la joie de mettre des commentaires! Avant, ce ne sera pas possible, je vais arriver assez tard.
J'espère (je pense) que d'ici là j'aurai décoléré! J'avoue que l'attitude dont Hubert a fait preuve vendredi m'a passablement agacée, mais vous le saviez déjà. Bien sûr, ce monsieur n'est qu'un homme et a le droit d'avoir ses humeurs, d'accord il est fatigué après cette tournée, ce rythme fou qu'il a tenu pendant des mois et des mois, mais il y a un minimum de respect à montrer au public. Pourquoi n'a-t-il pas dit les choses plus gentiment? N'en sommes-nous pas dignes?! Bref... Se pâmer pour "Les dingues et les paumés", tomber en extase en entendant "Confessions d'un neverbeen", et puis se faire ensuite houspiller ainsi pendant un concert, cela fait un décalage assez lourd... Encore onze jours pour que je revienne à de meilleurs sentiments à l'égard de monsieur! Allez, comme disait Musset, je crois, "à défaut du pardon, laisse venir l'oubli". J'en ai trop demandé à Hubert, je le veux sans faille, peut-être, je le veux toujours bien disposé à l'égard de tout le monde, mais comme c'est quelqu'un qui ne fait pas de concessions, eh bien voilà, ça claque parfois! Il sait aussi ne pas être tendre du tout, chose qui ne laisse pas de m'étonner. Allez, je ne parlerai plus de cet incident!
Je vais plutôt vous mettre un petit coup de Gary là-dessus, et la joie va revenir dans les chaumières!
"Ecrire représente pour moi une panancée médico-thérapeutique. Ma propre compensation à la réalité par l'irréalité. Je ne suis pas déiste, pas croyant; pour moi, la vie sur terre n'est qu'un sous-produit de quelque chose et la mort sans survie. Pourtant, je suis hanté par l'existence d'un sacré... Oui, écrire est ma transition personnelle entre le possible et l'impossible" (L'affaire homme).
22:09 | Lien permanent | Commentaires (4)
05/11/2006
Troyes : Jour J plus deux / Paris : jour J moins douze!
La pensée du jour : "Le coq à l'âne est le plat que je réussis le mieux", René FALLET.
Au fait, je voulais vous dire que les photos que j'ai rapportées du concert de Troyes sont toutes ratées! Sans doute parce que les conseils de Monsieur Bricolage sont arrivés trop tard! Explication : à un moment, Hubert a expliqué qu'il avait des amis photographes et que ces derniers n'utilisaient jamais le flash! Il a conclu par ces mots : "Voilà, c'était le conseil de Monsieur Bricolage". Moi, bêtasse comme je suis, je l'ai utilisé, le flash, pensant que, comme nous étions très nombreux à le faire, cela ne poserait pas problème. Je me disais aussi que les photos de Béthune étaient ratées parce que je n'avais pas mis le flash, justement. J'avoue donc que je faisais partie des "blaireaux" (je cite Neverbeen!!!) qui prenaient des photos au concert il y a deux jours. Bon, je reconnais que ce n'était pas très fin. Je ne pensais pas que cela pourrait déranger les artistes (je pense à Hubert, mais aussi aux musiciens). Je me le tiens à jamais pour dit! Et je vais peut-être aller me flageller sur la place publique!!!
