21/07/2010
21 juillet 2010 : bon anniversaire, Hubert !!
La pensée du jour : "Il n'y a pas de destin. Il n'y a pas de M. Destin, avec gants, canne et haut-de-forme. Il y a des hommes et des femmes qui souffrent en pagaille, pêle-mêle, en vrac, au petit bonheur la chance". Romain GARY.
Ne me dites pas que vous n'y avez pas pensé ! C'est sûr, tous autant que nous sommes, chaque 21 juillet, à un moment donné, nous nous disons : "C'est l'anniversaire d'Hubert" ! Il y a quelques années, quand ma mère était encore de ce monde, je me disais, le jour de son anniversaire à elle (c'est-à-dire le 8 mai), que c'est elle qui ouvrait la marche, qu'elle précédait Hubert de peu dans l'âge qu'elle fêtait... J'étais fière de dire que mon idole (oh non, je n'aime pas ce mot ! Comment faut-il dire ? Rien ne me satisfait jamais, "idole" encore moins que tout le reste... Bref, employons tout de même ce mot à défaut de mieux), donc, oui, j'étais fière de dire que mon "idole" (non, Hubert-Félix Thiéfaine n'est pas mon idole, ni mon maître à penser ou que sais-je encore, mais simplement l'artiste français que j'admire le plus) avait le même âge que ma mère. Ou que ma mère avait le même âge qu'Hubert-Félix Thiéfaine ! Comme je l'ai entendu dire un jour à un "ancien", en Bretagne : "Ne vieillit pas qui veut"... Non, ce n'est pas donné à tout le monde d'atteindre les grandes berges, et je l'ai appris à mes dépens il y a un an et demi...
62 piges, donc ! C'est le moment de nous pondre un album qui sera marqué du sceau de la maturité, de la sérénité aussi (il paraît que plus on avance en âge, plus on est serein, en paix avec les questions existentielles qui nous taraudaient par le passé : j'ai hâte de voir ça !!!!). C'est le moment de nous surprendre, une fois de plus, car la vie commence à 62 ans, c'est bien connu. De nous surprendre, comme Hubert sait si bien le faire. On l'attend à tel tournant, et il se pointe à tel autre. C'est son côté "Roots & déroutes + croisements" !
C'est le moment de nous entraîner dans une tournée gigantesque, folle, abracadabrantesque, hubert-félix-thiéfainesque, tout simplement !
Haut les coeurs ! Il n'est pas loin le jour où, remplis d'une immense curiosité et d'une indicible joie, nous courrons acheter le dernier HFT ! Pas loin non plus le jour où, en ébullition, nous irons nous procurer un joli sésame pour tel ou tel concert ! Je m'y vois déjà, pas vous ?!
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17/07/2010
Chanson n°15 : "L'homme politique / le roll-mops et la cuve à mazout"
tu redescends chez ton opium
y retrouver tes soeurs perdues
tes chimpanzés qui nous déloquent
dans les pissotières du salut
chez les vieilles qui trafiquent le spleen
t'as bouffé tes nerfs et tes nuits
et maintenant tu cherches une combine
pour domestiquer nos envies
oh, papa ! t'as encore frisé l'overdose
tellement le pouvoir ça te shoote
t'es aussi coincé qu'un roll-mops
tombé dans une cuve à mazout
tes militants parcourent les foires
tournant leur orgue à rédemption
mais coincés dans cette vieille histoire
à quoi nous servent tant d'illusions
Moïse qui a perdu la foi
joue le veau d'or au strip-poker
et Jésus descend de sa croix
en faisant claquer sa portière
oh, papa ! tes militants réclament leur dose
t'as qu'à leur montrer tes biroutes
t'es aussi coincé qu'un roll-mops
tombé dans une cuve à mazout
tu redescends la même rue,
la même histoire, le même jeu
les maîtres des voies sans issue
t'ont offert un combat foireux
à quoi bon contrôler le vent
quand il souffle sur les musées ?
