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07/10/2006

Jour J!!!

La pensée du jour (en fait, elle date d’hier) : « Mais madame, le nominatif, l’alternatif, tout ça, j’y comprends rien, moi ! » Bon, d’accord, ce n’est pas du Romain Gary, mais avouons que cela vaut son pesant d’or aussi !!

 

Hier, malgré le stress lié aux préparatifs du départ, malgré les copies à corriger (je vais pouvoir les laisser ici et me faire un vrai week-end détente !!), j’ai trouvé le temps de vous préparer un petit « surgelé » que je peux donc vous servir aujourd’hui. Je pars dans un peu moins de trois heures.

Voici, ce matin, une chanson de Thiéfaine que j’adorerais entendre un jour en concert! Dire qu’il y a des veinards à qui c’est arrivé ! Mais moi, en 88, j’ignorais jusqu’à l’existence du père Hubert !!! J'étais encore dans ma période Jeanne Mas (ben ouais quoi) !!!

 

ERRER HUMANUM EST

 

Hé ! mec

Voici les photos de nos routes

Prises d’avion par nuit de brouillard

Dans ce vieux catalogue des doutes

Aux pages moisies par le hasard

A toujours vouloir être ailleurs

Pyromanes de nos têtes brûlées

On confond les batt’ments de cœur

Avec nos diesels encrassés

 

A toujours voir la paille plantée

Dans la narine de son voisin

On oublie la poutre embusquée

Qui va nous tomber sur les reins

Et l’on pousse à fond les moteurs

A s’en faire péter les turbines

C’est tellement classe d’être looser

Surtout les matins où ça winne

 

Bourlinguer… errer

Errer humanum est

Bourlinguer… errer

Errer humanum est

 

Toujours plus loin à fond la caisse

Et toujours toujours plus d’ivresse

Oh yes always on the road again man

On the road again man

Gauguin sans toile et sans pinceau

Revisité en Bardamu

Ou bien en cortes ou corto

Aventurier des graals perdus

On fait Nankin-Ouagadougou

Pour apprendre le volapük

Et on se r ‘trouve comme kangourou

Dans un zoo qui prend les tucs

 

Bourlinguer… errer

Errer humanum est

Bourlinguer… errer

Errer humanum est

 

Aplatis comme de vieilles pizzas

Lâchées d’un soyouz en détresse

On cherche une nova cognita

Avec un bar et d’la tendresse

Mais trop speedés pour les douceurs

On balance vite fait les p’tites frangines

Pas prendre pour un courrier du cœur

Les pulsions des glandes endocrines

 

Bourlinguer… errer

Errer humanum est

Bourlinguer… errer

Errer humanum est

 

Toujours plus loin à fond la caisse

Et toujours toujours plus d’ivresse

Oh yes always on the road again man

On the road again man … / …

Bon, décidément, quand ce blog ne veut pas, il ne veut pas! Je n'arrive pas à donner une forme convenable à cette chanson! Désolée!  Il y a du hic à partir de "Gauguin sans toile et sans pinceau"!!!

06/10/2006

Jour J moins un!!!!!!!

La pensée du jour : "J'ai toujours voulu être un salaud qui s'en fout sur toute la ligne et quand vous n'êtes pas un salaud c'est là que vous vous sentez un salaud, parce que les vrais salauds ne sentent rien du tout. Ce qui fait que la seule façon de ne pas se sentir un salaud c'est d'être un salaud", Romain GARY.

Bon, cette fois, nous tenons le bon bout : jour J moins un!

05/10/2006

La groupie du Félix!

Bon, je n'ai pas beaucoup dormi dans la nuit d'hier à aujourd'hui. La perspective de découvrir Béthune, j'imagine! Ah, Béthune, ses pavés d'une beauté incomparable, ses constructions mécaniques, ses pneumatiques, son beffroi du XIVème siècle, sans oublier ses 28 522 Béthunois! Voir Béthune et mourir, c'est pour moi!

Non, c'est pas tellement Béthune... C'est tout : l'idée de rencontrer une prof d'allemand qui, non seulement est prof d'allemand, mais en plus adore Thiéfaine (je ne sais pas si nous sommes légion sur la planète, sans vouloir faire ma prétentieuse), la perspective de revoir Hubert sur cette tournée magique... Tout cela m'émoustille, moi, je n'y peux rien!

