14/01/2011
Chansons n°85 et n°86 : "Fin de partie" et "Animal en quarantaine"
La pensée du jour : "Ende März hatten wir entdeckt, dass wir uns unser Leben lang immer schon lieben und geliebt haben, von Anfang an und bis zum Jüngsten Tag". Birgit VANDERBEKE
FIN DE PARTIE
débris distordus de skylab
fossilisés sur ta moquette
fines fleurs calcées de baobab
violacées au bout de tes gamètes
comme dans un rébus
tu déchibres tes nuits
ce n'est qu'un début
juste une fin de partie
juste une fin de partie
juste une fin de partie
vieille odeur de foutre moisi
dans les brumes du vestiaire
où t'échanges ta mélancolie
contre un canon scié Winchester
baiser gluant de James Joyce
sous le rasoir effilé de tes chromes
whisky-rock and rolls royce
vodka mercurochrome
juste une fin de partie
juste une fin de partie
juste une fin de partie
où est la sortie ?
chien errant à minuit
devant l'asile fermé des petites sœurs éphémères
tu n'entends plus le cri
tu n'entends plus le cri
le cri
le cri
le cri de tes désirs
le cri de tes désirs
le cri de tes désirs déserts
le cri de tes désirs déserts
où est la sortie ?
juste une fin de partie
où est la sortie ?
juste une fin de partie ... / ...
ANIMAL EN QUARANTAINE
oh ! le vent se lève
au large des galaxies
et je dérêve
dérive à l'infini
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
je m'imagine
en ombre vaporeuse
âme anonyme
errante et silencieuse
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! dépouillé
exigeant l'immortalité
et refusant de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit
vers l'autre monde
dans le dernier taxi
les infos grondent
et le temps s'obscurcit
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
exigeons l'immortalité
et refusons de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit ... / ...
oh ! le vent se lève
au large des galaxies
et je dérêve
dérive à l'infini
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
exigeons l'immortalité
et refusons de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit
21:06 | Lien permanent | Commentaires (15)
06/01/2011
Chanson n°84 : "Bruits de bulles"
La pensée du jour : "Il arrive un moment dans la vie où toutes les femmes que l'on a rencontrées finissent par vous composer une image très claire de celle qui vous manque". Romain GARY
BRUITS DE BULLES
Soleil écorché,
Vestiges éventrés,
Corps décapités,
Squelettes éclatés,
Fragments de silence
Dans la transparence
Ouatée des écrans
De contrôle assistance,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles.
Le rouge de ses lèvres
Et le bleu de ses yeux
Sur le blanc crayeux
De son visage laiteux,
Charme ténébreux
Des ruines sur les lieux
Du crash où se cache
La bête à sept têtes,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles.
Le temps se coagule,
Lueurs des rayons
Rouges filtrés des néons,
Lasers et lézards,
Démons de mon hasard,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles.
L'instant se coagule,
Aurore et rosée,
Légère et vaporeuse,
Parfums orangés
De ces nuits orageuses,
Je m'engouffre en fumée
Dans la fissure,
Cliché désintégré,
Faille obscure,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles,
Bruits de bulles,
Le temps se coagule...
Impossible de ne pas penser à Lorelei2 en postant cette note ici ! Je la lui dédie, d'ailleurs !
21:09 | Lien permanent | Commentaires (8)
05/01/2011
Chansons n°82 et n°83 : "Les mouches bleues" et "Est-ce ta première fin de millénaire ?"
