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08/05/2010

"Je suis l'évêque étrusque, un lycanthrope errant"...

La pensée du jour : "Parfois je me sens débranché". Georges PERROS (poète que je redécouvre à fond grâce à Miossec !).

 

Confessions d'un never been

les joyeux éboueurs des âmes délabrées

se vautrent dans l'algèbre des mélancolies

traînant leurs métastases de rêve karchérisé

entre les draps poisseux des siècles d'insomnie

ça sent la vieille guenille et l'épicier cafard

dans ce chagrin des glandes qu'on appelle l'amour

où les noirs funambules du vieux cirque barbare

se pissent dans le froc en riant de leurs tours

 

refrain : j'ai volé mon âme à un clown

un cloclo mécanique du rock'n roll cartoon

j'ai volé mon âme à un âme à un clown

un clown au coeur de cône du rêve baby baboon

j'ai volé mon âme à un clown

 

je rêve d'être flambé au-dessus du Vésuve

et me défocne au gaz échappé d'un diesel

à la manufacture métaphysique d'eflluves

où mes synapses explosent en millions d'étincelles

reflets de flammes en fleurs dans les yeux du cheval

que j'embrasse à Turin pour en faire un complice

ivre de Prolixine et d'acide cortical

je dégaine mon Walther PPK de service

 

refrain

 

bien vibré bien relax en un tempo laid back

rasta lunaire baisant la main d'Oméga Queen

je crache dans ma tête les vapeurs d'ammoniac

d'un Sturm und Drang sans fin au bout du never been

fac-similé d'amour et de tranquillisants

dans la clarté chimique de ma nuit carcérale

je suis l'évêque étrusque un lycantrope errant

qui patrouille dans le gel obscur de mon mental

 

refrain

 

H.F. Thiéfaine / J.P. Nataf

 

Polixine : médicament utilisé contre les troubles mentaux, la dépression moyenne ou grave, l'agitation, les douleurs persistantes, la sénilité ou les symptômes de sevrage alcoolique.

 

Lycanthropie : la lycanthropie est un thème courant dans de nombreuses cultures. Ces histoires d'hommes se transformant en bêtes féroces sous l'influence de la pleine lune peuvent être associées, sur le plan symbolique, à la face cachée de la Lune et à ses liens avec le monde occulte. Elles traduisent aussi la peur des hommes de succomber à leurs instincts animaux. Car, si les transformations volontaires libèrent, les changements d'apparence incontrôlés emprisonnent. En écho au mythe du loup-garou répandu en Europe, l'homme peut se métamorphoser dans d'autres régions du monde en jaguar, en tigre, en renard ou en blaireau. On attribuait aux chamans et aux sorcières le pouvoir de se transformer en lycanthropes pour voyager entre les mondes humain et spirite.
Source : Symboles et signes, origines et interprétations.

 

« Confessions d'un never been », chanson qui fait partie de celles que je préfère sur l'album « Scandale mélancolique ». Je ne pige pas tout le texte, évidemment, mais je sens bien qu'il s'en dégage la profonde tristesse d'une « âme délabrée » qui se débat dans sa « nuit carcérale ». Un de ces jours, je vais m'essayer à une petite divagation sur ce texte-là !

05/05/2010

Autour des fastes de la solitude

La pensée du jour : "Je me dis que l'amour, qui avait tant tardé à agiter ma vie, était bien la seule réalité céleste d'un univers misérable". Jean-Paul ENTHOVEN

 