t'es comme une godasse d'émigrant
au milieu d'un bouquet fané
oh, papa ! tu tournes en rond dans ta psychose
t'es qu'un dealer de black-out
t'es aussi coincé qu'un roll-mops
tombé dans une cuve à mazout
te voilà chez les suburbains
bouffon d'une reine sanguinaire
avec le masque de Caïn
et les doigts sur un revolver
et tu remets ta panoplie
d'équarrisseur intérimaire
t'immoles pour nous Iphignénie
aux rayons des soupes populaires
oh, papa ! y'a du sang chez les Meinhof
mais fais gaffe à la dernière goutte
t'es aussi coincé qu'un roll-mops
tombé dans une cuve à mazout
oh, papa ! y'a du sang chez les Meinhof
mais fais gaffe à la dernière goutte
on est des milliers dans nos boxes
à te préparer la déroute
oh, papa...
Pas d'idée pour la pensée du jour aujourd'hui ! Je crois avoir "fait" mes trois carnets de citations, depuis le temps ! Alors, pour une fois, c'est à vous de donner une pensée du jour, d'accord ?! J'attends vos idées !
09:52 | Lien permanent | Commentaires (23)
15/07/2010
Chanson n°14 : "La môme kaléidoscope"
La pensée du jour : "Et regardez ceux qui vont foudroyés
Sans coeur dans leur poitrine
Mais qu'espéraient-ils et qui ne vint pas
Quels astres, quelles fêtes". Louis ARAGON
La môme kaléidoscope
j'suis la môme kaléidoscope
celle qui faisait son numéro
tous les soirs devant le juke-box
pour les beaux dollars des gogos
j'avais tous les macs à mes pieds
et tous les clients qui lorgnaient
j'étais la reine du pavé
et l'oseille ça dégringolait
mais l'ombre des plaisirs s'enfuit
toujours plus loin vers l'inconnu
on m'a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d'invendus
j'suis la môme kaléidoscope
c'est moi qu'j'faisais l'trottoir d'en face
du temps où j'avais dans le carrosse
une chatte qu'était pas radada
et je carburais du siphon
à détraquer tous les gravos
qui v'naient s'faire graisser leur oignon
avant d'replonger au boulot
mais la brume est tombée trop vite
en oubliant les chats perdus
on m'a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d'invendus
j'suis la môme kaléidoscope
j'avais des robes à 200 sacs
et c'était pas dans le Viandox
qu'on pouvait m'voir planquer mon trac
j'en ai connu des gigolos
qu'en pinçaient maxi pour mes miches
qui m'offraient la vie de château
et le foie gras dans mes sandwiches
mais les pavots se sont flétris
dans les champs du dernier salut
on m'a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d'invendus
j'suis la môme kaléidoscope
j'avais des actions dans l'bitume
mais j'taillais même celle du clodo
qu'avait jamais l'ombre d'une thune
j'étais la Sainte Vierge des paumés
la p'tite infirmière des fantômes
j'racommodais les yeux crevés
j'rafistolais les chromosomes
mais le passé n'a pas d'amis
quand il vient lécher les statues
on m'a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d'invendus
j'suis la môme kaléidoscope
mais j'ai plus d'couleurs à la peau
les mecs m'ont sucée jusqu'à l'os
sans même me lâcher du magot
j'habite rue des amours lynchées
et je peux voir de mon grabat
d'autres mômes se faire défoncer
pour des clopes et de la coca
tu peux venir là où je suis
l'ennui c'est que je ne suis plus
on m'a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d'invendus
11:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/07/2010
Chanson n°13 : "Court-métrage"
La pensée du jour : "Un nouvel amour installe une nouvelle perspective; on juge différemment, on réécrit sa vie passée - on s'éloigne". François TAILLANDIER
COURT-METRAGE
Comme dans un film américain
elle est descendue à 9 heures
de sa voiture décapotable
elle a dîné d'un hamburger
et d'un ice-cream jambom-banane
comme dans un film américain
je me suis allumé du cigare
j'ai travaillé sous mon chapeau
en me disant mon vieil Edgar
cette nana tu l'as dans la peau
comme dans un film américain...
comme dans un film américain
dans son rocking-chair Ségalot
elle a pris un cocktail indien
en croisant les jambes si haut
qu'on lui voyait le bout des seins
comme dans un film américain
je m'approchai d'elle à pas de loup
je lui dis : "baby I love you"
elle m'a répondu :
"mais moi j't'emmerde"
tout comme dans un film français
Tant que j'y suis, je case tout de suite ici "Dernière station avant autoroute", qui n'est pas répertoriée comme une chanson à part entière sur le CD. Regardez la liste des titres : on passe directement de "Court-métrage" à "La môme kaléidoscope".
