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Rechercher : le Doc.

Was wird denn bleiben ?

"Was wid denn bleiben ?

Ich seufze, leide, suche,

Und meine Wanderschaften

werden niemals enden". Ingeborg BACHMANN

 

Je vais m'absenter quelque temps. Disons pour une durée indéterminée. Je vous le dis afin que vous ne veniez pas inutilement consulter ce blog. Cette page d'accueil, je la veux désespérément vide, comme il m'arrive de l'être moi-même. C'est bien souvent durant cette heure "cruellement noire" qui précède "l'aube du jour suivant", quand les angoisses attaquent à main armée.

Je ne sais pas si je parviendrai à mener à terme le projet que j'ai évoqué ici dernièrement. Je ne le crois pas. Des idées de ce genre, j'en ai environ vingt par jour, quand miraculeusement l'enthousiasme me frôle, et elles finissent par se dessécher dans un quelconque tiroir puant le renfermé. Qu'importe, ce projet aura au moins eu le mérite de me porter un moment, me donnant l'illusion que j'étais enfin passée de la berge des tourments à celle du renouveau.

Il y a toutes ces fois où le désir nous fait affreusement défaut, où plus rien ne nous embarque réellement. Où l'on hésite "entre un revolver, un speedball ou un whisky sour". Quand on le dit, la voix tremblante, cela fait péteux, couard. Quand Thiéfaine le chante pour nous, cela résonne comme un acte de courage jeté à la face du monde. Alors on se love dans ces mots de réconfort, on a comme l'impression que l'infirmier de minuit est passé par notre chambre pour y balancer quelques étoiles. Au petit matin, il n'en demeure rien, pas même un souvenir, et le combat reste à mener, à mains nues. On y retourne parce qu'on pense qu'on n'a pas le choix. Parfois aussi, comme dirait mon ami le Doc, on a du monde sur le porte-bagages et on a une sorte d'engagement moral vis-à-vis de ce petit monde. Charge d'âme. Comme si notre âme n'était pas déjà assez chargée comme ça !

Allez, trêve de palabres, je remets ce blog pour un temps entre les griffes du vent, qui sait si bien disperser ce que nous sommes... Je vous souhaite bien du plaisir en compagnie des "zumains" de votre rue...

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Chambre 52 et des poussières...

"La lutte d'un être vivant pour ne pas mourir le fait inévitablement souffrir". Jim HARRISON 

Ce matin, une furieuse envie d'écouter Thiéfaine, entre deux pages de Jim Harrison. Il est bon, voire indispensable, de se créer des compagnons d'infortune, n'est-ce pas ? Et je dois dire que vous aussi vous occupez cette place actuellement. Le moindre petit commentaire, style hiéroglyphe à la Doc (... /...), m'est embellie pulmonaire et plus encore. Je vous remercie, vous êtes ce que j'ai toujours imaginé : des êtres beaux et lumineux qui avez, de surcroît, la générosité et l'élégance de faire retomber en pluie, partout autour de vous, votre incandescence. 

Oui, donc, une furieuse envie d'écouter Thiéfaine en ces moments difficiles. Parce que ce serait quand même con que le sieur jurassien, m'accompagnant depuis trente ans, me lâche sur ce coup-là ! Plus que tout autre, il sait dire ce qui chez moi se heurte à un silence impuissant ! Qu'il soit remercié lui aussi, pour tout cela et bien plus encore !

Alors, ce matin, Animal en quarantaine, furieusement et à tue-tête. Si Hubert s'est souvent fait le chantre du nihilisme, il peut aussi (et ce n'est pas incompatible, si l'on en croit Camus et son "Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre") se montrer résolument tourné vers la vie. Refusant de plonger du côté sombre, là où il n'y aurait que précipices sans ascenseurs. Faisant son possible pour ne pas croquer trop vite la "face cachée de la nuit". 

Il y a trente ans, je sentis tout cela dans les chansons de Thiéfaine : l'envie d'en découdre avec la vie et, parfois,  l'envie d'en finir avec la vie... Ça tombait bien : je nageais dans le même bordel, les mêmes eaux troubles troublantes !

Aujourd'hui, puisque mon heure est grave, mais pas encore venue j'espère, je voudrais chanter comme une malade, perf en main et Hubert dans les poumons : "Exigeons l'immortalité et refusons de retourner peu à peu vers la face cachée de la nuit". Ce serait un peu comme un "J'voudrais pas crever" façon Boris Vian, que ma fille Clara appelait, il y a bien longtemps, Brownie Viande ! Bref... Comme une rageuse envie de ne pas me viander trop vite !!!

 

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Thiéfaine à Amnéville hier soir

La pensée du jour : "Le moment présent est un cadeau dont je n'ai pas su profiter,

Je n'en connais pas bien l'usage, je le tourne dans tous les sens,

Sans savoir faire marcher sa mécanique difficile". Jules SUPERVIELLE

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Que dire et comment le dire ? Avant de poster ici mon énième compte rendu de concert, je m'interroge : y a-t-il des mots capables de retranscrire l'intensité de ce qui se joue avant, pendant et après un concert de Thiéfaine ? Vais-je parvenir au plus près de ce que j'ai ressenti ou bouclerai-je cette note avec une sale impression d'inachevé ?

