05/10/2008
Les dingues et les tagués !
La pensée du jour : "Exister, c'est répondre aux choses du monde environnant; c'est, plus d'une fois par jour, et plus d'une fois par heure, oublier ce qu'on a juré d'être". ALAIN
Voici donc, en ce dimanche d'automne, mes tagués à moi ! C'est l'amie Tommie, fidèle visiteuse de ce blog, qui m'a taguée d'abord. Le principe, c'est de taguer ensuite soi-même sept autres personnes.
Mes tagués à moi ont tous quelque chose à voir avec l'ami Hubert, ce qui explique le titre de cette note !
-Le blog de Tommie : http://geometrievariable.hautetfort.com/
Très beau blog, régulièrement enrichi de poèmes, de comptes rendus de lectures, de petites biographies. Ce site fait partie de ceux que je visite le plus. Au passage : affectueux clin d'oeil à ma chère Tommie, d'abord longtemps « côtoyée » virtuellement sur ce blog, puis rencontrée à Paris à l'occasion du Zénith d'Hubert. Puis, il y eut aussi la petite réunion Thiéfaine de mars 2007, beau moment dans ma p'tite vie de thiéfainomane !!
-L'espace de Yoann : http://bluesymental.blogspot.com /
Un endroit sympa sur lequel on peut régulièrement aller voter sur des sujets concernant Thiéfaine, voir des vidéos, etc. Yoann est, lui aussi, passionné par l'oeuvre de l'ami Hubert-Félix. Avec Yoann aussi, cela a d'abord été virtuel ! Depuis, nous nous sommes vus plusieurs fois, et j'ai eu la chance de l'écouter pousser la chansonnette à chaque rencontre ! Au fait, Yoann, cette prochaine réunion HFT, on se la prévoit pour bientôt ? Désolée, je manque à tous mes devoirs depuis quelque temps ! Mais je n'oublie pas...
-Le myspace d'Evadné : http://www.myspace.com/serenitecrispee
Evadné, ce qui nous lie, c'est Thiéfaine et la littérature, et c'est bien plus encore... Là encore, ce fut d'abord virtuel ! Ce fut aussi, très vite, une voix au téléphone, une voix chaude et souriante... Dernières retrouvailles en date : cet été, non loin du cap Fréhel, où nous avons bien failli « devenir immortelles »...
-Le blog de Foxy : http://foxysback.hautetfort.com/
Entre Foxy et moi, c'est surtout virtuel !! Je ne l'ai vu qu'une fois, me semble-t-il. C'était cette année, après l'Olympia, avant la triste tourmente des dates annulées... Foxy, purée, alors lui, comme dirait Tommie, il écrit des trucs tellement pas cons qu'on n'ose pas poster de commentaires sous ses billets, on a trop peur de passer pour un crétin !!!! Lorsque je lis ce qu'il écrit sur son blog, j'en suis souvent « stupéfaite ... et même un peu jalouse » !!!
-Le blog d'Arnaud : http://voyageauboutdureve.jimdo.com/
Arnaud, ce fut d'abord « Acrobaties verbales ». Très bon site qui n'existe plus, mais qui a heureusement été remplacé par ce « voyage au bout du rêve ». Allez vite y faire un tour ! Arnaud et moi, c'est virtuel aussi. Je ne me souviens pas que nous ayons déjà discuté ensemble à un quelconque concert, mais peut-être que je me trompe ?
-Le Petit Hubert illustré : http://thiefaine.new.fr/
Excellent site tenu par Daniel, vu une fois à Paris, après le Zénith. Nous avions discuté un peu. J'adore cette idée qu'a eue Daniel de sortir des petits bouts des chansons de Thiéfaine afin d'en décortiquer la signification, photos à l'appui (ce qui donne lieu parfois à des choses, comment dire, ... surprenantes -mais toujours géniales- ! Je me souviens notamment de tout un volet consacré aux MST évoquées par Hubert dans « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable » !!!)