C'est sans doute parce que je me suis sentie visée par les propos de l'ami Hubert que j'ai été un peu vexée! En fait, c'est le ton qu'il a employé pour dire les choses qui m'a réfrigérée! Bon, comme je l'ai dit sur un forum, j'oublie vite ce genre de chose. Cela me passera, donc! Il n'en reste pas moins vrai que le spectacle était géantisssime, cela n'a rien à voir... Mais j'ai trouvé qu'Hubert n'était pas spécialement sympa. Quand le public lui a souhaité une bonne fête, ai-je rêvé ou cela l'a-t-il réellement gonflé? M'en fiche, je n'étais pas dans le lot de ceux qui avaient osé faire ça, cette fois!!! Après son accès de colère à propos des photos, Hubert s'est, je trouve, montré nettement moins sympathique qu'au début... Enfin, c'est un point de vue tout à fait personnel : d'autres n'ont pas ressenti les choses comme je les ai vécues. C'est que je suis une petite chose fragile, moi, et que je déteste me faire houspiller! J'ai compris la leçon, c'est bon. Soph et 655321 n'ont pas du tout le même point de vue que moi et ont trouvé Hubert sympa. Question d'appréciation, vraiment. Moi, je me suis surprise à penser que j'adorais vraiment l'artiste Hubert mais que si je le connaissais mieux, je n'aimerais sans doute pas beaucoup l'homme. Je suis désolée, je vais m'attirer cent milliards de foudres, cela ne fait rien! Je vais revêtir ma lourde cuirasse, j'attends les caillasses! Je tiens quand même à souligner de nouveau combien j'aime l'artiste qu'est Hubert... Et je continue à l'admirer très sincèrement. Je comprends aussi qu'il soit fatigué en cette fin de tournée, qu'il ait mortellement envie de regagner ses pénates et qu'il trouve son public parfois lourdingue. Mais il y a la manière... Je comprends encore mieux pourquoi quelque chose m'a toujours dit qu'il ne fallait pas approcher les artistes : d'abord, je ne sais jamais quoi leur dire. Et plus je les admire, plus je suis crispée en leur présence. Ensuite, je crois que toute la magie foutrait le camp en deux temps trois mouvements... Quand le rideau tombe, laissons-le tomber pour de bon, sans chercher à voir ce qu'il y a sous les paillettes...
13:58 | Lien permanent | Commentaires (14)
04/11/2006
Jour J plus un !
La pensée du jour : "cette nuit gelée que je porte avec moi en tous lieux", Jean GENET. Voilà des mots qui s'accordent bien avec la "nuit carcérale" dont parle Hubert, non?
Voici ce que l’on pouvait lire dans « l’est-éclair » ce matin :
HUBERT-FELIX THIEFAINE ELECTRISE LES NUITS DE CHAMPAGNE
Rock’n’Thiéfaine ! Ambiance des grands soirs hier au théâtre de Champagne pour un concert qu’il ne fallait absolument pas rater. Merci les Nuits.
Jean-Louis Aubert mercredi, Têtes Raides jeudi et enfin Hubert-Félix Thiéfaine hier soir : cette année, les Nuits de Champagne ont vraiment gâté les amateurs de rock, il faut le souligner ! Plus encore que celui d’Aubert, le concert de Thiéfaine était à ne pas manquer. D’abord parce que cet artiste que ne recevra jamais Michel Drucker ne passe pas si souvent par Troyes. La dernière fois, c’était lors des Nuits 1995 en double plateau avec Sinclair. Et encore avant (vers 1983), certains se souviennent sans doute d’un concert à Sainte-Savine…
Le temps a passé, et même s’il est peut-être devenu plus consensuel, Thiéfaine a de beaux restes. Hier soir, dans un théâtre de Champagne sans fauteuil – et qui affichait naturellement complet - l’inclassable quinquagénaire n’a pas mis longtemps pour électriser un public venu pour en prendre plein les oreilles.
Apothéose rock
Un public qui a eu droit en première partie –la neuvième et dernière de la semaine- à Marie Cherrier. Très (trop ?) longue prestation pour cette révélation des rencontres d’Astaffort remarquée par un producteur à 19 ans et qui depuis additionne les concerts. Sa voix n’est pas sans rappeler celle de Vanessa Paradis (ou celle d’une récente « découverte » de la Star’Ac, confiait une connaisseuse….). Au fil des titres, Marie Cherrier raconte des « petites histoires »…un peu naïves parfois (c’est du moins l’impression laissée à d’aucuns). Bref : rien d’extraordinaire.
Heureusement, Thiéfaine a vite ramené la salle à une réalité un peu plus exaltante, donnant à ces 19èmes Nuits qui s’achèvent ce soir une forme d’apothéose rock avant que les choristes n’aient bien sûr le dernier mot.