Comment dire ? Avant chaque concert d'Hubert, j'ai la courbe de Gauss branchée sur du 200 000 volts (et comme je ne suis bonne ni en maths, ni en physique, je ne sais pas trop ce que ça donne, j'ai même la vague intuition que c'est un truc impossible, mais, littérairement parlant, l'image me plaît !!).

Comment dire ? Pendant le concert, le compteur explose. Il y a les petites phrases d'Hubert auxquelles on s'attend (par exemple : « au départ, quand j'ai fait le programme de cette tournée, j'ai voulu éliminer toutes les chansons qui parlaient d'alcool, de drogue, de sexe, de Dieu et de mort, mais au final, cela aurait fait un concert de douze minutes, alors je n'ai rien changé »). Il y a les petites phrases qu'on avait un peu espérées et qui arrivent comme des cadeaux : « Je voulais vous dire que ma plus belle récompense, ma plus belle victoire, c'était vous ». Alors là, quand Hubert se la joue à la Barbara, genre « ma plus belle histoire d'amour c'est vous » et tutti quanti, je fonds. Merci de nous dire merci. Il ajoute quelques mots sur ce qu'il perçoit en concert : des gens qui se déplacent régulièrement, et même en famille, pour lui. On le sent sincère, on le sent ému. Et cela nous retourne. Toutes générations confondues ! Pour ma part, presque vingt ans de fidélité à Hubert ! C'est avec lui que j'ai battu tous les records de longévité de ce côté-là !!!!

Je suis désordonnée aujourd'hui. Pardon, c'est l'émotion, les glandes lacrymales chahutées, le trop-plein d'affolement !!!

Hier, je suis arrivée à 19h30 au Galaxie. Les portes étaient déjà ouvertes. Petite crainte : et si les premiers rangs étaient déjà bien occupés? J'arrive dans la salle. Ça va, je m'attendais à pire. J'aperçois le Doc et vais m'installer derrière lui. Quelques mots échangés. Avec le Doc, et aussi à droite, à gauche, avec les personnes des premiers rangs.

Les lumières s'éteignent. Tristan Nihouarn arrive. J'avoue que comme durant toutes les premières parties des concerts de Thiéfaine, j'ai les écoutilles un peu ailleurs. Je réécouterai Tristan Nihouarn chez moi, plus tard, à tête reposée, car j'ai noté ici ou là des petits trucs susceptibles de me plaire. J'ai également, dans un coin de ma tête, la date de sortie de son album : 26 mars. Il est même fort possible que je l'achète. Mais pour l'heure, pleins feux sur Hubert !

Les musiciens arrivent. Toujours le même choc quand retentissent les premières notes d'Annihilation. Autre choc, réellement physique celui-là : deux bourrins me foncent dessus et me délogent, m'obligeant à passer au troisième rang. Je suis furibarde. Je tapote l'épaule d'un des deux lourdingues : « Dites donc, j'étais là avant ». « Pardon, on ne t'avait pas vue », me répond-il. Genre : je suis une chose insignifiante, un ectoplasme. Bravo messieurs, je vous décerne la palme de l'indélicatesse ! Faut-il vous rappeler que c'est la journée de la femme aujourd'hui ? En tout cas, si vous en avez une, de femme, je vous la souhaite orchidoclaste au possible !!! Ce ne serait que justice ! Merde alors !!
Voilà donc la première chanson un peu gâchée. Les deux types me font repasser au deuxième rang, l'un des deux tente une sorte d'étreinte. Et là, j'appelle le Doc au secours ! Je m'installe à ses côtés, tout devant ! A ma gauche, un jeune homme passionné, habité par les chansons de Thiéfaine, et avec qui je sympathiserai par la suite. Mais pour l'instant, je suis sur les nerfs. Je viens de perdre quelques minutes d'un concert quasi sacré à mes yeux. Attendu depuis ... ben depuis le dernier concert d'HFT en fait !!!!

Je mets quelques minutes avant de ne plus trembler de rage ! Les mots d'Hubert (« Ma plus belle récompense, ma plus belle victoire, c'est vous ») me permettent de me « recentrer sur mon axe ». Merci de nous dire merci !

Les chansons défilent. Petit tournant dans la tournée. Certains titres ont fait place à d'autres. Plus de Vamp orchidoclaste, plus d'Ombres du soir non plus. En revanche : Annabel Lee et Ad orgasmum aeternum. Une interprétation magistrale de cette dernière, d'ailleurs. Il faut dire aussi que c'est une de mes préférées depuis toujours.

Beaucoup d'émotion encore quand Thiéfaine s'assoit pour chanter L'étranger dans la glace. Décidément, cette « soufflerie où se terre le mystère inquiet des ondes et de l'asymétrie » me rappelle des souvenirs bien trop indélicats, coincés dans la gorge comme des sanglots étouffés...

