23/04/2011
HFT, nostalgique du futur
"HFT, nostalgique du futur", c'est le titre de l'article consacré aujourd'hui, dans L'Est Républicain, à la visite que Thiéfaine a faite hier à des élèves de première de Jarville.
Voici ici, rien que pour vous, l'intégralité de cet article ! Mine de rien, le père Hubert occupait une grande place de la première page de notre journal aujourd'hui !
Thiéfaine a livré en personne et gratuitement le processus de création de sa poésie aux 1ères de la Malgrange.
Les Fleurs du mal de Baudelaire plongeraient leur racine dans le même terreau que « Les Fleurs sauvages » d'Hubert-Félix Thiéfaine. C'est en gros la théorie que Jean-Marc André développe face au soleil, devant l'entrée principale du lycée de La Malgrange, à Jarville, en attendant le chanteur franc-comtois, un poil en retard. Après Lavilliers, HFT a accepté « gracieusement », sans tambour ni trompettes, de parler de ses textes à ses premières.
Baudelaire, Verlaine, Thiéfaine, même combat, vraiment ? « Leurs écrits semblent hermétiques mais ils regorgent de références. Il faut des clefs pour y accéder. Comme eux, Thiéfaine est féru de littérature antique », explique le prof de français. Et ils ont en commun un « positionnement dans le monde qui ne leur convient pas », une « souffrance », ajoute-t-il quand son invité déboule dans le parc. HFT est descendu de sa montagne (le Jura) sur un cheval noir (un coupé sport). Et en compagnie d'un invité surprise : Lucas, son fils, « élève de première à Dijon ».
Le « songwriter » confirme d'emblée les propos de son hôte : il s'est toujours « senti mal » dans ces endroits, « même à la fac ». C'est comme ça qu'il a commencé à écrire, d'ailleurs. Bilan littéraire de sa scolarité : « 50 chansons et des pièces de théâtre sur des profs un peu délirants ». « A l'école, j'étais mauvais sauf en histoire ». ça lui a d'ailleurs valu un séjour à Verdun « encadré par des militaires ». « L'ossuaire de Douaumont m'a donné le goût du morbide », dit-il en riant aux éclats. Une digression inspirée par une madeleine de Commercy posée sur la table. Thiéfaine cède facilement « aux charges de son inconscient ».
Devant son jeune public sagement assis (son fils a foncé au fond de la classe), l'antistar pas très à l'aise hume l'odeur « de la craie et de l'éponge » en croisant les bras. C'est que les élèves devant lui ont bûché quelques-uns de ses textes, lu des articles de presse et se sont livrés à des « études comparatives ». Charlie croit voir dans son œuvre une filiation avec celle de Nerval. Elle y décèle des « références à l'Antiquité », des traces morbides, un parfum de nostalgie. Pas lui qui se définit comme un « nostalgique du futur ». Encore un de ces « oxymores » dont il raffole. Il préfère de loin la poésie à la prose, fusse-t-elle de Nerval. Au « Soleil noir » du poète romantique, il oppose la « lune noire », c'est-à-dire « Lilith qui symbolise la femme un peu perverse, la maîtresse idéale ».
HFT compare son processus de création à une longue marche périlleuse sur la crête d'une montagne. « A chaque pas, on peut tomber dans le vide, côté création ou côté folie ». Il lui arrive même de rêver ce qu'il écrit. Il s'endort d'ailleurs avec un carnet et un crayon posés sur le chevet. Le deuxième couplet des « Fastes de la solitude », il l'a rêvé ! « C'était le 25ème couplet de mon rêve. Je me suis dit c'est bien, il faut que je me réveille, que je prenne des notes ».
HFT ne croise plus ses bras et les élèves ont les yeux grands ouverts. Quand la sonnerie des vacances retentit, ils ne bougent pas d'un iota. Plus tard, il confiera que lui aussi aurait aimé voir un artiste débouler dans le lycée qui l'ennuyait à mourir. Lequel ? « Clo-Clo, quand j'étais en 5ème, Brian Jones ou Bob Dylan en 1ère ».
Saïd LABIDI
19:59 | Lien permanent | Commentaires (12)
Aloysius Bertrand
La pensée du jour : "Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
Un jour après un jour une nuit après nous". Paul ELUARD
Le dernier album de Thiéfaine devrait pouvoir donner lieu à de nombreuses notes sur mon blog. J'aimerais, par exemple, parler des différents auteurs dont les mots parsèment le livret, ici ou là. En exergue de "Fièvre résurrectionnelle", on trouve des mots d'Aloysius Bertrand, ils m'ont d'ailleurs servi de pensée du jour dans la note précédente. En lisant ce nom d'Aloysius Bertrand, je me suis souvenue que j'avais déjà lu des textes de cet auteur dans mon Grand Livre de la Poésie française. Je vous proposerai bientôt un de ses poèmes en prose. Aujourd'hui, voici un petit résumé de sa vie !