-Le blog de Petit-Jour : http://pequenodia.hautetfort.com/
Petit-Jour, c'est ma belle-soeur ! Elle a évidemment un lien avec l'ami Thiéfaine, puisque ... il y a six ans de cela (quoi, six ans, déjà ?!!), elle était à ce Forum-FNAC où Hubert était venu à la rencontre de son public messin, et où j'allais faire la connaissance de Sam ! Cet été, elle est venue avec nous écouter Hubert et Paul. Un beau moment. Dans ma vie, Hubert, c'est aussi une affaire de famille N'est-ce pas, 655321 ?! Pas un repas de famille où il ne soit pas question de ... cousin Hub' !!
17:55 | Lien permanent | Commentaires (11)
22/09/2008
ça y est, je l'ai dit !
La pensée du jour : "Aucune vie n'est ratée quand elle offre assez d'intérêts renouvelés pour donner du goût, et même du piquant, à la succession des jours". Pierre Jakez HELIAS
17 jours, j'aurai tenu 17 jours, pas plus.
C'est jeudi dernier que j'ai fait mon « coming out » à ma façon... A la cantine, nous parlions du NJP et des différents artistes que nous comptions aller y voir. Et là, dans ma petite tête, roulait la question : « Je le dis ou je le dis pas ? ». Ben oui, quoi, je le dis ou je le dis pas, que je suis (du verbe « suivre », s'entend !) Thiéfaine depuis de nombreuses années et que le concert annulé me reste légèrement en travers ? Ne pas dire, dans ce genre de conversation, que j'écoute Thiéfaine comme certains ados se mangent du Tokio Hotel, cela revient à peu de choses près à renier trois fois Jésus avant le chant du coq (la comparaison est boiteuse, je sais)!!! Donc, je me suis lancée. J'ai sauté sur l'occasion, disant que j'étais écoeurée de ne pas revoir une dernière fois les deux compères ensemble sur scène. Et c'est ainsi que j'ai pu apprendre que L'Est Républicain avait publié le jour même un article sur « Thiéfaine forfait au NJP » (et nous bredouilles comme des couillons !) C'est mon principal-adjoint qui m'a informée de l'existence de ces lignes, sans quoi je ne les aurais jamais lues, ni publiées sur ce blog...
Donc, ça y est, je l'ai dit... Au risque de passer encore pour une ado attardée (que je suis) !!! Qui sait si je n'aurai pas bientôt la chance, comme dans mon ancien bahut, de voir régulièrement atterrir dans mon casier des articles sur le père Hubert ? A mon avis, pour cela, il faudra encore attendre. Mais je ne désespère pas. Et je me promets de refaire l'éducation de certains collègues ! Une prof m'a avoué, par exemple, en être restée aux premiers albums de Thiéfaine, et notamment à, je cite, « la fille du coupeur de foin ». Il n'y a pas qu'avec les élèves qu'il y a du boulot !!! L'enseignement, cela se joue sur tous les fronts !
18:10 | Lien permanent | Commentaires (13)
18/09/2008
La version officielle...
Voici l'article trouvé ce matin dans L'Est Républicain :
"Thiéfaine forfait au NJP
Raison médicale oblige, le chanteur comtois et Paul Personne ne seront pas sur la scène nancéienne en octobre.
La location a été stoppée dès hier. En effet, Hubert-Félix Thiéfaine et son compère Paul Personne ne pourront se produire samedi 11 octobre dans le cadre de Nancy Jazz Pulsations.
C'est pour raison médicale que le guitariste et chanteur franc-comtois a déclaré forfait, ont expliqué les organisateurs du festival, qui ont pu heureusement inscrire au programme un remplaçant de choix en la personne du bluesman Joe Louis Walker.
La première partie du concert programmé samedi 11 octobre reste la même : Little Freddie King, suivie par John Mayall. Et donc, en lieu et place du duo d'Hubert-Félix Thiéfaine et Paul Personne, le public découvrira la musique de l'Américain".
