26/04/2009
Un peu de pub pour un groupe que j'aime beaucoup !
La pensée du jour : "Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil", Henry DE MONTHERLANT.
Connaissez-vous le groupe « Tournée générale » ? Il s'agit de trois jeunes garçons : Maxime, Jean-Philippe (dit le Poulpe, pour des raisons qui m'échappent !) et Quentin (je crois). Comment pourrait-on qualifier leur style (car ils en ont un, un vrai de vrai) ? Chanson festive et profonde à la fois ? Les musiques sont généralement enjouées, même quand les textes abordent des sujets assez graves. Ces trois-là font plaisir à voir et à entendre. Les écouter chanter me redonne foi en la jeunesse ! D'ailleurs, je vais les voir autant que possible sur scène. Car il faut aller les voir ! Samedi soir, c' était la quatrième fois pour moi. Je les ai connus d'une façon surprenante : ils chantaient en pleine rue, sous une des nombreuses portes de Nancy. J'avais accroché tout de suite. Puis, il y eut un concert enflammé chez Paulette. Et la première partie de Leprest. Et enfin, avant-hier, un spectacle à l'Ostra (lieu nancéien magique que j'ai déjà évoqué ici), où ils jouaient à l'occasion de la sortie de leur dernier album. Un vrai bijou que je vous conseille.
Ce qui me plaît chez ces trois jeunes garçons, entre autres raisons multiples, c'est qu'ils se réclament d'artistes comme Leprest, Paccoud et Dimey. Sur le dernier album, on trouve d'ailleurs un magnifique texte de Bernard Dimey (« Ivrogne et pourquoi pas ? »), mis en musique par Martial Robillard. Il y a aussi cette sublime « Avenue du dragon » de Christian Paccoud. Mais Tournée générale, c'est également une vraie patte personnelle, qui sait dire, avec des mots qui sonnent divinement bien, sa colère, ses joies, sa révolte. En gros, ces trois garçons « crachent le feu et l'amour ». Et je vous redis leur nom, pour que vous n'hésitiez pas, la prochaine fois que vous arpenterez les rayons de votre disquaire, à mettre une petite poignée d'euros dans un achat que vous ne regretterez pas. Je vous redis leur nom, donc : Tournée générale. TG pour les intimes !
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17/04/2009
"Je revisite l'Enfer de Dante et de Virgile"...
La pensée du jour : "L'Enfer est sur la Terre. D'autres, déjà, l'ont dit. Pourquoi ne se sont-ils pas trompés ?" Louis SCUTENAIRE.
VIRGILE (Publius Vergilius Maro) : le plus célèbre des poètes latins. Né dans la cité de Mantoue aux environs de 70 avant J.-C. Des traditions qui n'apparaissent que deux siècles plus tard précisent une date, le 15 octobre 70, et un lieu, Andes, l'actuel village de Pietola. Nous ne savons rien de sa famille et de son milieu social. Le poète grandit pendant l'une des périodes les plus tourmentées de l'histoire romaine : en 63, la conjuration de Catilina; en 49, la guerre civile engagée entre César et Pompée; en 44, le meurtre de César; en 43, celui de Cicéron. Ces circonstances impriment dans l'âme de Virgile une horreur des discordes civiles, un amour de la paix instaurée dans l'ordre, qui marqueront toutes ses oeuvres. Son premier recueil de vers paraît vers 37. Il est intitulé Bucoliques. Les dix pièces qui constituent ce recueil d'environ huit cents vers ne représentent sans doute qu'un choix opéré par le poète dans une production beaucoup plus ample, qui paraît s'être étendue sur sept ou huit ans, et dont rien d'autre ne nous a été conservé.
Les Géorgiques sont publiées en 28 avant J.-C. L'objet de ce poème de la terre est de rendre hommage aux gens qui vivent près de la nature, propriétaires petits ou grands, et aux vertus, aux dispositions d'âme, sans lesquelles il n'est guère possible de vivre cette vie : certains affinements de la sensibilité, l'ouverture à certaines perspectives philosophiques et religieuses n'y étant pas moins nécessaires que la connaissance de l'agronomie.
Virgile entreprit ensuite une grande épopée nationale, l'Enéide, qu'il ne put terminer. L'influence de Virgile fut immense sur les littératures latine et occidentale.
Source : Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, Robert Laffont, octobre 1990.
Un enfer de Dante, je veux bien, je connais, mais un enfer de Virgile, vous connaissez, vous ? En cherchant sur Internet, j'ai trouvé ceci, qui pourrait peut être expliquer cela (« je revisite l'Enfer de Dante et de Virgile ») :
Dante et Virgile visitent l'Enfer, peinture de William Bouguereau.
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16/04/2009
Charles Belle
Voilà, nous avons vu cette affiche à Arbois (39). Expo Charles Belle à Besançon jusqu'au 18 avril, à la galerie Cimaise. S'il y en a parmi vous qui n'habitent pas loin de Besançon...
Ce soir, je mets sur ce blog les photos de Turin (voir album "Dans les yeux du cheval que j'embrasse à Turin"). Et celles faites à Arbois.
22:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/04/2009
Retour
La pensée du jour : "Je songe, attristé, à tout ce que j'aurai ignoré de toi". Louis CALAFERTE.
De retour d'Italie, donc. Quel voyage sympa ! Comme promis, je mettrai très vite ici les photos que nous avons faites dans la magnifique ville de Turin. Malheureusement, nous n'avons pas vu la place sur laquelle on trouve une plaque en souvenir de Nietzsche... C'est la piazza Carlo Alberto, je crois. Mais nous avons fait tant de choses ce jour-là qu'infliger une visite de plus à nos filles épuisées aurait été vraiment mesquin ! Arabesque, si un jour tu retournes à Turin, fais-nous donc une photo de cette fameuse plaque, s'il te plaît. Il y a aussi le café Fiorio, dont Nietzsche était un habitué.
Aujourd'hui, sur le chemin du retour, nous nous sommes écouté un bon « scandale mélancolique ». Plus que jamais, j'ai ressenti l'omniprésence de la mort dans la plupart des chansons de cet album. La première m'a renvoyée à ma situation. Je me suis dit que ça y est, le train de ma mère s'en était allé et que je restais là, sur le quai... Seule. Bref... Un peu dur d'écouter ce CD quand on vient de perdre un être cher...
Toujours sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à Arbois. Encore une fois, forcément, nous avons pensé à l'ami Hubert ! De plus, nous avons vu une affiche annonçant une expo de Charles Belle à Besançon, je crois. J'ai pris des photos, je vérifierai. Pour ceux qui sont dans le Doubs, voilà une idée de sortie !
A bientôt pour les photos de Turin et d'Arbois !
22:57 | Lien permanent | Commentaires (4)
03/04/2009
"Chez les Torquemada chez les Savonarole"
La pensée du jour : "L'intelligence, c'est la modestie foncière, la permanence de la notion de fin dans l'esprit d'un homme". Frédéric DARD.
Tomas de Torquemada : 1420-1498 : dominicain et inquisiteur espagnol. Inquisiteur général pour l'ensemble de la péninsule Ibérique (1483), il est resté célèbre pour son intolérance et sa rigueur. Son Instruction (1484) servit de base au droit propre à l'Inquisition (tribunal spécial institué par la papauté pour lutter contre les hérésies).
Jérôme Savonarole, en italien Girolamo Savonarola : 1452-1498 : dominicain italien. Prieur du couvent de Saint-Marc, à Florence (1491), prédicateur ardent qui combattait l'art et toutes les vanités, il établit à Florence une nouvelle constitution, mi-théocratique, mi-démocratique (1494-1497). Excommunié par Alexandre VI, abandonné par le peuple lassé de ses excès, il fut pendu puis brûlé.
Dominicain : religieux de l'ordre fondé par saint Dominique (ordre des Frères prêcheurs).
Fondé en 1215 pour lutter contre l'hérésie cathare, l'ordre des Dominicains s'orienta vers une forme de vie communautaire et démocratique entièrement commandée par la prédication de la parole de Dieu. Présent dans toute l'Europe, l'ordre s'est illustré par son action contre les hérésies et par son apport théologique.
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27/03/2009
Antigone
La pensée du jour : « Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes ». Antigone, Jean ANOUILH.
"Décortiquons" un peu cette fabuleuse chanson qu'est "Annihilation". Commençons par Antigone, mentionnée dans la première strophe :
Antigone : fille d'Oedipe et de Jocaste, Antigone eut une vie douloureuse et une mort atroce, mais ne se départit jamais de son dévouement et d'une grandeur d'âme sans pareils dans la mythologie. Quand son père fut chassé de Thèbes par ses frères et quand, les yeux crevés, il dut mendier sa nourriture sur les routes, Antigone lui servit de guide, veilla jusqu'à la fin de son existence à le réconforter et l'assista dans ses derniers moments à Colone. Puis elle revint à Thèbes; mais là, une nouvelle et cruelle épreuve l'attendait. Ses frères se disputaient le pouvoir et Polynice, parti chercher du secours chez Adraste, le roi d'Argos, revint avec une armée étrangère assiéger la ville et combattre son frère Etéocle comme un ennemi. Après la mort des deux frères, Créon, leur oncle, prit le pouvoir à Thèbes, fit des funérailles solennelles à Etéocle, mais interdit de donner une sépulture à Polynice, parce qu'il avait porté les armes contre sa partie avec le concours d'étrangers. Ainsi l'âme de Polynice ne connaîtrait jamais de repos. Pourtant, Antigone, qui considérait comme sacré le devoir d'ensevelir les morts, se rendit une nuit auprès du corps de son frère et, selon le rite, versa sur celui-ci quelques poignées de terre. Surprise par un garde et conduite auprès de Créon, elle s'entendit condamner à mort et fut enterrée vive dans le tombeau des Labdacides. Plutôt que de mourir de faim, elle préféra se pendre. Hémon, le propre fils de Créon, se suicida de désespoir; Eurydice, l'épouse de Créon, ne put supporter la mort de ce fils qu'elle aimait par-dessus tout et mit fin elle aussi à ses jours.
La figure d'Antigone prend tout son sens au XXème siècle. La contradiction entre la conscience humaine, individuelle, et le bien public, la raison d'Etat que présentent les discours d'Antigone et de Créon, trouve, dans la montée du fascisme et de l'explosion de la Seconde Guerre mondiale, toute son acuité et sa violence. Ce seront les pièces de Cocteau (1942), d'Anouilh (1944) ou de Brecht (1947). « La Résistance, dira Malraux, c'est le non d'Antigone à Créon ».
Source : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Larousse, 1993.
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24/03/2009
Annihilation
La pensée du jour : "On n'est pas artiste sans qu'un grand malheur s'en soit mêlé". Jean GENET
Ce matin, voici les paroles d'une claque que je pris un jour sur la tournée HFT en solitaire : "Annihilation". Je ne suis pas sûre de toutes les paroles et vais souligner les passages pour lesquels j'aurais besoin de vos lumières.
Qu'en est-il de ces heures troubles et désabusées
Où les dieux impuissants fixent la voie lactée ?
Où les ... nazi(e)s s'installent au Pentagone
Où Marilyn revêt son treillis d'Antigone ?
On n'en finit jamais de r'faire la même chanson
Avec les mêmes discours les mêmes connotations
On n'en finit jamais de rejouer Guignol
Chez les Torquemada chez les Savonarole
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête
Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Lassé de grimacer sur l'écran des vigiles
Je revisite l'Enfer de Dante et de Virgile
Je chante des cantiques mécaniques et barbares
A des poupées Barbie barbouillées de brouillard
C'est l'heure où les esprits dansent le pogo nuptial
L'heure où les vieux kapos changent ma pile corticale
C'est l'heure où les morts pleurent sous leur dalle de granit
Lorsque leur double astral percute un satellite
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête
Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Crucifixion avec la Vierge et dix-sept saints
Fra Angelico met des larmes dans mon vin
La piété phagocyte mes prières et mes gammes
Quand les tarots s'éclairent sur la treizième lame
On meurt tous de stupeur et de bonheur tragique
Au coeur de nos centrales de rêves analgésiques
On joue les trapézistes de l'antimatière
Cherchant des étoiles noires au fond de nos déserts
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête
Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je dérègle mes sens et j'affûte ma schizo
Vous est un autre je et j'aime jouer mélo
Anéantissement tranquille et délicieux
Dans un décor d'absinthe aux tableaux véroleux
Memento remember je tremble et me souviens
Des moments familiers des labos clandestins
Où le vieil alchimiste me répétait tout bas :
« Si tu veux pas noircir, tu ne blanchiras pas »
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête
Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je calcule mes efforts et mesure la distance
Qui me reste à blêmir avant ma transhumance
Je fais des inventaires dans mon Pandémonium
Cerveau sous cellophane coeur dans l'aluminium
J'écoute la nuit danser derrière les persiennes
Les grillons résonner dans ma mémoire indienne
J'attends le zippo du diable pour cramer
La toile d'araignée où mon âme est piégée
J'attends le zippo du diable pour cramer
La toile d'araignée où mon âme est piégée
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête
Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête
Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Qui donc ?
Hubert-Félix THIEFAINE
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22/03/2009
Séquelles
La pensée du jour : "Aimer quelqu'un, c'est le dépouiller de son âme, et c'est lui apprendre ainsi - dans ce rapt - combien son âme est grande, inépuisable et claire. Nous souffrons tous de cela : de n'être pas assez volés. Nous souffrons des forces qui sont en nous et que personne ne sait piller, pour nous les faire découvrir". Christian BOBIN.
Ne nous en cachons pas : « Séquelles » a atterri avec deux jours d'avance dans nos esgourdes. Tout d'abord, grande joie de retrouver, dans le livret, des pseudos ou des noms sur lesquels je peux mettre des visages. Camélia, Le Doc, Jean-Paul D., Evadné, Adrien. Des noms ou des pseudos derrière lesquels se cachent des voix amies, et je crois vous entendre me susurrer à l'oreille les jolis mots que vous avez mis sur vos séquelles. Allez, avouons-le : je suis un peu triste de ne pas avoir pondu un texte capable de retenir l'attention de ceux qui ont choisi les meilleurs témoignages. Il est vrai que j'ai d'autres séquelles à fouetter depuis un certain temps et que l'inspiration n'est pas venue. Et quand bien même, cela n'aurait peut-être rien changé. Pas d'amertume, donc. Mais quand même... Un petit soupçon de je ne sais quoi, une vague tristesse de ne pas en être. Mais d'autres ont su dire leurs séquelles et ce sont un peu les miennes que je lis aussi dans tous ces beaux témoignages.
Bien sûr, il n'y a pas soixante mille surprises dans cette compilation. Mais, rien que pour « Annihilation », ce best-hier vaut le détour, et j'ai écouté cette chanson en boucle tout à l'heure en rentrant de chez mon frère. Texte grandiose qui, à lui seul, pourrait donner lieu à une vingtaine de notes. Et donnera lieu à une vingtaine de notes, d'ailleurs, c'est promis ! Et puis il y a aussi cette sublime promesse : l'antibio signée Jean-Charles Chapuzet. L'idée est originale : revisiter l'oeuvre et la vie de Thiéfaine par le biais d'un roman policier, il fallait y penser ! Ce livre sortira en mai 2009. A suivre...
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