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26/05/2006

Une chanson des Ton Steine Scherben (lire d'abord la note concernant Rio Reiser. Enfin, si vous voulez!)

WIR MÜSSEN HIER RAUS
Im Bett ist der Mensch nicht gern alleine
Und in meinem Bett ist grad noch Platz für dich
Doch mein Alter ist fast jeden Tag zu Hause
Und ich glaub, er hat was gegen dich.
Für mich ist die Welt nicht mehr in Ordnung,
Nicht früh um sieben und auch nicht nach der Tagesschau.
Für mich heißt das Wort zum Sonntag „Scheiße“
Und das Wort zum Montag „Mach mal blau!“


Wir müssen hier raus! Das ist die Hölle!
Wir leben im Zuchthaus!
Wir sind geboren, um frei zu sein,
Wir sind zwei von Millionen, wir sind nicht allein.
Und wir werden es schaffen, wir werden es schaffen.


Mein Alter sagt, die Welt wird sich nicht ändern,
Dabei weiß er ganz genau, was läuft.
Doch er glaubt, er vergisst die ganze Scheiße,
Wenn er abends in der Kneipe hängt und säuft.
Er sagt, der schönste Platz ist immer an der Theke,
Da hat er Recht, zu Haus ist kaum noch Platz für drei.
Darum bin ich auch den ganzen Tag auf Arbeit,
Man kann sagen, ich bin so frei.


Wir müssen hier raus! Das ist die Hölle!
Wir leben im Zuchthaus!
Wir sind geboren, um frei zu sein,
Wir sind zwei von Millionen, wir sind nicht allein.
Und wir werden es schaffen, wir werden es schaffen.


Wir werden es schaffen.
Und was kann uns hindern? Kein Geld, keine Waffen,
Wenn wir es wollen. Wir werden es schaffen.
Wir sind geboren, um frei zu sein.
Wir sind zwei von Millionen, wir sind nicht allein.
Wir sind geboren, um frei zu sein,
Wir sind sechzig Millionen, wir sind nicht allein.
Wir sind geboren, um frei zu sein.
Frei!


Paroles et musique : Rio REISER et R.P.S. LANRUE

Rio Reiser, un chanteur allemand

Ce matin, j’ai mis, sur ce blog, un lien vers un site où il est question d’un chanteur allemand que j’adore : Rio Reiser. Je vais faire un hors sujet ce soir, puisque je vais parler de lui ! Mais tant pis, c’est trop important ! Ce grand monsieur fut un jour surnommé, dans le Spiegel, « la réplique allemande de Mick Jagger » !

Rio Reiser, de son vrai nom Ralph Möbius, est né en 1950 à Berlin. Il aurait donc 56 ans aujourd’hui… Il aurait. Car il est mort le 20 août 1996. A l’âge de 46 ans, donc. Un certain mystère entoure sa mort. On parle d’hémorragie interne. Rio Reiser avait déjà eu, avant août 1996, de graves problèmes de santé. Il disait qu’il ne savait pas lui-même de quelle maladie il était atteint. Certains disent qu’il avait de gros problèmes avec l’alcool et la drogue. Une biographie aurait dû être publiée en Allemagne le 10 mai de cette année. Mais la famille et quelques personnes proches de Rio Reiser ont apparemment bloqué la parution de ce livre, qui, justement, dévoilerait trop de choses (notamment à propos de la mort de l’artiste) et serait truffé d’inexactitudes… Je n’ai pas pris le temps de lire tous les articles publiés sur Internet à ce sujet. J’attends avec impatience la parution du bouquin en question car j’ai quand même envie de connaître un peu mieux le parcours de cet écorché vif.

Dans les années 70 et au début des années 80, il fut le chanteur d’un groupe allemand culte : Ton Steine Scherben. Un groupe de rock qui balançait d’énormes pavés dans la mare, rêvait d’une autre Allemagne et d’anarchie. Ce matin, en me baladant sur des forums où il était question du groupe, j’ai trouvé les paroles d’une chanson que j’adore : « Wir müssen hier raus », assorties du commentaire suivant : « L’hymne de ma jeunesse ». Je mettrai les paroles de cette chanson sur le blog.