Texte : Rodolphe Laurent
Naïve, Marie Cherrier ? Peut-être, mais n’oublions pas son jeune âge ! Et puis, toute cette douceur dans ce monde de brutes, cela fait du bien, mince alors ! La demoiselle était très honorée de faire la première partie du concert d’hier soir et s’est presque excusée pour ses chansons qui, dixit Marie Cherrier elle-même, n’étaient pas assez rock’n’roll pour une première partie d’un concert de Thiéfaine ! Moi, je l’ai trouvée adorable. Et touchante. On sentait qu’elle était très émue d’être là. A quelqu’un qui lui disait : « respire, Marie ! », elle a répondu : « Ben oui, mais j’suis contente » ! J’ai adoré ! Si on écoute bien ses textes, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas si naïfs que ça. Et puis, flûte, laissons-lui un peu de temps : elle est toute jeunette ! Elle nous a balancé une de ces chansons sur Renaud, aïe ! La pauvre Romane s’en prenait plein la poire pour pas un kopeck ! Avant d’attaquer cette chanson, Marie Cherrier a dit qu’elle l’avait écrite pour quelqu’un qui l’avait beaucoup influencée et touchée à une certaine époque, et qui ne l’émouvait plus des masses à présent. Sacré Mister Renard, c’est que tu en fais couler, de l’encre, avec tes virevoltes et tes contradictions ! Mais bon, j’ai adopté à ton égard l’attitude de cet auditeur de France Inter qui disait dernièrement à ton sujet que tu avais été celui qui lui avait donné une conscience politique et que l’on pardonnait tout à un premier amour…
Bref… Marie Cherrier nous a quittés sur une chanson sympathique célébrant le « bon vieux temps ». Peu après, nous plongions dans l’atmosphère enfiévrée d’un « Cabaret Sainte Lilith » sentant les « relents d’amour périmé ». Décollage assuré dès les premières notes ! Très vite, on pouvait se rendre compte qu’Hubert était moins « cramponné » à son prompteur que sur les autres concerts de cette tournée. Un petit plus pour nous, je trouve, car ainsi, son jeu scénique pouvait se déployer plus librement. Les yeux moins rivés sur le prompteur, donc, et moins cernés, les paupières moins lourdes qu’à Béthune, par exemple. C’est qu’Hubert nous tenait une grande forme, hier soir ! Et que cela laisse présager l’apothéose pour le jour J moins treize ! Mon petit doigt ne m’a donc pas trompée hier quand il me parlait de concert géant !
Géantissime, oui ! Nous avons eu droit à la totale, shampooing et après-shampooing (parce que, n'ayons pas peur de le dire, nous le valons bien !). Pas de programmation festival donc. Un superbe « Etranger dans la glace » ! Une fois encore, j’ai presque vacillé quand j’ai entendu arriver les premières notes de « Confessions d’un never been ». Celle-là me saisit la tripaille, vraiment ! Surtout quand Thiéfaine s’envole sur « sa nuit carcérale ». « Je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant qui patrouille dans le gel obscur de mon mental » ! La classe !