Aloysius Bertrand (Louis Jacques Napoléon Bertrand) : poète français. Né à Céva (Piémont, Italie) le 20 avril 1807, mort à Paris le 29 avril 1841.
Fils d'un capitaine de gendarmerie, qui était lorrain, et d'une mère italienne, il fut à l'âge de sept ans ramené en France par ses parents qui allèrent s'établir à Dijon (1814). Ayant fait de fort bonnes études au collège de cette ville, il débuta dans les lettres en publiant quelques ballades dans un journal (Le Provincial). D'entrée de jeu, il montrait là qu'il avait au plus haut degré le sens de la prose française. Fort des encouragements qu'il recevait de son entourage, il voulut connaître Paris (1828), désertant ainsi, comme tant d'autres, sa province par ambition. Accueilli chaudement par la jeune école romantique, il aurait pu s'y fixer, car on s'offrait à l'aider. Mais il était trop soumis à son humeur vagabonde pour ne pas avoir l'envie de retourner à Dijon. Il s'y trouvait quand éclata la Révolution de Juillet (1830). Fou d'enthousiasme, il la servit avec sa plume dans la feuille Le Patriote de la Côte-d'Or. Revenu à Paris en 1832, il devait y composer la plupart de ces morceaux qui tendaient à la création, comme il disait, « d'un genre de prose tout nouveau ». En dépit de la pénurie dans laquelle il se trouvait, il en retardait constamment la publication en volume, tant il avait le goût de la perfection. Etant, par surcroît, soutien de famille, il gagne sa vie alors comme correcteur d'imprimerie, collabore à de petits journaux, se livre aux plus basses besognes et se voit réduit, en fin de compte, à tous les expédients. Pris de la poitrine, il dut entrer à l'hôpital de la Pitié (1838). Il n'en sortit un peu plus tard que pour entrer à l'hôpital Necker où il mourut. Ce n'est qu'après sa mort, et par les soins de ses amis Sainte-Beuve et David d'Angers, que parut le recueil de ses poèmes en prose : Gaspard de la nuit, fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot (1842). Grâce à ce pur chef-d'œuvre, Aloysius Bertrand s'est, en quelque sorte, fait montreur de terre promise : tout le poème en prose de Baudelaire à Mallarmé.
10:27 | Lien permanent | Commentaires (2)
20/04/2011
Fièvre résurrectionnelle / fiévreuse résurrection
La pensée du jour : "Et le soleil ouvrit ses cils d'or sur le chaos des mondes". Aloysius Bertrand
Fièvre résurrectionnelle
sous un brouillard d'acier
dans les banlieues d'Izmir, de Suse ou Santa-Fé
six milliards de pantins au bout de la lumière
qui se mettent à rêver d'un nouvel univers
mais toi tu restes ailleurs sous un buzz immortel
à fabriquer des leurres en fleurs artificielles
pour les mendiants qui prient les dieux et les chimères
les trafiquants d'espoir aux sorties des vestiaires
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil .../...
dans un rideau de feu
dans les banlieues d'Auckland, de Cuzco ou Montreux
six milliards de fantômes qui cherchent la sortie
avec des sonotones et des cannes assorties
mais toi tu viens d'ailleurs, d'une étrange spirale
d'un maelström unique dans la brèche spatiale
avec autour du cou des cordes de piano
et au poignet des clous pour taper le mambo
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil .../...
dans son plasma féérique
dans les banlieues d'Hanoï, de Sfax ou de Munich
six milliards de lépreux qui cherchent leur pitance
dans les rues de l'amour en suivant la cadence
mais toi tu cherches ailleurs les spasmes élémentaires
qui traduisent nos pensées comme on traduit Homère
et tu m'apprends les vers d'Anna Akhmatova
pendant que je te joue Cage à l'harmonica
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil .../...
ivre de ses vieux ors
dans les banlieues d'Angkor, d'Oz ou d'Oulan Bator
six milliards de paumés levant la tête au ciel
pour y chercher l'erreur dans un vol d'hirondelles
mais toi tu planes ailleurs sur des nuages flous
dans de faux arcs-en-ciel vibrant de sables mous
tu chantes des arias d'espoir universel
pour faire que le soleil se lève sur nos e-mails
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil .../...