DERNIERE STATION AVANT L'AUTOROUTE
on s'est aimés dans les maïs
t'en souviens-tu mon Anaïs ?
le ciel était couleur de pomme
et l'on mâchait le même chewing-gum
Question : Parmi vous, quelqu'un sait-il ce qu'est un rocking-chair Ségalot ? "Rocking-chair," ok, je veux bien, mais "Ségalot" ?!!
15:34 | Lien permanent | Commentaires (7)
10/07/2010
Chanson n° 12 : "La vierge au dodge.51"
La pensée du jour : "Aimer est un mauvais sort comme ceux qu'il y a dans les contes, contre quoi on ne peut rien jusqu'à ce que l'enchantement ait cessé". Marcel PROUST
Aujourd'hui, je vous propose de parler de "La vierge au dodge.51". C'est une chanson que j'aime beaucoup. Je l'adore dans sa version originale et dans toutes les versions live qu'HFT lui a offertes. Sur le CD, j'adore le moment où la musique s'emballe. Tout à l'heure, en tapant le texte à l'ordinateur, j'avais même l'impression que ce rythme fou se communiquait à ma façon de marteler le clavier !!!
Déclaration d'amour complètement surréaliste, simple délire ? On ne sait pas trop. J'opte pour la première solution. J'aime bien cette idée d'aimer quelqu'un et de lui offrir du même coup toutes les casseroles qu'on se trimbale !
"Il pleut des chats et des chiens", il me semble que c'est piqué à l'anglais. Ne dit-on pas "it's raining cats and dogs" ? Je crois que si. Mais à vérifier quand même.
La vierge au dodge.51
Ce matin le marchand de coco n'est pas passé et au lieu de
se rendre à l'école tous les vieillards se sont amusés à casser
des huîtres sur le rebord du trottoir avec des
démonte-pneus... / ... sur ma porte j'ai marqué absent pour
la journée... dehors il fait mauvais, il pleut des chats et des chiens
les cinémas sont fermés, c'est la grève des clowns
alors je reste à la fenêtre à regarder passer les camions militaires
puis je décroche le téléphone et je regarde les postières par le trou de l'écouteur
tu as la splendeur d'un enterrement de première classe (bis)
et moi je suis timide comme un enfant mort-né (bis)
oh, timide, mort-né !
dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles
se déconnectent et que tu les prennes sur la gueule
je t'aime, je t'aime... et je t'offre ma vie et je t'offre mon corps,
mon casier judiciaire et mon béri-béri, je t'aime !
Ce matin les enfants ont cassé leurs vélos avant de se jeter
sous les tramways n°1, n°4, n°10, n°12, n°30, n°51, n°62,
n°80, n°82, n°90, n°95, n°101, n°106 et 1095 (qui gagne un lavabo en porcelaine)
en sautant de mon lit j'ai compté les morceaux
c'est alors que j'ai vu le regard inhumain de ton amant maudit
qui me lorgnait comme une bête à travers les pales du ventilateur
tout en te faisant l'amour dans une baignoire remplie de choucroute garnie... / ...
tu as la splendeur d'un enterrement de première classe (bis)
et moi je suis timide comme un enfant mort-né (bis)
oh, timide, mort-né !
dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles
se déconnectent et que tu les prennes sur la gueule
je t'aime, je t'aime... et je t'offre ma vie et je t'offre mon corps,
mon casier judiciaire et mon béri-béri, je t'aime !
11:54 | Lien permanent | Commentaires (10)
07/07/2010
Chanson n°11 : "Le chant du fou"
La pensée du jour : "Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance.
Et je n'en reviens pas.
Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle". Charles PEGUY.
