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05/02/2010

Merci !!

La pensée du jour : "Il y a longtemps que j'ai perdu foi en mes incroyances. Les "je n'y crois plus" sont encore des certitudes et il n'y a rien de plus trompeur". Romain GARY.

 

Alors là, franchement, je suis touchée, je ne sais pas quoi dire. A part merci, merci, merci !!! Voici donc l'article dont parlait David :

le 05/02/2010 à 07h22

  • Toutes les fois où Katell a vu HFT
Katell et Hubert-Félix, sur http://cabaretsaintelilith.hautetfort.com

zoom

L’activité favorite de Katell, jeune Lorraine de la région nancéienne, c’est de « disséquer » le plus célèbre des rockers alternatifs francs-comtois : HFT, ou Hubert-Félix Thiéfaine. Sur ce blog de fan, pas d’hystérie, juste une passion, pas toujours exclusive, pour cet artiste hors des normes.

Amoureuse de mots, aussi, et de Baudelaire, la demoiselle délivre une pensée journalière et dérive, s’attelant à la tâche ardue de décortiquer chaque album du Jurassien un peu fou, dont elle commente chaque titre, à moins qu’elle ne reprenne une à une toutes les fois où elle a assisté à un concert de l’idole, photos à l’appui. Les premiers posts, datant de 2006, sont très érudits, longs et pas toujours accrocheurs, mais au fil du temps, et avec le concours du père de Loreleï, Le cabaret de Sainte-Lilith trouve de l’intérêt. D’autant que Katell, entre deux (re)-découvertes musicales -elle affectionne les chanteurs à textes, les poètes et la culture allemande-, n’est pas dépourvue d’humour : le titre de son blog vient de la chanson Cabaret Sainte-Lilith, « la chanson que je n’osais jamais trop écouter quand j’étais jeune et que je savais mes parents dans les parages, on a sa propre censure ! »

On découvre aussi, au fil des postes, un aréopage d’amis du poète rockeur, qui se réunissent, évoquent son oeuvre, chantent ses chansons, lisent ses textes… Hubert-Félix Thiéfaine n’avait finalement pas besoin de TF1 pour vendre des disques : depuis le début de sa carrière, son public est invisible mais bien présent.

03/02/2010

Une autre méthode de dissection : "H.F. Thiéfaine en concert"

La (deuxième) pensée du jour (d'ailleurs, je trouve que c'est un jour qui pense beaucoup et qui devrait aller se reposer le cerveau à présent !) :

"C'est seulement pour t'expliquer que la vie fait des dettes contre toi et tu attends toujours qu'elle vienne te rembourser et...

- ... et ça s'appelle rêver". Romain GARY.

 

 

Finalement, j'ai pris goût aux « petites dissections entre amis » et j'ai décidé de consacrer une note à chacun des albums live de Thiéfaine. Il y a de quoi disséquer aussi à partir de cela, n'est-ce pas ?!

Commençons donc par « H.F. Thiéfaine en concert ». En fait, si on veut être précis, il faudrait dire « en concert, volume 1 » puisqu'il y aura ensuite un volume 2.

Cet album occupe une place très particulière dans ma vie de fan (et de femme !!). C'est ce live qui m'a permis de découvrir HFT. Je me souviens très bien : je l'ai d'abord eu sur cassette. Pendant très longtemps. D'ailleurs, la cassette en question ne m'appartenait pas et je ne l'ai jamais rendue à son propriétaire, que la honte s'abatte sur moi ! Bref, passons... Je n'y peux rien si HFT rend kleptomane, moi !

En écoutant ce live par une nuit de septembre, sur une route déserte, dans la vieille guimbarde de mon ami Joël, j'eus la révélation de ma vie (si !) en me prenant en pleine face « Mathématiques souterraines ». Moi qui n'avais jamais aimé les maths, celles-là, je peux vous dire qu'elles m'ont réconciliée à tout jamais avec Pythagore et toute sa triste clique !!!