La suite évoque le parcours de Joe Louis Walker...
Voilà.
14:36 | Lien permanent | Commentaires (2)
15/09/2008
Annu-lé...
Déçue, me voilà profondément déçue...
Paul Personne et Thiéfaine ne viendront pas au NJP... Les deux dernières dates prévues (à Bruxelles et à Nancy, donc) sont annulées.
19:54 | Lien permanent | Commentaires (10)
07/09/2008
"L'oreille de Van Gogh", suite et fin
La pensée du jour : "Cimetière de Charleville, cimetière d'Auvers-sur-Oise
Mon âme funérailleuse me fusille le cerveau". Hubert-Félix THIEFAINE
La crise était passée, mais les Arlésiens, pris de peur, l'obligèrent à quitter leur ville. Blessé au plus profond de sa nature affective, et désespéré à l'idée qu'il lui faudrait peut-être renoncer, sous un ciel moins clément, à cette sérénité solaire que sa peinture avait atteinte, il se résigna à demander son admission à l'asile Saint-Paul, à Saint-Rémy. Il y passa une année, douloureusement conscient de sa déchéance à laquelle s'ajoutaient des déboires sentimentaux. N'en pouvant plus, Van Gogh, malade et désespéré, supplia qu'on le délivrât. Avec l'aide de son frère, il remonta vers le nord, amoindri mais heureux à la pensée de pouvoir peindre encore, et reçut à Auvers-sur-Oise l'amicale hospitalité du docteur Gachet, dont voici le célèbre portrait qu'en a peint Van Gogh :
Sa mélancolie, néanmoins, était irrémédiable. Désormais, il savait que pour lui, « la misère n'aurait jamais de fin » : de son vivant, en effet, un seul de ses tableaux fut vendu. La déroute était totale de cet homme humilié qui ne se doutait pas qu'il était un des plus grands peintres modernes, et le 27 juillet 1890, dans le silence des champs ensoleillés, Van Gogh se tira un coup de revolver dont il mourut deux jours plus tard. Six mois après, son frère Théo, vaincu par la douleur, le suivait dans la tombe. Il repose à côté de Vincent dans le petit cimetière d'Auvers, et nous a laissé de sa fraternelle affection un témoignage incomparable : ces lettres dans lesquelles le peintre raconte au jour le jour sa vie perpétuellement à la recherche de Dieu. Mais Dieu, tel que le conçoit Van Gogh, ce n'est pas en s'écoutant soi-même qu'on le trouve : c'est un Dieu qui se manifeste dans la couleur des choses et se confond avec le feu du soleil et la violence de l'amour. Il est la vie sous toutes ses formes et dans son extrême intensité. Dieu, c'est, à ses yeux, le sentiment lorsqu'il se hausse jusqu'au paroxysme de la passion et de l'action, c'est l'inspirateur de son apostolat au milieu des mineurs et de sa ténacité aux heures où il refuse de se résigner. C'est son amour de Dieu qui le fit mettre au ban de la société puritaine hollandaise pour avoir recueilli une misérable prostituée et ses enfants. C'est à Dieu encore qu'il songeait lorsque, humblement, il prit le chemin de l'asile. Ceux-là mêmes auxquels sa peinture ne suffirait pas en trouveront la preuve dans les lettres qu'il écrivit lors de son séjour à l'asile. Tendue comme un arc, son existence ne pouvait que se briser. En Van Gogh, l'homme s'impose avant que nous ayons admiré le peintre : c'est un homme qui se cherche, un homme lucide à sa manière, alors même qu'il semble s'enfoncer dans les ténèbres. « Les étoiles et une clarté infinies » sont toujours, comme il le souhaitait, au-dessus de sa tête. La misère de son existence ne saurait fausser le jugement que l'on porte sur son oeuvre. Un homme a parlé, dont le langage se confondait avec la vie.
Giulia Veronesi (source : Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, Robert Laffont).