Aujourd'hui, je vous propose les paroles d'une chanson que j'affectionne particulièrement : "Le chant du fou". C'est pourtant une chanson à laquelle je ne pige "saintement que dalle", comme aurait dit Cohen ! Mais alors que dalle de chez que dalle ! Si l'un de vous peut m'éclairer un peu sur cette histoire d'alchimistes, je suis preneuse ! En même temps, quoi de plus précieux que le mystère ? Quoi de plus précieux qu'une chanson qui permet d'ouvrir des tas de vannes dans un esprit ? A chaque fois que j'écoute "Le chant du fou", j'ai toujours droit à de nouvelles images. L'une d'elles persiste en tout cas : je vois toujours un cimetière, sous la brume, un cimetière rempli d'êtres effrayants tout droit sortis de "La nuit des morts vivants" !! La façon dont HFT interprète cette chanson en concert, volume 2, par exemple, ajoute encore au mystère et à l'ambiance étrange qui règne sur tout ce chant du fou...
Le chant du fou
le fou a chanté 17 fois
les yeux croisés sur son perchoir
une vérité au bout des doigts
une lampe entre les mâchoires
le fou a chanté 17 fois
puis il est mort de désespoir
dans un champ de labiales carnivores
tous les tombeaux se sont ouverts
pour pouvoir passer le mort vainqueur
l'alcool s'est figé sur ton verre
ta cigarette tombe sur ton coeur
et tu cherches une vérité par-delà l'espace
ouais tu cherches une vérité par-delà l'espace
un autre fou sort de son trou
les yeux recouverts de poussière
de trois siècles passés chez Lucifer
un autre fou sort de son trou
et vient respirer la lumière
qui gerce les murs d'Hang-Tcheou
comme un grand coup de cimeterre
les feuilles tombent des cocas
et se répandent sur l'Occident
demain tu verras tous ces petits alchimistes
pulvériser un continent
et ta tête tombe de son socle de rêves
ouais ta tête tombe de son socle de rêves (3 fois).
Ah, Thiéfaine et les chiffres, toute une histoire ! Il y aurait un bouquin à écrire là-dessus ! Qui se lance ?! Pourquoi ce fou chante-t-il 17 fois, pas une de plus, pas une de moins ? Pourquoi cet autre fou a passé trois siècles chez Lucifer, pas un de plus, pas un de moins ? Je consulte mon grand et précieux livre des Symboles et signes ! Et voici donc ce qu'on y trouve pour le chiffre trois :
Le chiffre trois est sacré dans la plupart des religions. Les Egyptiens s'en remettaient à une puissante trinité divine (Isis, Osiris et Horus), à l'instar des Grecs et des Romains qui vénéraient Zeus, Poséidon et Hadès, ou Jupiter, Neptune et Pluton. Leurs attributs étaient, pour Jupiter, un foudre à trois branches, pour Neptune, un trident, et enfin, pour PLuton, un chien à trois têtes. Les hindouistes honorent la Trimurti (trois formes) composée de Brahma, le créateur, de Vishnou, le protecteur, et de Shiva, le destructeur. Les chrétiens croient en la Sainte-Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Dans l'islam, le trois symbolise l'âme humaine. Enfin, pour Pythagore, il exprime l'harmonie parfaite, étant la somme de l'unité (un) et de la diversité (deux).
Quant au 17, Evadné l'avait rapproché un jour des lames du tarot, je ne sais plus trop ce qu'elle avait écrit à ce sujet (c'est dans un des commentaires de ce blog, mais où au juste ?!! A propos, savez-vous que ce blog compte 3 691 commentaires ?!!!)