Mais assez bavassé. Le live s'ouvre sur une version magnifique de la chanson « Les dingues et les paumés ». La musique arrive d'abord sur la pointe des notes, un faible écho lancinant, puis soudain elle monte, monte, monte, comme la petite bête... Et ne redescend pas. Pour moi, il n'existe pas de plus belle version de ce sublime poème où il est question d'Hölderlin, de scorpions, des fleurs du mal. Hölderlin, Baudelaire : qui, mieux que Thiéfaine, aura osé évoquer ces poètes maudits ? Hölderlin qui vécut si longtemps dans l'obscur voile de la folie... Baudelaire qui réapparaîtra des années plus tard dans l'oeuvre de Thiéfaine. Encore dans une chanson où il est question de folie, d'ailleurs, je le note au passage.

« L'ascenseur de 22h43 »... A l'époque où j'ai découvert ce fabuleux ascenseur qui devait m'accompagner par la suite au quotidien (pas un jour ou presque où je ne remarque pas le magique « 22h43 » s'afficher au cadran numérique de mon réveil, sur mon ordinateur, etc.), je n'en connaissais pas la version studio, coupée en deux parties.

Puis, c'est « La môme kaléidoscope » et ses lambeaux d'âme et de coeur. La pauvre môme qui traîne sa barbaque vieillissante sur les trottoirs de la nuit. Seule, abandonnée, au milieu des « vieux tas d'invendus ». Cette chanson m'a toujours fascinée. Les ruines, les épaves m'émeuvent... Une femme se retourne sur son flamboyant passé, ses robes à 200 sacs, son rôle de consolatrice. Et elle constate avec amertume qu'elle se trouve à présent réduite à un rôle décoratif, et encore...

Ensuite, voilà « Lorelei Sebasto Cha ». Chanson d'amour assez atypique, n'est-ce pas ? « J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille », il fallait oser !!! J'adore le contraste entre ces mots et les sublimes envolées où Thiéfaine propose à sa douce d'aller « recoller du soleil sur ses ailes d'albatros »...

Viennent ensuite « Exil sur planète fantôme », « Mathématiques souterraines », « Photographie tendresse », « Une fille au rhésus négatif », « Alligators 427 ».  Notons que Thiéfaine a le génie des titres, n'est-ce pas ?! « Exil sur planète fantôme », je trouve cela génial !!

Que des moments forts sur ce CD 1. « Alligators 427 » prend toute sa force ici. Une de mes interprétations préférées de ce morceau.

 

CD 2 (oui, j'abrège un peu, sinon vous allez vous lasser de mes bavardages !) :

-« Cabaret Sainte Lilith », la chanson que je n'osais jamais trop écouter quand j'étais jeune et que je savais mes parents dans les parages !!! On a sa propre censure !!! Et c'est sans doute en souvenir de cette époque d'innocence et de grande vertu (!!!) que j'ai baptisé mon blog du nom de « Cabaret Sainte Lilith » !!!!!

-« Exit to chatagoune-goune »,

-« Groupie 89 turbo 6 »,

-« Première descente aux enfers par la face nord » (encore un titre superbe !!),

-« Rock-autopsie »,

-« 113ème cigarette sans dormir », un titre que j'ai toujours adoré, surtout à l'époque où je m'envoyais d'innombrables chameaux dans les poumons (époque heureusement révolue : comme je dis toujours, à présent, je dois bien en être à ma 113ème insomnie sans cigarettes !!!!)

-« Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs) »,

-« Solexine et Ganja » (évidemment, à l'époque où j'ai découvert HFT, je ne savais pas du tout à quoi renvoyaient ces termes !),

 

-« Dernière station avant l'autoroute »,

-« La fille du coupeur de joints » (je mets volontairement un « s » bien qu'il n'y en ait pas sur la présentation des titres de l'album live en question. Quand même, couper un seul joint me paraît être une activité bien dérisoire !!! Alors j'en mets plusieurs, des joints !!!).

