29/01/2014
Lynda Lemay en concert à Thionville le 23 janvier
La pensée du jour : "Et me voici adulte -matricule léger- au pavillon des incurables de l'âme". Franck VENAILLE
Je tourne, je tourne à en être étourdie
Je reviens, je retourne à mes planches chéries
Y a des mains qui s'agitent, y a des paumes qui crient
La lumière m'invite, la pénombre est remplie
Je me plante comme une fleur, je suis prête à grandir
A m'exhiber le cœur, à me laisser cueillir
J'ai apporté des strophes, à vous d'les corriger
Allez, soyez mon prof, je vous tends mon cahier
Je vous prête mes crayons, qu'ils soient feutres ou pastels
Allons-y, colorions comme à la maternelle
Y a déjà des rayons qui nous tombent des lampes
On peut tracer des ronds sur chaque feu de la rampe
Dessinons des soleils dans chaque coin de nos ciels
On fera des merveilles, la soirée sera belle
Peu importe notre âge, on est tous écoliers
Il faut tourner des pages, réapprendre à voler
Je tourne, je tourne à en être étourdie
Je reviens, je retourne à mes planches chéries
J'vous remets mes chansons comme des feuilles d'examen
J'aurai jamais tout bon, j'ferai jamais tout bien
Mais si y a une leçon qu'j'ai fini par apprendre
C'est qu'ça prend cent pour cent dans l'plaisir qu'on va prendre
A tenter de notre mieux sans s'comparer aux autres
D'être fiers et heureux dans une vie bourrée d'fautes
Je tourne, je tourne, je tourne, je tourne, je tourne
Je tourne, je tourne, je tourne, je tourne, je tourne
C'est sur cette chanson, « Je tourne, je tourne », que s'allume la première étincelle du dernier album de Lynda Lemay, Feutres et pastels. C'est aussi la chanson qui ouvre un spectacle époustouflant, avec peu de respiration entre les morceaux, un spectacle durant lequel on passe du rire aux larmes, des larmes au rire. Le grand huit des émotions !
Lynda Lemay, je l'ai découverte, je crois, avec la chanson « Les filles seules ». A l'époque, j'étais seule, justement, et je me reconnaissais dans chaque ligne de ce texte. Et je crois pouvoir dire que de nombreuses filles seules ont pleuré dans leur chaumière en écoutant ces paroles si criantes de vérité. Ensuite, ce fut la claque avec « Le plus fort c'est mon père ».
« Quel effet ça t'a fait
Quand tu l'as rencontré ?
Est-ce que ça t'paraissait
Qu'il allait tant t'aimer ? »
Une chanson magnifique, une déclaration d'amour à fleur de peau d'une fille à son père...
J'ai écouté Lynda Lemay pendant de nombreuses années, puis plus rien. Après Les secrets des oiseaux, je ne saurais dire pourquoi, j'ai tout loupé, j'ai zappé les albums qui ont suivi. Pourtant, je savais bien, au fond de moi, que les chansons de la Québécoise m'avaient construite presque autant que celles de Barbara. Je savais bien qu'un jour ou l'autre je reviendrais à ces douces amours. Ce fut donc par le biais de Feutres et pastels. Dès la première chanson, je fus conquise à nouveau ! Lynda Lemay a 47 ans et demi, autant dire 48, autant dire 50 (ce sont ses propres mots) et elle nous revient avec une plume taillée par une maturité qui lui va à ravir. Par quelques blessures aussi. Lynda Lemay confesse en toute franchise que quand il s'agit de choisir, elle choisit l'erreur, et comment ne pas se sentir la frangine de cette femme forte qui n'hésite pas à confesser ses fragilités ? Les chansons de Lynda, ce sont des histoires qui auraient pu, qui pourraient arriver ou qui sont arrivées à plusieurs d'entre nous, et c'est cela qui fait leur charme et leur force.
Il faut aller voir Lynda Lemay en concert car c'est là que ses chansons prennent leur envol. Sur la tournée actuelle, la dame nous accueille dans un décor d'école primaire et s'y promène à son aise, accompagnée de trois musiciens. C'est dans ce coin d'enfance que Lynda fait tournoyer et flamboyer sa longue chevelure, c'est là qu'elle fait aussi tournoyer et flamboyer nos cœurs ! On rit en écoutant « La visite » ou « Les souliers verts » et en prenant notre première leçon de québécois (savez-vous ce qu'est une bécosse ou un maringouin ?!), on cache quelques larmes en écoutant « Quand j'étais p'tit gars » (et comme dirait ma fille Louise : « Ben dis donc, le gars, il a vraiment une voix de fille !!! ») ou « La place au sous-sol » ou encore « Une mère ».