Les chansons défilent, donc, et le public s'enflamme. La fille du coupeur de joints secoue la salle comme un tsunami. Nous voilà, comme dirait ma fille aînée, tout « avalanchés ». Tout chamboulés, quoi.

Un petit rappel. Les filles du Sud. Ah, depuis le temps que je l'attendais ! Je jubile. En revanche, les Ombres du soir manquent cruellement à l'appel. D'aucuns en cherchent la sortie, de cette chanson, ils la trouvent trop lente, trop lancinante, trop lassante. Moi, je pourrais l'écouter en boucle du matin au soir et y découvrir encore et toujours quelque subtilité...

Les lumières se rallument. L'occasion, pour moi, de discuter un peu avec mon voisin de gauche. Nous nous dirigeons ensemble vers le hall d'entrée. Le temps d'acheter un tee-shirt et un sac en toile (ben oui ! Groupie, peut-être, mais écolo !!)

Quelle magnifique équipe nous avons trouvée hier ! D'Hubert à Alice en passant par Bruce, Christopher et Marc, ils étaient tous en grande forme, contents d'être là, complices et détendus.

 

Voilà. J'ai parlé de ce qui se jouait avant chaque concert d'Hubert, j'ai tenté de vous faire un compte rendu pas trop lamentable de la soirée d'hier, et puisque nous voici arrivés au terme de cette note, il convient d'évoquer l'après... Après chaque concert d'Hubert, c'est ravages sur la courbe de Gauss, le « long retour au point zéro »... Les pieds, qui ne touchaient plus terre hier, redécouvrent aujourd'hui un sol inhospitalier. La tête plantée dans les étoiles hier, et à l'envers aujourd'hui. Maintenant, il va falloir veiller à ce que la redescente ne se transforme pas en vol plané. Le meilleur moyen pour y parvenir ? Je n'en vois qu'un : se lover dans la délicieuse attente du prochain concert d'Hubert !!!!

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HFT en cinq mots ?

La pensée du jour : "La tristesse est la seule promesse que la vie tient toujours". Hubert-Félix THIEFAINE.

 

         

Mes chers amis, ce soir, je fais une grosse infidélité à HFT : je vais voir Yves Jamait ! Mais quelques "sauts de côté", comme disent les Allemands, ne nuisent à personne ! On peut "ruisseler comme un vieux troubadour sous les yeux maternels d'une barmaid trop glamour" et savoir au fond de soi que "c'est pour mieux revenir" dans la rue des amours lynchées, là où crèche un certain Thiéfaine, rue qui me sied à merveille à moi aussi... Donc, oui, une infidélité. Enfin, pas vraiment. Yves Jamait, Thiéfaine, ces deux-là sont nés pour s'entendre, leurs univers sont faits pour cohabiter en bonne intelligence ! Et je connais d'ailleurs quelques fans de Thiéfaine qui ne boudent pas Jamait, loin de là !

Oui, je vais voir Yves Jamait, mais je ne sais pas pourquoi, en ce jour morose qui n'est qu'un jour morose de plus dans une vie usante, j'ai une folle envie de me soûler de la poésie de Thiéfaine... Envie d'écouter HFT à fond, à faire trembler les murs ! Envie aussi de l'écouter parler. Parce que souvent, j'ai trouvé du réconfort dans les mots de ce monsieur. Quand j'avais 19 ans et que je l'ai découvert, j'ai soudain vu s'ouvrir un immense horizon. Loin de me mettre encore plus à plat, les mots pourtant souvent empreints de déréliction de cet artiste m'ont portée comme des béquilles. Ils m'ont permis de voir que je n'étais pas seule dans la longue nuit humaine. Ce fut presque le bonheur ! L'ascenseur au fond du précipice, en tout cas. Mais j'ai déjà dit tout cela.
Je viens de regarder quelques extraits de l'excellent reportage "Sur les traces d'Hubert-FélixThiéfaine". J'aime particulièrement le moment où Thiéfaine dit que le courage, c'est de se lever chaque matin, de prendre sa douche et de s'habiller. Je reçois ces mots-là cinq sur cinq. Oui, c'est un exploit, voire une gageure de se lever encore pour affronter cette vie-là qui ne tient finalement qu'une seule et unique promesse : la tristesse... Des adieux, des amours lynchées... Désolée, je suis d'humeur sombre aujourd'hui, ça me passera.

Dans ce reportage (dont une partie a été tournée à Brest, au Vauban : ici, clin d'oeil au Doc et à Evadné !), je ne sais trop qui demande à Thiéfaine de se définir en cinq mots. Ce à quoi l'artiste répond : "auteur, compositeur, interprète, chanteur, guitariste").

Et vous, comment le définiriez-vous, HFT, en cinq mots ? Je sais, c'est réducteur, mais cherchons ensemble, je trouve cela marrant (et Dieu sait si j'ai besoin de distractions en ce jour, alors vous êtes priés de répondre à l'appel, et un peu vite !!!). Pour ma part, j'utiliserais des adjectifs. A voir. Je réfléchis, je vous tiens au courant.