L’intro de « Télégramme 2003 » était terrible ! On se demandait vraiment ce qui allait nous tomber dessus. Sur cette tournée, chaque concert avait son petit cachet bien à lui ! A chaque fois que j’ai vu Hubert et ses musiciens sur ce « Scandale mélancolique Tour », j’ai repéré de nouvelles audaces scéniques ou musicales. Comme cet incroyable moment, hier, où Hubert nous a plus qu’effleuré Yann Péchin ! Belle complicité ! J’ai adoré aussi cette impression que l’on avait d’entendre une sirène à la fin de « Narcisse 81 ». Hubert nous a finalement annoncé qu’il renonçait à la présidentielle 2007 et que de toute façon, il n’avait pas de programme (vous connaissez la suite : « ce en quoi je ne diffère pas des autres candidats »). Bon, ben, c’est tout : le parti « Solitude et mélancolie » aura connu ses heures de gloire sur cette magnifique tournée qui, ô rage, ô désespoir, va bientôt s’achever ! Nous y aurons cru très fort, à notre « matin du grand soir » ! J’ai rarement vu de tels meetings, rassemblant toutes sortes de gens, venus de tous les horizons possibles !!!!! Tout doucement, je me fais à l’idée de laisser Hubert vivre un peu sa vie sans nous, les gros aficionados givrés qui le vidons de sa substance ! Il nous a donné le meilleur de lui-même sur cette tournée, je crois que je suis rentrée « grandie » après chaque concert. Seule (légère) ombre à ce joli « tableau de chasse » : le Chien à plumes. Mais je ne lui en veux même pas, au brave toutou ! C’était une chouette escapade quand même !
Allez, soyons gais : le Zénith va vraiment bien porter son nom dans treize jours !
14:40 | Lien permanent | Commentaires (8)
03/11/2006
Troyes : jour J / Paris : jour J moins quatorze!!
"Ah! que la vie est dérisoire, vue de chez nous, vue des hommes, c'en est fou, c'en est déchirant...", René FALLET.
Voilà, le grand jour est arrivé! Et dire que je vais remettre ça dans deux semaines! Voilà un rythme qui me convient bien, je me ferais volontiers des années entières comme ça!!
C'est amusant : j'ai déjà vu Hubert un 3 novembre. C'était il y a sept ans, à Longlaville. C'était un concert grandiose, j'en ai gardé une forte impression. Ce soir-là, j'étais allée au concert avec un type sur lequel j'avais des vues. Sauf qu'après le concert, il m'avait dit : "Ouais, c'était pas mal , mais pour moi, il n'y a personne au-dessus de Cabrel". Ce n'est pas que je n'aime pas Cabrel (enfin, je n'adore pas non plus!), mais là, quelque chose, peut-être mon petit doigt, m'a dit que ce monsieur (tout à fait charmant, au demeurant : c'est lui qui m'avait véhiculée ce soir-là!) n'était pas pour moi, qu'il y aurait toujours, entre lui et moi, un décalage... Et quand je pense que ce soir-là, dans cette même salle de Longlaville, il y avait celui avec qui je devais faire ma vie, je ressens une sacrée émotion!! Un jour, nous nous sommes amusés à compter le nombre de concerts où nous aurions pu nous rencontrer, il devait y en avoir une dizaine! Mais bon, quand ça veut pas, ça veut pas!!!
Ce soir, j'aurai une pensée pour tous ceux qui viennent se balader ici régulièrement. Je vous emmène avec moi, d'une certaine façon! Je tâcherai de passer mon appareil-photo sous le manteau et de vous offrir des clichés potables de ce concert qui, j'en suis sûre, va être GEANT!!!! Oui, quelque chose me le dit, peut-être mon petit doigt...
09:45 | Lien permanent | Commentaires (1)
02/11/2006
Troyes : jour J moins un / Paris : jour J moins quinze!!
Allez, une deuxième pensée du jour : "J'ai traversé tout ça comme un brouillard épais, et tous ces souvenirs, si vivants que je les touche du doigt, il faut que je fasse effort pour me rappeler qu'en réalité je les ai vécus comme en pensant à autre chose, jamais tout à fait là où ma carcasse était", CAVANNA.
Ces mots de Cavanna, je ne les ai pas choisis par hasard... Je pense déjà à l'après-Troyes! Demain, à cette heure-ci, le concert d'Hubert touchera à sa fin ou sera déjà fini, et j'espère que j'aurai su le savourer de toutes mes fibres, que chaque note, chaque mot m'entreront dans l'âme, par tous les pores de la peau, pour y rester imprimés longtemps et me faire vivre encore quelques jours sous le charme de ces moments grandioses... L'ennui, c'est qu'il m'arrive parfois de ne pas savoir jouir totalement de l'instant présent. Hubert est encore sur scène, mais j'ai déjà un pied dans son absence, en gros! Et c'est lourd à porter... "Carpe diem", "carpe diem", "carpe diem", moi qui écrivais ces mots sur tous mes cahiers quand j'étais au lycée, moi qui me disais que s'il n'y avait qu'un principe à retenir, c'était celui-là, aurais-je perdu le mode d'emploi?!