Les tombes de Vincent et de Théodore (dit Théo) Van Gogh à Auvers-sur-Oise
14:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
06/09/2008
"L'oreille de Van Gogh"...
La pensée du jour : "Mais si trois fois rien me tue, moins que rien me ressuscite". Christian BOBIN
Tiens, je n'ai jamais parlé des peintres que Thiéfaine évoque dans ses chansons... Pourtant, là encore, il y a de la matière ! Commençons par l'ami Van Gogh...
VAN GOGH Vincent : peintre hollandais.
Né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert (Hollande), mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise (Seine-et-Oise). Sa famille comptait des marchands de tableaux, des orfèvres et des pasteurs dont son père. Il entra à 16 ans comme employé dans une galerie d'art à La Haye et demeura dans cet emploi à Bruxelles, puis à Londres et à Paris. En 1877, il décida d'entreprendre des études supérieures de théologie. Au bout d'un an, il se rendit en Belgique comme missionnaire bénévole auprès des mineurs du Borinage. Peu doué pour la prédication, il ne fit point de prêches, mais sa vie était un exemple d'apostolat. Jeûnant, dormant sur la dure, il voulut être le plus pauvre de ces pauvres, et porta si haut la perfection que son église lui défendit de continuer. Déçu, attristé, Van Gogh demeura quelque temps en Belgique, mais il se sentait une vocation : celle d'éclairer les hommes, de leur indiquer le chemin de la joie, de les aider à trouver Dieu. Sous quelle forme ? La peinture lui fit signe. Encouragé par son frère Théo, qui allait être jusqu'à la fin son unique ami et son seul soutien, il décida de s'y consacrer, se mit à dessiner, à étudier assidûment. Toutefois, ce n'est qu'en 1884, dans la maison de ses parents, à Neuenen, qu'il peindra ses premières toiles importantes, « Les Tisserands », « Les Mangeurs de pommes de terre », ces figures de paysans dont l'ensemble constitue, ainsi que d'innombrables dessins, ce que l'on nomme aujourd'hui sa période sombre. Sa palette, en effet, ne devait s'éclaircir qu'à Paris où il s'installa. Van Gogh fréquenta les impressionnistes et les post-impressionnistes dans la boutique du « Père Tanguy » dont il a peint le portrait, aujourd'hui célèbre. D'emblée, il se révéla leur égal. Bientôt, il mit fin à l'expérience -pourtant si féconde- de l'impressionnisme, et quitta Paris pour s'établir en Provence. C'est à Arles, dont le soleil lui plaisait et l'exaltait à la fois, qu'il peignit ses plus belles toiles et écrivit ses plus belles pages. Possédé par une fureur de création qui ne devait plus le quitter, il travaillait jour et nuit, désespérément.
Epuisé par la fatigue, les jeûnes prolongés, la misère, et surtout par une solitude extrême, il fut, pour finir, trahi par ses nerfs et fut la proie de crises terribles. C'est au cours de l'une d'elles qu'il se querella avec Gauguin, venu à Arles avant de partir pour Tahiti, et qu'il le poursuivit en le menaçant d'un rasoir. Après quoi, plein de remords, pour se punir, il se coupa une oreille.
à suivre ...
source : Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, Robert Laffont.
23:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/08/2008
"Plus de mur à Berlin"...
La pensée du jour : "Combien de fois m'est-il arrivé de ne distinguer le présent qu'à travers la lunette du 'jamais plus'" ? Pierre PEJU.
De retour. Après quinze jours de vacances magnifiques... Joie de revoir ma Bretagne tant aimée, son ciel capricieux qui passe, au cours d'une même journée, de la colère grise à la sérénité turquoise, joie de replonger dans l'eau ô combien vivifiante de la Manche ! Et joie aussi de pouvoir aller rendre visite à Evadné et à sa petite famille fort sympathique.