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Reims, 11 avril 2015

La pensée du jour (qui va énerver le Doc !) : "Tous les hommes, à un moment donné, ont sans doute besoin d'avoir une histoire à eux, pour se convaincre qu'il leur est arrivé quelque chose de beau et d'inoubliable une fois dans leur vie". Patrick LAPEYRE

 

Ces retrouvailles-là ne pouvaient avoir lieu que dans les grandes eaux d'un fleuve magistral. J'en ai rêvé, Hubert l'a fait ! Après la traversée du désert qui a suivi le Homo Plebis Ultimae Tour, cette sensation de sécheresse dans la bouche, l'angoisse que cette tournée ne fût la dernière, le peuple thiéfainien avait soif ! A Reims, en ce 11 avril, l'attente est fébrile. Pas de remarque désobligeante pour autant durant la première partie, assurée courageusement par deux petits jeunes répondant au nom d'Amelie Mc Candless. Il faut dire aussi que la chanteuse de ce groupe a une voix qui vous impose le silence, vous entraînant irrésistiblement dans son sillon envoûtant. A découvrir absolument.

21h05. Il est temps de sonner la fête. Le peuple thiéfainien a soif ! La salle plonge dans l'obscurité, on sent que notre immense attente va enfin être récompensée. Tant de jours à espérer, à désespérer aussi. C'est que le peuple thiéfainen est du genre légèrement passionné, extrême, excessif ! Pour ma part, au début du concert ce soir-là, j'ai la chair de poule, comme toujours, et tant pis si cela fait jeune midinette qui ne sait pas se tenir ! Ce soir-là, je mesure à l'intensité des frissons qui parcourent ma peau combien Hubert m'a manqué. Combien sa présence en ce bas monde est essentielle pour moi. Et tant pis si cela fait ado attardée dans la peau ridée d'une presque vieille de 41 ans. A chaque fois que j'ai vu Thiéfaine sur scène, mon cœur a retrouvé la fraîcheur de ses quinze ans ! Alors, ce soir-là, à Reims, comme tant d'autres fois ailleurs, j'ai quinze ans et je ne veux pas mourir, et je me fous des rabat-joie qui disent et, pire encore, pensent qu'avec les années, la raison doit vous coloniser par tous les pores. Le peuple thiéfainien n'est pas sage, cela n'a jamais été dans ses projets ! Ce qu'il veut, c'est brûler, se cramer les ailes, flirter avec les abîmes et redécoller, mais surtout pas s'enterrer dans une vie étriquée de costard, une vie qui respecte les limitations de vitesse et les priorités et refuse de se garer en double file !

Revenons-en au concert : dès le début, Hubert et sa bande envoient du lourd. En remontant le fleuve, ouverture grandiose du dernier album, ouverture tout aussi grandiose de ce concert ! Toute la soirée, c'est la part belle aux chansons de Stratégie de l'inespoir, mais pas seulement. De vieux titres sortent de leur antre, et c'est pour le plus grand plaisir du public. Le Doc m'avait dit avant le concert que le choix des morceaux allait me plaire, je confirme ! Les excellentes surprises ? Errer humanum est, Autoroutes jeudi d'automne (un monument à mes yeux !), Femme de Loth, Sentiments numériques revisités, Je t'en remets au vent, Les fastes de la solitude, Portrait de femme en 1922, Libido Moriendi. Il paraît qu'à la place nous aurions pu avoir aussi Syndrome Albatros. Je n'aurais pas dit non, de préférence pour les deux, tant qu'à faire !

Ce concert, premier d'une série que j'espère longue (je trouve qu'il manque des dates encore, il n'y aurait pas eu comme un oubli ou deux ou trois ?!), était d'une grande qualité, même s'il y a eu des petites amnésies ici ou là... Pour les oublis de dates, j'ai quelques suggestions : il y a Sarrebruck, par exemple. Oui ! Sarrebruck en Allemagne ! Je peux même me charger de trouver une salle ! Il manque la salle Poirel à Nancy, l'Arsenal à Metz, le Théâtre de Thionville. La Rockhal aussi, et son ambiance Soleil cherche futur. Et je ne parle ici que des salles situées près de chez moi, et je rappelle à tout hasard qu'avaler des kilomètres en voiture ne me fait pas peur, non mais !

Je dis toujours peu de choses de la musique, des musiciens, de leur jeu. Il faut dire que je n'y connais rien dans ce domaine. Je me contente d'apprécier, et c'est déjà pas si mal ! A Reims, ce 11 avril, j'observe la complicité des musiciens entre eux, celle qui les unit à Hubert aussi, et cette tendresse protectrice dont ils enveloppent Lucas, et je sirote tranquillement la substance de mon rêve éveillé.