On sort de là revigoré, plein d'énergie, car ça fait du bien de se vider d'un trop-plein de larmes, ça fait du bien de rire aux éclats sur des chansons qui parlent des petits riens qui font nos drôles de vies, ça fait du bien de rire de l'âge qui vient, qui est déjà là, qui fout tout en charpie, le corps et le reste. Mais pas le cœur, Lynda, pas le cœur, et je voudrais m'exclamer, après avoir vu le magnifique concert de Thionville la semaine dernière, je voudrais m'exclamer, à la manière de Barbara : « Merci et chapeau bas ! »
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02/01/2014
Toutes les fois où j'ai vu HFT (édition revue et augmentée !!)
La pensée du jour : "Comme la poussière, le temps tombe en petites miettes fines sur les meubles et sur mon cœur". Brigitte FONTAINE
Comme le veut la tradition (voir d'anciens billets postés ici), je fais aujourd'hui le point sur toutes les fois où j'ai vu HFT : 36 en tout. Zut, j'étais persuadée que je l'avais vu 40 fois !!! 36, ce n'est pas assez, j'en redemande !!
N'hésitez pas à mettre votre propre liste de concerts dans les commentaires, ou à me dire lesquels vous avez "faits" parmi ceux que je cite !
Vendredi 27 octobre 1995 : Salle des fêtes, Sarreguemines (57).
Mardi 24 novembre 1998 : Saint-Avold (57).
Jeudi 25 mars 1999 : Zénith, Nancy (54)
Dimanche 11 juillet 1999 : Eurockéennes, Belfort (90).
Mercredi 3 novembre 1999 : Salle Elsa Triolet, Longlaville (54).
Samedi 27 octobre 2001 : Galaxie, Amnéville (57).
Jeudi 13 décembre 2001 : Zénith, Nancy (54).
Samedi 3 août 2002 : Champ des lutins, Gomené (22) : Festival Délirock.
Vendredi 20 septembre 2002 : Les Arènes, Metz (57).
Samedi 25 octobre 2003 : Salle Rameau, Lyon (69) : hommage à Léo Ferré.
Mercredi 26 mai 2004 : Grand Théâtre, Dijon (21) : Histoire du soldat, Stravinsky.
Samedi 31 juillet 2004 : Festival de bouche à oreille, Savigna (39).
Mardi 16 novembre 2004 : Théâtre municipal, Thionville (57).
Mercredi 17 novembre 2004 : Salle Poirel, Nancy (54).
Jeudi 18 novembre 2004 : Théâtre de la Rotonde, Thaon-les-Vosges (88).
Jeudi 2 décembre 2004 : Arsenal, Metz (57).
Vendredi 10 mars 2006 : Rockhal, Esch-sur-Alzette (Luxembourg).
Samedi 18 mars 2006 : La Cigale, Paris.
Mardi 4 avril 2006 : Zénith, Nancy (54).
Jeudi 6 avril 2006 : Zénith, Dijon (21).
Dimanche 30 avril 2006 : salle Acropolis, Voujeaucourt (25).
Vendredi 11 août 2006 : festival du chien à plumes, Villegusien (52).
Samedi 7 octobre 2006 : Théâtre municipal, Béthune (62).
Vendredi 3 novembre 2006 : Théâtre de Champagne, Troyes (10).
Vendredi 17 novembre 2006 : Zénith de Paris.
Samedi 28 juin 2008 : Olympia de Paris, concert Thiéfaine / Personne.
Vendredi 11 juillet 2008 : Lac de Madine (55), concert Thiéfaine / Personne.
Mars 2011 : FNAC Saint Lazare, Paris.
Lundi 6 juin 2011 : La Flèche d'or, Paris.
Mercredi 19 octobre 2011 : Zénith, Nancy (54).
Samedi 22 octobre 2011 : Bercy, Paris.
Vendredi 18 novembre 2011 : Micropolis, Besançon (25).
Jeudi 8 mars 2012 : Galaxie, Amnéville (57).
Vendredi 20 avril 2012 : Salle des fêtes, Vandœuvre-lès-Nancy (54)
Vendredi 26 octobre 2012 : La Passerelle, Florange (57).
Samedi 21 décembre 2013 : Galaxie, Amnéville (57).
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31/12/2013
Hommage à Jean-Louis Foulquier
La pensée du jour : "Six milliards d'individus hurlant 'Je suis seul !', ça fait une jolie musique aux oreilles de Dieu". Brigitte FONTAINE
En ce dernier jour de l'année 2013, impossible de ne pas rendre hommage à Jean-Louis Foulquier, qui sut toujours faire un excellent accueil à des artistes comme Thiéfaine, Leprest, et bien d'autres... Je me souviens aussi de sa belle interprétation de "Tout c'qui est dégeulasse porte un joli nom"...
J'ai trouvé l'article suivant, signé Valérie Lehoux, sur Télérama.fr, je l'ai recopié intégralement :
Jean-Louis Foulquier s'est éteint ce mardi 10 décembre 2013, à l'âge de 70 ans. Animateur emblématique de France Inter et fondateur des Francofolies de La Rochelle, il laisse la chanson française orpheline.