En 1985, les membres du groupe se séparent. Rio Reiser va très vite entamer une carrière solo. Beaucoup de ses fans vont alors se détourner de lui et l’accuseront de se commettre avec le système qu’il avait pourtant dénoncé avec tant de véhémence au temps de Ton Steine Scherben. Je ne veux pas prendre position. Pour ma part, j’aime autant l’esprit subversif et engagé de Ton Steine Scherben que le côté plus intimiste des chansons que Reiser écrivit par la suite. Quand je l’entends chanter de sa voix cassée « Es ist vorbei, bye, bye », je fonds littéralement ! Du jour où il commença une carrière solo, Reiser écrivit effectivement des choses plus personnelles, mais resta engagé politiquement et voulut, en 1990, défendre les intérêts des Allemands de l’Est, ce qui n’était pas si bête ! D’ailleurs, il y a un document que je dois me procurer au plus vite : le DVD du spectacle que donna Rio Reiser à Berlin peu de temps avant la chute du Mur. Certaines chansons avaient apparemment été censurées et sont mises en bonus sur le DVD. Génial !

Rio Reiser aimait à se retirer à Fresenhagen, près de la frontière danoise. Il y possédait une ferme. Une de ses dernières volontés était de reposer un jour sous le pommier qu’il pouvait admirer depuis son bureau. A sa mort, sa famille fit tout pour exaucer ce voeu. Aujourd’hui, on peut aller écouter des concerts dans la « maison Rio Reiser », on peut y passer plusieurs jours. J’adorerais y aller !

Vraiment, si vous avez un jour l’occasion d’écouter Rio Reiser, en solo ou avec Ton Steine Scherben, n’hésitez pas. Fermez les yeux et laissez-vous porter par la magie de la langue allemande (oui, j’ose le dire comme ça, n’en déplaise à l’immense foule de gens qui trouvent que l’allemand est une langue affreuse !) et la voix cassée d’un grand bonhomme, d’un écorché vif. Encore un pour qui la création artistique fut le seul moyen d’échapper à la trop rugueuse réalité…

Pourquoi parler de Rio Reiser sur un blog consacré essentiellement à Thiéfaine ? Parce que, justement, « essentiellement » ne veut pas dire « exclusivement » ! Et puis je trouve beaucoup de ressemblances entre les deux personnages… Et puis je fais ce que je veux sur mon blog !!!

23/05/2006

A propos des titres des chansons de Thiéfaine...

Ah, les titres des chansons de Thiéfaine ! Tout un poème ! « Première descente aux enfers par la face nord », « La môme kaléidoscope », « 113ème cigarette sans dormir », « Mathématiques souterraines », « Taxiphonant

d’un pack de Kro », « Exil sur planète fantôme », « Soleil cherche futur », « Les dingues et les paumés », « Whiskeuses images again », « Chambre 2023 (et des poussières) », « Dies ole sparadrap joey », « Bipède à station verticale », « Errer humanum est », « Syndrome albatros », « 542 lunes et sept jours environ », « Maalox Texas blues », « Sentiments numériques revisités », « Retour vers la lune noire », « Méthode de dissection du pigeon à zone-la-ville », « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable », « Parano-safari en ego-trip-transit ou comment plumer son ange gardien », « Confessions d’un never been », « Loin des temples en marbre de lune ». Autant de jolies « acrobaties verbales » qui mettent les correcteurs d’orthographe au bord de l’extinction ! A quel titre revient ma préférence ? Peut-être à « Exil sur planète fantôme ». J’aime aussi beaucoup « Taxiphonant d’un pack de Kro ». Rien qu’en lisant les titres des chansons de Thiéfaine, on pressent un univers à part, le truc pas commun qui va vous coller dans les tympans toute une ambiance. C’est de la poésie pure qui vous dégringole dessus !

"113ème cigarette sans dormir" ou "cette indigestion de l'âme qui s'appelle l'insomnie"

Voici ce que Cioran écrit dans la préface de son livre Sur les cimes du désespoir :

« J’ai écrit ce livre en 1933 à l’âge de 22 ans dans une ville que j’aimais, Sibiu, en Transylvanie. J’avais terminé mes études et, pour tromper mes parents, mais aussi pour me tromper moi-même, je fis semblant de travailler à une thèse. Je dois avouer que le jargon philosophique flattait ma vanité et me faisait mépriser quiconque usait du langage normal. A tout cela un bouleversement intérieur vint mettre un terme et ruiner par là même tous mes projets.