Avant d'écrire cette note, je suis allée faire un tour sur le blog de JPADPS. Moi aussi, avant un concert (d'Hubert, en particulier), je regarde trois mille fois si j'ai bien le billet!! C'est comme pour un rendez-vous d'amour. Il faut que tout soit impeccable. C'est vraiment trop bête, à mon âge! Et cela fait combien d'années que ça dure? Pendant toute mon adolescence, j'ai fait le désespoir de mes parents à fredonner des trucs pas catholiques, genre "une p'tite canette", etc., à fréquenter des gens pas catholiques non plus... Tout le monde pensait que ça allait me passer, avec l'âge de raison (mais l'atteindrai-je jamais?!), avec le boulot, de la marmaille sur le dos, les rides, les soucis, les autres passions. Eh bien, c'est raté, j'en ai sans doute pour quelques années encore! Si c'est pas misère!

Le Doc, JPADPS, HFT (je devrais les voir dans cet ordre-là!) : jour J moins deux!

Bon, cette note, c'est juste pour en énerver certains (ou peut-être certaines?!!)! Ah, Suricate, moi aussi j'aurais aimé que tu m'accompagnes! Cela m'aurait rappelé notre escapade à Berlin, le temps béni des vacances, etc. Mais tout cela n'est que partie remise! En attendant, écoute-moi donc en boucle le CD d'Hubert que je t'ai prêté! Et celui de Miossec aussi, tu as le droit!! J'espère revenir les yeux cernés lundi et vous raconter au plus vite, à Sév et à toi, le concert et tous les "à-côtés"!! Quelque chose me dit que ce concert va être d'enfer. Déjà, le cadre devrait me plaire : un théâtre! Je vous tiens au courant! Eventuellement, si je suis en forme dimanche, je mettrai une note ici.

Et la petite pensée du jour : "Je crois que j'ai toujours eu peur, et que cette peur est la condition de la joie", Jean-Claude PIROTTE.

04/10/2006

Hubert : jour J moins 3!!!!

Ben oui, quoi, je ne vois pas pourquoi seule JPADPS aurait droit à un titre aussi clinquant ! Et, de toute façon, je ne fais pas de la publicité mensongère : voilà, je l’avoue, ma passion a repris le dessus et je vais donc à Béthune samedi ! Hubert, quelles folies ne commet-on pas en ton nom ?! Faut-il être barge, tout de même !

 

Tiens, alors en pensée du jour, je vais vous balancer une petite phrase de Brel. Je cite de tête, j’espère rester fidèle aux propos du grand Jacques :

« Il faut se tromper, il faut être fou, il faut être imprudent, autrement on est infirme ».

03/10/2006

Renaud a retrouvé son flingue ... et pas que ça!

La pensée du jour, qui m'est revenue lorsque j'écoutais les chansons un peu nostalgiques de l'album "Rouge sang" :

"J'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas", Albert COHEN.

 

Il y a quelques jours encore, je me jurais presque de ne pas écouter le dernier album de Renaud, je faisais ma mauvaise tête, j’avais l’impression d’avoir perdu définitivement celui qui fut l’idole de ma jeunesse, juste après Jeanne Mas (ben oui !) et bien avant Gainsbourg, qui fut lui-même détrôné ensuite par l’ami Hubert !
Mais, vivre sous le même toit que ma moitié et penser qu’on échappera au dernier Renaud, c’est faire encore preuve d’une sacrée naïveté (à mon âge, voyons !) !  Comme ça, par hasard, il me dit que si je veux, je peux aller écouter l’album dans la cuisine. Une habile façon de me reléguer à mes fourneaux ?!! Non, je crois vraiment que cette fois, il n’y avait pas de mauvaise intention ! Le premier CD (car il y en a deux) était déjà dans l’appareil qui trône dans la cuisine. Voilà. Sceptique, je commence à l'écouter. Bon, « Les bobos », tout le monde connaît et en pense ce qu’il en veut. Moi, cette chanson me fait sourire. Je suis abonnée à Télérama (mais plus pour longtemps : j’ai constaté avec effroi que jamais Thiéfaine n’avait été évoqué, au cours des derniers mois, dans les pages du célèbre hebdomadaire : même quand il s’agissait du printemps de Bourges, rien, pas une ligne ! Jamais Thiéfaine ne fut annoncé comme participant à tel ou tel festival. Il y a des limites, quand même !), je lis Cioran, il m’arrive d’écouter Bashung, etc. En fait, chacun peut se retrouver dans cette chanson et c’est ça l’arnaque. Enfin, la subtilité ! Donc, ok, « Les bobos ». Je ne déteste pas. Et je me demande ce que ma fille comprend quand elle répète « les bobos », du haut de ses 18 mois ! A mon avis, pas la même chose que nous !!!!