Une image : la grande scène de La Rochelle, au soir du 17 juillet 2004, quand il tira sa révérence après vingt ans de Francofolies, entouré pour l'occasion de Renaud, Véronique Sanson, Alain Souchon, Zebda, Zazie, Voulzy, Kent, Maurane, Juliette, entre autres.
Une musique : Europa, par le saxophoniste argentin Gato Barbieri, qui servit 24 ans durant de générique à son Pollen.
Une voix : la sienne, aux profondeurs chaleureuses et aux tutoiements faciles, qui résonna sur France Inter pendant une quarantaine d'années.
Pour deux générations, au moins, Jean-Louis Foulquier aura été l'incarnation parfaite du « Monsieur chanson française ». Celui qui fit découvrir au grand public la scène bouillonnante, et turbulente, de l'après-rive gauche – les Higelin, Renaud ou Lavilliers qui, au mitan de la décennie 70, réinventaient la chanson française en la gorgeant d'impertinence, de rock ou de musqiues latines. Celui, aussi, qui savait transmettre aux plus jeunes l'amour des monstres sacrés nommés Ferré, Barbara ou Brassens, dont il connaissait les répertoires par cœur, et dont il soulignait sans cesse l'importance nonobstant les modes du moment. Celui, encore, qui aura accompagné les talents émergents durant des décennies, autant sur les ondes que sur le festival qu'il avait créé, dans son port natal de La Rochelle.
Brassens, Mouloudji, Aznavour, Barbara...
C'est donc là que l'histoire commença, en juin 1943. Est-ce parce qu'il avait grandi dans les embruns de l'Atlantique, qu'il aura toujours gardé une allure de marin – mâtiné de titi parisien ? Toujours est-il que Foulquier n'a pas 20 ans lorsqu'il ose larguer ses amarres rochelaises, pour tenter sa chance dans la capitale. Déjà, la chanson le titille. On le croise à L'Echelle de Jacob ou à La Villa d'Este, où se produisent Caussimon, Mouloudji ou Aznavour. Il enregistre même plusieurs 45 tours. Mais les temps sont aux yéyés, et la voix du jeune homme peine à percer. Le hasard et le besoin de gagner sa vie vont alors prendre des allures de destin : en 1965, il entre à France Inter en tant que ... standardiste. Peu à peu, il collabore à plusieurs émissions, ne s'imaginant pas encore dans la peau d'un animateur. Jusqu'à ce que la direction de la chaîne lui propose un créneau nocturne, entre 2 et 3 heures du matin.
En 1975, Foulquier s'y installe, et crée Studio de nuit. « Je voulais en faire le dernier cabaret de Paris. J'invitais de jeunes chanteurs que personne ne connaissait encore, et qui venaient avec leur guitare. » Un soir, l'animateur a la surprise d'y croiser Brassens, auditeur fidèle, venu incognito accompagner l'un de ses amis chanteurs. La rencontre est fondatrice : les deux hommes sympathisent ... tant et si bien que Brassens reviendra lors de chaque nouvelle saison, pour lancer l'émission, à la stupéfaction totale des animateurs « installés » de France Inter. « Pour moi qui n'étais encore qu'un débutant, ce fut essentiel. Brassens m'a donné la confiance qui me manquait. »
Suivront bien sûr d'autres rencontres (notamment avec Barbara, qui le marqua fortement), et d'autres émissions : Saltimbanques, Bain de minuit, Y a d'la chanson dans l'air... Et Pollen. Lancée en 1984, elle fut longtemps l'un des piliers des grilles d'Inter, et le rendez-vous incontesté de tous les amoureux de la chanson. A l'instar d'un José Artur, Foulquier s'impose alors chaque soir en « passeur » d'exception. Bon vivant, bon buveur (un peu trop, de son propre aveu), il a le don d'instaurer de la convivialité autour de son micro. Il aime les artistes, et cela s'entend. Il réalise souvent son émission en public, et hors les murs, dans un restaurant parisien proche de l'Olympia, au Théâtre du Sentier des Halles, au Palace, au Passage du Nord Ouest, au Divan du monde...
Higelin, Thiéfaine, Nougaro, Indochine...
En 1985, nouveau pas, et cette fois de géant : Foulquier crée les Francofolies dans son fief de La Rochelle. Higelin, Thiéfaine, les Rita Mitsouko, Diane Dufresne ou Zachary Richard sont de cette première édition. Nougaro, Sheller, Souchon, Renaud, Couture ou Indochine sont de la deuxième... Rien ne semble résister à Foulquier. Il fédère et a du flair. Il demande à Didier Varrod, alors au début de sa carrière, de l'épauler. Bien vu. Au fil des ans, son festival prend de l'ampleur. Tout en restant centré sur la chanson, il s'ouvre au hip-hop et s'aventure sur les terres de l'électro. Il essaime même à l'étranger, Bulgarie, Québec, Belgique, Argentine, Suisse, Allemagne – de ses tentatives étrangères, ne subsistent aujourd'hui que les Francos de Spa et celles de Montréal.
