11/03/2008
"Diogène, je te salue"...
La pensée du jour : "Mon dieu, qui n'existez pas, venez-moi en aide !" Roland TOPOR.
Heureuse de vous retrouver sur ce blog ! Je ne suis pas certaine de pouvoir beaucoup l’alimenter dans les semaines et les mois qui viennent. J’aurais voulu m’en occuper plus assidûment ces derniers temps, mais la forme n’est pas au rendez-vous, et mes préoccupations se sont logées ailleurs, dans des sphères qui m’échappent un peu. On dit qu’une grossesse, c’est neuf mois de bonheur, mais cela peut être aussi beaucoup de tortures, d’incertitudes, d’angoisses. Voilà à quoi se résume la mienne depuis plusieurs mois. Je ne compte plus les alertes, les chagrins, les inquiétudes. Je sors d’une hospitalisation qui a duré presque quinze jours. Je vous raconte ma vie, là, désolée, mais c’est aussi pour tenter de conjurer le sort et expliquer ma longue absence. Malgré tout, j’essaie de m’accrocher à des choses positives : par exemple, la sortie de l’album « Amicalement blues » pendant ma grossesse aura été un grand bienfait ! Le bébé réagit déjà à cette musique, à la voix des deux compères Hubert et Paul. C’est, pour plagier Sagan, « un peu de soleil dans l’eau froide »…
Voici encore un extrait de L’esprit de solitude, de Jacqueline Kelen. Cette fois, il est question de Diogène. Cela apporte encore un autre éclairage sur ce personnage…
« On demandait à Diogène qui est riche parmi les hommes et il répondit aussitôt : ‘Celui qui se suffit à lui-même’. Au IVème siècle avant l’ère chrétienne, ce philosophe cynique allait pieds nus, vêtu d’un seul manteau, ne possédant que sa liberté et son verbe haut. Ayant réduit au minimum son besoin et ses désirs, il avait élu domicile dans un étrange tonneau et décida même de se passer d’un gobelet le jour où il vit un petit garçon boire dans ses mains. Diogène ne vivait cependant pas loin des hommes mais, installé à Athènes ou Corinthe, il haranguait les passants, parlait avec des amis choisis, interpellait le grand Alexandre ».
Question : Pourquoi « Diogène, je te salue, glaireux blaireau » ?!
10:44 | Lien permanent | Commentaires (3)
17/02/2008
L'esprit de solitude
En ce moment, je lis L’esprit de solitude, de Jacqueline KELEN. Très beau livre dans lequel l’auteur déclare que la solitude choisie, loin d’être un enfermement, peut être source de plénitude, permettre une vie intérieure riche et créative.
Comme il y a, dans ce livre, un chapitre dans lequel il est question d’auteurs chers à Thiéfaine, je ne résiste pas à la tentation de vous en livrer quelques passages :
« Un véritable poète persiste à créer, à chanter même dans les temps difficiles, même quand sa vie est en jeu. Ainsi de Charles d’Orléans, fait prisonnier en 1415 à la bataille d’Azincourt et emmené en Angleterre où il restera captif pendant vingt-cinq ans. Loin de récriminer, ce noble jeune homme fait face à son destin avec la seule arme qui lui reste, celle de la plume. La solitude s’avère toujours féconde voire heureuse pour qui l’honore au lieu de la fuir. Durant sa longue captivité, Charles d’Orléans compose ballades et chansons, il célèbre l’amour, le rêve, l’attente et la vaillance, la dame et la mélancolie ».
« Il est d’autres lieux d’enfermement que la prison où peut s’affirmer une solitude rebelle et créatrice : le bagne, pour Dostoïevski, le goulag, pour Soljenitsyne, les camps de concentration, pour Primo Levi ; l’asile pour Gérard de Nerval (« le rêve est une seconde vie ») et pour Antonin Artaud (« je suis celui qui connaît les recoins de la perte ») ; la tour où le poète Hölderlin, jugé fou, termine son existence – et le menuisier Zimmer qui en a la garde raconte : ‘Ses pensées, on dirait un vol de colombes qui tournoient autour de la girouette du toit’ ».