 

Un album sur lequel cousin Hub' n'est guère causant. La seule fois où il dit quelque chose entre deux chansons, on comprend à peine son murmure... Mais je suppose qu'il y a eu des coupures, ce n'est pas possible autrement.

Enfin, causant ou pas, j'aurais bien voulu le voir sur scène à cette époque-là, le poète jurassien aux cent mille tourments !

 

Le beau Serge...

La pensée du jour : "J'ai tout réussi sauf ma vie". Serge GAINSBOURG.

 

 

Toujours pas de grande nouvelle concernant Thiéfaine en ce mois de février maussade et enneigé jusqu'au cou... En revanche, pour ceux qui aiment Higelin (et c'est mon cas, à fond la gomme et les manettes !), sachez (si vous ne le savez déjà) que son album « Coup de foudre » sortira le 22 de ce mois. Tout pile quand je reviendrai de Venise ! Merci, Jacques, d'avoir pensé à tout, et même à adoucir mon retour de la cité des Doges !!!!

Pas d'actualité thiéfainienne, donc, mais vous savez comme moi qu'il n'y a pas que Thiéfaine dans la vie !!! Ainsi donc, dans ma vie à moi en tout cas, Gainsbourg occupe une grande place depuis de nombreuses années. Avant l'ouragan HFT qui bouscula pas mal de choses dans mon adolescence, il y avait Gainsbourg. « L'histoire de Melody Nelson ». « L'homme à tête de chou ».

« Marilou repose sous la neige,

et je me dis et je me redis

de tous ses dessins d'enfant que n'ai-je

pu préserver la fraîcheur de l'inédit ».

« Black trombone ». Mais aussi :

« Les amours perdues

Ne se retrouvent plus

Et les amants délaissés

Peuvent toujours chercher ».

« En relisant ta lettre

Je m'aperçois que l'orthographe et toi, ça fait deux ».

« Les goémons », « le poinçonneur des lilas », « la javanaise », « l'anamour » (« je t'aime et je crains de m'égarer »), « la chanson de Prévert ». Les chansons que Gainsbourg écrivit pour Birkin, et dans lesquelles il laissa exploser sa sensibilité exacerbée : « Quoi ? », « Amour des feintes », « Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve »... Et tant d'autres... Birkin, que ma maman écoutait très souvent...

Alors, évidemment, je suis allée voir le film de Joann Sfar, « Gainsbourg, vie héroïque ». On y découvre (ou redécouvre) un Gainsbourg à l'âme blessée, souffrant d'une timidité maladroite et maladive, un Gainsbourg hanté par des démons qui ne lui laissent aucun répit, pas même la nuit lorsqu'il tente de s'oublier dans les bras d'une belle... On y découvre son double qui le suit partout. Et son enfance débordant de plaies, cette profonde souffrance liée à sa laideur... On y revoit Gainsbarre, que pour ma part je n'ai jamais vraiment aimé. Gainsbarre chantant la Marseillaise et clamant son insoumission, Gainsbarre se procurant pour une fortune le manuscrit de la Marseillaise, signé de la main de Rouget de Lisle. Ce Gainsbourg-là, très peu pour moi. En revanche, le petit oisillon blessé et tourmenté qui se cachait sous cette carapace, oui, d'accord. Je m'en suis sentie très proche à un moment de ma vie...

Le film de Sfar est bien construit. Dès le début, je suis entrée dedans. Gainsbourg dessiné, errant parmi des méduses, Gainsbourg rencontrant Boris Vian, les frères Jacques, la grande Juliette Gréco, Gainsbourg se montrant d'abord méprisant avec Jane Birkin, puis s'abandonnant sans peur au bonheur de cette relation hors du commun, Gainsbourg l'éternel môme se sentant éternellement livré à de multiples dangers, réels ou non. D'abord la trouille de se faire embarquer en tant que Juif. Puis la trouille des images qui ne lui laissent pas de repos. « Je parle avec ma gueule », répond-il à sa première compagne qui l'entend soliloquer en pleine nuit...

