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10/12/2010

Chanson n°60 : "Bipède à station verticale"

La pensée du jour : "Mon Dieu jamais je ne vous pardonnerai de ne pas exister". Christian BECK, père de Béatrix BECK.

 

 

BIPEDE A STATION VERTICALE

 

15 milliards d'années sont passées

depuis cette affaire de big-bang

vieux singe au cœur fossilisé

j'ai des rhumatismes à ma gangue

avec mon parachute en torche

et ma gueule de caterpilar

paraît qu'je viens d'une catastrophe

mais les dieux sont pas très bavards

 

 

bipède à station verticale

toujours faut se tenir debout

bipède à station verticale

parfois... parfois...

j'ai la nostalgie d'la gadoue

 

 

malgré le computer central

qui veille sur la zoo-clinique

j'suis l'animal bluesymental

aux vieux relents d'amour gothique

j'tombe amoureux des éprouvettes

avec lesquelles je dois flirter

pour l'usine de stupre en paillettes

qui garantit mon pedigree

 

 

bipède à station verticale

toujours faut se tenir debout

bipède à station verticale

 

 

la nuit je fouille les no man's lands

comme un hibou décérébré

cherchant le message d'un atlante

ou la formule d'un initié

câblé sur X moins zéro

à l'heure des infos galactiques

je mets mon bagde « ecce homo »

et j'suis fier d'être un con cosmique

 

 

bipède à station verticale

toujours faut se tenir debout

bipède à station verticale

parfois... parfois...

j'ai la nostalgie d'la gadoue

09/12/2010

Chansons n°58 et n°59 : "Narine narchande" et "Affaire Rimbaud"

La pensée du jour : "L'homme entre deux néants n'est qu'un jour de misère". Jules LAFORGUE

 

NARINE NARCHANDE

 

cette histoire est encore une légende

quand j'étais dans la narine narchande

je vendais de beaux bigoudis-mousse

des micheys des babouches

des flingues et des cartouches

dans la savane et dans la brousse

 

 

 

AFFAIRE RIMBAUD

 

la jambe de Rimbaud

de retour à Marseille

comme un affreux cargo

chargé d'étrons vermeils

dérive en immondice

à travers les égouts

la beauté fut assise

un soir sur ce genou

 

horreur Harrar Arthur

et tu l'as injuriée

horreur Harrar Arthur

tu l'as trouvée amère ... / ... la beauté .

 

une saison en enfer

foudroie l'Abyssinie

ô sorcière ô misère

ô haine ô guerre voici

le temps des assassins

que tu sponsorisas

en livrant tous tes flingues

au royaume de Choa

 

horreur Harrar Arthur

ô bentley ô château

horreur Harrar Arthur

quelle âme, Arthur, est sans défaut ?

 

les poètes aujourd'hui

ont la farce plus tranquille

quand ils chantent au profit

des derniers Danakils

juste une affaire d'honneur

mouillée de quelques larmes

c'est quand même un des leurs

qui fournissait les armes

horreur Harrar Arthur

t'es vraiment d'outre-tombe

horreur Harrar Arthur

et pas de commission

horreur Harrar Arthur

et pas de cresson bleu

horreur Harrar Arthur

où la lumière pleut

08/12/2010

Chanson n°57 : "Precox ejaculator"

La pensée du jour : "J'voulais t'offrir une nuit d'enfer

7, 5 sur l'échelle de Richter". Hubert-Félix THIEFAINE 

PRECOX EJACULATOR

 

ne cherche pas d'où vient le vent

ce soir tu t'es trompée d'amant

et l'attaque du fourgon postal

se termine en bataille navale

devant une camomille-tilleul

je te laisse te finir toute seule

 

le garçon-vipère-vidéo

qui contrôlait tout mon réseau

a sauté sur la minut'rie

en câblant la copie-sosie

mais c'que j'en dis tu t'en bats l'oeil

je te laisse te finir toute seule

 

j'voulais t'offrir une nuit d'enfer

7, 5 sur l'échelle de Richter

mais j'ai tout donné en backchich

et je m'en retourne à la niche

la queue basse comme un épagneul

je te laisse te finir toute seule

 

précox éjaculator

scusi scusi mi amor

précox éjaculator

I am very confiteor

 

tu m'enverras tes pinkerton

pour m'éplucher tous les neurones

et m'enduire de plumes et de poix

direct au pressing du chinois

un ange passe équipé d'un treuil

je te laisse te finir toute seule

 

d'jà ton syndicat des langues mortes

a cloué une chouette sur ma porte

en m'interdisant désormais

d'chanter mes conn'ries en français

intérêt à boucler ma gueule

je te laisse te finir toute seule

 

précox éjaculator

scusi scusi mi amor

précox éjaculator

I am very confiteor

 