La pensée du jour : "Il faut tout vivre et beaucoup oublier pour vivre le nouveau, l'inespéré, qui se donne finalement à l'espérance qui n'espère plus rien". Henri BAUCHAU
LES MOUCHES BLEUES
L'ours en cage est au pied du mur
En train d'équarrir son dresseur
Vapeurs d'oxyde et de luxure
C'est déjà demain et d'ailleurs
C'est juste une visite au musée
Pour mater les singes acrobates
Avant que je donne ma tête à couper
Et peut-être ma langue à ta chatte
C'est étrange comme les mots se troublent
A l'intérieur de mon cerveau
Chromosomes noircis au chirouble
Au gasoil et à la nitro
Il est trop tard pour s'abîmer
Dans des scories émotionnelles
Je veux mourir estrangulé
Sous tes nylons et tes dentelles
Peu à peu
Peu à peu
Les mouches bleues
Les mouches bleues reviennent
Et les hyènes
Toujours les hyènes
Sur la même chaîne
Peu à peu je vois s'estomper
Les rêves de mon esprit tordu
Je commence même à oublier
Les choses que je n'ai jamais sues
Peut-être eussé-je dû frapper plus
Et me lever tôt le matin
Peut-être encore eût-il fallusse
Baby que je buvasse un peu moins
Peu à peu
Peu à peu
Les mouches bleues
Les mouches bleues reviennent
Et les hyènes
Toujours les hyènes
Sur la même chaîne
EST-CE TA PREMIERE FIN DE MILLENAIRE ?
Il n'est de jour si long qui ne trouble tes nuits
Maléficieux bipède aux yeux brûlant de haine
Ton soleil a sombré dans un ghetto de pluie
Dans ces rues où s'allument les guérillas urbaines
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Déjà les chauve-souris s'échappent en ricanant
Des parkings souterrains et des bouches de métro
Des Luna Park en ruines, chaotiques flamboyants
Aux disneyeuses gargouilles d'un Mickey toxico
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Le bleu du ciel plombé complètement destroyé
Par les gaz hilarants de tes vapeurs intimes
Ne filtre plus l'écho de mémoire fossoyée
Sous le feu des rayons meurtriers des abîmes
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Est-ce ta première fin de millénaire ?
La peste a rendez-vous avec le carnaval
Les cytomégalos dansent avec arlequin
Comedia del arte, cagoules antivirales
Masques à gaz, oxygène et costumes florentins
T'as momifié ton coeur, tatoué ton numéro
Bancaire sur les parois internes de ton crâne
Tu n'as plus qu'à déduire l'alcool de tes impôts
Si tu veux pas crever sans arroser ton âme
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Les hordes affamées envahissent tes palaces
Piétinent ton épitaphe et tringlent sur tes pelouses
Trop tard pour leur jeter ta tronche en dédicace
Mieux vaut lâcher ton flingue, tes diams et tes perlouzes
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Est-ce ta première fin de millnéaire ?
21:38 | Lien permanent | Commentaires (5)
03/01/2011
Chanson n°81 : "Crépuscule-Transfert"
La pensée du jour : "Le grand bouquet, sur la commode de l'entrée, est fané. Nous mourons de vivre". Louis CALAFERTE
Nous abordons cette fois les textes de l'album "Fragments d'hébétude". En postant ici les paroles de "Crépuscule-transfert", je me dis que finalement, "Fragments d'hébétude" s'ouvre sur le même thème que "Chroniques bluesymentales". Car, au fond, que nous dit Thiéfaine dans "Demain les kids" ? Il nous chante déjà que l'horreur est "humaine, clinique et banale"...
CREPUSCULE-TRANSFERT
Dans la clarté morne et glaciale
D'un ténébreux soleil d'hiver
Tu te blottis comme un animal
Sous les tôles rouillées d'une Chrysler
Entre une laverie automatique
En train de cramer et un bunker
Y a plus grand-chose de magnétique
Sur la bande son de ton flipper
Les gens tristement quotidiens
Dans leur normalité baveuse
Traînent leur futur d'euro-pingouins
Au bout d'leurs graisses albumineuses
Et toi tu ne sais plus où aller
De cul de sac en voie sans issue
T'as juste appris à éviter
Les snippers et les tirs d'obus
L'horreur est humaine, clinique et banale
Enfant de la haine, enfant de la peur
L'horreur est humaine, médico-légale
Enfant de la haine, que ta joie demeure !
Sous les regards torves et nighteux
Des cyborgs aux circuits moisis
Les cerveaux devenus poreux
S'en retournent à la barbarie
Et tu traînes tes tendres années
D'incertitude et d'impuissance
Parfois tu rêves de t'envoler
De mourir par inadvertance
L'horreur est humaine, clinique et banale
Enfant de la haine, enfant de la peur
L'horreur est humaine, médico-légale
Enfant de la haine, que ta joie demeure !