Bien évidemment, on entend des chansons de Gainsbourg en permanence dans ce film. Alors quand on rentre chez soi, on n'a qu'une envie : se remettre un bon vieux « poinçonneur des lilas », « Quand mon 6'35 me fait les yeux doux », « Ces petits riens », ou que sais-je encore ? J'y cours !!

29/01/2010

Les deux ogres

La pensée du jour : "Tu vins au coeur du désarroi

Pour chasser les mauvaises fièvres

Et j'ai flambé comme un genièvre

A la Noël entre tes doigts

Je suis né vraiment de ta lèvre

Ma vie est à partir de toi". Louis ARAGON

 

                   

Désolée pour le vide affiché sur mon blog hier soir et jusqu'à je ne sais trop quand aujourd'hui... Un truc indépendant de ma volonté, évidemment.

Demain, nous emmenons Clara à son premier concert du soir ! Nous allons voir Aldebert. J'aime bien ce que fait cet artiste, que ce soit pour les adultes ou pour les enfants. Sur chacun de ses albums ou presque, il remercie Hubert-Félix Thiéfaine. Dernièrement, il l'a même fait chanter. Une chanson pour enfants : "Les deux ogres", que vous connaissez sûrement et dont il a déjà été question ici. En voici le texte. Un peu tronqué : à la fin, il y a un dialogue entre les deux ogres et leur papa, je ne l'ai pas recopié, je vous laisse écouter cela sur le blog de Yoann (http://bluesymental.blogspot.com/)

Il y a un mot que je ne comprends pas dans le texte chanté par Hubert. Qui peut m'éclairer ?

 

 

Aldebert : Nous avons adopté depuis quelques jours

Ma famille et moi deux ogres poilus

Le premier s'appelle tsunami

Jamait : Bonjour

Aldebert : Et le second, son p'tit nom c'est typhon

HFT : Salut

 

Jamait : Les gens disent que je mange des enfants

que j'ai des cornes pour éventrer les brebis

mais mon truc à moi c'est la mousse au chocolat blanc

et jouer au « mille bornes » avec ma mamie au lit

 

HFT : Les gens disent que je suis très violent

que j'ai des oisillons morts entre les crocs

alors que je collectionne les bons sentiments

que ma plus grande passion c'est le ??? c'est trop beau

 

Refrain (Aldebert) : Quand on ne connaît pas on raconte n'importe quoi

Les on-dit et les cancans rendent les gentils méchants

 

HFT : Les gens disent que je m'lave au purin

Jamait : Ah c'est toi qui... Ah !

 

HFT : que je bois du rhum à la bave de serpent (Jamait : euh !)

mais je passe des heures à la salle de bain

je tombe dans les pommes à la vue du sang

Non vraiment

 

Jamait: les gens disent que ma maison est hantée

que j'ai des milliers de blattes au fond de mon lit la nuit

alors que je regarde Bambi en DVD

en faisant des p'tites nattes à mes poupées Barbie c'est mimi...

 

refrain x2 (d'abord Aldebert, puis Aldebert, HFT et Jamait)

 

HFT : Quand je souris à pleines dents

en voulant faire des bisous

les gens se sauvent en courant

prenant leurs jambes à leur cou

 

Jamait : Si j'ai à leur intention des cadeaux pour faire connaissance

ils pensent que c'est du poison et se débinent dans tous les sens

 

refrain x2 (Aldebert / puis : Aldebert, HFT, Jamait)

Quand on ne connaît pas on raconte n'importe quoi

les on-dit et les cancans rendent les gentils méchants

 

Allez les ogres ! On se dépêche, à table !

27/01/2010

"Baudelaire est mort hier"...

La pensée du jour : "Quand quelqu'un de cher disparaît, nous payons de mille regrets poignants la faute de survivre. Sa mort nous découvre sa singularité unique; il devient vaste comme le monde que son absence anéantit pour lui, que sa présence faisait exister tout entier; il nous semble qu'il aurait dû tenir plus de place dans notre vie : à la limite toute la place". Simone DE BEAUVOIR.

