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20/07/2006

Autorisation de délirer

Nous voilà de nouveau branchés sur le hasard

avec des générateurs diesel à la place du coeur

et des pompes

refoulantes au niveau des idées ... / ... le vent souffle

à travers

nos crânes i.t.t. océanic couleurs! ... / ... à la page 144

de leur programme, la petite cover-girl emballée

sous cellophane s'envoie en l'air à l'Ajax W.C. ... / ...

orgie de silence et de propreté où celui qui aurait encore

quelque chose à dire préfère se taire plutôt que d'avoir

à utiliser leurs formulaires d'autorisation de délirer...

... demain, nous reviendrons avec des revolvers au bout de nos yeux morts...

Hubert-Félix Thiéfaine

 

19/07/2006

Ordre du Jour

Un très beau poème de Jean-Pierre Rosnay...

 

ORDRE DU JOUR 

Tenir l'âme en état de marche

Tenir le contingent à distance

Tenir l'âme au-dessus de la mêlée

Tenir Dieu pour une idée comme une autre

un support une éventualité

une contrée sauvage de l'univers poétique

Tenir les promesses de son enfance

Tenir tête à l'adversité

Ne pas épargner l'adversaire

Tenir parole ouverte

Tenir la dragée haute à ses faiblesses

Ne pas se laisser emporter par le courant

Tenir son rang dans le rang de ceux qui sont

décidés à tenir l'homme en position estimable

Ne pas se laisser séduire par la facilité

sous le prétexte que les pires se haussent

commodément au plus haut niveau

et que les meilleurs ont peine à tenir la route

Etre digne du privilège d'être

sous la forme la plus réussie : l'homme

Ou mieux encore, la femme.

18/07/2006

Le Club des Poètes

En juillet ou en août 1999 (avez-vous remarqué à quel point les gens qui hésitent pendant trois plombes sur une date sont pénibles?! Je vous ferai donc grâce d'éventuels "ce devait être en juillet parce que ceci" ou "non, c'était plutôt en août parce que cela"!), en juillet ou en août 1999, donc (et d'ailleurs, c'était peut-être dans la nuit du 31 juillet au premier août, ce qui changerait toutes les données!!!), en juillet ou / et en août 1999, donc, j'avais, par je ne sais plus quel hasard, atterri au Club des Poètes à Paris. Oui, ce même Club dont il est question dans Jours d'orage! Je cite : "Très important à ce moment-là, il y a également le Club des Poètes. Jean-Pierre Rosnay, qui en est l'animateur (et qui se trouve être le beau-frère de Georges Moustaki), adore le travail d'Hubert qu'il fait chanter chez lui, tout en lui offrant, en contrepartie, une chambre sous les toits". Je me souviens très bien de cette soirée-là, je me souviens assez bien du lieu, des nombreuses photos de Moustaki sur les murs, de l'hommage rendu à Blaise Cendrars. La soirée s'était finie ... au petit matin! Et dire que je me suis trouvée à la table de Jean-Pierre Rosnay, sans savoir que cet homme fabuleux, qui répète à tue-tête "vive la poésie!", avait fait un bout de chemin avec le père Hubert! Si j'avais su!!

Ce soir-là, j'avais acheté un recueil de poèmes de Jean-Pierre Rosnay. Je devrais me plonger plus souvent dans ce splendide Fragment et relief. Ce soir, j'y trouve cette phrase :

"On ne communique pas ses souvenirs, jeune homme, on communique aux autres la nostalgie des leurs".

Joli, non? Jean-Pierre Rosnay mérite bien qu'on s'attarde sur sa poésie. Je lui consacrerai d'autres notes.

Lilith

Au fait, j'ai oublié de dire qu'à Berlin, en visitant le musée Käthe Kollwitz (femme peintre dont les tableaux sont très émouvants), j'ai eu l'occasion de voir également des oeuvres d'Ernst Barlach (1870-1938). Il a peint, notamment, "Lilith, Adams erste Frau" ("Lilith, la première femme d'Adam"). Je mets un lien vers un site sur lequel on peut voir cette peinture (n° 21) :

http://www.nierendorf.de/englisch/kataloge/Kabinet%206/Ba...

Décidément, où que je sois, je suis toujours accompagnée par l'oeuvre de Thiéfaine!

 

17/07/2006

Des chiffres et des dates

"Si les mots sont magiques, les chiffres ne le sont pas moins. A l'école, on l'a vu, ça s'est mal passé de ce côté-là. Reste la fascination d'un monde mystérieux, passionnant. 'La symbolique des chiffres m'intéresse. Certains me portent bonheur. Intuitivement je les sens, comme des signes. Il y en a dans toutes les religions; les pyramides, les vaisseaux spatiaux sont construits avec des chiffres; la physique c'est des chiffres, la musique aussi. Les mots et les chiffres, je les connais mieux maintenant, mais ils ont toujours un côté énigmatique, comme tout ce qui est en devenir'. Dans ses mathématiques personnelles, il raisonne à coups de loufoques petit a et petit b, conférant une allure rigoureuse aux hypothèses les plus folles - ce qui en renforce l'absurdité. Il cherche la fin d'une inconnue, ajoute ou substitue aux mots des codes, des horaires, des matricules, tel ce 713705 aux vertus rayonnantes (retournez votre calculette, pour voir)". (Hubert-Félix Thiéfaine par Pascale Bigot).

