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28/04/2008

Je suis partout

La pensée du jour : "Maman, hier, t'as dit un gros mot, t'as dit Sarkozy", Clara (ma fille aînée, 3 ans !). Véridique ! Le genre de pensée qui devrait plaire à Alfana !!!

Quelques mots ce soir sur Je suis partout :

A l'origine, il s'agit d'un hebdomadaire fondé pour couvrir l'actualité internationale. Au départ, le journal n'est ni d'extrême-droite, ni antisémite, mais le noyau dur des rédacteurs clairement imprégnés de maurassisme l'emporte assez rapidement, avec, entre autres, Pierre Gaxotte, Robert Brasillach, Lucien Rebatet. Les modérés quittent la rédaction. Le journal devient alors antiparlementaire, antidémocrate et nationaliste. Je suis partout plébiscite Mussolini dès 1932. A partir de 1936-1937, l'hebdomadaire se rapproche progressivement du nazisme. L'antisémitisme du journal se déchaîne après les émeutes de février 1934, puis encore plus après l'accession de Léon Blum à la tête du gouvernement en 1936.

Jusqu'en 1941, Charles Maurras ne condamne pas ses disciples. La rupture a lieu cette année-là, lorsque le journal, interdit en 1940, reparaît et clame son collaborationnisme.


Pour ce qui est de la chanson de Thiéfaine qui porte le même nom que ce journal, j'avoue que je ne la comprends pas bien. Sam me disait à l'instant que 655321 avait une idée sur la question. Moi pas du tout. Et vous?

27/04/2008

Que de bonnes nouvelles !

La pensée du jour : "Je t'enlacerai, tu t'en lasseras", Louise de Vilmorin.

 

Eh oui, une pluie de bonnes nouvelles ! Déjà, la sortie de l'album hommage à Béranger. Je n'ai pas encore eu le temps de l'écouter à fond, mais je peux déjà affirmer que la reprise de "Tranche de vie" est tout simplement époustouflante. Ce rythme endiablé sied comme un gant à la chanson, non? J'ai également flashé sur le morceau qu'interprète Jeanne Cherhal. Le reste, il faut que je le réécoute parce que pour l'instant, je n'ai pu le faire dans de bonnes conditions.

Autre bonne nouvelle : à partir de demain, nous pourrons nous dire qu'il reste pile deux mois avant l'Olympia.  

Et voici la cerise sur le gâteau : tous ces festivals auxquels Thiéfaine et Personne vont participer cet été. Je vous signale que la Madine, c'est tout près de chez nous et que si parmi vous se trouvaient quelques personnes prêtes à faire le déplacement et ne sachant où loger, notre porte est ouverte. Il va y avoir également le festival du bout du monde. En BRETAGNE !! Voilà un argument de poids que j'ai pu avancer auprès de l'ami Sam pour qu'enfin il m'emmène de nouveau dans mes terres d'Armorique !!! Je crois qu'à l'heure qu'il est je peux crier victoire ! A moi la plage des sables blancs, les crêpes, et tout le toutim ! Et, surtout, à moi le festival du bout du monde !

A signaler aussi, cette fois pour l'automne : la participation des deux compères au NJP (Nancy Jazz Pulsation). L'année 2008 sera thiéfainienne ou ne sera pas !!

 

30/03/2008

Madame Louise, elle est exquise

Peut-être aimez-vous le groupe Pigalle, comme Sam et moi. Avez-vous vu que la bande à Hadji-Lazaro avait sorti dernièrement une compilation, agrémentée de quelques nouveaux titres, dont un qui a tout de suite fait tilt dans ma petite tête : "Madame Louise, elle est exquise"? Pas de meilleure entrée en matière, je crois, pour vous annoncer que notre deuxième petite fille était née le 17 mars et qu'elle s'appelle ... Louise. Exquise, ah, ça oui, elle l'est ! Je pense que du coup, ce blog ne sera pas alimenté pendant un bon moment. Manque de temps, manque d'énergie... Je reviendrai dans quelques semaines.

 

En attendant, ce magnifique texte qui me fait toujours le même effet boeuf :

 

 

Septembre rose

 

Naufragé virtuose

d'un amour clandestin

dans la métamorphose

des embruns souterrains

tu jaillis ruisselant

d'une vague utérine

sur ce ventre brûlant

de tendresse féminine

 

baby boy

sweet baby boy

my baby boy

 

ton premier cri réveille

de son écho brisé

l'ouragan qui sommeille

dans mes veines oxydées

et mon regard prélude

le jeu de la pudeur

quand par manque d'habitude

on s'méfie du bonheur

 

baby boy

sweet baby boy

my baby boy

 

oh ! my son of the wind

my little Wunderkind

oh ! mon septembre rose

d'amour apothéose

baby boy

 

passées les cruautés

du théâtre organique

tu retournes apaisé

vers ta faune onirique

où les miroirs d'automne

reflètent à fleur de flamme

ta jeune écorce d'homme

éclaboussée de femme

 

baby boy

sweet baby boy

my baby boy

 

Hubert-Félix THIEFAINE

 

 

 

 

 

15/03/2008

Tranche de vie (deuxième partie)

143227889.2.jpgPlus j'écoute cette chanson, plus je trouve qu'elle va comme un gant à Thiéfaine. Vous ne trouvez pas?