Pas de jaloux ce soir puisque j'aurai alimenté mes trois blogs ! J'en sue encore !!! Oui, je ne vous ai pas dit (enfin, si, je l'ai dit à certains d'entre vous, mais je ne l'ai pas "annoncé officiellement" ici) : j'ai ouvert samedi dernier un blog sur Miossec. Oui. Car le voir en concert m'a sacrément agité la tripaille, j'ai senti qu'enfin la joie, la vraie, revenait un peu dans ma vie, que quelque chose s'était passé, qu'une faille s'était enfin un peu resserrée. Pas refermée complètement, mais resserrée, et je n'en demande pas plus... Alors voilà. J'ai donc un blog sur Miossec, maintenant ! Comme ça, je ne mettrai plus ici de notes le concernant (même si j'aime mélanger les genres). Vous pourrez aller directement sur http://duvelosanslesmains.hautetfort.com/ Ce que deviendra ce blog, je ne le sais pas moi-même. Celui-ci m'a réservé tant de surprises ! Qui eût cru, il y a quatre ans, quand ce cabaret venait de naître, qu'il allait me porter vers tant d'autres fans ? Que j'allais même rencontrer certains visiteurs de ce blog, me lier d'amitié avec eux ? Quelle belle aventure ! Pourvu que l'aventure Miossec soit aussi riche. Il faut que je fasse mon trou dans la toile, et c'est toujours coton !!! Allez jeter un oeil sur ce "vélo sans les mains", si le coeur vous en dit, mais s'il vous plaît : si vous n'aimez pas Miossec, nul besoin d'essayer, car ce serait en vain, de m'en dégoûter ! Nul besoin de poster des commentaires haineux, faites silence... En revanche, si vous aimez Miossec ou si vous avez envie de le découvrir un peu à travers mon blog, venez souvent, et partageons, partageons... Je n'abandonne pas HFT pour autant, que ce soit bien clair ! J'élargis la palette, je me lance tête baissée dans un autre élan, je suis comme ça : pétrie de mille émotions qui me mettent en permanente effervescence ! Quand ce n'est pas un mot allemand qui me fait les yeux doux, c'est une chanson d'HFT qui me rentre dans la peau, une chanson de Miossec qui m'ébranle la charpente, un mot d'Higelin qui me fait perdre la raison !!! Il me fallait donc trois blogs (et je me demande même si je ne vais pas en ouvrir un sur Higelin !! Je plaisante !!)

Mais ce soir, voici du HFT :

 

Poème n°1 autour des fastes de la solitude

 

obscurité malveillante d'une nuit de sortilège

fastes de la solitude

14ème jour de lune

encens, benjoin, styrax, myrrhe

en passant devant le cimetière

je vois qu'ils n'ont toujours pas mis de nom

sur ma tombe

 

 

 

Poème n°2 autour des fastes de la solitude

 

souvenirs

d'un prisonnier de la saison de la mort

dans le miroir – elliptique

cherchant sirius par nuit d'hiver

vega par nuit d'été

en surfant sur les vagues de gazoline

au volant d'une olds 442

dans un de ces fameux cercles merdeux

de Dante

le feu de Prométhée

brûle sous l'opium indigène

trouver l'asile de nuit

trouver l'asile

trouver

Doppelgänger le grand jumeau

pour le briser

 

01/05/2010

"Mai, joli mai" (bis)

La (deuxième) pensée du jour : "Ecrire, c'est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à nous". Georges PERROS.

Allez, une deuxième note en ce premier mai !! Un extrait de Comment j'ai usiné ma treizième défloration :

"Au début du mois de mai 2000, nous avons eu dans le Jura quelques magnifiques journées ensoleillées...

Le matin, vers 6h30, je prenais un rare plaisir à boire mon café... installé sur ma terrasse face à la forêt... entouré des vergers en fleurs... et dans le vacarme gazouillistique des piafs qui s'acharnent chaque année à construire leurs nids sous mon toit...

Je reconnaissais au passage les pinsons, les mésanges bleues et charbonnières, parfois même nonnettes, les rouges-queues, les chardonnerets, les piverts, les hirondelles... et tous les autres vautours plumés que je m'acharne à poursuivre aux jumelles depuis des lustres...

Ensuite, seulement, après cette délicieuse séance de café noir, je m'en allais vers mon usine, elle aussi illuminée de cette clarté printanière, afin d'y brancher quelques guitares, histoire d'emmerder tous ces oiseaux bordéliques... et de foutre la trouille aux merles et aux grives qui viennent toujours trop près de la maison, enlever les vers de la bouche de mes taupes...

 

Or, au début d'une de ces matinées, je me souvins d'une de ces questions souvent posées par les journalistes ou autres personnes intéressées par mes chansons, sur le fait qu'un passionné de la nature et de la campagne comme moi ne dépeignait jamais que des tableaux urbains et industriels...* question à laquelle j'aimais répondre avec cynisme que les chevreuils et les sangliers n'achetaient pas mes disques et ne venaient jamais à mes concerts...

ou combien je trouvais regrettable que des poètes comme Keats, Schiller ou Lamartine n'aient même pas eu un Mac pour faire leurs traitements de textes...