Pour Foulquier, l'aventure Francofolies durera 20 ans – il passe la main à l'issue de l'édition 2004. Sa vie à la radio se poursuit encore quelque temps. Pollen ayant adopté un rythme hebdomadaire à la fin des années 90, il lui adjoint en 2003 une courte quotidienne, Tous talents confondus, consacrée aux débutants. C'est son dernier fait d'armes sur France Inter. A la rentrée 2008, la station, alors dirigée par Frédéric Schlesinger,décide de mettre un terme à leurs 43 années de vie commune.
L'homme s'est donc retiré, à regret. De-ci, de-là, on le voyait encore faire l'acteur : sur les planches, dans une adaptation de La première gorgée de bière, ou devant les caméras, dans la série Xanadu – depuis les années 80, il avait régulièrement endossé de petits rôles pour le cinéma et la télévision. On l'entendait parfois pousser des coups de gueule (contre Ségolène Roayl, par exemple). On le savait également appliqué à peindre, ce qui l'apaisait, et à exposer des toiles aux couleurs vives. Mais c'est encore et toujours dans le monde de la chanson que, même absent, il restait le plus présent. Le 8 décembre 2013, lors du grand concert Inter-Générations célébrant les 50 ans de la station, plusieurs artistes avaient tiré leur chapeau à celui qui les avait soutenus dès leurs débuts. Quelques jours plus tôt, il nous avait raconté ses propres premiers pas à la radio, avec une reconnaissance mêlée de pudeur. Souvenirs d'un authentique passionné, qui aura su transmettre sa flamme.
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29/12/2013
"Qu'en est-il de ces heures troubles et désabusées ?"
La pensée du jour: "J'espère que demain sera torride et vibrant, avec des astres riants, des petites lueurs dans les yeux". Brigitte FONTAINE
« On n'en finit jamais d'écrire la même chanson »...
On n'en finit jamais de faire les mêmes erreurs, de se piéger soi-même, de « broyer son propre horizon ». « C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir », écrivait Céline.
Depuis des mois et des mois, je lutte, je me bats, je me débats, j'essaie de revenir à la surface, de revenir à la vie, tout simplement. Quand le désespoir me saisit violemment à la gorge, avec cette nausée qui n'en finit plus, je me mets un bon vieux Thiéfaine, à fond, comme une ado, comme l'ado que je suis restée. Je ne suis jamais sortie du complexe du homard... Il faut dire que devenir adulte dans un monde comme celui-ci, froid, désert, dénué d'horizon, ça ne donne pas envie.
Ecouter Thiéfaine à fond, donc, pour ne pas sombrer, pour me sentir moins seule, avoir la certitude rassurante qu'un autre que moi éprouve les mêmes difficultés à vivre, la même « difficulté d'être », pour reprendre le titre d'un beau livre de Cocteau. C'est donc cela que je décline sous toutes les formes et quotidiennement : la difficulté d'être. Pas de place en ce bas monde pour les sensibilités exacerbées, les cœurs pleins à ras bord, ceux qui ne marchent pas droit, titubent, vacillent, boitent...
Ecouter Thiéfaine à fond et me dire qu'un autre entend comme moi hurler à ses oreilles le violent « silence des morts », imagine ces mêmes morts en train de pleurer sous leur dalle de granit, imagine aussi des dieux impuissants fixant l'humanité, et fixant du même coup le beau bordel dans lequel ils l'ont plongée. « Le monde, et pourquoi pas ? Un gosse aurait fait mieux, » comme chantait l'ami Leprest.
Ecouter Thiéfaine et me dire qu'il faut lutter, lutter encore. Que peut-être l'irréversible que j'ai semé dans ma vie n'est pas si irréversible que cela, que là où une porte se ferme, une autre s'ouvre immanquablement. Que la fin d'un chapitre en annonce un nouveau. Je n'ai peut-être pas encore flingué toutes mes cartouches, qui sait, et il y a peut-être encore des bonnes surprises à attendre, à étreindre ici ou là.
Ecouter Thiéfaine et me dire que Nietzsche avait raison : « Sans la musique, la vie serait une erreur ». Sans Thiéfaine, ma vie à moi serait une erreur ! Les mots d'Hubert sont comme autant de planches de salut pour mon âme naufragée. Je n'oublie pas la jeune gamine de 19 ans que je fus et qui, il y a bien longtemps, par une froide nuit de septembre, se prit en pleine face une algèbre souterraine qui allait désormais l'accompagner pour le reste de sa vie. « Pauvre petite fille sans nourrice arrachée du soleil, il pleut toujours sur ta valise ». J'ai l'impression que depuis ce fameux mois de septembre 1992, il n'a jamais cessé de pleuvoir sur ma valise. Comme dirait Romain Gary, autre planche de salut, « jai été heureuse entre les gouttes ». C'est déjà ça.