Première chanson vraiment inconnue et à laquelle j’accorde une attention particulière : « Arrêter la clope ». Plutôt sympa. Quand on a connu l’enfer de cette saleté de dépendance et les tiraillements entre « j’voudrais bien arrêter » et « j’peux tout simplement pas arrêter », on se reconnaît aisément dans les propos du vieux renard !

Ensuite, il y a la très attendue « Elle est facho ». J’adhère d’emblée à la critique cinglante de Renaud. « J’ai retrouvé mon flingue », un bijou !

Peu après, je me prends une claque avec « Nos vieux ». Mince, c’est pas vrai, cette chanson me fait chialer ! Un monument !

Deuxième CD (bien sûr, d’autres chansons valent le détour, mais j’évoque celles qui m’ont vraiment remuée) ! « Adieu l’enfance ». Superbe. C’est empreint de nostalgie, ça se boit comme du petit-lait. Je pense à ma fille qui, un jour, merde, aura 26 ans aussi !

« Elsa »… Alors là, je suis bouleversée. « Rien à te mettre » : ça, c’est très drôle ! La gent masculine ayant côtoyé au quotidien la gent féminine sourira car il y a là du vécu !! Seulement, quand on doit filer en catastrophe au boulot après avoir hésité pendant des plombes entre telle tenue et telle autre, enfilant au bout du compte n'importe quel truc, se trouvant de toute façon l'allure d'une vache en tablier, se sentant moche irrémédiablement, la scène ne peut pas se terminer comme dans la chanson ! Et puis il y a aussi « Malone », chanson très touchante que Renaud a écrite pour son fils.

Vraiment, me voilà réconciliée avec ce renard diablement rusé ! Sur le plan musical, d’accord, on constatera quelques redites, mais l’ensemble est, à mes yeux en tout cas, une jolie réussite !

 

02/10/2006

Vie de Nietzsche : suite et fin

 

La pensée du jour : « Et je traînais derrière eux comme je l’ai fait toute ma vie derrière les gens qui m’intéressent, parce que les seules gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles », Jack KEROUAC, Sur la route. 

 

 

C’est à Turin que Nietzsche fit la dernière étape de sa vie consciente. Il y écrivit Le Cas Wagner (1888), pamphlet violent, suivi du Crépuscule des idoles. « Il faut méditerranéiser la musique », tel est le thème positif de ces oeuvres. Puis L’Antéchrist, écrit en un mois à Sils-Maria, est une longue imprécation contre Jésus et ses disciples, dont Luther, et un éloge enthousiaste des grands hommes, tels César, Néron, César Borgia, Napoléon et Goethe. Le livre eut du retentissement à cause de sa violence. De retour à Turin à l’automne de la même année, il éprouve un sentiment perpétuel de joie qu’il traduit dans son dernier manuscrit : Ecce Homo. Il s’y montre, ainsi que dans les lettres qu’il adresse à ses amis, comme la synthèse de Dionysos et du Crucifié. La crise de démence, qui éclata à Turin en janvier 1889, détermina Franz Overbeck à aller chercher Nietzsche et à le ramener à Bâle. A propos de cette crise, Françoise GIROUD écrivait, dans Lou, histoire d’une femme libre (il s’agit d’un livre sur Lou Andreas-Salomé), les mots suivants :

« Nietzsche marchait dans la rue, à Turin, lorsqu’il s’est jeté au cou d’un vieux cheval de fiacre. Attroupement. Son logeur le voit et se précipite. On transporte Nietzsche, qui sanglote, à l’hôpital, où son vieil ami Overbeck va le chercher pour l’emmener dans une clinique psychiatrique, à Iéna, où il restera plusieurs années. Il passe ses derniers mois chez sa mère, dans un mutisme total, et meurt à Weimar, le 25 août 1900. Il avait 55 ans ».

Précision apportée par le Dictionnaire des auteurs : « Il fut reconnu d’après des examens médicaux que la paralysie générale dont Nietzsche fut atteint après sa crise de démence et sa période d’euphorie était due à une syphilis ancienne qui avait évolué d’une manière classique. Nietzsche mourut sans avoir repris sa lucidité ».

Pour évoquer l’état dans lequel sombra Nietzsche, les Allemands diraient « geistige Umnachtung ». « Umnachten » signifie « entourer de ténèbres ». Une expression forte, donc, et qui me touche particulièrement…

01/10/2006

Vie de Nietzsche : deuxième partie

La pensée du jour : "Si je devais faire mon propre bilan, alors je devrais dire que je suis le résultat de mes heures perdues", CIORAN.