Le pire, pour moi, ce sera l'après-Zénith. Je nose même pas imaginer la "sauvagerie" que va revêtir le réel une fois que cette date-là sera passée!
Je suis une pauvre fille, n'est-ce pas?!! S.O.S amitié, ça existe encore?!!! "Je crois bien qu'ça vient du chargeur"...
22:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Histoire du soldat : suite
La pensée du jour (enfin, de la nuit : je ne dors pas, une fois de plus!) : "Non seulement on rate sa vie mais, plus grave, on rate sa sortie en se prenant les pieds dans le tapis. On se voudrait Mozart, Rimbaud, Van Gogh, on est Gugusse...", René FALLET.
J'ai profité des vacances de la Toussaint pour taper pas mal de pages d'Histoire du soldat. Il ne m'en reste plus qu'une quinzaine à recopier, encore un petit effort! Sév, j'espère que tu y trouves toujours ton compte!!
LE SOLDAT, dans la coulisse.
Ah ! brigand ! bougre de brigand !
Il apparaît, le sabre hors du fourreau, et se jette sur le diable.
LE DIABLE, sans bouger.
Qu’est-ce que tu vas faire, à présent ?
LE SOLDAT,
Reculant tout en le menaçant encore.
Ah ! brigand, attends seulement !...
LE DIABLE
Tâche de parler poliment !
Et puis, tranquille !... Bon… Tu m’entends ?
Qu’est-ce que tu vas faire à présent ?
Le soldat a baissé la tête. Silence.LE DIABLE
As-tu déjà tout oublié ?
Et ce livre bien relié ?
LE SOLDAT
Il est parmi mes affaires.
LE DIABLE
Alors de quoi te plains-tu ?
Tu as plus que le nécessaire,
puisque tu as le superflu.
Et puis, tu es soldat, ou quoi ?
Fais voir à ces messieurs et dames (criant) :
Garde à vous !... bouge plus !... Bon !...
Montrant le sabre.
Cache-moi ça !
Le soldat remet le sabre au fourreau.
Ôte ton sac, pose-le là !...
Il montre le fond de la scène. Le soldat obéit.
Bon !... Tu reprends la position…
Garde à vous !... A présent, attention !
Tu vas ôter ton bonnet de police. Mets ça ! Tiens !
Il lui jette une casquette.
Elle te va joliment bien.
Ôte ta vareuse, on te trouvera un veston.
Tu reprends la position.
Le soldat ôte sa vareuse.
Tu reprends la position…
Garde à vous !... C’est pas fini.
Le livre, où est-ce que tu l’as mis ?
Le soldat montre le sac.
Ah ! oui, tu me l’as déjà dit.
Va le chercher.
Le soldat va à son sac. Le diable l’observe. Le soldat fouille dans le sac et en tire plusieurs objets.
Rien que le livre ! Bon, tu l’as ?
A présent, tu reviens vers moi.
Le soldat vient, le livre à la main.
Mais ne le tiens pas comme ça.
Tu pourrais le perdre, mets-le sous ton bras.
Il met le livre sous le bras du soldat.
Un livre qui vaut des millions !
Là, sous ton bras… ça va bien, mon garçon.
Il sort le violon de sa poche.
Ce que j’ai et ce que tu as ;
chacun son bien, comme tu vois.
Il emmène le soldat. La scène reste vide un instant. Musique. La même qu’au commencement de la scène. Le rideau se baisse. Fin de la musique.
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01/11/2006
La nuit de la Samain
En ce jour de Toussaint, voici ces mots de Jean-Claude PIROTTE : "Je ne laisserai pas de quoi payer mon enterrement. Cela me réconforte".