là-bas sur l'horizon
venant d'Héliopolis en jouant Hypérion
six milliards de groupies qui l'attendent hystériques
dans le stade au jour J en brouillant la musique
mais toi tu squattes ailleurs dans un désert de pluie
en attendant les heures plus fraîches de la nuit
et tu me fais danser là-haut sur ta colline
dans ton souffle éthéré de douceurs féminines
je t'aime et je te veux à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je te veux et le soleil se lève
Hubert-Félix THIEFAINE / Ludéal
J'adore cette chanson, pas vous ? Ici, l'amour apparaît comme un havre de paix. Deux êtres s'aiment, l'un des deux attend l'autre, et il ne s'agit pas, me semble-t-il, d'une attente douloureuse, mais plutôt apaisée et douce. Le monde autour peut bien s'agiter, et avec lui six milliards de pantins qui cherchent leur pitance, la sortie, un bout de rêve, ou je ne sais quoi encore, il ne reste finalement que deux êtres qui s'aiment et se sont créé leur petit univers. La femme apparaît ici comme une sorte de fée, de déesse qui enchante le quotidien, qui vient d'ailleurs, et qui n'a guère de points communs avec le reste de l'humanité. Elle est pourtant bien ancrée dans la vie, elle la célèbre, elle la danse, elle en fait une fête en chantant des "arias d'espoir universel", elle "homérise" la vie, elle cherche les "spasmes élémentaires". Et si c'était elle qui avait raison, si le monde devait être avant tout poésie ? S'il devait d'abord et même seulement s'écrire sous la plume d'Anna Akhmatova ou celle d'Homère, s'il devait d'abord et même seulement se danser au rythme de l'harmonica ?
Fièvre résurrectionnelle ou fiévreuse résurrection après une lente descente aux enfers ? Il y a un peu des deux dans la douce attente décrite ici. Une belle chanson d'amour aux accents apaisés... C'est ainsi que je ressens les choses, et vous ?
13:28 | Lien permanent | Commentaires (5)
09/04/2011
Anna Akhmatova (Requiem)
8
A LA MORT
Puisque tu dois venir, pourquoi pas maintenant ?
Je t'attends. Et c'est dur.
J'ai éteint la lumière et j'ai ouvert la porte
Pour toi, si simple, miraculeuse.
Prends la forme que tu voudras,
Sois l'obus mortel qui s'engouffre,
Le malfaiteur agile qui vient à pas de loup,
Les noires fumées de la typhoïde,
Ou bien cette légende que tu as inventée
Et qui nous lève le coeur à tous,
Que je voie le haut du chapeau bleu *
Et le concierge blême de peur.
Peu m'importe à présent. L'Enisseï tourbillonne,
L'Etoile Polaire rayonne,
Et l'éclat bleu des yeux que j'aime
Se voile d'un ultime effroi.
La maison aux fontaines
19 août 1939
*Uniforme des employés du NKVD.
21:58 | Lien permanent | Commentaires (3)
06/04/2011
Anna Akhmatova (Requiem)
La pensée du jour : "Je vous aimerai jusqu'à ma mort. Je vais essayer de ne pas mourir trop tôt. C'est tout ce que j'ai à faire". Marguerite DURAS
7
LE VERDICT
Voilà. Le mot, pierre, est tombé
Sur mon sein encore vivant.
Ce n'est rien. Je m'y ferai.
J'étais prête depuis longtemps.
J'ai bien du travail aujourd'hui.
Il me faut tuer ma mémoire,
Il me faut empierrer mon âme,
Il me faut réapprendre à vivre.
Et pourtant... Ce froissement brûlant de l'été,
Comme une fête à ma fenêtre.
Depuis longtemps je pressentais
Ce jour si clair, cette maison déserte.
Eté 1939
14:07 | Lien permanent | Commentaires (1)
27/03/2011
"Suppléments de mensonge", presque un mois déjà...
C'est un dimanche de printemps, pas nécessairement printanier. C'est un dimanche moitié-soleil et moitié-nuages, un dimanche de « soleil-cafard ». Il fait un temps hésitant, à se promener dans la « Ruelle des morts » pour y compter ses deuils et se rendre compte que la pelle déborde qui sert à les ramasser...
C'est un dimanche à écouter Thiéfaine, pour se sentir moins seul(e), un dimanche à s'enivrer l'âme de « Suppléments de mensonge ». On ouvre le flacon, et se déverse l'ivresse... Je n'ai pas dit assez combien j'aime cet album, combien il m'entre dans la peau. Dans « La Ruelle des morts », j'ai tout à coup la soixantaine avec Thiéfaine, et je regarde avec nostalgie s'éloigner mes marelles et ces deux clochers, l'un lorrain, l'autre breton, qui si souvent font résonner, dans ma vie d'adulte, leurs mélancoliques carillons...