14:40 | Lien permanent | Commentaires (35)
06/07/2010
Presque 50 000 visites et chanson n°10 : "La fille du coupeur de joints"
Au train où vont les choses, ce Cabaret aura atteint les 50 000 visites dans quelques jours. D'ailleurs, il les a déjà sûrement atteintes, mais ce n'est pas visible : ce n'est qu'au bout de quelques mois que j'ai décidé d'installer un compteur de visites. Pas du tout pour frimer. Parce que de toute façon, au début, je ne savais pas du tout où allait me mener cette aventure. Dire que l'idée m'est venue une nuit, tout à coup, comme ça. Moi qui pendant longtemps avais espéré consacrer un jour un livre à Thiéfaine, je me suis rendu compte qu'il fallait voir plus petit, viser ailleurs. Impossible pour moi d'écrire un bouquin entier. Autant j'aime lire des pavés, autant je suis, quand c'est moi qui prends la plume, adepte des textes courts. « In der Kürze liegt die Würze », comme disent mes amis allemands !
Il y a quatre ans, lorsque j'ouvris ce Cabaret, je ne pensais pas qu'un jour il atteindrait autant de visites. Je ne savais pas non plus qu'il me permettrait de faire tant de rencontres sur la toile. Et ces rencontres ont souvent donné lieu à de vraies amitiés dans la vie réelle. C'est vraiment palpitant ! Chaque nouveau commentaire est matière à suspense !
Il y a les fidèles, les indéfectibles, ceux qui passent ici chaque jour, parfois même plusieurs fois par jour. Moi, par exemple !!!!!! Il y a ceux qui débarquent un beau jour et semblent emballés. Déposent une foule de commentaires pendant plusieurs semaines ... et disparaissent. C'est la loi, c'est comme ça. Difficile de les retenir, même si ce n'est pas l'envie qui me manque de leur envoyer un petit mail pour me rappeler à leur bon souvenir ! Il y a ceux qui viennent ici régulièrement, mais jouent les fantômes. Un jour, après un concert d'Hubert, par exemple, je discute avec eux et je suis étonnée d'apprendre qu'ils passent souvent par « chez moi », mais préfèrent rester dans l'ombre. C'est la loi, c'est comme ça. Difficile de les convaincre de laisser des traces de leurs passages, même si ce n'est pas l'envie qui me manque de les en supplier !!!
Merci à vous, en tout cas, silencieux ou non. Comme Souchon dit souvent au début de ses concerts : "Si vous n'étiez pas venus, pour nous, ce serait très, très différent" !!!
Allez, cessons donc ce verbiage qui n'intéresse que moi et m'éloigne de mon sujet : HFT !!!
Chanson n°10, alors :
« La fille du coupeur de joints ». L'incontournable, celle qui est devenue quelque chose comme un hymne thiéfainien, « ein Muss » de tous les concerts. Ce n'est pas ma chanson préférée, même si je reconnais qu'elle m'entraîne toujours dans sa joyeuse course ! Impossible de faire autrement. Et je rigole doucement quand, lorsque je dis que j'écoute Thiéfaine (plus que de raison !), on me catalogue direct comme une grosse fumeuse de joints !!! De ce côté-là, les apparences sont trompeuses : je suis comme Romain Gary... « Chacun sa religion, chacun son parachute » !
elle descendait de la montagne
sur un chariot chargé de paille
sur un chariot chargé de foin
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (bis)
ben nous on était cinq chômeurs
à s'lamenter sur not'malheur
en se disant qu'on se taperait bien
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
v'là qu'elle nous voit vers les murailles
et qu'elle nous fait : coucou les gens !
la fille du coupeur de joints (bis)
ben, v'là qu'elle nous prend par la taille
pis qu'elle nous emmène sur sa paille
elle nous fait le coup du zeppelin
la fille du coupeur de joints (bis)
ben nous on était cinq chômeurs
à s'payer une tranche de bonheur
une tranche de tagada tsoin-tsoin
la fille du coupeur de joints (bis)
quand on eut passé la ferraille
elle nous fit fumer de sa paille
sacré bon Dieu que c'était bien
la fille du coupeur de joints (bis)
plus question d'chercher du travail
on pédalait dans les nuages
au milieu des petits lapins
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints
P.S. : Il est bientôt 22h43 ! Une fête quotidienne en ce qui me concerne !!!!