Fin de partie vers 23h05. Vers les deux heures du matin, Evadné et moi regagnons nos pénates, les mirettes encore embrumées d'avoir visité d'autres cieux. Le dimanche matin, au petit déjeuner, nous avons peut-être "des gueules à briser les miroirs", mais nos yeux, que nous ne montrons qu'à contre-jour, renferment encore les univers bleutés où nous avons été transbahutées la veille.

Midi pile sous le soleil reimois qui cogne déjà fort en ce début avril. Yannig embarque Evadné dans sa voiture, ils vont rentrer dans leur Bretagne qui est un peu la mienne aussi, je ne vais pas tarder à rejoindre la Lorraine. Dernière photo un peu surréaliste devant une pub du CIC qui parle d'avenir, et c'est fini, il faut rentrer chez soi. En essayant de ne pas perdre de vue le beau rêve éveillé que nous avons fait ensemble. Tout de même, sur ce trottoir, les adieux me pèsent. Je me sens bien seule en les voyant s'éloigner, Evadné et Yannig. Pas de doute, j'ai 41 ans sous le soleil de midi, l'illusion de la jeunesse retrouvée ne dure jamais bien longtemps ! Enfin, au fond de moi, je sais que mes quinze ans ne sont pas loin. Ils reviendront en automne ... avec Hubert !

 

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DVD et CD + 31 mars

La pensée du jour : « Elle était là. J’ai su tout de suite. Comme dans les romans à deux ronds. La vie est un roman à deux ronds. La mienne, toute une bibliothèque de gare », CAVANNA.

 

 

Oui, peut-être bien que la vie est un roman à deux ronds ! Moi, comme Yves Jamait, je dirais « ce que la vie est drôle »… Ce matin, par chance, j’ai pu me procurer le DVD et le CD du Zénith 2006 du père Hubert ! Et, en passant à la caisse, quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsque j’ai aperçu, à quelques mètres de moi, les sœurs de celui grâce à qui j’ai découvert Thiéfaine il y a quelques années (j’avais raconté cela dans « 3615 code ta vie le retour », peut-être bien !!). Enfin, bref, la boucle était bouclée ! Juste le temps d’échanger trois mots, d’apprendre que mon tatoué était à présent père de trois enfants, que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, et je repartais, toute bizarre, étonnée de cette coïncidence pour le moins amusante, avec mon CD et mon DVD ! Que je viens de respectivement écouter et regarder !

Quelle joie de retrouver l’ambiance de ce concert ! Quelle joie de revoir également quelques visages sur lesquels je peux mettre un nom : Yoann, 655321 (je connais d’ailleurs un peu plus que son numéro de matricule !!), Clotilde, le Doc, Evadné, JPA, Tommie, Soph, Brigitte. Et, sur le DVD, on voit Sam à maintes reprises !

Le DVD ne me procure pas autant de grandes émotions que celui enregistré à Bercy, je ne saurais expliquer pourquoi… Au début, j’ai trouvé l’image un peu sombre et terne. Mais on finit par s’y faire et c’est, somme toute, un grand moment quand même !

Voilà… Je vais être là-dedans à fond pendant quelques jours, je pense. Déjà, le CD va m’accompagner partout dans mes déplacements, petits ou grands (salle de bains, cuisine, trajets pour aller au boulot, etc.) !

A propos du 31 mars, à présent, je redonne l’adresse pour Petit-Jour : le restaurant qui nous accueillera s’appelle la « Maison du Délice » et se trouve dans le quartier Bercy-gare de Lyon. Il est situé au 11 bis rue Traversière, dans le douzième arrondissement (métro gare de Lyon).

J’ai envoyé un mail à Joël, pour qu’il m’en dise davantage sur les lieux : le restaurant a une capacité d’accueil de 50 personnes maximum. Il n’est équipé que d’une ou de deux prises électriques, il n’y a pas de scène. Il faudra penser à apporter un lecteur CD. Voilà, si vous avez d’autres questions, faites-moi signe !

Pour ma part, j’ai envoyé un programme à Joël, qui trouve le « menu » intéressant ! Je vais peaufiner ce programme et mettre notamment les titres des chansons qu’interprètera Yoann, ainsi que ceux des textes qui seront dits par Lilith051. J’en ferai des photocopies et en distribuerai à chacun le jour J (un prof ne perd jamais ses petites manies !!!!). Si certains le souhaitent, je peux également leur envoyer ce programme dans les jours qui viennent, par le biais de leur adresse mail.

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Romain Gary : encore, je n'y peux rien, j'adore!

La pensée du jour : "Quel est ce sentiment qui vous étreint quand vous quittez des gens en bagnole et que vous les voyez rapetisser dans la plaine jusqu'à, finalement, disparaître? C'est le monde trop vaste qui nous pèse et c'est l'adieu", Jack KEROUAC, Sur la route.

 

Donc, aujourd'hui encore, je vous propose du Romain Gary. Il reste, je crois, mon écrivain préféré, mon chouchou dans la littérature!