Bref, la campagne ne m'a jamais directement inspiré – sans doute parce que j'y passe trop peu de temps -

en voici une nouvelle preuve :

Par un de ces jolis matins du mois de mai, j'ai voulu tenter ma chance et essayer de fabriquer ma première chanson verte qui commençait ainsi :

« Les chardonnerets se disputent les trilles

avec leurs concurrents pinsons

et les mésanges font de la brindille

pour meubler leur deux pièces-salon

le coucou ricane dans les bois

pour faire chier Bambi l'orphelin

tandis qu'une hirondelle tournoie

dans l'air transparent du matin ».

 

Pas mal, non ? A l'exception du « pour faire chier Bambi », on dirait une poésie de CP ou de CE1...

Plus loin je durcis légèrement la plume :

«Les fleurs de coings au crépuscule

les pommiers blancs, les pêchers roses

les jeunes taureaux qui sous la tulle

de la brume s'enculent en osmose... »

 

Charmant, n'est-il pas ?... Lorsqu'un peu plus tard, je posai ma guitare pour relire mon brouillon, je devins rouge avec la tehon...

Combien d'heures m'a-t-il fallu ensuite pour corriger ce texte et trouver l'idée d'inventer des noms nouveaux, plus proches de mon style habituel ?... No lo sé... Je crois que j'ai passé toutes les autres matinées de ce très beau mois de mai à galérer sur cette toune...

 

Moralité : ne me demandez plus jamais pourquoi je n'écris pas de chansons sur les vertes prairies, ni sur les forêts profondes, ni sur les montagnes enneigées de mon Jura natal..."

 

*Nous pourrions nous amuser à recenser les extraits de chansons dans lesquels HFT évoque la ville (ça va être coton, il y en a un paquet !!). Je commence par cette phrase que j'aime beaucoup : "J'oublie toujours le nom de ces villes où je suis né"...

"Mai, joli mai" !

La pensée du jour : "L'obsession de la mort, du temps, est un poison, dirai-je mortel, qui minerait toute possibilité de bonheur, si le bonheur était en ce monde autre chose qu'un voeu". Georges PERROS, Papiers collés.  

 

 

Petite pensée pour HFT et tous ses fans, quoi de plus logique en ce début du mois de mai ?!

 

Le mois de mai est le cinquième du calendrier grégorien et le troisième du calendrier julien. Son nom viendrait du latin « maius » et fut donné par les Romains en l'honneur de la déesse Maïa. Selon certains, ce serait le premier roi romain Romulus qui aurait donné ce nom en l'honneur des sénateurs appelés « maiores ». A l'origine, c'était le troisième mois du calendrier romain.

Le mois de mai est aussi le mois de Marie (« mai, joli mai, mois de Marie », n'est-ce pas ?!). Autrefois, il était réservé aux communions et aux baptêmes. Au XXIème siècle, cette tradition n'est plus systématiquement respectée. Les mariages sont le plus souvent célébrés aux mois d'avril et juin, une superstition encore vivace indiquant qu'il ne faut pas se marier en mai, la femme serait stérile. Les Romains évitaient de se marier en mai car c'était aussi le mois des esprits malins.

Sous l'Ancien Régime, il était de coutume de planter un « mai » ou un arbre de mai en l'honneur de quelqu'un. Le comté de Nice voyait filles et garçons « virer le mai » au son du fifre et du tambour, c'est-à-dire danser les rondes de mai autour de l'arbre de mai planté sur la place du village.

Le 1er mai, la Fête internationale du Travail est célébrée presque universellement (mais ni aux Etats-Unis ni au Canada, où cette fête a lieu le premier lundi de septembre).

 

Proverbes dans lesquels il est question du mois du mai (et l'on voit que la sagesse populaire s'emmêle souvent les crayons, les proverbes se contredisant régulièrement les uns les autres !) :

-« Au mois de mai, manteau jeté ».