Dans les dédales vertigineux
Et séculaires de ta mémoire
Tu froisses un vieux cahier poisseux
Plein de formules d'algèbre noire
A quoi peut ressembler ton spleen
Ton désespoir et ton chagrin
Vus d'une des étoiles anonymes
De la constellation du chien
L'horreur est humaine, clinique et banale
Enfant de la haine, enfant de la peur
L'horreur est humaine, médico-légale
Enfant de la haine, que ta joie demeure !
20:39 | Lien permanent | Commentaires (2)
02/01/2011
Chansons n°79 et n°80 : "Misty dog in love" et "Villes natales et frenchitude"
La pensée du jour : "Des fleurs dans des verres
demandent la clef des champs". Jules RENARD
Tout d'abord, je vous souhaite une excellente année 2011 ! Le compte à rebours a commencé : bientôt sortira l'album que nous attendons tous depuis si longtemps ! Quant au concert à Bercy, il arrivera plus vite qu'on ne le pense : encore une fin d'hiver, un printemps, un été, un début d'automne, et nous y serons !
Puisque nous en sommes à compter les saisons, j'en profite pour dire au passage que ce blog fêtera justement ses cinq printemps en avril ! Je repense toujours avec un peu d'émotion à la nuit qui vit naître ce modeste Cabaret. Cela faisait quelque temps que l'idée me trottait dans la tête, et puis une nuit, je ne sais pas, j'ai tout vu arriver sur moi en même temps : le nom de ce blog, les idées de notes, tout ! Le lendemain, je "mettais au monde" cet espace que je conçois avant tout comme un lieu de communication et d'échanges. Je reconnais que ces derniers temps, je ne vous ai pas offert des trucs très originaux, très solides, mais avec la sortie du prochain album, il y aura de nouveau matière à alimenter le Cabaret ! Je m'en réjouis déjà ! Je serai là, fidèle au poste !
MISTY DOG IN LOVE
je te veux dans ma nuit
je te veux dans mon brouillard
je te veux dans ma pluie
je te veux dans mon blizzard
je te veux fauve et captive
écartelée dans ma geôle
je te veux chaude et lascive
glamoureuse et sans contrôle
je te veux sur ma route
je te veux dans mes errances
je te veux dans mes doutes
je te veux dans mes silences
je te veux en amazone
à cheval sur ma monture
je te veux quand j'abandonne
ma racine à ta blessure
je te veux dans la spirale
de tes abîmes éclatants
je te veux dans les annales
de ton féminin troublant
je te veux dans le feu
taciturne des étoiles
je te veux dans le jeu
des vagues où s'enfuient nos voiles
je te veux vamp et rebelle
bouillonnante et sans pudeur
je te veux tendre et cruelle
sur mon sexe et dans mon cœur
je te veux dans l'opéra
silencieux de mes planètes
je te veux dans le magma
où se déchire ma comète
je te veux dans ma nuit
je te veux dans mon brouillard
je te veux dans ma pluie
je te veux dans mon blizzard
je te veux dans le sulfure
de mes galeries inconscientes
je te veux dans l'or-azur
de mes envolées d'atlante
je te veux dans la lumière
de mes soleils suburbains
je te veux dans la prière
des dieux suppliant l'Humain
je te veux dans ma nuit
je te veux dans mon brouillard
je te veux dans ma pluie
je te veux dans mon blizzard
je te veux fauve et captive
écartelée dans ma geôle
je te veux chaude et lascive
entrouverte et sans contrôle
VILLES NATALES ET FRENCHITUDE
Clichés de poubelles renversées
Dans la neige au gris jaunissant
Où un vieux clébard estropié
R'nifle un tampon sanguinolent
Givré dans la nuit de Noël
Un clocher balbutie son glas
Pour ce pékin dans les ruelles
Qui semble émerger du trépas
Il vient s'arrêter sur la place
Pour zoomer quelques souvenirs
Fantômes étoilés de verglas
Qui se fissurent et se déchirent