Avant de commencer, deux petits mots : Doc, je ne sais pas si tu as vu que Nicohiva, dans "Alors, Montpellier?", te demandait ce que tu avais pensé du concert du 20 octobre. Eventuellement, si le coeur t'en dit, tu peux aller mettre ton grain de sel dans les commentaires qui font suite à cette note!

Autre chose : je ne pense pas venir au concert de Troyes. Je vais me raisonner et patienter jusqu'au 17 novembre, concert auquel je n'aurais pas pensé pouvoir assister. On a frôlé la catastrophe, l'affaire d'Etat, bref le drame : le 16 novembre, j'ai une réunion parents-profs. J'ai eu chaud aux fesses!!! Donc, vraiment, ce Zénith, je le vois comme le plus grand cadeau que 2006 pouvait me faire! Enfin, sur ce coup-là, 2006, ce fut ma moitié!!!

 

Un peu de Romain Gary :

 

« La barrière du langage, c’est quand deux types parlent la même langue. Plus moyen de se comprendre ».

 

« Je me suis toujours imaginé tous ceux que je rencontrais ou qui ont vécu près de moi. Pour un professionnel de l’imagination, c’est plus facile et cela vous évite de vous fatiguer. Vous ne perdez plus votre temps à essayer de connaître vos proches, à vous pencher sur eux, à leur prêter vraiment attention. Vous les inventez. Après, lorsque vous avez une surprise, vous leur en voulez terriblement : ils vous ont déçu. En somme, ils n’étaient pas dignes de votre talent ».

 

« Elle pleurait tellement que j’ai eu envie de pisser ».

 

« Je me suis fait un vrai malheur avec ce chien. Je me suis mis à l’aimer comme c’est pas permis ».

 

« Je crois que c’est les injustes qui dorment le mieux, parce qu’ils s’en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l’œil et se font du mauvais sang pour tout ».

 

« C’est toujours dans les yeux que les gens sont les plus tristes ».

 

« Les vrais croyants sont des personnes qui croient en Dieu, comme monsieur Hamil, qui me parlait de Dieu tout le temps et il m’expliquait que ce sont des choses qu’il faut apprendre quand on est jeune et qu’on est capable d’apprendre n’importe quoi ».

 

« Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie ».

 

« Madame Rosa dit que la vie peut être très belle mais qu’on ne l’a pas encore vraiment trouvée et qu’en attendant il faut bien vivre ».

 

« Je me suis mis à chialer mais je voyais bien que je parlais pour ne rien dire ».

 

« « J’en avais la chair de poule. Quand il vous arrive quelque chose de tellement bon que ça ne s’est jamais vu, sauf peut-être dans les temps légendaires, il faut se méfier, car on ne peut pas savoir ce que ça cache ».

« Je suis un autodidacte de l’angoisse ».

 

« Je  crois que le temps était passé beaucoup plus qu’elle ne le sentait et dans ces cas il n’y a plus de correspondant au numéro que vous avez demandé ».

 

« Quand on aime comme on respire, ils prennent tous ça pour une maladie respiratoire ».

 

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Father and son

La pensée du jour : "Damit es der Tod, wenn er einmal eintritt, nicht mehr so schwer hat, vielmehr, damit wir es nicht so schwer haben mit ihm, sterben wir schon im Laufe unseres Lebens unmerklich oder schubweise ab". Anne WEBER

 

 

 

Mardi soir (comme beaucoup d'entre vous, j'imagine), j'ai regardé « Taratata ». Et je dois dire que cette émission m'a littéralement portée hier, toute la journée.

Nagui a tout de suite annoncé la couleur : Thiéfaine n'aime guère passer à la télé ! Finalement, il semblerait que cette remarque ait plutôt mis notre artiste à l'aise !

Au cours de ce bel entretien, Thiéfaine a évoqué ces idéalistes qui nous poussaient vers le haut, comme Romain Gary. Et là, j'étais aux anges, évidemment !! Thiéfaine a également parlé de Nietzsche et s'est même risqué à dire quelques mots en allemand !

Lorsque Nagui a demandé à Thiéfaine ce qui lui a finalement permis de ne pas tomber (cf. « Petit matin 4. 10 heure d'été »), ce dernier a répondu : « l'amour des enfants ». Quoi de plus logique, alors, que de conclure sur cette magnifique chanson de Cat Stevens, « Father and son » ? Thiéfaine l'a interprétée en compagnie de Cocoon. En voici les paroles, version « Taratata » :

 


Il est temps de se parler

Sois relax et laisse-toi aller

Tu es jeune, t'as du cœur

Pas beaucoup d'heures au compteur

Trouve une fille, un bon job

Ou voyage au bout du globe

Vois ma vie, j'ai vieilli

Et j'en ai joui

 

 

I was once like you are now, and I know that it's not easy

To be calm when you've found something going on

But take your time, think a lot,

Think of everything you've got

For you will still be here tomorrow, but your dreams may not

 

 

Comment trouver l'étincelle

Quand ça tourne au désespoir ?