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

 

Charles BAUDELAIRE

26/01/2010

Méthode de dissection : suite et fin avec "Amicalement blues"

La pensée du jour : "Wenn du einem Menschen begegnest, soll er mit einem Lächeln weitergehen, und sein Puls soll um drei Grade stärker schlagen, weil du ihm eine Ahnung von seinen verborgenen Kräften und den in ihm schlummernden Ideen verschafft hast !" Fred WANDER.

 

 

Eh oui, j'arrive déjà au terme de ces dissections d'albums ! Il est grand temps qu'un avion (que dis-je, un missile, oui !) vienne enfin traverser les cieux thiéfainiens ! A quand ce nouvel album tant attendu dans le monde entier (ou presque) ?!!

« Amicalement blues », donc. Déjà, quand je saurai taper « amicalement » sans me gourer et sans transformer systématiquement cet adverbe en « amiclament », je serai contente ! Mais il me faudrait encore beaucoup d'entraînement ! Pas douée !!!

Allez, disons-le : lorsqu'il a été question de ce CD, au début, je me suis dit que ce ne serait pas pour moi... Je n'étais pas sûre d'aimer la musique de l'oeuvre à venir. Malgré mes vagues réticences (car, quand il s'agit d'HFT, mes réticences sont toujours vagues seulement !!), je me suis précipitée sur « Amicalement blues » dès sa sortie ! La petite intro signée Hubert me séduisit immédiatement : « Marshall, nous voilà  ! », il fallait y penser !

Première chanson plutôt sympathique. « Avenue de l'amour ». La chanson que Clara réclame souvent en ces termes : « Je veux yeah, yeah » !!! Deuxième chanson ... plutôt sympathique aussi. Replaçons-nous dans le passé, au moment où est sorti ce CD. Je l'écoute une première fois. Pas beaucoup de réactions. Je ne sais pas encore si j'accroche vraiment ou pas. Deuxième écoute, puis troisième. Des préférences commencent à se dessiner : d'emblée, « Photographie d'un rêveur » m'enchante. « Je veux juste t'offrir l'amour sans la mort ». Cette phrase me perturbe depuis que je l'ai entendue. Alors quoi, aimer quelqu'un reviendrait, la plupart du temps, à l'assassiner ? A le priver de sa substance ? Ici, le père Hubert nous propose autre chose. Un amour qui ne flinguerait pas l'autre, ne le réduirait pas à néant... En même temps, il a beau faire, il a beau dire, son amour demeure humain, donc imparfait, donc perfectible :

« Si parfois je ruisselle

comme un vieux troubadour

sous les yeux maternels

d'une barmaid trop glamour »... (dites, il s'agirait pas de la barmaid de cité X, précédemment évoquée ici ?!!)

On est loin de cette conception incroyable, trouvée un jour chez Vincenot : « Et même si tu regardes une femme, comme dit Tolstoï, et que tu la désires, ou seulement si tu la trouves désirable, tu as déjà commis l'adultère en ton coeur  ! » Bon, ben, mon rêveur, tu repasseras, tu as tout faux ! Non, désolée, je m'éloigne du sujet.

Bref... J'aime bien cette chanson qui dit, sur une musique que j'adore, la difficulté d'aimer...

Dans le genre « difficulté d'aimer », il y a aussi « Distance », chanson pas bien gaie. « Je ne suis plus rien juste une épave à brader »... Ici, il est question de « féminité flinguée », de beauté tuée... « Mais je n'vois maint'nant que le mot fin sur l'écran ». Un homme contemple les vestiges d'un amour déchiqueté. Chanson vraiment triste dont la musique a elle aussi des accents mélancoliques...

Deux autres chansons que j'aime bien sur « Amicalement blues » (purée, j'ai encore écrit « amiclament » ... ben oui, ce CD, c'est le fruit du travail de deux amis clamant le blues, finalement !) : « Rendez-vous au dernier carrefour » et « Spécial ado SMS blues ». Ah, et il y a aussi « Juste avant l'enfer ». Et « Amant sous contrôle », surtout pour sa belle envolée au moment de « tu es mon île

dans mes amours insensées »...