Voilà ce que je garde enfoui en moi depuis de longs mois, voilà pourquoi ce blog s'est tu, il y avait en moi trop de colères, trop de chagrins, trop de larmes coincées... Désolée de vous avoir ennuyés en ce dimanche avec ce billet indécent, impudique, qui aurait peut-être mieux fait d'aller se planquer dans un coin... Mais je sais aussi que ma passion pour HFT m'a ouvert les bras d'amitiés solides, je sais que vous ne jugerez pas, je crois même savoir que vous aussi, parfois, vous avez connu les ténèbres et que Thiéfaine vous a guidés dans la nuit...
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28/12/2013
"Fra Angelico met des larmes dans mon vin"
La pensée du jour : "Il faudrait bénir tous les moments où je n'ai pas peur". Brigitte FONTAINE
Aujourd'hui, je vous propose une petite note sur Fra Angelico. Je viens carrément d'acheter le bouquin Découvertes Gallimard consacré à ce peintre ! Je vais le lire et en mettrai éventuellement des passages ici. Il y a fort longtemps, j'avais dit que je me lancerais un jour dans un grand volet sur les peintres et la peinture dans les chansons de Thiéfaine. Je me souhaite d'avance bon courage, car les références picturales ne manquent pas chez HFT, tout comme les références littéraires, musicales, bibliques, et j'en passe !!!
D'abord, voici un petit extrait du chapitre 1 de mon Découvertes Gallimard tout fraîchement acheté dans une librairie nancéienne déjà évoquée ici :
De Guido di Piero à Fra Angelico
Il est toujours troublant de constater qu'une personne dont le nom vous est familier ne s'est jamais appelée ni fait appeler ainsi : tel est le cas de Fra Angelico, le "frère angélique". Ce n'est que quelques années après sa mort que le poète dominicain Domenico da Corella qualifia de "peintre angélique" celui que l'on nommait alors Fra Giovanni da Fiesole, "frère Jean de Fiesole". Les Italiens l'ont même ensuite très rapidement surnommé il Beato Angelico, "le bienheureux angélique", avant que tout procès en canonisation ne soit instruit par le Vatican. A la fin du XXème siècle, Fra Angelico fut admis auprès des bienheureux par le pape Jean-Paul II, qui en fit le saint patron des artistes. Bien peu d'hommes de l'art ont eu droit à un tel honneur : c'est dire la réputation de Fra Angelico en tant que peintre avant tout religieux.
A ses débuts, rien ne prédestinait pourtant l'artiste à une telle gloire posthume. Très peu d'informations nous sont parvenues sur les premières étapes de sa vie : sa date de naissance n'est même pas connue avec certitude et, bien qu'une tradition orale l'ait longtemps fait remonter à l'année 1387, il est bien plus probable qu'elle se situe autour de 1400, à Vicchio di Mugello, dans les collines au nord de Florence. La première mention de celui qui ne s'appelle encore que Guido di Piero ne date en tout cas que de 1417; l'année suivante, le même Guido est payé pour un tableau d'autel réalisé dans l'église florentine de Santo Stefano al Ponte. L'œuvre a aujourd'hui disparu, mais un tel document n'en reste pas moins capital en ce qu'il démontre que, chez Fra Angelico, la vocation de peintre a précédé celle proprement religieuse.
En 1424, Guido di Piero est devenu "Fra Giovanni" : le peintre a donc entre-temps prononcé ses vœux au couvent de l'Observance dominicaine, situé sur la colline de Fiesole, aux portes de Florence. Fondé en 1406, le couvent de San Domenico avait dû être abandonné trois ans plus tard par des moines persécutés qui passèrent près d'une décennie en exil, sous la conduite de leur maître emblématique, Giovanni Dominici. Dominici prônait un retour aux valeurs des Pères de l'Eglise, loin de la mondanité supposée de l'ordre dominicain officiel. En plus de la certitude de nombreuses commandes, c'est cette vision puriste de la religion qui attire sans doute le jeune Guido peu après que les Observants ont réinvesti leur couvent de Fiesole, en 1418. Après un an de pénitence et de formation durant lequel il n'a sans doute pas peint, l'artiste devient moine à part entière de l'Observance dominicaine, un ordre qu'il allait servir en images jusqu'à la fin de sa vie.