Plus loin encore, on trouve ces mots d’Hölderlin : « Si riches soyons-nous, ce qui nous appauvrit, c’est l’impuissance à être seuls ».
Enfin, voici une photo de la tour dans laquelle fut enfermé Hölderlin, à Tübingen (encore une ville où je me dois d'aller un de ces jours !) :
15:09 | Lien permanent | Commentaires (6)
11/02/2008
Enivrez-vous
Un texte de Baudelaire que j'aime particulièrement...
Enivrez-vous
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : "Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise".
10:27 | Lien permanent | Commentaires (4)
06/02/2008
Entendu hier au "Fou du roi"
Hier, Cali est venu présenter son nouvel album au "Fou du roi". Il a repris "C'est extra", de Ferré, en duo avec je ne sais plus qui. Qui dit Ferré dit Hubert pas loin, j'étais presque sûre que Cali en viendrait à parler de Thiéfaine. Et ce fut le cas. J'ai noté vite fait ce qu'il a dit : "Après lui, grâce à lui (à Ferré), on a eu Higelin, Thiéfaine". Et il a cité le nom d'un autre chanteur, mais je ne sais plus de qui il s'agissait. Et Cali d'ajouter ensuite : "Ce sont des grands seigneurs de la poésie". A réécouter sur le site de France Inter, si cela vous intéresse.
14:00 | Lien permanent | Commentaires (2)
04/02/2008
"Les dingues et les paumés se traînent chez les Borgia"
Même en regardant "Les maternelles" et l'émission qui suit sur France 5, "On n'est pas que des parents", on peut apprendre des choses en lien avec Thiéfaine ! La preuve : ce matin, dans la séquence de la fin, "Les pieds sous la table", il était question de la famille Borgia, et plus précisément du pape Alexandre Borgia. Si vous voulez en savoir plus (c'est vraiment instructif !), cliquez ici et cherchez. C'est dans les environ 27 minutes d'émission :
http://www.france5.fr/STATIC/video/index-fr.php?titre:Emi...
14:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/02/2008
Marie Cherrier à Epinal

Quand j’écrivais, je ne sais plus quand, que Thiéfaine m’avait entraînée à la découverte de tas d’univers… C’est un peu grâce à lui aussi, finalement, que j’ai découvert Marie Cherrier. Marie Cherrier qui avait assuré sa première partie à Troyes, dans le cadre des Nuits de Champagne. D’habitude, c’est vrai, je le reconnais, les premières parties (surtout les premières parties de Thiéfaine), cela me gave un brin, je ne suis pas venue pour ça, j’attends la suite… Mais, ce soir-là, à Troyes, la petite Marie m’avait éblouie. Très vite, je m’étais procuré son album, « Ni vue ni connue ».
Depuis, je garde toujours un œil sur la jeune demoiselle. J’ai acheté son deuxième album qui s’ouvre sur le magnifique « Temps des noyaux » et nous entraîne dans toutes sortes d’univers. « Tourterelle » reste sans conteste ma chanson préférée, c’est une splendide exhortation à ne pas laisser quiconque piétiner nos rêves, c’est un cri de révolte contre les empêcheurs de se réjouir en rond, tous ceux qui cherchent à vous massacrer vos espoirs… Bref. Mais l’album tout entier vaut le détour, tant il nous fait danser d’un monde à un autre. Vraiment, écoutez Marie Cherrier si ce n’est déjà fait !
Ce soir, la belle passait à Epinal. Une occasion à saisir aux cheveux car, sur cette tournée-là, il n’y aura apparemment pas d’autres dates en Lorraine.
