18/07/2006
Le Club des Poètes
En juillet ou en août 1999 (avez-vous remarqué à quel point les gens qui hésitent pendant trois plombes sur une date sont pénibles?! Je vous ferai donc grâce d'éventuels "ce devait être en juillet parce que ceci" ou "non, c'était plutôt en août parce que cela"!), en juillet ou en août 1999, donc (et d'ailleurs, c'était peut-être dans la nuit du 31 juillet au premier août, ce qui changerait toutes les données!!!), en juillet ou / et en août 1999, donc, j'avais, par je ne sais plus quel hasard, atterri au Club des Poètes à Paris. Oui, ce même Club dont il est question dans Jours d'orage! Je cite : "Très important à ce moment-là, il y a également le Club des Poètes. Jean-Pierre Rosnay, qui en est l'animateur (et qui se trouve être le beau-frère de Georges Moustaki), adore le travail d'Hubert qu'il fait chanter chez lui, tout en lui offrant, en contrepartie, une chambre sous les toits". Je me souviens très bien de cette soirée-là, je me souviens assez bien du lieu, des nombreuses photos de Moustaki sur les murs, de l'hommage rendu à Blaise Cendrars. La soirée s'était finie ... au petit matin! Et dire que je me suis trouvée à la table de Jean-Pierre Rosnay, sans savoir que cet homme fabuleux, qui répète à tue-tête "vive la poésie!", avait fait un bout de chemin avec le père Hubert! Si j'avais su!!
Ce soir-là, j'avais acheté un recueil de poèmes de Jean-Pierre Rosnay. Je devrais me plonger plus souvent dans ce splendide Fragment et relief. Ce soir, j'y trouve cette phrase :
"On ne communique pas ses souvenirs, jeune homme, on communique aux autres la nostalgie des leurs".
Joli, non? Jean-Pierre Rosnay mérite bien qu'on s'attarde sur sa poésie. Je lui consacrerai d'autres notes.
22:54 | Lien permanent | Commentaires (2)
Lilith
Au fait, j'ai oublié de dire qu'à Berlin, en visitant le musée Käthe Kollwitz (femme peintre dont les tableaux sont très émouvants), j'ai eu l'occasion de voir également des oeuvres d'Ernst Barlach (1870-1938). Il a peint, notamment, "Lilith, Adams erste Frau" ("Lilith, la première femme d'Adam"). Je mets un lien vers un site sur lequel on peut voir cette peinture (n° 21) :
http://www.nierendorf.de/englisch/kataloge/Kabinet%206/Ba...
Décidément, où que je sois, je suis toujours accompagnée par l'oeuvre de Thiéfaine!
09:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/07/2006
Des chiffres et des dates
"Si les mots sont magiques, les chiffres ne le sont pas moins. A l'école, on l'a vu, ça s'est mal passé de ce côté-là. Reste la fascination d'un monde mystérieux, passionnant. 'La symbolique des chiffres m'intéresse. Certains me portent bonheur. Intuitivement je les sens, comme des signes. Il y en a dans toutes les religions; les pyramides, les vaisseaux spatiaux sont construits avec des chiffres; la physique c'est des chiffres, la musique aussi. Les mots et les chiffres, je les connais mieux maintenant, mais ils ont toujours un côté énigmatique, comme tout ce qui est en devenir'. Dans ses mathématiques personnelles, il raisonne à coups de loufoques petit a et petit b, conférant une allure rigoureuse aux hypothèses les plus folles - ce qui en renforce l'absurdité. Il cherche la fin d'une inconnue, ajoute ou substitue aux mots des codes, des horaires, des matricules, tel ce 713705 aux vertus rayonnantes (retournez votre calculette, pour voir)". (Hubert-Félix Thiéfaine par Pascale Bigot).
Thiéfaine et les chiffres, tout un poème! La preuve :
L'ascenseur de 22h43, La vierge au dodge 51, Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs), Alligators 427, Groupie 89 Turbo 6, 113ème cigarette sans dormir, Narcisse 81, Un vendredi 13 à 5 h, Chambre 2023 (et des poussières), Diogène série 87, 542 lunes et 7 jours environ, Portrait de femme en 1922, Série de 7 rêves en crash position, 24 h dans la nuit d'un faune, Critique du chapitre 3, Orphée nonante huit, Mojo - dépanneur TV (1948-2023), 27ème heure suite faunesque, Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable, Eurydice nonante sept, Le Touquet juillet 1925, Guichet 102, Télégramme 2003.
Sans oublier, bien sûr, Comme un chien dans un cimetière (le 14 juillet)!!
14:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/07/2006
Comme un chien dans un cimetière (le 14 juillet) : avec un jour de retard!
Bon, je reviens de Berlin. Ville magique, ville à nulle autre pareille, très verte, très émouvante... Une page d'histoire à chaque coin de rue. Entre une visite du Reichstag, un petit tour aux archives Rio Reiser, les différents musées et châteaux, et même la finale de la Coupe du Monde sur écran géant à la porte de Brandebourg (eh oui!), j'ai pu tout de même écouter quelques morceaux de Thiéfaine. Et les deux personnes avec qui j'étais ont plutôt bien accroché! Cool!
Avec un jour de retard, voici le texte de "Comme un chien dans un cimetière", chanson que j'adore et que j'ai été contente d'entendre sur cette tournée. Cela fait partie des très bonnes surprises de ce "suicide tour"!