Ici y avait un paradis
Où l'on volait nos carambars
Maint'nant y a plus rien mon zombie
Pas même un bordel ou un bar
Voici la crèche municipale
Sous son badigeon de cambouis
Où les générations foetales
Venaient s'initier à l'ennui
Cow-boys au colt 45
Dans la tendresse bleue des latrines
On était tous en manque d'indiens
Devant nos bols d'hémoglobine
Voici l'canal couvert de glace
Où l'on conserve les noyés
Et là c'est juste la grimace
D'un matou sénile et pelé
Mais ses yeux sont tellement zarbis
Et son agonie si tranquille
Que même les greffiers par ici
Donnent l'impression d'être en exil
Voici la statue du grand homme
Sous le spectre des marronniers
Où l'on croqua la première pomme
D'une quelconque vipère en acné
Et voici les murs du lycée
Où t'as vomi toutes tes quatre heures
En essayant d'imaginer
Un truc pour t'arracher le coeur
Mais t'as jamais vu les visages
De tes compagnons d'écurie
T'étais déjà dans les nuages
A l'autre bout des galaxies
Trop longtemps zoné dans ce bled
A compter les minutes qui tombent
A crucifier de fausses barmaids
Sur les murs glacés de leurs tombes
Un camion passe sur la rocade
Et le vent du Nord se réveille
Mais faut pas rêver d'une tornade
Ici les jours sont tous pareils
21:13 | Lien permanent | Commentaires (6)
31/12/2010
Chansons n°76, n°77 et n°78
Je vous dois des excuses : dernièrement, lorsque je vous ai proposé la chanson n°76, je me suis totalement plantée !!! La chanson n°76, c'était « 542 lunes et 7 jours environ », je suis allée trop vite! Je répare donc mon erreur, mais j'ai dû effacer la note d'avant-hier, et vos commentaires aussi. Je vous demanderai de bien vouloir, comme avant-hier, poster une pensée du jour au bas de cette note. Et, avec tout cela, je vous dois trois chansons !!!
542 LUNES ET 7 JOURS ENVIRON
La terre est un MacDo recouvert de ketchup
Où l'homo cannibale fait des gloupses et des beurps
Où les clowns en treillis font gémir la musique
Entre les staccatos des armes automatiques
J'y suis né d'une vidange de carter séminal
Dans le garage intime d'une fleur sentimentale
Quand j'ai ouvert les yeux la lumière vagabonde
Filait à 300.000 kilomètres à la seconde
J'ai failli me tirer mais j'ai fait bof areuh
J'suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce
Et coucou beuh !
542 lunes et 7 jours environ
Que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes et 7 jours environ
Et tu vois mon amour j'suis toujours aussi con
Une fille dans chaque port et un porc qui sommeille
Dans chaque salaud qui rêve d'une crampette au soleil
Et les meufs ça couinait juteuses et parfumées
Dans le bleu carnaval des printemps cutanés
J'en ai connu des chaudes à la bouche animale
A g'noux dans les toilettes ou dans la sciure des stalles
Hélas pour mon malheur j'en ai connu des pires
Qui voulaient que j'leur cause en mourant d'un soupir
Et puis je t'ai connue mais j'vais pas trop charrier
Attendu que j'suis lâche et que ton flingue est chargé
Oh ma sweet yéyéyé sweet lady
542 lunes et 7 jours environ
Que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes et 7 jours environ
Et tu vois mon amour j'suis toujours aussi con
La geisha funéraire s'tape des rassis crémeux
Chaque fois que j'raye un jour d'une croix sur mon pieu
Pourtant j'contrôle mes viandes, je surveille mes systoles
Et me tiens à l'écart des odeurs de formol
Mais un jour faut partir et finir aux enchères
Entre les gants stériles d'une sœur hospitalière
Et je me vois déjà guignol au p'tit matin
Traînant mon vieux flight-case dans le cimetière des chiens
Oh meine kleine Mutter mehr Licht !