Remarque : à la fin du mois de décembre, il ne faudra pas que j'oublie d'aller consulter les statistiques détaillées de mon blog, histoire de voir si cette affaire d'éjaculateur précoce m'a amené des visiteurs inattendus !!!! Parfois, c'est vraiment édifiant d'aller regarder quels mots-clés ont permis d'arriver sur le Cabaret...

Question : savez-vous si d'autres chanteurs ont consacré une chanson à ce problème brûlant ? A ma connaissance, seul Thiéfaine a osé aborder la chose, mais peut-être que je me trompe ?

 

Brune en concert au Hublot

La pensée du jour : "Je poursuis l'absolu. Comme il galope !" Louis SCUTENAIRE

 

 

Le matin, quand je le peux, j'écoute la chronique de Didier Varrod, « Encore un matin », sur France Inter. C'est tous les jours, du lundi au vendredi, entre 7h24 et 7h30 ! J'aime bien la façon dont Didier Varrod parle des artistes qu'il apprécie. Dernièrement, j'ai découvert grâce à lui Agnès Obel et ... Brune. Le matin où Didier Varrod en a parlé, en septembre ou en octobre, je ne sais plus très bien, il a tout de suite annoncé : « Je vous ai déjà parlé de Brune, je reviens à la charge parce qu'elle gagne à être connue ». Enfin, un truc dans le genre. J'écoute un extrait, deux extraits, trois peut-être. Et j'accroche. Je vais écouter quelques chansons sur Internet et je décide de me procurer rapidement l'album. Voilà.

Et ce soir, Brune passait en concert au Hublot, à Nancy, dans le cadre d'un festival qui vient de naître : le festival « Ring ». Le but : proposer, pendant la période de Saint Nicolas, des animations théâtrales, des concerts, des cabarets. Par exemple, hier soir, Romane Bohringer faisait une lecture au théâtre de la Manufacture. Et je l'ai loupée, pitoyablement, parce que je n'étais tout simplement pas au courant. Souhaitons donc : 1) que ce festival « Ring » se poursuive dans les années qui viennent, 2) qu'on en entende davantage parler, 3) que Brune revienne !!

Le concert s'est ouvert de façon magistrale sur la chanson à laquelle, sur l'album, va ma préférence : « L'araignée ». Brune arrive, elle se met au clavier, elle chante, sa voix et sa présence emplissent l'espace. J'ai des frissons partout ! Ce petit bout de femme a du chien ! On est tout de suite transporté par son charisme et ses chansons narrant de petites histoires communes à tous : le premier cheveu blanc que l'on découvre, horrifié, sur sa tête, les ex, l'amour qui se plante dans le décor, la fille qui ne se trouve pas assez bien pour celui qu'elle aime ... bref, quelle bouffée d'oxygène, on se sent moins seul ! Bien sûr, il y a aussi « Rupture song », une chanson que l'on entend assez fréquemment sur les ondes. J'étais bien étonnée qu'elle ne figure pas au programme, mais Brune l'a faite en rappel. Elle nous a même offert une très belle reprise d'une chanson de Depeche Mode.

On peut dire que les rangs étaient clairsemés ce soir. Et même qu'il n'y avait pas tellement de rangs. Nous étions en petit comité, entre nous, comme à une fête familiale où on se tiendrait tous bien chaud les uns les autres. Brune aurait mérité de faire salle comble. Cela viendra, je suis sûre qu'elle ira loin, avec ses grands yeux sombres qui contiennent des orages, des volcans, de la douceur aussi. Dans un an, qui sait, Brune ne pourra peut-être plus se permettre de venir signer des autographes après ses concerts ? Peut-être lui faudra-t-il s'entourer de quatre ou cinq armoires à glace qui tiendront à distance les fans en délire ? Je le lui souhaite, dans un sens. Mais Julien et moi, qui étions au concert intimiste du Hublot en ce 7 décembre 2010, nous pourrons dire : « Brune ? On lui a déjà parlé » !!!!!!