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22/12/2013
Thiéfaine à la Pop rock party
La pensée du jour (naissant) : "L'heure avant l'aube du jour suivant est toujours si cruellement noire". Hubert-Félix THIEFAINE
On peut avoir 40 piges, autant de concerts d'HFT derrière soi (je referai très bientôt le point à ce sujet, cela s'appellera à nouveau, comme autrefois, « toutes les fois où j'ai vu HFT » !!), on peut donc trimbaler tout cela comme expériences diverses et variées sur sa carcasse rouillée et se faire encore surprendre. « N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? »
Se faire encore surprendre, oui, c'est bien cela. Rentrer chez soi complètement scié par ce qu'on vient de voir et surtout d'entendre. Il est très précisément 2h23 au moment où je m'installe à l'ordinateur pour tenter de pondre une note digne de ce nom et digne surtout de l'artiste auquel je consacre ce blog depuis un petit paquet d'années maintenant.
Par où commencer ? Vous dire d'abord qu'en partant, je ne sais pas pourquoi, une seule « devise » me trottait dans la tête : « La soirée sera rock'n'roll ou ne sera pas » !!! Sur le trajet, j'ai écouté (comme il se devait) l'ami Hubert-Félix. Le dernier live tant qu'à faire. Et là, déjà, « Annihilation » m'a foutu pour la millième fois un uppercut. En larmes au volant. Sûrement un coup de Fra Angelico... 21 décembre, triste date pour moi, depuis cinq ans... Alors forcément, certains mots m'entrent dans la chair et me dézinguent. Sûrement un coup des morts « sous leur dalle de granit »...
Arrivée au Galaxie, j'étais un peu stressée. Impossible de suivre le concert tout devant, je ne suis pas arrivée assez tôt. Enfin, j'étais bien placée malgré tout. Dans la fosse, comme toujours ou presque !
Que dire du mélange métissé de ce soir ? J'ai été scotchée par les diverses prestations de Saule, sa voix incroyablement puissante. Scotchée aussi par la patate de Mademoiselle K. Et je me promets de me procurer au plus vite un de ses albums, jusqu'à les avoir tous ! Je me promets également de réécouter Bertignac. En revanche, Christophe, désolée, je ne pourrai pas, je n'ai jamais pu...
Cali est resté égal à celui que j'avais vu il y a quelques années au Zénith de Nancy : une bête de scène, un joyeux dingue qui enflamme tout sur son passage !
Venons-en à celui qui nous intéresse tous : Hubeeeert !! Il est arrivé assez vite sur scène et nous a balancé un divin « Soleil cherche futur », emportant immédiatement l'adhésion du public, et pas seulement, je crois, de celui qui était là pour lui, déjà acquis à sa cause depuis de longues années...
Premières notes de la deuxième chanson : on ne sait pas trop à quoi s'attendre, on ne reconnaît rien de typiquement thiéfainien là-dedans. Et pour cause : c'est du Ferré ! « Vingt ans » ! La vache, j'en suis presque à genoux ! « Qu'on ait été chouette ou tordu, avec les ans tout est foutu »... Cela vous met la tripaille sens dessus dessous, ces mots-là. Cette voix-là, cette émotion-là surtout. Celle de Thiéfaine, à nulle autre pareille quand il s'agit de rendre hommage à l'ami Léo. Juste après avoir interprété cette chanson, Hubert a dit qu'il avait une pensée toute particulière pour Jean-Louis Foulquier. Et là, Hubert, je l'ai tout simplement « béni » ! Ne pas penser à Jean-Louis Foulquier au cours d'une telle soirée aurait relevé de l'irréparable oubli. Mais l'honneur est sauf. Et plus encore : l'intégrité de Thiéfaine. Cet homme-là, je l'ai toujours pensé fidèle à ses enthousiasmes premiers. Ferré, Foulquier, la preuve est faite. On n'oublie pas les « fondamentaux » !!
Troisième chanson, on s'attend à tout et on ne peut présager de rien. C'est cela qui a fait, me semble-t-il, toute la force de ce spectacle : tout ce qui nous arrivait dessus n'était jamais prévisible ! Et pourtant : « Lorelei » !! Je l'avais mise dans mes paris !
Bien plus inattendue : la quatrième chanson, à savoir « London calling » des Clash ! Cette fois, Cali prête lui aussi sa voix à ce morceau mythique. Bertignac est à la guitare. La classe !
C'est surprenant, n'est-ce pas ? Mais la suite va carrément vous mettre sur les fesses : Thiéfaine interprétant « Cette fille-là » de Johnny, cela vaut son pesant de cacahuètes ! Formidable ! Le truc tout à fait inédit, inouï !!!