-« En avril, ne te découvre pas d'un fil; en mai, fais ce qu'il te plaît; en juin, tu te vêtiras d'un rien ».

-« Femme de mai plaît toujours ».

-« Mai pluvieux, laboureur joyeux ».

-« Mariages de mai ne fleurissent jamais ».

-« Pendant le mois de mai, couvre-toi plus que jamais ».

-« Si le dicton dit vrai, méchante femme s'épouse en mai ».

-« Mai, mois fleuri, mois béni ».

-« Mai, mois de fleurs, mois de pleurs ».

 

Et j'ai bien envie d'ajouter : « Mais c'est toujours au moi de mai qu'on a envie de se pendre » !!

30/04/2010

Miossec à L'autre Canal, à Nancy...

La pensée du jour (ou plutôt de la nuit) : "Et l'on ne reverra plus l'inconnu, et l'on y pensera souvent, longtemps, toujours peut-être, à elle et à d'autres, et cela aurait été si beau, plus beau que tout, et on a mal comme si on avait vécu pour rien... ça vous arrive, de temps en temps ? Moi, souvent. Chaque jour. Enfin, presque. Il y a des jours où je ne sors pas". CAVANNA.

 

 

Cet homme est tout simplement bouleversant. Et bouleversé, semble-t-il aussi, en permanence ! Quand il chante, les yeux suppliants, « ne me secoue surtout pas car je suis plein de larmes » (je me demande si Henri Calet n'a pas écrit un truc semblable, ça ne vous dit rien ?), oui, quand il nous lance ces mots à la gorge, celle-ci se noue, on voudrait bien le serrer très fort, sans le secouer surtout...

J'ai découvert Miossec en 2002. C'était en Bretagne, il participait au même festival que Thiéfaine à Goméné. Miossec, je connaissais de nom, mais je n'avais jamais prêté une oreille très attentive à ce qu'il chantait. Et là, ce concert... Fabuleux. Je découvrais un artiste, un homme, un univers. Ses rades, au propre comme au figuré... Le lendemain, j'avais prévu d'aller visiter Brest (cela ne s'invente pas !) et j'y achetai l'album de l'époque, «Brûle ». Symboliquement, le geste était fort !!!

Bref. Ensuite, je me suis procuré les albums précédents. J'y suis allée assez fort, comme avec Thiéfaine, je voulais connaître, boire tout Miossec en un clin d'œil. Mais voilà un univers qui ne s'avale pas comme ça, il faut prendre le temps de le descendre à petites gorgées, en sirotant tranquillou chaque mot, chaque blessure couchée sur le papier.

Alors ce fut l'aventure Miossec, comme il y eut l'aventure HFT et l'aventure Higelin. Je me mis à guetter chaque sortie d'album. Et voilà. Je les ai tous. Le dernier, acheté il y a quelques mois, ne m'a d'abord pas enthousiasmée des masses. Mais, cette semaine, j'ai voulu prendre le temps de le réécouter attentivement. De le siroter, justement. Et j'y ai découvert des trésors, comme dans tous les autres. « Une fortune de mer », mais comment ai-je pu, à la première écoute, passer à côté de cette sublime chanson ? Ce n'est que ce soir que la beauté de cette « fortune de mer » m'a sauté aux oreilles. Le dernier album vaut vraiment le détour, je retire ici ce que j'ai dit quand certains, parmi vous, m'ont demandé ce que j'en pensais. Je n'en pense plus que du bien, du vrai, du beau ! Foncez l'acheter !