Le théâtre d’Epinal est un lieu très intimiste et voir Marie Cherrier dans de si belles conditions, c’était vraiment quelque chose à ne manquer sous aucun prétexte ! Et ce n’est pas mon amie Séverine qui me contredira, je pense ! Bref… Un grand moment. Marie Cherrier nous transbahute d’un univers à un autre, on passe du rire aux larmes. Elle se fait grave quand elle parle de Renaud et de l’immense déception qu’il lui a infligée, en passant sur TF1, en reniant ses idéaux, en s’acoquinant avec une fille soi-disant honnête… Grave encore quand elle interprète cette chanson où il est question d’un proche qu’elle a perdu, « Apprends-moi à en rire ». Grave quand elle chante « Tourterelle » ou « Le temps des noyaux ». Et toute légère, vaporeuse, comme flottant sur un nuage de dentelle quand elle se dit amoureuse d’un curé, ou qu’elle entonne « Marchand d’froufrous ». Elle se met à tousser au début de « Manouche » et la voilà qui part dans un éclat de rire bien franc, bien frais et communicatif ! Elle rit encore parce que le siège sur lequel elle est assise ne cesse de tourner. Et, généreuse comme elle est, elle préfère que nous nous quittions sur une note légère plutôt que sur la gravité d’une chanson comme « Apprends-moi à en rire » ou « J’t’ai inventé », et c’est ainsi que le spectacle s’achève sur « Pas d’ma faute ».
Puis, après cette grande prestation, Marie vient, tout sourire, à la rencontre du public. Et demain matin, une petite fille découvrira, au réveil, que sa maman lui a fait dédicacer une affiche de la tournée actuelle de Marie Cherrier. Oui, une belle affiche pour Clara qui, à côté de tonton Beu, aime aussi beaucoup Marie, notamment le refrain « Bon vieux temps, c’était avant la guerre, avant la misère, le long des torrents, bon vieux temps, celui des bouillottes et de la compote des grands-mères d’antan » !
Merci à toi, Séverine, merci à toi autant qu’à Marie, d’ailleurs !
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17/01/2008
Robert Johnson (suite et fin)

Robert Johnson va vite décider de sillonner les routes pour mener sa vie de musicien. Ceci l’amène à voyager dans tout le delta du Mississippi et il finit par s’établir (bien que n’arrêtant jamais de voyager) à Helena chez Estella Coleman, l’une de ses maîtresses.
Vers le milieu des années 30, Robert Johnson est musicien professionnel depuis plusieurs années, il jouit d’une certaine célébrité et souhaite enregistrer des disques. La première session d’enregistrement est réalisée en novembre 36 par Don Law. C’est ainsi qu’il enregistre « Terraplane Blues », une de ses chansons les plus connues, qui devient rapidement un succès.
Il meurt en 1938 dans des circonstances mystérieuses. Certains estiment qu’il a été empoisonné par un mari jaloux, d’autres qu’il a succombé à la syphilis, les deux versions étant aussi vraisemblables l’une que l’autre, compte tenu de ce que l’on sait de la vie de ce bluesman légendaire !
Durant sa courte carrière, il aura laissé 29 titres enregistrés. Il laisse à la musique des morceaux tels que « Sweet Home Chicago » (repris par les Blues Brothers), « Travelling riverside blues » (repris par Led Zeppelin), « Love in vain » (repris par les Rolling Stones), « Walking Blues », « Malted Milk » (repris par Eric Clapton) , ainsi que « Come on in my kitchen » (repris par Eric Clapton et Bob Brozman), « Crossroads » (repris par Cream), « They’re red hot » (repris par les Red Hot Chili Peppers), « Stop Breakin’down blues » (repris par White Stripes), etc. Eric Clapton lui a aussi dédié un album complet : « Me and Mr Johnson » (en référence à la chanson « Me and The Devil), où il reprend nombre de chansons de son maître.
Tout cela me donne envie de creuser un peu, je vais essayer de me procurer au moins quelques reprises.