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Naissance d'une histoire d'amour (ou de quelque chose dans le genre !) : suite et fin + chanson n°9 : "La dèche, le twist et le reste"
La pensée du jour : "J'aime le péril... les précipices..., les dés qu'on jette étourdiment en pariant sa vie entière, et je n'attends même pas qu'ils aient fini de rouler pour décider de ma ruine. Me perdre, j'aime aussi, à l'occasion. C'est moi. Rien ne m'en guérira". Gilles LEROY, Alabama Song.
J'ai aimé Thiéfaine parce que soudain, quelqu'un parlait à (et de) mon désespoir sur un ton déchirant qui aurait pu être le mien si j'avais su trouver les mots à coller dessus...
J'ai aimé Thiéfaine par instinct de survie, pour échapper à la mistoufle. Parce que nos deux mélancos se rejoignant souvent, je me suis sentie soudain moins isolée dans la mienne... J'ai aimé Thiéfaine pour me sauver d'un naufrage. Les amours de jeunesse sont marquées du sceau de la fougue ! C'est tout sauf de l'amour mou ! C'est le grand ravage, oui ! J'écris tout cela avec beaucoup de distance aujourd'hui, parce que la vie a su laver de ses grandes eaux jusqu'à mes plus beaux souvenirs. « Ma mémoire s'efface », c'est ainsi... « Les matins bleus de ma jeunesse s'irisent en flou multicolore
sous les molécules en détresse
dans le gris des laboratoires ». J'aime beaucoup « L'étranger dans la glace », c'est une chanson qui dépeint magnifiquement la distance qui finit par s'installer un jour entre soi et ce que l'on a vécu de plus beau... On descend dans la soufflerie, le cœur déjà violet. Tout est déjà si loin, la jeunesse plus que tout... Voilà. L'amour qui m'a conduite à Thiéfaine s'est définitivement égaré dans les brumes du presque oubli. C'est à peine si je ressens encore un quelconque frémissement quand j'y repense (il faut dire aussi que c'est une histoire qui aura 20 ans en 2011 !!!!).
Malgré tout, il y a une chanson qui me rappelle toujours ce grand amour de jeunesse, tant elle excelle à dépeindre une ambiance dans laquelle j'ai zoné à un moment de ma vie. Elle tombe à point nommé en ce jour : « La dèche, le twist et le reste »...
tous les deux on pousse nos haillons
dans un igloo à bon marché
sous les toits d'une masure bidon
en compagnie des araignées
toi tu vis ta vie d'alcoolique
entre ces quatre murs lamentables
moi je bricole et je fabrique
des chansons qui sont invendables
twiste et chante, moi je flippe
twiste et chante, moi je flippe
on bouffe une fois tous les trois jours
avec des boîtes de cassoulet
qu'on arrive à paler en douce
dans leurs superbes supermarchés
et quand on est à bout de fric
tu fous le camp chez les émigrés
leur faire découvrir l'Amérique
dans des passes non déclarées
twiste et chante, moi je flippe
twiste et chante, moi je flippe
et quand je m'en vais prendre l'air
du côté des femmes faciles
tu te jettes sur la bouteille d'éther
pour ton vol plané à deux mille
on ne s'aime plus d'amour et d'eau fraîche
la vue de l'eau te fait hurler
et notre amour à coup de dèche
s'est peu à peu désintégré
twiste et chante, moi je flippe
twiste et chante, moi je flippe
Petit mot pour Valentin, bien que je ne sois pas sûre qu'il vienne encore ici :
Je trouve que cette chanson est très proche de l'univers de « La vie d'artiste » de Léo Ferré. Il y a longtemps de cela, j'avais fait ici un parallèle entre ces deux chansons. « Moi je bricole et je fabrique des chansons qui sont invendables », c'est un peu « mon succès qui ne vient pas ». Et aussi : « on bouffe une fois tous les trois jours avec des boîtes de cassoulet », c'est la "pitance incertaine" dont parle Ferré. Deux variations sur le même thème: la dèche liée à la vie d'artiste. Et l'amour qui ne résiste pas à ce quotidien décharné...
Quant au texte écrit en 2002, je l'ai pas mal tronqué au final, je ne me reconnaissais déjà plus dans les mots que j'avais écrits il y a huit ans... « Je suis l'étranger dans la glace » et c'est très bien comme ça...
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