Avec un peu de retard et uniquement pour les beaux yeux de 655321 (qui a d’ailleurs intérêt à me poster un commentaire au bas de cette note !), je vous mets un petit mot sur la nuit de la Samain ! Voici l'adresse du site sur lequel j’ai trouvé les quelques informations qui vont suivre : http://users.skynet.be/litterature/halloween/txtjeanmarkale.htm
Halloween est une transformation de l’expression anglaise « All (saints) even », c’est-à-dire, tout simplement, la veille de la Toussaint.
Cette fête renvoie à la fête celtique de Samain. C’est une fête d’obligation pour tous les membres de la communauté ; ceux qui s’abstiennent sont frappés de folie ou meurent. Par ailleurs, il s’agit à la fois d’une fête religieuse et profane : on ne fait pas de distinction, à cette époque, entre les deux aspects.
Les réjouissances consistent essentiellement en un partage de nourriture et de boisson, une sorte de communion comme la Cène chrétienne ou le rituel d’Eleusis. Mais la fête celtique se caractérise par ses excès, notamment de boisson. Il s’agit sans doute d’une transposition symbolique où l’orgie est vécue comme une recherche d’énergie collective qui permet de dépasser la condition humaine, une sorte d’expérience mystique. L’ivresse permet d’être au milieu, sur la frontière indécise entre visible et invisible, lumière et ombre, divin et humain.
On mange énormément aussi, surtout du porc, nourriture sacrée qui produit l’immortalité et assure la survie pendant l’hiver.
Par ailleurs, présidée par le dieu Lug, dieu civilisateur et de lumière, Samain est aussi une fête de lumière. Les feux sacrificiels ont un sens symbolique : les éteindre signifie éteindre symboliquement l’année écoulée. Ensuite, druides et dieux ouvrent l’année nouvelle en allumant un feu spirituel qui guidera les humains.
Un autre rite bien connu de Samain est la cueillette du gui. Enfin, on pratique le sacrifice de deux jeunes taureaux.
Et, pour finir, voici le texte de la chanson de Thiéfaine, « La nuit de la Samain », justement ! Que pensez-vous de cette chanson ? Pour ma part, je la trouve bizarre. Je ne peux pas dire que je la déteste, mais je suis loin de l’adorer… J’aime son atmosphère étrange, due surtout à la musique. Mais, quand même, il y a un truc qui me gêne. Difficile à expliquer !
La nuit de la Samain
La douceur convulsive des ventres funéraires
Accouche de revenants aux yeux pâles et meurtris
Parmi les os broyés des squelettes en poussière
Couronnés de lauriers desséchés et flétris
De généreuses harpies aux aboiements lubriques
Offrent leur cellulite et leurs nichons blafards
A de quelconques fouines en robes synthétiques
Fendues jusqu'aux néons de leur croupe ovipare
Mouvement chorégraphique d'un trip au bord du vide
Où le danseur en croix sodomise un lépreux
Devant les caméras saturnales et fétides
De la pensée commune aux troubles nauséeux
La nuit de la Samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la Samain, gueule de pine halloween
Jocrisses et palotins, sulfateuses endocrines
Je vois des cavaliers qui te sucrent tes tours
Sur l'échiquier barbare au style mahométan
Et puis ta reine en garde et tes pions qui débourrent
En cramant la mosquée où je fume en afghan
Projection primitive d'un logiciel sans fin
J'attends la fleur féline aux yeux mouillés de chrome
Sous le plumage poisseux des regards clandestins
Rivés sur le cockpit de mon vaisseau fantôme
La nuit de la Samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la Samain, gueule de pine halloween
Jocrisses et palotins, sulfateuses endocrines
La vidéo mentale projette sur mes capteurs
L'imago populaire, hystérique et banal
D'un égout surpeuplé de monstres tapageurs
En quête d'une orgie sur l'écran terminal
La nuit de la Samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la Samain, gueule de pine halloween
Jocrisses et palotins, sulfateuses endocrines
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