 

Le phénomène capital, le désastre par excellence est la veille ininterrompue, ce néant sans trêve. Pendant des heures et des heures je me promenais la nuit dans des rues vides ou, parfois, dans celles que hantaient des solitaires professionnelles, compagnes idéales dans les instants de suprême désarroi. L’insomnie est une lucidité vertigineuse qui convertirait le paradis en lieu de torture. Tout est préférable à cet éveil permanent, à cette absence criminelle de l’oubli. C’est pendant ces nuits infernales que j’ai compris l’inanité de la philosophie. Les heures de veille sont au fond un interminable rejet de la pensée par la pensée, c’est la conscience exaspérée par elle-même, une déclaration de guerre, un ultimatum infernal de l’esprit à lui-même. La marche, elle, vous empêche de tourner et retourner des interrogations sans réponse, alors qu’au lit on remâche l’insoluble jusqu’au vertige.

 

Voilà dans quel état d’esprit j’ai conçu ce livre, qui a été pour moi une sorte de libération, d’explosion salutaire. Si je ne l’avais pas écrit, j’aurais sûrement mis un terme à mes nuits ».

 

 

Plus loin, dans le livre, on trouve ce passage déchirant :

« L’homme, animal insomniaque »

« Quelqu’un a dit que le sommeil équivaut à l’espérance : admirable intuition de l’importance effrayante du sommeil – et tout autant de l’insomnie ! Celle-ci représente une réalité si colossale que je me demande si l’homme ne serait pas un animal inapte au sommeil. Pourquoi le qualifier d’animal raisonnable alors qu’on peut trouver, en certaines bêtes, autant de raison qu’on veut ? En revanche, il n’existe pas, dans tout le règne animal, d’autre bête qui veuille dormir sans le pouvoir. Le sommeil fait oublier le drame de la vie, ses complications, ses obsessions ; chaque éveil est un recommencement et un nouvel espoir. La vie conserve ainsi une agréable discontinuité, qui donne l’impression d’une régénération permanente. Les insomnies engendrent, au contraire, le sentiment de l’agonie, une tristesse incurable, le désespoir. Pour l’homme en pleine santé – à savoir l’animal – il est futile de s’interroger sur l’insomnie : il ignore l’existence d’individus qui donneraient tout pour un assoupissement, des hantés du lit qui satisferaient un royaume pour retrouver l’inconscience que la terrifiante lucidité des veilles leur a brutalement ravie. Le lien est indissoluble entre l’insomnie et le désespoir. Je crois bien que la perte totale de l’espérance ne se conçoit pas sans le concours de l’insomnie. Le paradis et l’enfer ne présentent d’autre différence que celle-ci : on peut dormir, au paradis, tout son saoul ; en enfer, on ne dort jamais. Dieu ne punit-il pas l’homme en lui ôtant le sommeil pour lui donner la connaissance ? N’est-ce pas le châtiment le plus terrible que d’être interdit de sommeil ? Impossible d’aimer la vie quand on ne peut dormir. Les fous souffrent fréquemment d’insomnies, d’où leurs effroyables dépressions, leur dégoût de la vie et leur penchant au suicide. Or, cette sensation de s’enfoncer, tel un scaphandrier du néant, dans les profondeurs – sensation propre aux veilles hallucinées – ne relève-t-elle pas d’une forme de folie ? Ceux qui se suicident en se jetant à l’eau ou en se précipitant dans le vide agissent sous une impulsion aveugle, follement attirés par l’abîme. Ceux que de tels vertiges n’ont jamais saisis ne sauraient comprendre l’irrésistible fascination du néant qui pousse certains au renoncement suprême ».

 

22/05/2006

22 mai

« Monsieur Thiéfaine, que pensez-vous des événements qui se sont produits en mai 1968 ? »

 

 

Réponse :

 

 

22 mai

 

 

22 mai 1968
Trois heures de l'après-midi
Le printemps qui refleurit
Fait transpirer le macadam
Sur l'autoroute de l'Ouest
Un séminariste à moto
J'ai bien dit à moto
Roule à toute allure vers un point non défini

Sur le porte-bagages
Le Saint-esprit qui jusque-là
Était resté bien sagement assis
Se coince soudain l'aile gauche
Dans les rayons de la roue arrière
Ah ! Ah ! Ah ! (3fois)
Le séminariste perd le contrôle de sa motocyclette
Et vient percuter de plein fouet
Un pylône garé en stationnement illicite
Sur le bas-côté de l'autoroute