Cinquième morceau : « Confessions d'un never been ». Là encore, grand étonnement ! Et peut-être un peu d'autodérision dans ce refrain qui clame « J'ai volé mon âme à un clown » ? Un peu comme si Thiéfaine venait s'excuser des incongruités que commet son double pervers qui joue dans un groupe de pop rock (moi je m'en fous, sincèrement, et encore plus après-coup : ce soir, on était dans le rock pur et dur !) De temps à autre, une attitude, un geste, une gaucherie viennent trahir le « caillou catatonique » qui sommeille en Hubert. On le sent mal assuré par moments. Et pas ravi, à la fin, je crois, de chanter « Les mots bleus » avec Christophe. Pas ravi et surtout pas trop au courant de ce qu'il faudrait chanter et à quel moment. Mais les autres maîtrisent et Hubert se reposera sur leur aisance !
En fait, ce sont « Les mots bleus » qui ont mis le point final au spectacle. Mais juste avant : moment de grâce ! Thiéfaine a pris sa guitare et les premières notes qui ont retenti ont transporté le public dans une jubilation qui faisait plaisir à entendre : oui, c'est bien « La fille du coupeur de joints » qui est venue s'inviter comme un OVNI dans ce spectacle bouillonnant ! Là, je ne sais pas pourquoi, mon instinct m'a dit qu'il était urgent d'aller rejoindre une joyeuse bande qui entonnait « oh oh oh oh oh oh » plus fort que les autres ! Et c'est avec joie que j'ai mêlé ma voix à celles, puissantes, de ces frères reconnus en un instant !!! Ah, cette mélodie familière ! Bien souvent je l'ai tout à la fois adorée et maudite : adorée parce qu'elle a le don d'installer soudain le public, si bigarré soit-il, dans une intense communion d'une rare beauté. Maudite parce qu'elle sonne le glas de bien des concerts et que c'est beurk, pas envie que la fête s'achève, je veux des lampions à n'en plus finir, des confettis, des soleils écrasés de futur ! Ce soir, cependant, cette chanson, je n'ai pu que l'aimer à cent pour cent : elle a soudain rassemblé la communauté, si je puis dire !!! Nous n'étions certes pas les plus jeunes du public, mais nous étions sans doute les plus dynamiques !!! Les plus démonstratifs ! Le public de Thiéfaine a ceci de particulier qu'il ne renonce jamais à clamer sa folle passion, et c'est plus puissant que le brame du cerf à la saison des amours (pardon, je débloque, c'est la fatigue !!) Bref, nous étions beaux, franchement ! Je suis drôlement fière de nous !!!!
Quand tout a été vraiment fini de chez fini, sans plus aucun espoir, je suis allée rôder un peu dans la salle, essayant de repérer les signes qui ne trompent pas : le plus souvent un tee-shirt acheté sur la dernière tournée. Et c'est ainsi que j'ai revu Cindy et Bruce. Cela m'a fait un bien fou de papoter avec eux sur le parking. Un bien fou de leur dire, vers une heure du matin, quand nous nous sommes quittés, « les mots des pauvres gens », « rentrez bien, faites attention sur la route »...
La route, mon cher Hubert, je crois qu'elle est toute tracée et qu'il te faudra bien la reprendre. Tu ne peux pas nous laisser patauger, orphelins, dans un truc qui aurait un immonde goût d'inachevé. Ce soir, le message était clair : nous sommes quelques-uns à te réclamer à cor et à cri ! Nous aimons faire durer, c'est indéniable ! La scène te va si bien...
03:43 | Lien permanent | Commentaires (19)
21/12/2013
Les paris sont ouverts !
La pensée du jour : "Plus on vieillit, plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste". Eric-Emmanuel SCHMITT
Alors, à votre avis, que va-t-il nous jouer ce soir, le père Hubert ?!! Je parierais plutôt sur des "classiques", à savoir "Lorelei Sebasto Cha", "Les dingues et les paumés", "La fille du coupeur de joints", "Alligators 427". Eventuellement, "La ruelle des morts", sachant que cette chanson est pas mal passée sur les ondes il n'y a pas si longtemps et que le concert s'adresse à un public majoritairement non-initié. La présence de Cali à cette Pop rock party me fait supputer un petit "Gynécées" en duo, mais peut-être que je me plante complètement...
En tout cas, la playlist que j'imagine me semble regrouper comme il se doit les thèmes chers à Thiéfaine : l'amour, la drogue, la mort. Ce qui pourra peut-être en effrayer quelques-uns... Et c'est avec un certain amusement que je me souviens tout à coup de cette jeune fille qui, après un concert d'HFT, avait enguirlandé son copain de l'avoir traînée à un "truc aussi glauque", je cite. Et d'en rajouter : "Il est vraiment pas bien ce mec"... Certes, je reconnais qu'il faut sans doute être soi-même un peu dingue ou paumé, ou bien les deux à la fois, ou bien être né "sous le signe SATURNE", pour retrouver un bout de soi dans la poésie parfois âpre et flippante d'HFT. J'ai rarement rencontré des gens "lisses" dans le public du poète jurassien, on y croise plutôt des écorchés vifs, des êtres que leur sensibilité et leur conscience de l'inconvénient d'être nés damnent à longueur de temps ou presque (je ne parle pas de moi, bien évidemment...)