En tout cas, si de temps en temps mon avis (qui vaut ce qu'il vaut, qui n'est pas celui d'une professionnelle, loin de là, mais d'une passionnée, ça, certainement), si de temps en temps mon avis compte pour vous, foncez acheter l'album de Brune, offrez-le à Noël, parlez de cette fille autour de vous, faites-lui la pub qu'elle mérite ! Et aussi : écoutez Didier Varrod !!!!!!

 

"Je tisserai nos liens

Comme une araignée

Et chacune de mes toiles

Je les pose sur toi

Je tisserai nos liens

Jusqu'au dernier été

T'es là, tu vois, encore et toujours

Tu restes ici, toujours et tout l'temps

Tu restes toujours, encore et d'ailleurs

Je pense à toi, encore et toujours"...

 

07/12/2010

Chanson n°56 : "Zone chaude, môme"

La pensée du jour : "Au bout d'une seconde il y eut beaucoup d'heures qu'elle était partie". Marcel PROUST

 

 ZONE CHAUDE, MÔME

Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude, chaude, chaude
Ta zone est chaude môme

Je n'sais pas si tu viens d'un continent perdu
Ou bien si t'es tombée d'une comète inconnue
Mais j'crois qu'il était temps que tu me prennes en main
J'ai cru mourir de froid chez mes contemporains

Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude, chaude, chaude
Ta zone est chaude môme

Et c'est comme un soupir après 100 triples croches
Quand l'pianiste s'endort devant son double scotch
Dans ces bastringues d'automne où ça brame à minuit
Les vieux cerfs encornés dans les bras des ladies
Chaudes, chaudes, chaudes !
J'en oublie la moiteur de ces ports tropicaux
Où ça sentait la gnôle et chauds les ventres chauds
A chercher le Pérou sur ma radio-inca
J'ai trouvé la fréquence que je n'attendais pas
Oh chaude !

Je n'sais pas si tu viens d'une ville ultramarine
Ou bien si tu descends d'une planète androgyne
Météorite in love tu vois je vole aussi
En reniflant d'un oeil tes bas sur le tapis

Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude, chaude, chaude
Ta zone est chaude môme

J'vais p't'être encore attendre avant d'mourir d'amour
J'entends des cons qui causent d'un éternel retour
Et j'ai pas très envie d'repartir à zéro
J'ai pas tout bien compris comme c'est bon quand c'est chaud

Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude môme
Ta zone est chaude, chaude, chaude
Ta zone est chaude môme

06/12/2010

Chanson n°55 : "Dies olé sparadrap joey"

La pensée du jour : "Certains n'édifient jamais que des effondrements". Yann QUEFFELEC.

 

                    

 

Ci-dessus : Lauren Bacall, Humphrey Bogart, Dashiell Hammett

 

DIES OLE SPARADRAP JOEY

 

coincé entre deux bidons d'huile

dans ce motel désaffecté 

j'prends des notes sur la chute des tuiles

et sur les corps coagulés

'cause les ramoneurs du racket

m'ont passé à l'attendrisseur

j'ai trois tonnes de trous dans la tête

et un tomahawk sur le cœur

 

dies olé sparadrap joey

douc'ment les filles faut pas flipper

la bidoche est faite pour saigner

 

j'filais cette môme un peu mariole

qui frimait dans sa studebaker

mais j'ai dû forcer sur la gnôle

au lieu d'bosser mon bullworker

j'me suis r'trouvé au « chaparal »

ce rade où rôdent tous les « rattlesnake »

entre de fausses Lauren Bacall

et des Bogart à moitié cake

 

dies olé sparadrap joey

douc'ment les filles faut pas flipper

la bidoche est faite pour saigner

 

la suite m'a laissé amnésique

j'ai coulé dans mon bathyscaphe

sous des uppercuts olympiques

qui m'défonçaient le sismographe

 

j'ai récupéré ma carcasse

dans une piaule de cette taule en ruine

où ça r'nifle la vieille radasse

qui met du gas-oil dans son gin

si un jour je r'trouve la mémoire

et 2-3 bières pour ma moquette

j'balanc'rai à la série noire

un truc à faire chialer Hammett

 

dies olé sparadrap joey

douc'ment les filles faut pas flipper

la bidoche est faite pour saigner

 

A propos : qui, parmi vous, a lu des livres de Dashiell Hammett ? Je ne sais plus si j'ai déjà consacré une note à cet écrivain. Si ce n'est pas le cas, je pourrais le faire. En ce moment, au fur et à mesure que je recopie les paroles des chansons de Thiéfaine, je pioche ici ou là des idées de notes... Elles verront le jour plus tard.