 

Thiéfaine et les chiffres, tout un poème! La preuve :

L'ascenseur de 22h43, La vierge au dodge 51, Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs), Alligators 427, Groupie 89 Turbo 6, 113ème cigarette sans dormir, Narcisse 81, Un vendredi 13 à 5 h, Chambre 2023 (et des poussières), Diogène série 87, 542 lunes et 7 jours environ, Portrait de femme en 1922, Série de 7 rêves en crash position, 24 h dans la nuit d'un faune, Critique du chapitre 3, Orphée nonante huit, Mojo - dépanneur TV (1948-2023), 27ème heure suite faunesque, Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable, Eurydice nonante sept, Le Touquet juillet 1925, Guichet 102, Télégramme 2003.

 Sans oublier, bien sûr, Comme un chien dans un cimetière (le 14 juillet)!!

15/07/2006

Comme un chien dans un cimetière (le 14 juillet) : avec un jour de retard!

Bon, je reviens de Berlin. Ville magique, ville à nulle autre pareille, très verte, très émouvante... Une page d'histoire à chaque coin de rue. Entre une visite du Reichstag, un petit tour aux archives Rio Reiser, les différents musées et châteaux, et même la finale de la Coupe du Monde sur écran géant à la porte de Brandebourg (eh oui!), j'ai pu tout de même écouter quelques morceaux de Thiéfaine. Et les deux personnes avec qui j'étais ont plutôt bien accroché! Cool!

Avec un jour de retard, voici le texte de "Comme un chien dans un cimetière", chanson que j'adore et que j'ai été contente d'entendre sur cette tournée. Cela fait partie des très bonnes surprises de ce "suicide tour"!

 

"T'as été à l'herbe aux lapins

mais t'as fait un faux numéro

si tu crois que j'en ai du chagrin

téléphone à la météo

le ciel est bleu / le jour est J

la bombe est H mais mon grand-père s'ennuie

comme un chien dans un cimetière le 14 juillet

 

ne cherche plus dans l'annuaire

j'ai mis les scellés sur mon coeur

mais passe plutôt chez le notaire

je te lègue ma part de bonheur

je pourrai toujours me recycler

avec la veuve du fossoyeur qui s'ennuie

comme un chien dans un cimetière le 14 juillet

 

le marchand d'ordures est passé

je vais pouvoir m'évanouir

remonte-moi mes oreillers

je pars pour un éclat de rire

tandis qu'au loin j'entends sonner

les oreilles d'un sourd et muet qui s'ennuie

comme un chien dans un cimetière le 14 juillet

 

je jette mon dernier sac de billes

la tempête vient de s'apaiser

déjà les moutards de ma ville

viennent vers moi pour me regarder

il n'y a plus rien à espérer

puisque maintenant les enfants s'ennuient

comme des chiens dans des cimetières le 14 juillet".

 

Question : C'est quoi, l'herbe aux lapins?!

Remarque : On en trouve, des dates et des nombres dans les chansons de Thiéfaine! Il faudrait que je m'amuse à les recenser!

07/07/2006

Hubert-Félix Thiéfaine au journal télévisé de France 2

Thiéfaine était l'invité des cinq dernières minutes du journal de France 2. Il était là pour parler des "Solidays", il a interprété "Gynécées", chanson qu'il a tronquée d'une strophe. Retrouvez tout cela sur le site de France 2!

"Nous marchons sur Berlin en gobant nos oeufs durs"

C'est en me répétant cette phrase plusieurs fois ces derniers temps que je me suis rendu compte que gober des oeufs durs, c'était plutôt coton!!!

Pourquoi est-ce que je me répète ces mots en ce moment? Parce que je vais, moi aussi, aller marcher sur Berlin! Ce blog ne sera donc pas alimenté pendant plusieurs jours. Je plante homme et enfant pour aller me remplir les mirettes des splendeurs de Berlin! Je suis à la fois triste et joyeuse. Triste de quitter ceux que j'aime, et joyeuse à l'idée de partir à la rencontre d'une ville chargée, ô combien, d'histoire, et notamment d'une histoire qui me touche particulièrement, parce que la RDA, la chute du Mur, c'est mon dada!

Ce qui me pèse aussi toujours, quand je pars, c'est que je ne peux évidemment pas me trimbaler tous les albums de Thiéfaine! C'est pourquoi je me suis constitué, il y a quelques mois, une "trousse de survie", avec tous les titres que j'aime particulièrement!

J'espère revenir en forme (oserai-je dire "revenir tout court"?). C'est que j'ai la ferme intention d'aller au festival du Chien à plumes en août, moi! Cela fait un petit bout de temps que je n'ai pas vu Thiéfaine sur scène!

Mais, en attendant, place aux oeufs durs et à bien d'autres choses!