Mais je m'égare. Le concert de ce soir, donc. A « l'autre canal ». Je n'avais encore jamais mis les pieds dans cette salle de Nancy, mais rien que le nom m'a toujours fait rêver, allez savoir pourquoi ! Bref... Ce soir, je suis arrivée à 19h40 devant ce lieu magique (un bel ensemble rouge, "l'autre canal" étant écrit en blanc dessus). Ce qui m'a valu d'être tout devant, à un mètre à peine de Miossec ! J'ai d'abord eu un petit choc quand je l'ai vu débarquer avec une canne. Je me suis alors souvenue d'Evadné, qui avait eu les mêmes craintes, il y a quelques semaines, en le voyant arriver avec des béquilles. Qu'il avait très vite balancées ! Idem pour la canne. A un moment, je me suis rendu compte qu'elle n'était même plus sur la scène. Quelqu'un avait dû venir l'enlever. Quelques cafouillis dans les textes parfois, me semble-t-il, mais je ne connais pas Miossec par cœur et ne saurais affirmer à cent pour cent qu'il y a bel et bien eu cafouillis. Il est touchant, cet homme. Quelqu'un lui a dit, après une chanson : « C'était bien, Christophe », ce à quoi le même Christophe a répondu, avec l'art de la dévalorisation qui le caractérise (j'ai donc trouvé plus fort que moi à ce jeu auto-destructeur !) : « Mais ça va pas durer ». Il est gentil, cet homme. Un gros lourdaud a passé tout le concert à hurler pendant les chansons, à les massacrer à la hache de sa voix avinée, à dire des trucs inintéressants au possible entre deux morceaux, et, accessoirement, à me meurtrir les pieds (car, bien sûr, avec le bol qui me poursuit depuis toujours, quand il y a un mec comme ça dans toute une salle -fût-elle occupée par cent mille personnes !-, c'est toujours à mes côtés qu'il vient s'échouer, je vous jure !!). Bref, ce gros lourdaud a même essayé de voler la vedette à Miossec, il a tenté de lui piquer son micro ! Et là j'ai même fini par en avoir honte pour lui, vraiment. Et Christophe de prendre tout cela avec beaucoup d'humour et de délicatesse ... enfin, il a quand même dit à la fin que le triste individu avait réussi à flinguer tout le concert, ce qui n'est pas entièrement faux ! Il y en a toujours des comme ça, dans le public de Thiéfaine aussi (je le sais, ils sont toujours à côté de moi !!!!!!!!!!!!!!). Par exemple, le pénible a demandé à un moment à Miossec s'il ne pouvait pas chanter rien que pour sa copine, Aurélia. Et Miossec de demander : « Mais elle est où, Aurélia ? » Réponse du type : « Au fond de la salle ». Miossec : « Aurélia, tu veux pas le rappeler à tes côtés ?! » Purée mais c'est comme dans une salle de classe, il y a toujours un couillon qui voudrait que toute l'attention se focalise sur lui !! N'empêche que la pauvre Aurélia, quand même ! A sa place, j'aurais été rouge de honte. Et j'aurais quitté mon lourdaud sur-le-champ. Ce serait quand même le comble de l'ironie du sort, ça, se faire plaquer au beau milieu d'un concert de Miossec ! Prends ça dans les dents, je te laisse la collection de CD, tu pourras éponger ton chagrin avec, car côté ruptures, il y a de quoi faire là-dedans ! Pardon, j'arrête !
Ce pauvre hère ne m'a même pas gâché le concert. Je dois vieillir plutôt pas mal car aux Eurockéennes, en 1999, un type du même acabit était venu s'installer près de moi (quand je vous dis que je les attire !) et je l'avais poussé de toutes mes forces en l'engueulant même ! Fini, tout cela, j'ai dû m'habituer à la connerie ambiante, elle me glisse dessus comme de la flotte sur les plumes d'un canard...

Donc, ce concert : magnifique ! Un bel hommage à Bashung, avec la reprise d' « Osez Joséphine ». Une réserve, une sobriété (est-ce bien raisonnable d'employer ce mot pour parler du Brestois ?!!!), je veux dire : pas de grands mots pour évoquer Alain... Juste une chanson. Une chanson juste. Miossec est pétri d'une sensibilité immense, on le sent généreux, mais aussi et surtout fragile, prêt à s'effondrer. Christophe, mon frangin d'infortune (moi non plus je ne mise jamais sur le bon cheval, moi non plus je ne tire jamais le bon numéro, ce ne serait pas dû aux gênes bretons, des fois ?!), merci pour cette splendide soirée... Je reviendrai !!

27/04/2010

"Demain, tu verras tous ces petits alchimistes pulvériser un continent"...

La pensée du jour : "Vous rencontrez quelqu'un que vous n'avez pas vu depuis longtemps; vous parlez pendant des heures, mais c'est le néant. Vous rencontrez quelqu'un d'autre, vous vous parlez et vous rentrez chez vous bouleversé. C'est ça la vraie originalité des êtres, ce qu'ils cachent et qui transperce malgré tout dans ce qu'ils disent". CIORAN.