A ce même moment un Chinois de Hambourg
Déguisé en touriste américain
Au volant d'un cabriolet de vingt-deux chevaux
Immatriculé en Espagne
Se dit qu'il lui faut porter secours à ce séminariste
Mais bientôt cette idée lui paraît ridicule
Étant donné :
Petit a) : qu'il ne roule pas sur la même autoroute
Petit b) : qu'il n'est pas au courant de cet accident

Et ce fut sans doute l'événement le plus important de ce mois de mai !

 

 

Paroles et musique : Hubert-Félix THIEFAINE

 

19/05/2006

Droïde song

Droïde équalisé sans désir ni chaleur

avec mes sentiments sur microprocesseurs

parfois dans le silence obscur de mon hangar

je déchausse mes circuits et débranche mon sonar

bouillie d'étoiles fondues sur mes lèvres-plasma

de gargouille irradiée revenant du magma

quand j'ai besoin d'amour ou de fraternité

j'vais voir Caïn cherchant Abel pour le plomber

Dans l'odeur des cités aux voiles d'hydrocarbure

les rires sont des ratures qui s'attirent et saturent

et j'y traîne en réglant ma radio-chimpanzé

sur fréquence et mépris point zéro nullité

cosmonaute du trottoir, éboueur en transfert

je peins mes hiéroglyphes sur les murs des waters

avant de m'enfoncer plus loin dans les égouts

pour voir si l'océan se trouve toujours au bout

droïde droïde

machine humanoïde

aux chromosomes hybrides

droïde droïde

carlingue anthropoïde

coeur en celluloïd

droïde droïde

regard polaroïd

schizoïde et bifide

droïde droïde

rêvant d'astéroïdes

acides et translucides

libres

attirées par le vide

Le jour où les terriens prendront figure humaine

j'enlèv'rai ma cagoule pour entrer dans l'arène

et je viendrai troubler de mon cri distordu

les chants d'espoir qui bavent aux lèvres des statues.

 

Paroles : Hubert-Félix THIEFAINE

Musique : Hubert-Félix THIEFAINE et Claude MAIRET

 

18/05/2006

De Cioran à Thiéfaine, il n'y a qu'un pas, vous ne trouvez pas?

« Dernièrement, j’ai été choqué en lisant une interview de Cioran, dans laquelle il disait que la naissance de son enfant avait été sa seule concession. Je comprends très bien ce qu’il veut dire – sa vision de la vie n’est d’ailleurs pas très éloignée de la mienne -, mais en même temps ça m’agace. Je refuse ce genre de cynisme qui balaie la tendresse. Pour moi l’enfant est sacré. Il est le seul générateur de sourire et d’espoir. Choisir d’avoir un enfant a été ma seule et unique révolution – celle qui m’a réconcilié avec la vie ». Hubert-Félix Thiéfaine, cité par Pascale Bigot.

Allez, un peu de Cioran pour nous remettre du baume au cœur !!! Attention, c’est aussi gai que Schopenhauer ! Mais qu’est-ce que c’est beau ! Les titres de ses livres sont des poèmes à eux seuls : Précis de décomposition, Syllogismes de l’amertume, De l’inconvénient d’être né, Sur les cimes du désespoir

« Si on réfléchit aux choses, on devrait cesser d’agir, de se mouvoir. On devrait se foutre par terre, et pleurer ».

 

« Il est évident que si l’on a la conscience du néant, il est absurde d’écrire un livre, c’est ridicule même. Pourquoi écrire et pour qui ? Mais il y a des nécessités intérieures qui échappent à cette vision, elles sont d’une autre nature, plus intimes et plus mystérieuses, irrationnelles. La conscience du néant poussée au bout n’est compatible avec rien, avec aucun geste ; l’idée de fidélité, d’authenticité, etc – tout fout le camp. Mais il y a quand même cette vitalité mystérieuse qui vous pousse à faire quelque chose. Et peut-être c’est ça la vie, sans vouloir employer de grands mots, c’est que l’on fait des choses auxquelles on adhère sans y croire, oui, c’est à peu près ça ».