542 lunes et 7 jours environ
Que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes et 7 jours environ
Et tu vois mon amour j'suis toujours aussi con
ZOO – ZUMAINS - ZEBUS
Je regarde passer les zumains de ma rue
Un peu comme on reluque au zoo les zébus
Triés, normalisés, fonctionnels, uniformes
Avec leurs initiales gravées sur leurs condoms
Et je cherche un abri sur une étoile occulte
Afin de me tricoter des œillères en catgut
J'm'arracherais bien les yeux mais ce serait malveillance
Vu que j'ai déjà vendu mon cadavre à la science
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady
Plus de mur à Berlin pour justifier ma honte
Quand je reviens bourré dans mes baskets en fonte
Et çui d'Jérusalem est trop loin du bistrot
Pour que j'm'y liquéfie en chagrin lacrymo
Mais loin de moi l'idée d'être irrévérencieux
Et d'flinguer les chimères qui rendent le monde heureux
Chacun sa religion, chacun son parachute
Et je mets mon foulard quand je vais à la turlute
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady
J'écoute la mode en boîte sur mon ghetto-blaster
Dans le joyeux ronron quotidien des horreurs
Pas la peine de s'en faire il suffit d'oublier
Demain je s'rai funky, rastaquouère et blindé
A part ça tout va bien comme dit Schopenhauer
Pendant la durée des travaux je reste ouvert
J'imaginerai Sisyphe gonflé aux anabos
En train d'faire sa muscu dans la cage aux héros
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady
PORTRAIT DE FEMME EN 1922
Je t'ai rencontrée une nuit
Au détour d'un chemin perdu
Qui ne conduisait nulle part
Où tu te tenais immobile
En équilibre sur un fil
Tendu au-dessus du hasard
Et lorsque je t'ai demandé
Qui tu étais d'où tu venais
Tu m'as répondu d'un regard
Tu sais, je ne suis qu'effluve
Et je reviens d'ailleurs...
Plus tard dans un coin de bistrot
Devant un billard électrique
Tu m'as montré ta déchirure
Tu m'as dit d'étranges paroles
Qui volaient comme des chauves-souris
Au milieu de ta chevelure
Elles me parlaient d'inconnu
De mystérieux chemins cachés
Qui montaient au-delà des murs
D'un ténébreux voyage
Tu cherches au-delà des frontières
Un miroir ou un cœur ouvert
Pour y projeter tes phantasmes
Sautant d'une plateforme d'autobus
Tu prends le premier train rapide
Pour Marseille ou pour Amsterdam
Juste une pièce dans un taxiphone
Mon tendre amour ne m'attends pas
Ce soir je ne rentrerai pas
Et tu reprends ta route
Ton ténébreux voyage
Un jour ou l'autre tu reviens
Un peu comme au sortir d'un rêve
Dans l'inconscience du matin
Les traits tirés par la fatigue
La tête creuse, le regard vide
Tu ne sais plus ce qui se passe
Et tu ne comprends plus
Tu ne comprends plus rien
Le temps de te refaire les yeux
De prendre un bain et de m'aimer
Tu repenses à d'autres visages
Noyée au fond d'un verre d'alcool
Tu me demandes une cigarette
Et me dis d'un air un peu vague
Mon tendre amour ne m'en veux pas
Tu sais je ne suis à personne
Demain il faut que je reparte
Et tu reprends ta route
Ton ténébreux voyage
Mine de rien, que d'allusions à l'Allemagne dans "542 lunes et 7 jours environ" et "Zoo-zumains-zébus" !!!