Un peu moins de tendresse pour « Emeute émotionnelle, » bien qu'un souvenir sentimental y soit lié puisque Clara (encore elle !) a longtemps cru qu'au lieu de « ta vie me tue », il fallait comprendre « avimetiou ». En un mot, en anglais, et ne me demandez pas ce que ça veut dire !!!

« Strindberg 2007 ». Un peu moins de tendresse pour cette chanson-là aussi. Mais quand même, « j'essaierai d'être sérieux à mon dernier soupir », c'est bon, très, très bon !

Sur cet album, il y a aussi des chansons auxquelles je n'accroche pas des masses : « L'appel de la forêt », « Les douceurs de la vengeance », « Your terraplane is ready mister Bob ! ». Et il y a aussi cette histoire de vieux bluesman et de bimbo que je trouve fatigante (oui, fatigante, trop répétitive)...

 

Voilà. Il s'agit là d'un album que globalement, j'aime bien, même si ici, les textes d'Hubert n'ont pas forcément la classe à laquelle nous sommes habitués (en bons enfants gâtés que nous sommes !).

J'avais bien aimé les deux concerts de la mini-tournée « Amicalement blues ». Ah oui, j'ai de très bons souvenirs de Paris et de cette rencontre entre fans après le concert. De très bons souvenirs de la Madine aussi... Un petit regret quand même, je le mentionne vite fait sans vouloir ressasser : l'annulation du concert de Thiéfaine-Personne au NJP. Pour la première fois, mon frère devait venir voir Hubert avec moi ! Je m'en faisais une joie... Vite retombée. Comme un soufflé. Comme un vieux string qui n'est plus « qu'une boule de nylon », oui ! Dommage, dommage...

Cet album renferme lui aussi, c'est la loi, sa petite allusion à l'Allemagne, même si elle n'est pas des plus heureuses : « j'ai jamais bien supporté

les vieilles polkas nazies ». Il est évident que je préfère les références à la peinture ou à la littérature d'outre-Rhin, mais bon...

Voilà. J'ai donc fini ce chapitre de dissections (mais il est possible, qui sait, que j'aie à le reprendre cette année encore, on veut y croire). J'attends vos avis sur « Amiclament blues » (cette fois, je l'ai fait exprès !!).

 

25/01/2010

"Ad orgasmum aeternum"

La pensée du jour : "Tout est hasard, ou rien n'est hasard. Si je croyais à la première possibilité, je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas encore convaincue de la seconde". Etty HILLESUM, Une vie bouleversée.

 

Ad orgasmum aeternum

 

dans cité X y a une barmaid

qui lave mon linge entre deux raids

si un jour elle apprend mon tilt

au bout d'un flip tourné trop vite

je veux pas qu'on lui renvoie mes scores

ni ma loterie ni mon passeport

mais je veux qu'on lui rende ses lasers

avec mes cendres et mes poussières

et j'aimerais qu'elle tire la chasse d'eau

pour que mes tripes et mon cerveau

enfin redevenus lumière

retournent baiser vers la mer

 

 

je reviendrai comme un vieux junkie

m'écrouler dans ton alchimie

delirium visions chromatiques

amour no-limit éthylique

je reviendrai comme un vieux paria

me déchirer dans ton karma

retrouver nos mains androgynes

dans ta zone couleur benzédrine

 

je reviendrai fixer ta chaleur

dans la chambre au ventilateur

où tes ombres sucent les paumés

entre deux caisses de S.T.P.

je reviendrai te lécher les glandes

dans la tendresse d'un no man's land

et te jouer de l'harmonica

sur un décapsuleur coma

 

je reviendrai jouir sous ton volcan

battre nos cartes avec le vent

je reviendrai taxer ta mémoire

dans la nuit du dernier espoir

je reviendrai chercher notre enfance

assassinée par la démence

et lui coller des lunettes noires

le blues est au fond du couloir

je reviendrai narguer tes dieux

déguisé en voleur de feu

et crever d'un dernier amour

le foie bouffé par tes vautours

 