 

 

 

Quand on en a un peu là-d’dans

On n’y reste pas bien longtemps

On s’arrange tout naturellement

Pour faire des trucs moins fatigants

J’me faufile dans une méchante bande

Qui voyoute la nuit sur la lande

J’apprends des chansons de Bruant

En faisant des croche-pattes aux agents

 

 

Refrain :

J’en suis encore à m’demander

Après tant et tant d’années

A quoi ça sert de vivre et tout

A quoi ça sert en bref d’être né

 

 

Bien sûr la maison Poulagat

S’agrippe à mon premier faux-pas

Ça tombe bien mon pote t’as d’la veine

Faut du monde pour le FLN

J’me farcis trois ans de casse-pipe

Aurès, Kabylie, Mitidja

Y a d’quoi prendre toute l’Afrique en grippe

Mais faut servir l’pays ou pas

(Refrain)

 

 

Quand on m’relâche je suis vidé

Je suis comme un p’tit sac en papier

Y a plus rien d’dans tout est cassé

J’ai même plus envie d’une mémé

Quand j’ai cru qu’j’allais m’réveiller

Les flics m’ont vachement tabassé

Faut dire qu’j’m’étais amusé

A leur balancer des pavés

(Refrain)

 


Les flics pour c’qui est d’la monnaie

Ils la rendent avec intérêts

Le crâne le ventre et les roustons

Enfin quoi vive la nation

Le juge m’a filé trois ans d’caisse

Rapport à mes antécédents

Moi j’peux pas dire qu’je sois en liesse

Mais enfin qu’est-ce que c’est qu’trois ans

(Refrain)

 

 

En tôle j’vais pouvoir m’épanouir

Dans une société structurée

J’ferai des chaussons et des balais

Et je pourrai me r’mettre à lire

J’suis né dans un p’tit village

Qu’a un nom pas du tout commun

Bien sûr entouré de bocages

C’est le village de Saint Martin

(Refrain)

 

14/03/2008

Tranche de vie

1863637599.jpgMerci à Fred 06, qui m'a envoyé un message aujourd'hui, pour me rappeler que le 21 avril, sortirait un album hommage à François Béranger, album sur lequel nous aurions la joie d'entendre Hubert chanter "Tranche de vie". En voici les paroles. Je ne connais pas du tout l'univers de François Béranger et me réjouis déjà de la sortie de cet album. Et vous, connaissez-vous bien Béranger? Racontez-moi !

 

Je suis né dans un p'tit village
Qu'a un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocages
C'est le village de Saint Martin
A peine j'ai cinq ans qu'on m’emmène
Avec ma mère et mes frangins
Mon père pense qu'y aura du turbin
Dans la ville où coule la Seine

Refrain:
J'en suis encore à m'demander
Après tant et tant d'années
A quoi ça sert de vivre et tout
A quoi ça sert en bref d'être né

La capitale c'est bien joli
Sûr’ment quand on la voit d'Passy
Mais de Nanterre ou de Charenton
C'est déjà beaucoup moins folichon
J'ai pas d'mal à imaginer
Par où c'que mon père est passé
Car j'ai connu quinze ans plus tard
Le même tracas le même bazar
{Refrain}

Le matin faut aller piétiner
Devant les guichets de la main d'œuvre
L'après-midi solliciter le cœur
Des punaises des bonnes œuvres
Ma mère elle était toute paumée
Sans ses lapins et ses couvées
Et puis pour voir essayez donc
Sans fric de remplir cinq lardons
{Refrain}

Pour parfaire mon éducation
Y a la communale en béton
Là on fait d'la pédagogie
Devant soixante mômes en furie
En plus d'l'alphabet du calcul
J'ai pris beaucoup d’coups de pieds au cul
Et sans qu'on me l'ait demandé
J'appris l'arabe et le portugais
{Refrain}

A quinze ans finie la belle vie
T'es plus un môme t'es plus un p'tit
J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
A frotter des pièces de bagnoles
Neuf dix heures dans un atelier
ça vous épanouit la jeunesse
ça vous arrange même la santé
Pour le monde on a d'la tendresse
{Refrain}

C'est pas fini...

