21/06/2006
ça n'arrive qu'à moi
Les gens disent tous la même chose !
Ils disent tous, lorsqu’il leur arrive quelque chose :
« ça n’arrive qu’à moi ! »
De temps en temps, il y en a un à qui il n’arrive rien, qui ne dit pas comme tout le monde.
Il dit : « ça n’arrive qu’aux autres ! »
Parce qu’il a entendu les autres dire :
« ça n’arrive qu’à moi ! »
il croit que ça n’arrive qu’à eux (aux autres) !
Alors que peut-être, il n’y a qu’à lui que ça arrive de penser que ça n’arrive qu’aux autres !
Encore que lorsqu’il s’en aperçoit, il dit comme les autres :
« ça n’arrive qu’à moi ! »
Cela m’est arrivé … à moi !
Alors, si cela vous arrive…
je veux dire, si vous faites partie de ceux qui, comme moi, disent : « ça n’arrive qu’aux autres ! », posez-leur la question, aux autres !
« Qu’est-ce qui vous arrive ? »
Ils vous répondront tous la même chose :
« Nous ne savons pas ce qui nous arrive,
mais ça n’arrive qu’à nous ! »
Par contre, si vous faites partie des autres,
de ceux qui disent : « ça n’arrive qu’à moi ! »,
posez-vous la question … à vous :
« Qu’est-ce qui t’arrive ? »
Et vous verrez que ce qui vous arrive…
C’est ce qui arrive aux autres !
C’est ce qui arrive à tout le monde !
Et vous conclurez comme moi,
Par cette petite phrase sibylline :
« Ce qui n’arrive qu’aux autres
n’arrive qu’à moi aussi ! »
Et vous vous sentirez solidaire !
Voilà. C’était, évidemment, du Raymond Devos ! Ce qui est censé n’arriver qu’aux autres lui est arrivé à lui aussi, la semaine dernière…
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Fête de la musique
Le 21 juin 2004, on pouvait lire ceci dans L’Est Républicain :
Hubert-Félix qui va retrouver la scène et prépare un futur album n’est pas, loin s’en faut, un fan de cette fête.
Il ne manque pas d’arguments sur le sujet et avoue : « Tout ça me fait bien rire. Le genre de manifestation qui ne coûte pas cher à l’Etat. S’ils voulaient encourager les gens à faire de la musique comme ils le prétendent, ils feraient mieux de baisser la TVA et les taxes diverses sur les instruments, les disques, les cordes de guitare, de violon… Ce soir, j’irai dans la forêt près de chez moi écouter les coucous, les chardonnerets, les rossignols. Le premier mai, fête des travailleurs, est chômé. Le 21 juin est celle des musiciens. Ils ne doivent rien faire. C’est le seul jour de l’année où je ne prends pas ma guitare… Je défile en scandant « libérez les chanteurs ! ». Je n’en dirai pas plus parce que je vais déraper… »
08:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/06/2006
When Maurice meets Alice
beaucoup de mes formules ignares
flottent au-dessus de vagues hospices
derrière les écluses et les gares
derrière les glands des frontispices
où les amants d'une autre guerre
ont joué sur d'autres marelles
un pied sur le continent terre
et l'autre sur l'écran du ciel
when Maurice meets Alice
ils étaient sortis de l'enfance
comme des fantômes d'un vestibule
avec un fichier sur leurs chances
et des fleurs sur leurs matricules
elle était belle comme un enfer
avec ses yeux bleus d'insomnie
il était fort comme l'est un père
quand on le regarde petit
when Maurice meets Alice
elle, elle était surtout fortiche
pour faire les mômes et les aimer
lui, il rallumait sa cibiche
avant de partir pour pointer
et nous on était la marmaille
disciplinée mais bordélique
à les emmerder vaille que vaille
pour les rendre plus prophétiques
when Maurice meets Alice
Paroles : Hubert-Félix THIEFAINE
Musique : Philippe PARADIS
J'adore cette chanson, vraiment! La musique est chouette. Les paroles me bouleversent, d'autant plus que mon papa s'appelle Maurice aussi. Et, je voudrais pas dire, mais "le plus fort, c'est mon père"!!
18:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
La mort d'Edgar Allan Poe
Edgar Allan Poe : 1809-1849
Voici donc ce que l'on trouve à propos d'Edgar Allan Poe dans le Dictionnaire de la mort des grands hommes :
"Arrivé à Baltimore le 29 septembre 1849, Poe trouva la ville en pleine effervescence électorale : on votait pour les élections au Congrès. Des bandes, appointées par les différents partis, sillonnaient la ville en quête de citoyens qu'elles faisaient boire et menaient ensuite aux urnes. Le poète miné par l'alcool, et qu'un seul verre de vin suffisait à rendre quasi inconscient, fut pris dans une de ces rafles et saoulé à mort. Le 3 octobre suivant, on retrouva Poe à la Cooth and Sergeant's Tavern, prostré sur une chaise, en chemise, maculé de déjections, coiffé d'un chapeau de palme déchiré. Conduit au Washington College Hospital, il y délira pendant plusieurs jours, invoquant à plusieurs reprises un certain "Reynolds" sur lequel on s'interroge encore. A l'aube du 7 octobre, Poe se calma puis, se tournant vers le mur, il murmura : "Le Seigneur vienne en aide à ma pauvre âme", et expira. Agité de son vivant, Poe le demeura après sa mort; le sol où il fut inhumé au cimetière presbytérien de Baltimore était mouvant et le terrain glissait, de sorte que le fossoyeur fut trois fois de suite obligé de remonter la terre qui recouvrait le cercueil."
(Dictionnaire de la mort des grands hommes, Isabelle BRICARD, Le cherche midi éditeur, 1995)
10:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Le temps des visites au corbeau d'Allan Poe" (2)
"Lamentable tragédie que la vie d'Edgar Poe!", écrit Baudelaire dans son étude sur l'écrivain américain (Edgar Poe, sa vie et ses oeuvres). Excentrique, alcoolique de surcroît : le refus de Poe de devenir un auteur "à succès" navre ses compatriotes bien-pensants, qui le dédaignent.
Ce génie maudit, qui dans ses contes mêlera les vertiges délirants de la conscience à la logique la plus implacable, a une existence chaotique. Il entame une longue et difficile carrière de journaliste. Mais son éthylisme chronique lui vaut d'être renvoyé par la plupart des directeurs de revues qui l'emploient...
En 1837, paraissent Les Aventures d'Arthur Gordon Pym. Deux ans plus tard, il publie l'un de ses chefs-d'oeuvre : La Chute de la Maison Usher.
Les Tales of the Grotesque and Arabesque (1840) rassemblent ses principaux contes. Le recueil se vend mal. C'est pourtant la période la plus féconde de sa vie, celle où il publie ses histoires les plus célèbres : William Wilson (1840), Le Chat noir (1843), Le Scarabée d'or (1843)...
Pendant les trois dernières années de sa vie, Poe fait oeuvre de théoricien (La Genèse d'un poème, 1846, commentaire minutieux de son poème "Le Corbeau", et Euréka, 1848).
Il meurt en octobre 1849, terrassé par une crise de delirium tremens.
Poe est surtout célèbre pour ses contes fantastiques, que Baudelaire fait connaître au public français.
Les Histoires extraordinaires, fondées sur une tension entre vie et mort, raison et folie, opposent deux types de personnages : les analystes et les fous. Les premiers sont des êtres supérieurs, doués d'une faculté d'analyse capable d'éclaircir tout mystère, aussi étrange soit-il. Les fous, eux, sont souvent des héros tragiques qui meurent victimes de leurs atroces délires.
Source : Textes et histoire littéraire, Editions Magnard.
P.S. : Il faudra que j'ajoute bientôt un mot sur la mort d'Edgar Allan Poe. J'ai trouvé, en effet, un truc bizarre dans l'irremplaçable Dictionnaire de la mort des grands hommes...
09:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/06/2006
La Rockhal : les photos!!
Bon, si vous passez par là un de ces quatre matins ou un de ces quatre soirs, vous DEVEZ aller jeter un coup d'oeil sur les photos de la Rockhal! C'est là que j'ai vu Thiéfaine pour la première fois sur cette tournée! Quel décor, n'est-ce pas?! Cela fait tout à fait "thiéfainien", je trouve! On jurerait que les photos de l'album "Soleil cherche futur" ont été prises ici! Cet endroit est formidable, vraiment!