Et n'oubliez pas d'aller faire un tour là :
10:38 | Lien permanent | Commentaires (1)
28/12/2010
Chansons n°74 et n°75 : "Un automne à Tanger" et "Caméra terminus"
La pensée du jour : "Vivre est assez bouleversant
quoique médisent nos sceptiques
De quoi demain sera-t-il fait
ô plus on va plus on le sait
car enfin le jeu perd sa mise
et les dés meurent dans nos mains
Porte de plus en plus étroite
qu'il est maigre notre destin
pour y trouver de quoi le fuir". Georges Perros
UN AUTOMNE A TANGER
(antinoüs nostalgia)
lui sous la pluie
d'un automne à Tanger
lui qui poursuit
son puzzle déglingué
lui dans sa nuit
d'un automne à Tanger
lui qui détruit
son ombre inachevée
nous venions du soleil
comme des goélands
les yeux fardés de ciel
et la queue dans le vent
mais nous nous sommes perdus
sous le joug des terriens
dans ces rades et ces rues
réservés aux pingouins
lui sous la pluie
d'un automne à Tanger
lui qui poursuit
son puzzle déglingué
les vagues mouraient blessées
à la marée sans lune
en venant féconder
le ventre des lagunes
et nos corps écorchés
s'immolaient en riant
sous les embruns glacés
d'une chambre océan
lui dans sa nuit
d'un automne à Tanger
lui qui détruit
son ombre inachevée
d'ivresse en arrogance
je reste et je survis
sans doute par élégance
peut-être par courtoisie
mais j'devrais me cacher
et parler à personne
et ne plus fréquenter
les miroirs autochtones
lui sous la pluie
d'un automne à Tanger
lui qui poursuit
son puzzle déglingué
lui dans sa nuit
d'un automne à Tanger
lui qui détruit
son ombre inachevée
CAMERA TERMINUS
sous les proches moisis
des cités englouties
la dernière ambulance
s'englue dans le silence
enfin seuls
odeurs gélatineuses
de chairs moites et lépreuses
parfums de fièvre jaune
de cyanure et d'ozone
enfin seuls
nous sommes seuls
dans le vent
survivants
mort-virus/ terminus
au pied des temples usés
des statues délabrées
le fleuve roule sa semence
limoneuse et gluante
enfin seuls
silhouette vaporeuse
dans la lumière cendreuse
du matin-crépuscule
t'arraches mon ventricule
enfin seuls
nous sommes seuls
dans le vent
survivants
mort-virus/terminus
omnibus morbidus gaudeamus !
enfin seuls
sur cette planète qui grince
dans le froid qui nous pince
enfin seuls
tu te rinces les méninges
en caressant mon singe
jardins métalloïdes
noyés de larmes acides
où la lune en scorpion
fait danser ses démons
enfin seuls
amants conquistadors
sur le terminator
plus de voix qui déconnent
au bout des taxiphones
enfin seuls
17:48 | Lien permanent | Commentaires (11)
26/12/2010
Chanson n°73 : "Pogo sur la deadline"
La pensée du jour : "Quelquefois je suis vide pendant très longtemps. Je suis sans idendité. ça fait peur d'abord. Et puis ça passe par un mouvement de bonheur". Marguerite DURAS.
POGO SUR LA DEADLINE
j't'ai connu par erreur aux heures des fins d'parties
devant le souterrain où j'garais mon O.V.N.I.
couché dans des renvois de bière et de bretzel
t'essayais de demander du feu à un teckel
mais quand j't'ai vu marcher à côté de tes rangers
en pleine éclipse mentale et mouillant tes Pampers
j'ai sorti mes Kleenex et mon mercurochrome
pour mettre un peu de couleur sur ta gueule de fantôme
je m'souviens de ton rire hideux dans les couloirs...
tes mains de chimpanzé accrochées au comptoir...
et tes yeux révulsés contemplant le chaos
de ton crâne émoussé bouffé par ton ego
j'ai ressoudé ton jack / changé ton émetteur
raccordé ton cerveau à l'égout collecteur
réinjecté du fuel à travers tes circuits
avant qu'tu remettes les bouts vers le bout de la nuit
pogo sur la deadline
rhapsodie cannibale
requiem à gogo
pour le repos
du mal dans l'âme d'un animal
qui retourne au niveau
zéro
je t'ai revu plus tard en pénible bavard
quand tu polémiquais, mickey des lupanars
j'étais mort en voyant la cour d'admirateurs
qui venaient respirer tes ignobles vapeurs
traînant ta charisma de canaille en bataille
comme un wimpy moisi sur un épouvantail
tu pouvais embuer la vision la plus saine
de ton haleine de hyène obscène et noire de haine
et puis tu as rompu avec tous les miroirs
qui auraient pu t'émouvoir d'un éclair transitoire
et t'es mort vieux cafard sans chercher d'alibi
juste en puant du groin, du cœur et des branchies
mais j'crois qu'tu t'es planté toi le brillant reptile
sous ton masque visqueux de cloporte inutile
t'oubliais que les touristes ont besoin des craigneux
pour se sentir moins seuls quand ils sont trop baveux
Question : Qu'est-ce qu'un wimpy ?
10:20 | Lien permanent | Commentaires (4)