 

04/12/2010

Aux heures les plus sombres...

La deuxième pensée du jour, et je m'arrêterai là, car il y en a marre des jours qui cogitent trop sous leur chapeau à cran d'arrêt : "Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices". THIEFAINE

 

Conseils / consignes avant la lecture de ce texte informe et impudique :

1) âmes sensibles, s'abstenir.

2) vous pouvez me dire, dans les commentaires, si pour vous aussi HFT est un ascenseur au fond des précipices...

 

Aux heures les plus sombres, au bord ou au fin fond du précipice, ne jamais cesser d'écouter Thiéfaine. Même si ses chansons ne sont pas, pour la plupart, d'une gaieté folle, elles aident, je crois, à passer le cap au cœur de toutes les tempêtes. C'est ainsi que je vécus les choses il y a 18 ans, lorsque l'ascenseur HFT me fut expédié de façon inattendue au fond du précipice où je me débattais pitoyablement. Ce soir encore, je remonte à contre-cœur l'escalier de service, j'attends le passage d'un ascenseur, une fois de plus, ou celui du prochain bar, au fond duquel m'appelle un cheval écorché, écorché vif comme moi. Je voudrais presque, dans un élan nietzschéen, me jeter à son cou... Quelque chose m'inviterait presque à « faire danser l'aiguille de mon radar », de manière à me retrouver illico propulsée chez les clowns du monde inversé, où je supplierais Wakan-Tanka, à coups de grolles dans le derche s'il le faut, où je supplierais donc ce brave Wakan-Tanka d'oublier de me réincarner... Mais non, mon clébard est assoiffé, je m'en vais donc lui payer une bière. Avec un peu de chance, je rencontrerai en chemin quelqu'un qui aura bien connu les martiens et m'indiquera l'horaire des boute-en-train... Parce que cet horaire-là, je l'ai vraiment paumé quelque part au fond de mes chaussettes trouées qui ont trop pataugé dans la gadoue...

Scandaleuse mélancolie. Plus qu'un accès de mélancolie, une sorte de mal-être qui me ronge les fibres, toutes, sans exception... Plus que de la mélancolie. Un scandale, un effondrement qui s'est produit à l'intérieur. Me donne envie de me coucher sans regrets sur le quai des adieux. Mieux : directement sur la voie.

Mais non. Que le cauchemar cesse, donc ! Pincez-moi, dites-moi qu'il y a un nouvel album à attendre, une tournée, et pas la der des ders...

Chanson n°54 : "Chambre 2023 (et des poussières)"

La pensée du jour : "Mais, vrai, j'ai trop pleuré !

Les Aubes sont navrantes". Arthur RIMBAUD

 

Chambre 2023 (et des poussières)

j'étais Caïn junior le fils de Belzébuth

chevauchant dans la nuit mes dragons écarlates

et m'arrêtant souvent chez les succubes en rut

j'y buvais le venin dans le creux de leur chatte

et les ptérodactyles me jouaient du trombone

au 14ème sous-sol 42ème couloir

où les anges déchus sous un ciel de carbone

aux heures crépusculaires sodomisent les miroirs

allez roule roule lady

roule en moi

 

et les filles des banshees m'entraînaient dans la brume

et me faisaient ramper devant la lune noire

enivré de pollen et de parfums-bitume

j'ai vu ta dépanneuse garée sur mon trottoir

et depuis je suis là moi le cradingue amant

soufflant dans mon pipeau la chanson d'Eurydice

mais méfie-toi miquette je joue contre le vent

pour mieux te polluer avec mes immondices

allez roule roule lady dévaste-moi

allez roule roule lady nullifie-moi

roule roule lady engloutis-moi...

 

les néons du drugstore flirtent avec les abîmes

de cette chambre enfumée où brûle ma Norma Jean

cholest'n'rock n' roll pour deux cinglés sublimes

dans le chaud maelström de l'érotico-stream

 

Qui pourrait me dire ce que sont les "banshees" ? Sublime chanson, quelle belle injonction que ce "nullifie-moi"...