 

La lecture d’Empédocle, celle des philosophes hindous connus à travers Oldenberg, celle plus récente de Karl Vogt (La Force), l’avaient mené à considérer l’Univers comme animé d’un mouvement cyclique. Un après-midi, se promenant à travers bois du côté de Silva-Plane, Nietzsche s’arrêta au pied du rocher de Surlei, qui surplombe les eaux du lac de Sils. C’est là, « à six mille cinq cents pieds au-dessus de la mer et beaucoup plus au-dessus des choses humaines », qu’il eut l’intuition que, la durée du monde n’ayant pas de terme et les éléments dont il se compose étant en nombre fini, les combinaisons qui le constituent à chaque instant sont également limitées. Un instant comme celui où Nietzsche convalescent contemple le lac au pied du rocher est donc fatalement appelé à revenir. C’est ainsi que le monde du devenir se rapproche du monde de l’être au point de coïncider presque avec lui. Cette ancienne croyance est renouvelée par Nietzsche qui la fait passer du domaine mythique au domaine mystique : l’important pour lui est moins la répétition de l’événement que la joie dionysiaque avec laquelle cette répétition est accueillie, et l’éternité du retour des choses n’a de signification que par l’instant qui marque pour nous ce retour, instant qui, lui, porte le caractère de l’éternel. L’homme, en même temps, devient un héros lorsqu’il accepte ou plutôt lorsqu’il veut cet éternel retour en apparence absurde et désespérant, et qu’il dit à la Nature : « Encore une fois ! » Nietzsche, une fois son exaltation retombée, fut tenté à trois reprises par le suicide. Puis il passa un hiver relativement heureux, malgré l’insuccès total d’Aurore. Il publia un nouveau recueil : Le Gai savoir. Au printemps, il partit pour la Sicile, puis pour Rome. Là, il rencontra Lou Salomé, dont il tomba amoureux. Mais, après une période de réflexion, Lou Salomé finit par rompre. Nietzsche retourna passer l’hiver à Rapallo. C’est là que prit corps la conception du Surhumain et que Nietzsche écrivit la première partie de Ainsi parlait Zarathoustra, son grand livre poétique dans lequel il exalte les valeurs vitales aux dépens des valeurs de connaissance. Wagner venait de mourir à Venise après avoir connu un succès triomphal. Un retour en Engadine permit à Nietzsche d’écrire sur le lieu même de « la vision » la deuxième partie de Zarathoustra, qui contient aussi des réminiscences d’un séjour à Rome en juin 1883, sous une forme lyrique. L’hiver suivant se passa à Nice, qui enchanta le voyageur et le retint plus que ses autres résidences.

Le sous-titre du livre était : Un livre pour tous et personne. Il se présentait en effet comme un substitut de l’Evangile, destiné à être répandu aussi largement que celui-ci, et en même temps comme une annonce, difficile à comprendre, des temps nouveaux. La culture moderne a besoin d’être fondée sur une croyance à des valeurs qui ne soient pas celles d’une décadence comme celles qui inspirent le christianisme, le pessimisme, le rationalisme, le moralisme et le socialisme. Zarathoustra est l’homme fort qui brise les anciennes tables de valeurs et les remplace par d’autres : ce n’est pas un pur destructeur, c’est un messie. En 1886, Nietzsche publia à ses frais un essai improvisé sur le sujet qui lui tenait à cœur : Par-delà le bien et le mal, avec pour sous-titre : Prélude à une philosophie de l’avenir.

Malgré ses déplacements, Nietzsche menait une vie monotone. Pendant cinq étés de suite il logea à Sils-Maria dans une chambre solitaire qui donnait sur une pinède et qu’il payait un franc par jour. Il y travaillait chaque matin en déclamant ses phrases et en martelant la cloison à coups de poing pour souligner leur rythme. Il se rendait ensuite à l’auberge voisine où il déjeunait en compagnie de dames qui revenaient chaque année et lui rendaient le service de remplir son assiette, car il y voyait à peine. A Nice où il passait l’hiver, Nietzsche lisait Stendhal, Maupassant, Baudelaire. La découverte de l’œuvre de Dostoïevski –c’était avec les Mémoires écrits dans un souterrain, où l’homme humilié devient à son tour un humiliateur- fut très importante dans sa vie. L’analyse du ressentiment faite par Dostoïevski aura une répercussion sur les derniers livres de Nietzsche.

 

 

Source : Toujours le fameux Dictionnaire des auteurs!