Quoi qu'il en soit, ce soir, nous aurons notre âme de quatorze ans, nous quitterons pour quelques heures notre paletot usé par les pluies torrentielles d'une vie qui s'ingénie à nous malmener. Ce soir, tiens, nous lui ferons un doigt d'honneur, à cette chienne ! Je n'oublie pas non plus le retour lamentable, crasseux et sans joie qui est le prix à payer pour toute extase. Je m'efforce de m'armer pour cette redescente qui ressemble toujours à une plongée sans ascenseur dans un gouffre glacial. Et je n'oublie pas non plus qu'en concert comme en amour, le plus beau moment reste celui où l'on se love dans l'attente...
13:04 | Lien permanent | Commentaires (1)
20/12/2013
"Pas sûr que je remonte sur scène"
La pensée du jour : "Je me sens écrasée d'exister. ça me donne envie d'écrire". Marguerite DURAS
Je sais, j'arrive avec un train de retard, mais tant pis ! Le 7 décembre de cette année, le Républicain Lorrain publiait une interview de Thiéfaine. La voici, juste pour nous mettre dans l'ambiance de la Pop rock party de demain !
Depuis juin, Hubert-Félix Thiéfaine n'est plus en tournée. Il participera toutefois le 21 décembre à la septième Pop rock party au Galaxie d'Amnéville.
Pour sa 7ème édition, le 21 décembre à 20h au Galaxie d'Amnéville, la Pop rock party réunira sur scène Louis Bertignac, Cali, Richard Kolinka, Mademoiselle K, Saule, Christophe et Hubert-Félix Thiéfaine.
« Premières Victoires de la musique l'an dernier, première Pop rock party, cette année. Faut-il voir un lien ? »
Hubert-Félix Thiéfaine : « Cela faisait plusieurs fois qu'on m'invitait mais j'étais, chaque fois, pris. Là, j'étais libre et j'ai voulu faire un geste. On m'a demandé six ou sept chansons mais je n'ai pas encore fait mon choix.
-A quoi ressemble un après Victoires de la musique ?
-Cela m'a apporté plus de concerts. J'étais déjà invité par les gros festivals, comme les Vieilles Charrues ou les Eurockéennes, mais d'autres, plus petits, se sont greffés, si bien que la tournée a dû être rallongée d'un an et demi. Au-delà des Victoires de la musique, ce qui a changé depuis une dizaine d'années, c'est d'être invité dans des bleds perdus où il y a 10 000 personnes qui vous attendent ! Ces festivals ne sont pas connus médiatiquement mais le sont localement.
-Votre Homo Plebis Ultimae Tour s'est achevé à Londres en juin. Que faites-vous depuis ?
-Je suis chez moi, dans la forêt. Je me repose, après 113 concerts en deux ans et demi et le public, lui aussi, se repose !
-Vous écrivez quand même ?
-J'ai voulu arrêter plusieurs fois mais je continue. Il y a des gens qui sont accros aux jeux vidéos, aux matchs de foot, moi c'est l'écriture de chansons. J'écris la nuit quand j'ai des insomnies.
-De la musique ?
-J'en écoute le moins possible ou un peu de musique contemporaine : Gavin Bryars, Max Richter.
-Des livres ?
-J'aime les polars, la science-fiction. Cela permet de regarder le monde à 360° et d'éviter les angles morts.
-Qu'avez-vous prévu de faire après la Pop rock party ?
-Je ne sais pas si je remonterai sur scène. Le contexte actuel n'est pas reluisant. Je vais attendre 2017 !
-Mais vous votez blanc...
-Je vote blanc parce que j'attends un mec qui ait du panache, dont je serai fier à l'ONU, au G7, au G20, un mec qui représente la France. Je n'aimais pas non plus le précédent... Ce n'est pas une question de bord. Je n'aimais pas Mitterrand mais il avait du panache comme, avant lui, Pompidou. Cela fait vingt ans qu'on n'a plus vu ça. J'attends un jeune anarchiste avec un charisme d'enfer qui représente le peuple et fasse l'unité.
-Contrairement à d'autres artistes, vous n'avez jamais soutenu une personne politique. Pourquoi ?
-J'ai toujours refusé. Un artiste doit être apolitique. Dans toutes les biographies que je lis, on voit bien qu'il ne faut pas mélanger les genres. Je ne fais évidemment pas de comparaison mais à l'Académie française en 1850 c'est ce qu'on reprocha à Victor Hugo. L'artiste et la politique, c'est incompatible. Je veux garder ma liberté de dire m.... à qui je veux.
-Avant 2017, il y aura la Pop rock party...
-Ce sera ma journée sociable !
18:12 | Lien permanent | Commentaires (2)