C'est toujours l'éternelle

Même vieille histoire

Chaque fois qu'on veut parler

On nous demande d'écouter

Mais maintenant je connais

La route qu'il me reste à faire

La route que j'ai à faire

 

 

It's not time to make a change,

Juste relax, take it slowly

You're still young, that's your fault,

There's so much you have to go through

Find a girl, settle down,

If you want you can marry

Look at me, I am old, but I'm happy

 

Oublie ces temps où je taisais

Mes souvenirs et mes secrets

Le vent soufflait sur mon passé

Et mes pensées s'envolaient

Comme de vieux oiseaux blessés

Et maintenant je connais

La route qu'il me reste à faire

La route que j'ai à faire

 

 

Pensée affectueuse pour le Doc qui, souvent, quand "ça tournait au désespoir", m'a rappelé que j'avais moi aussi "du monde sur le porte-bagage"...

 

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La Madine

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Je sais, je sais : le lendemain du Chien à plumes, il y a environ deux ans, j'avais écrit sur ce même blog que plus jamais je n'irais voir Hubert en festival. Oui, mais vendredi, HFT et Paul Personne passaient à environ cinquante kilomètres de chez nous... Et j'aurais dû me priver ?! Non, définitivement, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et c'est donc avec une immense joie que je peux vous raconter le concert de la Madine, auquel Sam et moi avons bien sûr assisté !

Nous sommes arrivés vers 20h30 sur le site où avait lieu toute une série de concerts la semaine dernière. Retrouvailles avec Petit-Jour, 655321 et le Doc. A l'entrée, on taille une petite bavette pendant la prestation de Frasiak et les passagers.

Le concert de Thiéfaine et de Personne commence à 22 heures. Sam, Petit-Jour, 655321 et moi allons nous planter devant, à peut-être cinq-six mètres de la scène. Bref, nous sommes plutôt bien placés. Mais, très vite, ayant envie de faire des photos de plus près encore, je me fraie un passage à travers la foule et m'installe au troisième rang. D'où je vais pouvoir réaliser quelques clichés. Ils ne sont pas tous franchement réussis, mais cela fera de bons souvenirs quand même. Vous pourrez en voir quelques-uns dans l'album spécial Madine.

Pendant le concert, je vais migrer à plusieurs reprises. Je suis bien placée devant, mais les gens autour me stressent ! Une nénette passablement en goguette scande régulièrement des « Allez, faut qu'ça bouge, là ! ». Un type va se ravitailler en bière tous les quarts d'heure environ. Quand il revient, il veut absolument se remettre exactement à l'endroit où il était avant. Au centimètre près ! Evidemment, à chaque fois, en son absence, le « trou » se referme. Et lui de déloger systématiquement celui qui lui a piqué sa place ! D'où agacement. Et même bousculade. Alors moi, quand ça sent le roussi comme ça, je prends la poudre d'escampette ! Je retourne à l'endroit où j'étais au début du concert. Je veux retrouver ma place, au centimètre près, sinon je cogne (non, je déconne !). Petit-Jour et 655321 sont allés ailleurs. Sam, quant à lui, me dit d'emblée : « Tu aurais mieux fait de rester là où tu étais. Ici, c'est la cour de récré, tout le monde discute et circule » (toujours pour des raisons de ravitaillement liquide). Entendant cela, un type se retourne et, de sa grosse voix, nous lance : « Ben quoi, c'est un concert d'Hubert ! ». Du coup, je m'en vais assez vite. Sur le côté droit, à une dizaine de mètres de la scène. Puis, une place se libère tout devant et j'y cours. J'y resterai jusqu'à la fin du concert. Plus aucune anicroche.

Voici les morceaux auxquels nous avons eu droit vendredi, durant une heure et demie de spectacle (655321, Petit-Jour, rectifiez si j'ai faux quelque part) :

-Spécial ado SMS blues

-L'appel de la forêt

-Juste avant l'enfer

-Your terraplane is ready mister Bob !

-Distance

-Avenue de l'amour

-Rendez-vous au dernier carrefour

-Le vieux bluesman et la bimbo

-Photographie d'un rêveur

-La beauté du blues

-Lorelei Sébasto Cha

-Fin de partie

-Barjoland

-Est-ce ta première fin de millénaire ?

-RAPPEL : Emeute émotionnelle

 

Côté scène, nos deux compères étaient moins en forme qu'à l'Olympia. Hubert était enrhumé et la voix de Paul moins assurée qu'à Paris. Ils se sont montrés, l'un comme l'autre, assez taciturnes (surtout Paul, en fait). Mais cela n'a en rien entamé la qualité du spectacle. Un grand moment, une fois de plus !

 

Et le clou de cette soirée : à la sortie du site, la maréchaussée cueillait gentiment les festivaliers pour ... les faire souffler dans le ballon ! Une façon intelligente de renflouer les caisses de l'Etat un soir comme celui-là ! Car pour biberonner, ça avait biberonné sérieux, toute la soirée et dans tous les coins ! Apercevant ces braves messieurs en train d'accomplir leur tâche, j'ai dit à Sam : « Je ne vais pas y couper, tu vas voir ». Et en effet ! J'ai soufflé moi aussi. Mais je mets un point d'honneur à ne pas enrichir l'Etat plus souvent qu'il ne faut. Je suis et reste bête et disciplinée. Donc, avec moi, la maison Poulaga (clin d'oeil à « Tranche de vie ») n'aura pas fait son beurre ce soir-là. Et toc !!