22:12 | Lien permanent | Commentaires (3)
09/06/2006
Parallèles entre deux textes
La vie d'artiste
Je t'ai rencontrée par hasard,
Ici, ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t'en souviennes.
Sans se connaître on s'est aimés,
Et même si ce n'est pas vrai,
Il faut croire à l'histoire ancienne.
Je t'ai donné ce que j'avais,
De quoi chanter, de quoi rêver.
Et tu croyais en ma bohème,
Mais, si tu pensais à vingt ans
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.
Cette fameuse fin du mois
Qui, depuis qu'on est toi et moi,
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas,
Et notre pitance incertaine.
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer
Qui constate notre faillite.
Il te reste encore de beaux jours
Profites-en mon pauvre amour,
Les belles années passent vite.
Et maintenant tu vas partir,
Tous les deux nous allons vieillir
Chacun pour soi, comme c'est triste.
Tu peux remporter le phono,
Moi je conserve le piano,
Je continue ma vie d'artiste.
Plus tard sans trop savoir pourquoi
Un étranger, un maladroit,
Lisant mon nom sur une affiche
Te parlera de mes succès,
Mais, un peu triste, toi qui sais,
Tu lui diras que je m'en fiche...
que je m'en fiche...
Paroles et musique : Francis CLAUDE / Léo FERRE
La dèche, le twist et le reste
tous les deux on pousse nos haillons
dans un igloo à bon marché
sous les toits d'une masure bidon
en compagnie des araignées
toi tu vis ta vie d'alcoolique
entre ces quatre murs lamentables
moi je bricole et je fabrique
des chansons qui sont invendables
twist et chante, moi je flippe
twist et chante, moi je flippe
on bouffe une fois tous les trois joirs
avec des boîtes de cassoulet
qu'on arrive à paler en douce
dans leurs superbes supermarchés
et quand on est à bout de fric
tu fous le camp chez les émigrés
leur faire découvrir l'Amérique
dans des passes non déclarées
twist et chante, moi je flippe
twist et chante, moi je flippe
et quand je m'en vais prendre l'air
du côté des femmes faciles
tu te jettes sur la bouteille d'éther
pour ton vol plané à 2000
on ne s'aime plus d'amour et d'eau fraîche
la vue de l'eau te fait hurler
et notre amour à coup de dèche
s'est peu à peu désintégré
twist et chante, moi je flippe
twist et chante, moi je flippe
Hubert-Félix THIEFAINE
J'aime beaucoup ces deux chansons. On peut faire quelques parallèles entre les deux textes. Même dèche, au fond : le succès qui ne vient pas, quotidien triste à pleurer, pas de quoi manger correctement...
"La dèche, le twist et le reste" est une chanson qui me bouleverse. J'adore la version de la tournée "Fragments d'hébétude", qui me colle systématiquement des frissons!
22:52 | Lien permanent | Commentaires (1)
08/06/2006
Nyctalopus airline
au nom du père au nom du vice
au nom des rades et des mégots
je lève mon hanap et je glisse
dans mon scaphandre à nébulos
je flye vers la douce Atlantide
allumée dans mes courants d'air
je flye vers les chiens translucides
et les licornes aux cheveux verts
et je patrouille dans mon cargo
chez les ovnis du crépuscule
à collimater mes glaviots
dans mon viseur de somnambule
je flye vers les radars au bar
qui me montrent la voie lactée
quand la fée aux yeux de lézard
me plonge dans ses brouillards nacrés
je flye vers la cité-frontière
dans la nuit des villes sans lumière
au nom du père au nom du vice
au nom des rades et des mégots
je lève ma Guiness et je glisse
dans la moiteur des mélancos
je flye vers les parfums tactiles
et vers l'androgyne ovipare
je flye vers l'assassin tranquille
sous mon sourire d'aérogare
et je carbure aux années-lumière
mon astronef dans les rigoles
mes rétrofusées dans la bière
pour la liturgie d'la picole
je flye vers le chaos caché
dans les vestiges de ma mémoire
quand je n'sais plus de quel côté
se trouvent mes yeux dans les miroirs
je flye vers la cité-frontière
dans la nuit des villes sans lumière
Paroles (que j'adore!) : Hubert-Félix THIEFAINE
Musique (que j'adore aussi!) : Claude MAIRET
22:21 | Lien permanent | Commentaires (2)