Une histoire d'alchimie, quoi, ça prend ou ça ne prend pas...

"Je t'ai recontrée une nuit

au détour d'un chemin perdu

 qui ne conduisait nulle part

 où tu te tenais immobile

 en équilibre sur un fil

tendu au-dessus du hasard"...

 

Je suis rentrée de Rome, après bien des péripéties. Depuis, j'ai même eu le temps de réécouter Thiéfaine (!!), de préparer des cours, de faire ma rentrée, etc. J'ai délaissé ce blog, mais lorsque je suis silencieuse, c'est souvent "pour mieux revenir, vagabonde, dans votre rue" !! Parlons donc d'alchimie aujourd'hui... Cette note, comme quelques autres, doit beaucoup à l'ouvrage Symboles et signes, origines et interprétations, que je ne peux feuilleter sans penser à l'une ou l'autre chanson de Thiéfaine !!

 

L'alchimie

 

Elaborée dans l'Europe du Moyen Âge, l'alchimie occidentale a hérité de pratiques en provenance de l'Egypte ancienne et de la Mésopotamie. Essentiellement destinée à permettre le changement des métaux vils en or ou en argent, elle est sous-tendue par des enjeux symboliques particulièrement profonds : le fait de parvenir à opérer une telle transmutation reviendrait en effet à conjurer l'impur pour atteindre la pureté. L'alchimiste s'engage ainsi dans une quête spirituelle, appelée à le mener des ténèbres à la lumière.

 

Les alchimistes ont d'abord pris pour symboles des signes astraux, tels que le Soleil et la Lune. Mais, au Moyen Âge, la crainte de la persécution les incita à se doter d'un vocabulaire spécifique et complexe pour consigner et transmettre leur savoir. Cet hermétisme leur valut d'être souvent taxés de charlatanisme, en dépit de la validité scientifique de certaines de leurs découvertes.

 

Pour l'alchimiste, la quête de l'or est une recherche de spiritualité. Pour la mener à bien, il doit trouver la « pierre philosophale », substance tour à tour décrite comme une pierre véritable ou comme une poudre de couleur rouge. Investie de diverses qualités mystiques, elle serait la clef de la transformation du plomb en or. Parfois assimilée à l'élixir de jeunesse, elle représente la pureté et l'immortalité, et sa découverte est l'aboutissement du « grand œuvre ».

 

La symbolique des couleurs

Dans cette aquarelle tirée du Splendor solis, traité alchimique publié en 1598, les couleurs noir, blanc, rouge et or sont investies de significations hautement symboliques. Le noir représente le premier stade du processus (« œuvre au noir »), qui passe ensuite par le blanc, puis le rouge, jusqu'au résultat final, l'or.

 

Ah d'accord, je comprends mieux ceci à présent :

Memento remember je tremble et me souviens

Des moments familiers des labos clandestins

Où le vieil alchimiste me répétait tout bas :

« Si tu veux pas noircir, tu ne blanchiras pas » (extrait de la sublime chanson « Annihilation »).

 

Il est question d'alchimie, de grand oeuvre ou d'alchimistes dans plusieurs chansons de Thiéfaine. Je vous laisse le plaisir de trouver les extraits que je n'ai pas cités ici !

11/04/2010

La Lune (et sa face cachée)

La pensée du jour : "Vous mettrez sur ma tombe une bouée de sauvetage. Parce qu'on ne sait jamais". Robert DESNOS.

 Encore un extrait de mon livre Symboles et signes, origines et interprétations :

Mystérieuse, la Lune a toujours stimulé l'imagination des hommes. Sa présence lumineuse dans le ciel nocturne en fait un symbole d'espoir et d'illumination. Comme le Soleil, elle est souvent associée à la naissance, à la mort et à la résurrection, mais elle exerce aussi son influence sur les eaux et la fertilité. Gouvernant les rêves, la Lune est associée à l'énigmatique; sa face cachée représente le monde occulte. Elle symbolise également la déesse mère par ses qualités féminines.