L'ennui, quand on part en vacances, c'est qu'il n'est pas possible d'embarquer avec soi tous les albums de Thiéfaine ! Il faut faire un choix, sachant que celui-ci dépend toujours d'une humeur précise chopée à un moment précis (en l'occurence celui des préparatifs). Humeur dont on sera peut-être à des kilomètres une fois arrivé sur son lieu de vacances. Et de se dire : « Mais pourquoi n'ai-je pas pris aussi tel autre album ? ». Il est vrai aussi que je me suis constitué, il y a un bon moment déjà, ma "trousse de secours", à savoir une compilation toute personnelle qui tient en trois CD et qui trône dans la boîte à gants de ma voiture, au cas où... Là aussi, il a fallu faire des choix et il m'arrive souvent, en écoutant ces trois CD, de déplorer l'absence de tel ou tel titre ! En résumé : il faudrait se trimbaler en permanence avec tout Thiéfaine à portée de main !!! Ce n'est pas exactement ce que nous avons fait pendant ces vacances, ayant tout de même aussi deux enfants à caser dans la voiture, et des bagages, des bagages à n'en plus finir. Nous n'avions pris que « Chroniques bluesymentales » et « Amicalement blues » (ah tiens, je note après-coup : deux fois le mot « blues » !) Et c'est en écoutant « Chroniques bluesymentales » que je me suis dit que quand même, vu mon intérêt pour l'histoire allemande récente et tout ce qui a trait à la partition du pays, je me devais, dès mon retour, de réparer un oubli...
Car « plus de mur à Berlin pour justifier ma honte »... Comment se fait-il que je n'aie jamais consacré une seule note à ce (tristement célèbre) mur de Berlin ? Allons-y !
Le mur de Berlin (die Berliner Mauer), également appelé le « mur de la honte », a été érigé en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Notons que le président du Conseil d'Etat de RDA de l'époque, Walter Ulbricht, déclarait encore le 15 juin 1961 : « Niemand hat die Absicht, eine Mauer zu errichten » (« personne n'a l'intention de construire un mur »)... Avec le mur de Berlin, la RDA tente de mettre fin à l'exode croissant de ses habitants vers la RFA. Côté est, on appelait ce mur « le rempart antifasciste ». Si ! Le Mur, séparant physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest, est pendant près de trente ans le symbole de la guerre froide et de la partition de l'Allemagne à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu'un simple mur, il s'agit d'un dispositif défensif comportant deux murs avec chemin de ronde, miradors et alarmes. Plusieurs centaines de ressortissants de RDA ont perdu la vie en essayant de le franchir.
L'affaiblissement de l'Union soviétique, la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev et la détermination des Allemands de l'Est qui ont organisé de grandes manifestations permettent, le 9 novembre 1989, d'abattre le mur de la honte...
« Chroniques bluesymentales » sort en 1990, si je ne m'abuse (j'ai soudain un doute : 1990 ou 1991 ?). Donc, oui, effectivement, « plus de mur à Berlin »... Cela fera bientôt vingt ans que ce mur est tombé. Je revois encore très bien les scènes de liesse filmées à Berlin en novembre 1989. A l'époque, je ne me doutais pas que je deviendrais prof d'allemand. Ni que je rencontrerais, quelques années après la chute du Mur, des gens qui me diraient, des larmes plein les yeux : « Oui, ce jour-là, j'étais à Berlin, j'ai moi-même donné des coups de marteau dans le mur »... Je ne me doutais pas non plus que j'allais bientôt découvrir un certain Hubert-Félix Thiéfaine et m'amuser à traquer, dans toutes ses chansons, les allusions à l'Allemagne, à sa littérature, à son histoire...
00:48 | Lien permanent | Commentaires (10)
11/08/2008
"Baudelaire est mort hier"...
La pensée du jour : « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans ». Charles BAUDELAIRE
Et Charles Baudelaire encore, pour ce poème qui me fascine et m'effraie à la fois :
L'HORLOGE
Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi ! Prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C'est la loi.
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! La dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche, il est trop tard ! »
10:08 | Lien permanent | Commentaires (3)