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Petit retour (un brin nostalgique) sur la tournée des quarante ans...

"J'avance à grandes enjambées pour semer la désolation". Olivia DE LAMBERTERIE

 

Allez, pour le plaisir, comme ça, replongeons-nous un instant, si vous voulez bien, dans la tournée qui s'est achevée il y a quinze jours (punaise, déjà). Qu'en retenez-vous ?

Pour ma part, j'en retiens :

-les performances scéniques d'Hubert : 71 ans et pas un seul cheveu blanc n'a poussé sur sa belle énergie,

-les facéties de ce même Hubert, le summum étant selon moi « bières, cercueils, catafalques, yogourts, acides », mais aussi « mangez des ortolans plus souvent » (façon Maïté sur France 3, tout cela pour introduire une chanson évoquant la dèche, le twist et le reste : admirez la subtile ironie),

-les performances vocales de ce même Hubert : là non plus, pas un seul cheveu blanc. Je trouve même que sa voix s'est bonifiée avec le temps, devenant plus grave et plus profonde, et conférant aux textes une portée encore plus grande,

-les acrobaties diverses et variées des musiciens, pas mal non plus au registre des performances,

-la joie qui fut la mienne quand je découvris la set-list du concert de Metz, le premier auquel j'assistai sur cette tournée, et cette émotion qui m'étrangla quand je constatai que la part belle était faite aux chansons de la vieille époque, celles qui ont eu le temps de sédimenter en moi depuis la fin de l'adolescence, à telle enseigne qu'elles me semblent désormais inscrites dans mes gènes (ben ouais, elles ont balayé ceux qui étaient là à l'origine pour se bâtir une casbah bien à elles : ne me secouez pas, donc, je suis pleine de refrains de Thiéfaine et toute erreur de manipulation pourrait entraîner de sérieux dommages),

-la folie qui fut la mienne (et que je ne regretterai jamais, façon Oscar Wilde) lorsque je décidai d'aller voir Hubert trois soirs d'affilée, faisant suivre la date messine de la date parisienne, puis la parisienne de la dijonnaise,

-Verdun, Verdun, Verdun, et sa puissance à nulle autre pareille ou presque (allez, j'avoue quand même que j'ai retrouvé quelque chose de semblable à l'Olympia), le beau sourire d'Hubert durant tout ce concert, un sourire comme une offrande, en réponse à celle que nous lui avions faite : le quai de Londres débordait d'une foule ébouriffée, venue là pour célébrer son Hubert en bonne et due forme (quarante ans de scène, ça s'arrose, à la mirabelle de Lorraine et à tout ce que vous voulez),

-les visages anxieux, cherchant une place dans le trafic devant une salle promettant d'être comble, les mêmes visages rendus à la joie une fois trouvée ladite place, et puis, plus tard dans la soirée, cette gratitude dans les yeux, cette façon de dire en silence « merci, Hubert, pour ces quarante ans où tu nous as littéralement portés et transportés »,

-les étreintes entre le père et le fils, proprement bouleversantes,

-les retrouvailles avant l'Olympia, avec les copines de Thiéfainie, Arabesque, Soph, Brigitte et même deux nouvelles (Chloé et Geneviève), le fou rire gigantesque à cause de mon billet de concert quintuple format,

-les rencontres après l'Olympia, avec Seb entre autres, les retrouvailles post-concert itou, avec ceux de la « première heure », notamment Évadné et Foxy,

-les petits mots échangés (sans retenue !) avec le Doc, qui peut-être va s'abonner au silence durant quelque temps, mais que nous n'oublions pas, tant il fait partie intégrante de la planète Thiéfaine,

-les discussions impromptues, virevoltant d'un bâton rompu à l'autre (« Moi, Thiéfaine, je l'écoute depuis le début », « Moi je le vois pour la première fois ce soir parce que c'est gratuit, sinon je ne peux pas me payer la place, j'ai attendu ce moment durant des années », « C'est un des derniers poètes qu'il nous reste »),

-les ambiances de surchauffe où l'on sent monter dans le public une bienfaisante osmose (nous sommes tous différents et pourtant étroitement réunis en nos extases).

 

J'en oublie sans doute, et je n'ai pas fini de revenir à ce billet, de le peaufiner jusqu'à ce que les mots parviennent à résonner au plus juste de tout ce qui a été vécu, engrangé, précieusement acquis durant cette tournée magique.

 

Je retiens aussi, et surtout, cette même attente dans tous les regards et dans tous les propos échangés : à quand le prochain album et, si album il y a, y aura-t-il également une nouvelle tournée ?

 

 

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