 

Petite parenthèse : ces mots me font penser à ce que disait Thiéfaine dans je ne sais plus trop quelle émission, peut-être bien « Ombre et lumière ». Il disait quelque chose du style : « La vie, tout ça, au fond, cela ne m’intéresse pas beaucoup ». Je trouve que l’univers de Cioran est très proche de celui d’Hubert.

 

« La vie n’est supportable que si l’on n’est pas conscient de chaque moment qui passe, autrement on est fichu. L’expérience de l’ennui c’est la conscience du temps exaspéré ».

 

« Et je me suis rendu compte qu’il fallait que j’écrive, parce que c’était une libération, parce que c’était une explosion sans conséquence pour les autres, c’était mieux que de casser la gueule à quelqu’un ».

 

« Au beau milieu d’études sérieuses, je découvris que j’allais mourir un jour… ; ma modestie en fut ébranlée. Convaincu qu’il ne me restait plus rien à apprendre, j’abandonnai mes études pour mettre le monde au courant d’une si remarquable découverte ».

 

Tiens, en feuilletant de nouveau Syllogismes de l’amertume, je tombe sur le chapitre : « Le cirque de la solitude » ! Et à propos de solitude, justement :

« Nul ne peut veiller sur sa solitude s’il ne sait se rendre odieux » !

 

« Toutes les eaux sont couleur de noyade ».

 

« Je vadrouille à travers les jours comme une putain dans un monde sans trottoirs ». (J’ai une immense tendresse pour cette phrase, et puis pour les putains sans trottoirs !!).

 

« Le Réel me donne de l’asthme » (cf. « Et rien qu’le fait de respirer, ça m’fout des crampes dans le sternum » !!).

 

« Il est certain que les gens qui se sont effondrés sont les plus impressionnants. Particulièrement les poètes ».

 

« C’est au début de l’homme que quelque chose a craqué. Dès les fondements, quelque chose n’a pas réussi, ne pouvait pas réussir, car la pureté de la créature n’est pas possible. Donc, l’homme est atteint dès sa naissance ».

 

« Si je devais faire mon propre bilan, alors je devrais dire que je suis le résultat de mes heures perdues ».

 

« J’ai beaucoup voyagé, j’ai tout vu en Europe. Partout où je suis allé, j’ai été saisi d’un immense enthousiasme ; et puis le lendemain, l’ennui. Chaque fois que je visitais un endroit, je me disais que c’était là que j’aurais voulu vivre. Et puis le lendemain … ce mal qui me possède a fini par m’obséder ».

 

Et ma préférée pour la fin :

 

« Depuis deux mille ans, Jésus se venge sur nous de n’être pas mort sur un canapé ». Et c’est sans doute la raison pour laquelle « ça fait bientôt deux mille ans que j’ai plus faim » !!!!!!

16/05/2006

"Bouton de rose", "Camélia : huile sur toile" et "Les jardins sauvages"

Je reviens à la discussion que j'ai eue avec certains visiteurs de ce blog : nous disions que  la chanson "Les jardins sauvages" regorgeait d'allusions un peu olé olé! Daniel, si tu lis ces lignes, sache que je n'ai trouvé sur aucun forum le fameux sonnet dont tu me parles. Mais je suis allée le lire sur je ne sais plus quel site et, effectivement, la parenté entre ce texte et "Les jardins sauvages" saute aux yeux!

Et hier, j'écoutais "Défloration 13". En entendant "Camélia : huile sur toile", je me suis souvenue d'un extrait de "Comment j'ai usiné ma treizième défloration". J'ai vite repris ce fascicule et j'y ai trouvé ces mots :

"Charles Belle peint...

Charles Belle peint essentiellement des fleurs.

Mais tous ceux qui connaissent la peinture de Charles Belle savent très bien que derrière ses fleurs se cache un monde sensuel, souvent sexuel, parfois inquiétant et noir..."

"Camélia et désir obscène"...

Un peu avant, il y avait eu : "Comme une guêpe sur une fleur à peine éclose

mes lèvres sur sa déchirure explosent

son bouton de rose".

Décidément, chez Thiéfaine, les domaine végétal et sexuel semblent entretenir des liens particuliers!!! Et d'ailleurs, "on s'est aimés dans les maïs, t'en souviens-tu, mon Anaïs?" !!!!

 

Et allez vite faire un tour sur ce site :

http://www.charlesbelle.com/flash.html