L'influence de la Lune :

En raison de sa course dans le ciel et de sa forme changeante, la Lune est associée par les sociétés ancestrales au cycle de la vie humaine. Un symbolisme particulier se rattache en effet à chacune de ses phases - croissante, décroissante ou pleine -, ainsi qu'aux éclipses lunaires. Outre son influence sur les marées, le temps et la vie en général, la Lune passe pour gouverner la destinée humaine.


Les divinités lunaires :

Certaines cultures de l'Océanie et des tribus africaines assimilent la Lune à une divinité mâle fécondante, mais elle est généralement considérée comme d'essence féminine. Ainsi la Vierge Marie est-elle associée à la Lune. Les déesses lunaires, aussi bien les mères protectrices que les vierges farouches, telle Diane, déesse romaine de la chasse, sont quant à elles considérées comme « tisseuses » du destin et sont donc représentées sous la forme d'araignées.

Voilà. Là aussi, on peut citer des passages dans lesquels Thiéfaine évoque la Lune. Je commence :

"Welcome senor Malcolm Lowry

sous la lune caustique et sanguine"...

 

A vous ! Vous avez une semaine entière pour réfléchir à ce petit jeu. D'autres extraits de chansons me sont déjà venus à l'esprit, mais je ne voudrais pas gâcher votre plaisir ! Donc, oui, vous avez une semaine entière, car je pars demain pour Rome, je serai de retour dimanche prochain (si tout va bien, ne jurons de rien)...

 

09/04/2010

713705 cherche futur

La pensée du jour : "Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau

Pareil au tien cerné d'un monde indifférent

J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres". Paul ELUARD

 

 

Au courrier de ce matin, j'ai reçu un livre que je m'étais commandé en me disant que je trouverais là-dedans des tas de trucs en lien avec Thiéfaine. Et pour cause : l'ouvrage s'intitule Symboles et signes, origines et interprétations ! J'avais feuilleté le livre sur internet au préalable et j'étais tombée sur deux pages consacrées au soleil. De quoi me réjouir ! Une vraie mine, ce bouquin ! Il y a là-dedans un dossier sur les divinités grecques et romaines, sur Satan et les démons, l'alchimie, etc, etc. De quoi alimenter ce blog pendant de longues années !!!!!

Voici donc un petit topo sur le soleil puisque celui-ci, dans l'univers de Thiéfaine, se cherche un futur...

 

La plupart des cultures ont, au cours de leur histoire, vénéré le Soleil, énergie vitale et force cosmique suprême. En tant que source de chaleur, l'astre est synonyme de vitalité, de passion et de jeunesse. Et, étant à l'origine de la lumière, il symbolise aussi l'illumination. Il constitue en outre un symbole royal et impérial. Dans certaines traditions, le Soleil est le Père universel, dont le lever et le coucher sont associés à la naissance, à la mort et à la résurrection.

 

Les solstices d'hiver et d'été correspondent aux jours le plus court et le plus long de l'année, et ils ont engendré des mythes et des fêtes dans le monde entier. Le solstice hivernal symbolise la victoire de la lumière sur l'obscurité, et le début d'un nouveau cycle de lumière et de croissance. Le solstice estival célèbre la terre dans sa plénitude, mais il marque aussi le pouvoir déclinant du Soleil. Les druides fêtaient le début du solstice d'été à l'aube. Les deux solstices sont symbolisés par le feu, qui évoque la chaleur du Soleil et la fertilité.

 

Icare : selon la mythologie grecque, Dédale a fabriqué des ailes en cire à son fils Icare, qui les a fait fondre en volant trop près du Soleil. Sur le plan symbolique, son orgueil et son manque de respect à l'égard des dieux sont à l'origine de sa chute.

 

Phénix : symbole de la mort, de la renaissance et du Soleil, le phénix de la mythologie est représenté sous la forme d'un rapace s'élevant au-dessus des flammes.

 

Et maintenant, un petit jeu, genre « Shabadabada » : comme ça, sans trop réfléchir, quels sont les extraits de chansons de Thiéfaine qui évoquent le soleil et qui vous viennent à l'esprit ? Je commence :

« Casse-toi de mon ombre

tu fous du soleil sur mes pompes » (« Rock joyeux »).