Sautons un peu plus loin sur la marelle, justement, et c'est « Petit matin, 4.10. heure d'été » qui vient nous plonger dans ses eaux glaciales... « J'ai broyé mon propre horizon », chantes-tu, vieux compagnon d'infortune... Il y a plusieurs décennies, tu posais la lancinante question de savoir « qui n'a pas sa névrose », je demande aujourd'hui qui ne broie pas son propre horizon, qui ne dilapide pas ses forces et le temps qui lui est imparti ? Dans « Scandale mélancolique », tu te décrivais comme un never been, te voilà avouant que tu rêves d'avoir été... C'est chaque jour la « foire aux âmes brisées », mais certains sont un peu plus sensibles que d'autres au « vieux drame humain » qui s'y joue. Certains tomberont à genoux avec Nietzsche devant un cheval épuisé, d'autres passeront tranquillement leur chemin. Peut-être que pour ceux-là, les mots de Thiéfaine n'ont pas, ne peuvent pas avoir le même impact que sur les premiers.
Dans « Infinitives voiles », tu évoques le « miroir intime d'une enfance bâclée ». Là encore, une question me vient : qui n'a pas le sentiment, après-coup, d'avoir bâclé son enfance, de n'en avoir pas suffisamment siroté la belle insouciance, celle dont il est écrit dès le premier cri que l'on pousse, qu'elle ne reviendra plus ? Qui ne livre pas chaque jour son petit « combat sans espoir » ?
«Infinitives voiles » : depuis de longues semaines, je me triture le cerveau sur cette licence poétique ! Un début de réponse (qui n'engage que moi) m'est venu ce matin : l'infinitif, quelque part entre l'infini et le définitif...
Bien d'autres « fulgurances » me sont venues à l'esprit ce matin. Par exemple, en écoutant « Les ombres du soir », j'ai imaginé « séduire pour mieux détruire, dit-elle ».
Cela faisait un peu plus d'une semaine que je n'avais pas écouté ces suppléments -au pluriel- de mensonge -(au) singulier. Une fois encore, je ressors bouleversée de cette plongée au cœur d'un album baignant à la fois dans les plus froides ténèbres et la plus chaude lumière. C'est tout l'art de Thiéfaine que de savoir nous piéger et de chanter avec la même grâce tantôt « le souffle éthéré des douceurs féminines », tantôt la « froideur féminine » (il y a la femme qui vous "homérise", mais il y a aussi celle qui vous vampirise !), tantôt « l'espoir d'un futur désiré », tantôt ses « scarifications de guerrier de l'absurde ». Dans « Suppléments de mensonge », on oscille sans cesse entre coups de poing et caresses, entre froideur, brutalité même, et douceur, voire sensualité. C'est peut-être ce qui explique que l'on ressorte vacillant, bizarre, et pourtant plus fort, de chaque heure passée en compagnie de cette œuvre magnifique...
15:46 | Lien permanent | Commentaires (10)
Anna Akhmatova (Requiem)
La pensée du jour : "Je vous jure, dans ce village, quand on veut entendre parler pour rien dire, pas la peine d'allumer la télé". Sébastien JAPRISOT
4
Si l'on t'avait montré à toi, la rieuse,
Toi la pécheresse si joyeuse,
La tant aimée de tes amis,
Ce qu'il adviendrait de ta vie,
Ces queues derrière trois cents personnes
Sous les murs des Croix* avec tes colis,
Et la brûlure de tes larmes
Faisant flamber la glace neuve.
Dans la prison vacille un peuplier.
Pas un bruit. Pourtant, ici, combien
De vies innocentes s'éteignent...
*Prison de Leningrad
5
Dix-sept mois que je hurle,
Je te crie de revenir.
Je me jette aux pieds des bourreaux,
Toi mon fils et mon effroi.
Tout s'est à jamais brouillé,
Je ne sais plus désormais
Distinguer l'homme de la bête,
Ni s'il faudra longtemps attendre le supplice.
Rien que des fleurs poussiéreuses,
Et le bruit de l'encensoir,
Et quelque part, des empreintes
Qui ne mènent nulle part.
Et me menace d'une mort imminente
Une énorme étoile.
1939
6
Les semaines s'envolent, légères.
Que s'est-il passé ? Mystère.
Comme elles te fixaient, mon fils,
Ces nuits blanches, dans ta prison,
Et comme elles te fixent encore
De leur œil de vautour,
Parlant de ta haute croix,
Parlant de ta mort.
1939
14:10 | Lien permanent | Commentaires (1)
25/03/2011
Anna Akhmatova (Requiem)
La pensée du jour : "Je sais où je vais,
Ce ne sera pas toujours gai.
Mais l'amour et moi
L'aurons voulu ainsi". Robert DESNOS
2
Le Don paisible coule en paix,
La lune jaune entre furtive,
Elle entre, le chapeau de travers,
La lune jaune voit une ombre.
Cette femme est malade,
Cette femme est seule,
Son fils est en prison et son mari en terre,
Pensez à elle dans vos prières.
3
Non, ce n'est pas moi qui souffre, c'est quelqu'un d'autre.
Moi, je n'aurais pas pu. Ce qui est arrivé,
Qu'on le recouvre de noirs suaires,
Que l'on emporte les lumières...
La nuit
23:28 | Lien permanent | Commentaires (1)