"T'as été à l'herbe aux lapins
mais t'as fait un faux numéro
si tu crois que j'en ai du chagrin
téléphone à la météo
le ciel est bleu / le jour est J
la bombe est H mais mon grand-père s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
ne cherche plus dans l'annuaire
j'ai mis les scellés sur mon coeur
mais passe plutôt chez le notaire
je te lègue ma part de bonheur
je pourrai toujours me recycler
avec la veuve du fossoyeur qui s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
le marchand d'ordures est passé
je vais pouvoir m'évanouir
remonte-moi mes oreillers
je pars pour un éclat de rire
tandis qu'au loin j'entends sonner
les oreilles d'un sourd et muet qui s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14 juillet
je jette mon dernier sac de billes
la tempête vient de s'apaiser
déjà les moutards de ma ville
viennent vers moi pour me regarder
il n'y a plus rien à espérer
puisque maintenant les enfants s'ennuient
comme des chiens dans des cimetières le 14 juillet".
Question : C'est quoi, l'herbe aux lapins?!
Remarque : On en trouve, des dates et des nombres dans les chansons de Thiéfaine! Il faudrait que je m'amuse à les recenser!
21:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
07/07/2006
Hubert-Félix Thiéfaine au journal télévisé de France 2
Thiéfaine était l'invité des cinq dernières minutes du journal de France 2. Il était là pour parler des "Solidays", il a interprété "Gynécées", chanson qu'il a tronquée d'une strophe. Retrouvez tout cela sur le site de France 2!
15:33 | Lien permanent | Commentaires (1)
"Nous marchons sur Berlin en gobant nos oeufs durs"
C'est en me répétant cette phrase plusieurs fois ces derniers temps que je me suis rendu compte que gober des oeufs durs, c'était plutôt coton!!!
Pourquoi est-ce que je me répète ces mots en ce moment? Parce que je vais, moi aussi, aller marcher sur Berlin! Ce blog ne sera donc pas alimenté pendant plusieurs jours. Je plante homme et enfant pour aller me remplir les mirettes des splendeurs de Berlin! Je suis à la fois triste et joyeuse. Triste de quitter ceux que j'aime, et joyeuse à l'idée de partir à la rencontre d'une ville chargée, ô combien, d'histoire, et notamment d'une histoire qui me touche particulièrement, parce que la RDA, la chute du Mur, c'est mon dada!
Ce qui me pèse aussi toujours, quand je pars, c'est que je ne peux évidemment pas me trimbaler tous les albums de Thiéfaine! C'est pourquoi je me suis constitué, il y a quelques mois, une "trousse de survie", avec tous les titres que j'aime particulièrement!
J'espère revenir en forme (oserai-je dire "revenir tout court"?). C'est que j'ai la ferme intention d'aller au festival du Chien à plumes en août, moi! Cela fait un petit bout de temps que je n'ai pas vu Thiéfaine sur scène!
Mais, en attendant, place aux oeufs durs et à bien d'autres choses!
07:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/07/2006
Et, au fait...
Et, au fait, je viens de penser à "Redescente climatisée", chanson dans laquelle il est question d'un "consul ivre mort". Et s'il s'agissait là d'une allusion au Consul d'Au-dessous du volcan? Je ne sais pas, cela vient de me traverser l'esprit, c'est juste une supposition!
10:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
Encore un extrait du livre de Malcolm Lowry
Voici encore un passage d’Au-dessous du volcan. Cela me fait un peu penser aux scolopendres que Thiéfaine évoque dans « De l’amour, de l’art ou du cochon ? ». Dans le même genre, avec petites bestioles bien répugnantes, il y a aussi « Les mouches bleues » !
« Dans la salle de bains le Consul, accablé, s’assit et contempla sur le mur les insectes qui, formant divers angles entre eux, semblaient des navires mouillés loin en rade. Une chenille se mit à cheminer vers lui en se tortillant, lorgnant, de-ci de-là, antennes pleines de questions. Un gros criquet au fuselage poli, accroché au rideau, lui imprimant un faible ballant tout en nettoyant comme un chat sa face où paraissait pivoter, au bout de leurs tiges, ses yeux. Le Consul se tourna, s’attendant à voir la chenille bien plus près mais elle s’était tournée, elle aussi, virant sur ses amarres rien qu’un peu. Maintenant un scorpion traversait lentement dans sa direction. Soudain le Consul se leva, tremblant de tous ses membres. Mais ce n’était point du scorpion qu’il s’inquiétait. C’était que tout d’un coup, ombres grêles de clous isolés, taches de moustiques écrasés, balafres et lézardes mêmes du mur s’étaient mises à grouiller en sorte que, où qu’il jetât les yeux, un autre insecte naissait, se tortillant d’emblée vers son cœur. C’était comme si, et c’était le comble de l’épouvantable, tout le monde des insectes s’était d’une manière ou d’une autre rapproché, et maintenant le cernait, se ruait sur lui. Un moment brilla sur son âme la bouteille de tequila du fond du jardin, puis le Consul trébucha jusque dans sa chambre ».
Cela fait froid dans le dos, non? Le Consul, sous l’effet de l’alcool, s’enfonce dans des délires hallucinatoires. Tout cela est servi par un style tellement puissant qu’on vibre un peu comme lui, je trouve !
08:55 | Lien permanent | Commentaires (0)