 

Hubert-Félix THIEFAINE

 

Cette chanson est une de mes préférées ! J'adore sa structure : les paroles dites et non chantées au début, le silence juste avant la deuxième strophe. « Je reviendrai comme un vieux junkie m'écrouler dans ton alchimie » est une phrase que j'adore et qui m'accompagne en permanence. Vous aussi, je suppose que vous en avez une foule, des phrases comme ça, dans un coin de votre cerveau.

S.T.P. signifie ici « Sérénité Tranquillité Paix » et désigne un psychotrope appelé aussi D.O.M.

 

Remarque : J'espère qu'on va pouvoir poster des commentaires sous cette note. Hier, c'était impossible.

Remarque 2 : Non, on ne peut toujours pas poster de commentaires sous cette note. Je ne sais pas pourquoi...

23/01/2010

Dans le genre "Confessions d'un never been" : "Tribulations d'un éternel largué"...

La pensée du jour : "les raisins sont amers et trop verts les citrons". Raymond QUENEAU, avec qui j'ai passé la journée !!!

 

J'aime bien Myspace... Souvent, des inconnus, domiciliés loin de vous, parfois tout près aussi, vous envoient des invitations. Il suffit d'avoir des amis communs ou des centres d'intérêt qui sont aussi les leurs, et il vous arrive tout à coup une sollicitation, une demande, « pourrais-tu aller jeter un coup d'oeil sur mon profil ? » Enfin, en général, vu les centres d'intérêt que j'ai indiqués, je reçois plutôt des questions du type : « Peux-tu aller écouter ce que je fais, s'il te plaît ? » C'est ainsi que j'ai découvert Rougge, habitant d'ailleurs à Nancy... Hier, une fille du Canada m'a contactée, elle m'a posé des questions sur mon métier, etc. Avant-hier, c'était un homme de Ouagadougou (si !) qui m'envoyait un mot ... auquel je n'ai pas répondu parce que je ne cherche pas, pour l'instant en tout cas, de « grand noir culturiste » !!! Je vais répondre quand même, par politesse, mais je ne sais pas, le monsieur me dit qu'il voudrait entamer une « quelconque relation » avec moi, et je m'interroge sur ce qu'il entend par « quelconque relation »... Il n'a pas dit « relation quelconque », mais bon ! Bref... Aujourd'hui, un certain Akim Martin m'a envoyé une demande d'ajout à sa liste d'amis. Nous avons trois amis communs : Lorelei, HFT (!), Jacques Higelin. C'était déjà un bon début, qui m'a bien disposée à l'égard du fameux Akim. Ensuite, je suis allée me balader sur son profil. J'aime bien la photo qui nous accueille : Akim, la corde au cou, et un verre de bière à la main. Encore de quoi être bien disposée à l'égard de ce monsieur !!! D'un côté le penchant pour la mort, de l'autre les bons côtés de la vie ... auxquels on tient quand même, tous autant que nous sommes ou presque, n'est-ce pas ?!

Ensuite, je jette un coup d'oeil sur les titres des chansons d'Akim : « Missive aux archanges », « Tribulations d'un éternel largué », « L'astronome d'une nuit », voilà qui me plaît déjà ! Puis, je me mets à écouter les chansons en question. Et là, je me les prends ... en pleine face, pour faire un clin d'oeil au titre d'un des morceaux en écoute sur Myspace (« en pleine face » est d'ailleurs la chanson que je préfère). Jolie voix, très jolie voix. Des textes qui me parlent illico, une musique qui bouge bien. Et qui fait bouger mes deux mômes aussi, d'ailleurs !

Voilà. Assez causé ! Si vous avez envie d'écouter Akim Martin (et je vous le conseille vivement), c'est là que ça se passe :

http://www.myspace.com/akimmartin63