12:10 | Lien permanent | Commentaires (4)
14/01/2008
Robert Johnson
La pensée du jour : "Mais je m'en méfie, des douceurs. La patte de velours, je me la suis déjà ramassée en pleine poire, tous crans d'arrêt ouverts", René FALLET.
Il y a quelques heures encore, je ne savais pas qui était Robert Johnson. Il est vrai que bien que son nom soit déjà cité dans l’album « Défloration 13 » (cf. « Roots et déroutes + croisements »), je n’avais jamais pris le temps de me pencher sur l’identité de ce personnage. Mais aujourd’hui, en lisant l’interview de Thiéfaine et Personne dans le magazine « Guitarist bass » de novembre-décembre 2007, j’ai constaté que Thiéfaine citait de nouveau Robert Johnson. Voici ce qu’il dit (il est question de la chanson « Your terraplane is ready Mister Bob ») : « C’est parti de l’idée de « Terraplane Blues » de Robert Johnson. Le Terraplane est un modèle de voiture, en fait un vieux tacot, et j’ai évoqué aussi le contrat avec le diable, au carrefour bien connu ».
Là, je me suis dit qu’il était temps de remédier à mon inculture ! Sur Internet, j’ai cherché qui était Robert Johnson, et voici :
Robert Johnson (1911-1938) : guitariste et chanteur de blues américain. Bien que n’ayant commencé à enregistrer que trois ans avant sa mort, Robert Johnson est devenu une légende et une grande source d’inspiration pour des artistes tels que Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Bob Dylan, the Rolling Stones ou encore Eric Clapton et Cream.
C’est aux alentours de 1916 que Robert Johnson commence à s’intéresser à la musique. L’harmonica devient vite son instrument principal.
A la fin des années 20, il se met à la guitare et se confectionne un support pour son harmonica afin d’utiliser les deux instruments simultanément. En février 1929, il épouse Virginia Travis à Penton (Mississippi). Virginia tombe enceinte durant l’été 1929, mais elle meurt avec son enfant lors de l’accouchement, en avril 1930. Elle n’a que seize ans.
En 1931, Robert Johnson rencontre pour la première fois Son House. Ce dernier, écoutant jouer Robert, le ridiculise et lui conseille d’abandonner la guitare au profit de l’harmonica.
Peu après, Robert tombe entre les mains du bluesman Ike Zinnerman, qui devient son mentor. Par ailleurs, il rencontre assez rapidement une nouvelle femme, Calletta (« Callie ») Craft, de dix ans son aînée, et qu’il épouse en secret en mai 1931. Callie gère l’intendance à la maison, ce qui laisse à Robert tout le loisir de se consacrer pleinement à la musique.
Deux ans après l’affront subi en 1931, Robert Johnson croise de nouveau Son House sur sa route. Celui-ci, constatant les progrès stupéfiants accomplis par Robert, s’avoue même dépassé ! C’est suite à ces progrès étonnants que va naître la légende du pacte avec le diable, à une époque où le vaudou est encore très vivace dans la communauté noire du Mississippi.
Robert Johnson va profiter de cette rumeur pour mettre en place la légende. Un jour, il réunit quelques amis au coin d’un bois et leur raconte ceci : par un soir très sombre, alors qu’il se promenait dans les alentours de Clarksdale, dans le Mississipi, il se perdit à un carrefour. Alors qu’il commençait à s’endormir, une brise fraîche le réveilla. Il vit au-dessus de lui une ombre immense avec un long chapeau. Effrayé, ne pouvant dévisager cette apparition, Johnson resta comme paralysé. Sans un mot, l’apparition se pencha, prit sa guitare, l’accorda, joua quelques notes divines avant de lui rendre l’instrument et de disparaître dans le vent noir du Sud.
Ainsi donc, tout s’explique, et notamment : « Et je vois devant moi le diable en personne »…
Source : "Wikipédia".
A suivre...
15:55 | Lien permanent | Commentaires (4)