 

11/03/2008

"Diogène, je te salue"...

1640104433.jpgLa pensée du jour : "Mon dieu, qui n'existez pas, venez-moi en aide !" Roland TOPOR.

 

Heureuse de vous retrouver sur ce blog ! Je ne suis pas certaine de pouvoir beaucoup l’alimenter dans les semaines et les mois qui viennent. J’aurais voulu m’en occuper plus assidûment ces derniers temps, mais la forme n’est pas au rendez-vous, et mes préoccupations se sont logées ailleurs, dans des sphères qui m’échappent un peu. On dit qu’une grossesse, c’est neuf mois de bonheur, mais cela peut être aussi beaucoup de tortures, d’incertitudes, d’angoisses. Voilà à quoi se résume la mienne depuis plusieurs mois. Je ne compte plus les alertes, les chagrins, les inquiétudes. Je sors d’une hospitalisation qui a duré presque quinze jours. Je vous raconte ma vie, là, désolée, mais c’est aussi pour tenter de conjurer le sort et expliquer ma longue absence. Malgré tout, j’essaie de m’accrocher à des choses positives : par exemple, la sortie de l’album « Amicalement blues » pendant ma grossesse aura été un grand bienfait ! Le bébé réagit déjà à cette musique, à la voix des deux compères Hubert et Paul. C’est, pour plagier Sagan, « un peu de soleil dans l’eau froide »…

 

Voici encore un extrait de L’esprit de solitude, de Jacqueline Kelen. Cette fois, il est question de Diogène. Cela apporte encore un autre éclairage sur ce personnage…

« On demandait à Diogène qui est riche parmi les hommes et il répondit aussitôt : ‘Celui qui se suffit à lui-même’. Au IVème siècle avant l’ère chrétienne, ce philosophe cynique allait pieds nus, vêtu d’un seul manteau, ne possédant que sa liberté et son verbe haut. Ayant réduit au minimum son besoin et ses désirs, il avait élu domicile dans un étrange tonneau et décida même de se passer d’un gobelet le jour où il vit un petit garçon boire dans ses mains. Diogène ne vivait cependant pas loin des hommes mais, installé à Athènes ou Corinthe, il haranguait les passants, parlait avec des amis choisis, interpellait le grand Alexandre ».

 

Question : Pourquoi « Diogène, je te salue, glaireux blaireau » ?!

 

17/02/2008

L'esprit de solitude

En ce moment, je lis L’esprit de solitude, de Jacqueline KELEN. Très beau livre dans lequel l’auteur déclare que la solitude choisie, loin d’être un enfermement, peut être source de plénitude, permettre une vie intérieure riche et créative.

Comme il y a, dans ce livre, un chapitre dans lequel il est question d’auteurs chers à Thiéfaine, je ne résiste pas à la tentation de vous en livrer quelques passages :

 

« Un véritable poète persiste à créer, à chanter même dans les temps difficiles, même quand sa vie est en jeu. Ainsi de Charles d’Orléans, fait prisonnier en 1415 à la bataille d’Azincourt et emmené en Angleterre où il restera captif pendant vingt-cinq ans. Loin de récriminer, ce noble jeune homme fait face à son destin avec la seule arme qui lui reste, celle de la plume. La solitude s’avère toujours féconde voire heureuse pour qui l’honore au lieu de la fuir. Durant sa longue captivité, Charles d’Orléans compose ballades et chansons, il célèbre l’amour, le rêve, l’attente et la vaillance, la dame et la mélancolie ».

 

« Il est d’autres lieux d’enfermement que la prison où peut s’affirmer une solitude rebelle et créatrice : le bagne, pour Dostoïevski, le goulag, pour Soljenitsyne, les camps de concentration, pour Primo Levi ; l’asile pour Gérard de Nerval (« le rêve est une seconde vie ») et pour Antonin Artaud (« je suis celui qui connaît les recoins de la perte ») ; la tour où le poète Hölderlin, jugé fou, termine son existence – et le menuisier Zimmer qui en a la garde raconte : ‘Ses pensées, on dirait un vol de colombes qui tournoient autour de la girouette du toit’ ».

 

Plus loin encore, on trouve ces mots d’Hölderlin : « Si riches soyons-nous, ce qui nous appauvrit, c’est l’impuissance à être seuls ».

Enfin, voici une photo de la tour dans laquelle fut enfermé Hölderlin, à Tübingen (encore une ville où je me dois d'aller un de ces jours !) :

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11/02/2008

Enivrez-vous

ead9a9a68866dd89128349db7b333ea5.jpgUn texte de Baudelaire que j'aime particulièrement...

 

Enivrez-vous

 

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : "Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise".