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30/09/2009

Alors voilà...

Alors voilà, ça commencerait à peu près comme ça. Et je ne saurais pas très bien où ça mène. Je me laisserais porter par l'écriture, sans savoir d'avance ce qu'elle a à me faire dire, cracher, vomir. Et cela donnerait le résultat que ça donnerait, tant pis, je ne pourrais pas faire mieux de toute façon, j'ai beau retourner le machin dans tous les sens. Depuis le temps que je veux écrire un petit bidule sur Thiéfaine, si cela avait dû être révolutionnaire, le truc qui offre réellement un nouvel éclairage sur l'oeuvre du poète aux mille tourments, ça se saurait... Alors voilà, cela ne serait que ça :

 

« Lunettes noires, pyjama rayé ». Ainsi paré, Thiéfaine, se définissant lui-même « de nature solitaire », erre ici-bas. Les lunettes noires (« de vagabond solitaire », serait-on tenté d'ajouter, au regard de la chanson « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable »), les lunettes noires, c'est pour mieux toiser ses contemporains. L'artiste « regarde passer les zumains de sa rue un peu comme on reluque au zoo les zébus ». Il s'amuse de ce spectacle. S'en afflige aussi parfois. Souvent. Lunettes noires, donc. Et pas roses. Parce que la réalité ne l'est pas non plus. Le pyjama rayé, c'est la tenue des prisonniers. Cette expression de prime abord assez banale ne renfermerait-elle pas à elle seule tout ce qui caractérise l'univers de Thiéfaine ? Le pessimisme grinçant, foncier. Le sentiment d'être prisonnier d'une condition jamais réellement désirée. Au commencement était l'hésitation. « Should I stay or should I go ? ». Je reste ou je ne reste pas ? « J'ai failli me tirer mais j'ai fait bof areuh, j'suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce et coucou beuh, coucou beuh », chante le poète dans « 542 lunes et 7 jours environ ». Naissance-naufrage. Seule la figure maternelle demeure rassurante, comme un phare dans la nuit. Il est question du « garage intime d'une fleur sentimentale ». A propos de la naissance de son fils Hugo, Thiéfaine évoquera également un « ventre brûlant de tendresse féminine ». Et pourtant, la naissance apparaît avant tout comme le traumatisme premier, dont la mort serait l'inéluctable, l'effroyable pendant :

« Le jour de ma naissance un éléphant est mort et depuis ce jour-là je le porte à mon cou ». Tristes vies que les nôtres, toutes autant qu'elles sont !

« Nous sommes les naufragés dans cet avion-taxi

avec nos yeux perdus vers d'autres galaxies

nous rêvons d'ascenseurs au bout d'un arc-en-ciel

où nos cerveaux malades sortiraient du sommeil ».

Pour tous, la facture sera salée. « Nous ne sommes que les fantasmes fous d'un computer ». Les pâles pantins dont on ne sait quel fox à poil dur tout-puissant agite sournoisement les ficelles. Frêles marionnettes que le même fox à poil dur tout-puissant malmène, mène à la baguette et par le bout du nez. Décidément, « Dieu est un drôle de mec » ! « Oui mais on l'aime quand même », ajoute Thiéfaine. Peut-être, mais si notre poète jurassien était Dieu, il ne croirait pas en lui. Alors, que croire ? Et en qui ?!

Au fil des mots, Thiéfaine nous donne à voir une parcelle de son âme. Et c'est comme qui dirait un joyeux bordel là-dedans ! Une âme volée à un clown, vous pensez !

Place aux « grondements de bête » et aux « hurlements furieux ». Place à la révolte, place à une oeuvre magnifique, surprenante et foisonnante qui est aussi un cri...

 

 

 

27/09/2009

"Sur les écrans secrets de ton Pandémonium"...

La pensée du jour : "S'il est vrai que dans la famille on n'est pas du genre à faire de l'ambition, pour peu qu'on la taquine un peu, l'immodestie nous vient à nous comme à tout le monde". Serge JONCOUR (Vu).

 

Aujourd'hui, petites explications concernant d'abord le Pandémonium, dont il est question dans "Sentiments numériques revisités", puis l'Ankou (cf. "Psychopompes / métempsychose et sportswear" : "et quand le Pinocchio baveux poussera ma brouette à l'Ankou j'veux faire des bulles avec mon noeud pour éloigner les loups-garous"). Je cite Wikipédia, pour aller plus vite. Désolée, je manque de temps. Gros problème car, du coup, je n'alimente plus guère ce blog que j'aime tant pourtant... Mais... Bientôt... Bientôt, je vous mettrai ici quelques lignes d'un bouquin que je m'amuse à écrire sur l'oeuvre de Thiéfaine. Des conneries qui ne valent pas tripette, mais ça occupe les soirs d'automne...

 

 

 

« Pandémonium » est un mot apparu en 1663 sous la plume de l'Anglais John Milton dans Le paradis perdu. « Pandémonium » désigne la capitale des Enfers où Satan invoque le conseil des démons. Depuis, ce mot est également utilisé pour désigner un lieu où règnent corruption, chaos et désordre.

 

« L'Ankou » : personnage revenant souvent dans la tradition orale et les contes bretons. L'Ankou est la personnification de la mort en Basse-Bretagne. Il ne représente pas la mort elle-même, mais son serviteur : son rôle est de collecter dans sa charrette grinçante les âmes des défunts récents. Lorsqu'un vivant entend le bruit de la charrette, c'est qu'il (ou, selon une autre version, quelqu'un de son entourage) ne va pas tarder à passer de vie à trépas. On dit aussi que celui qui aperçoit l'Ankou meurt dans l'année.

Moi, quand j'étais môme, à douze ans je crois, j'ai lu La légende de la Mort, d'Anatole Le Braz (à douze ans ! faut-il être bête !), La légende de la Mort où il est évidemment beaucoup question de l'Ankou. Et je flippais, et j'en redemandais tout à la fois !!

 

11/09/2009

Méthode de dissection : "La tentation du bonheur" (suite et fin)

 

La pensée du jour : "Dieu existe, je l'ai toujours trahi". Françoise Verny

 

Détails sur le produit

 

Je reprends cette dissection là où je l'avais laissée. Place à « Sentiments numériques revisités ». Le titre me semble être un rappel de « Mathématiques souterraines ». « Sentiments numériques », « mathématiques », n'y a-t-il pas un lien ? Un bijou, cette chanson ! Une déclaration d'amour dans laquelle Thiéfaine, en avouant son sentiment d'impuissance (« plus de mots assez durs pour te dire que je t'aime »), hurle du même coup la profondeur de ses sentiments. L'amour qu'il éprouve est tellement fort qu'il ne saurait être dit... Grande réussite que cette chanson, tant sur le plan musical que poétique (et l'on appréciera le rythme incroyable des mots, les allitérations, les trouvailles - « quand les cris de l'amour croisent les crocs de la haine dans l'encyclopédie des clameurs souterraines », et tant d'autres).

La suite est une chanson que Thiéfaine qualifierait sans doute lui-même de « récréative ». Il est question de bibine et je pense à Téléfoot de Renaud ! Cette fois, ce n'est pas le sport qui prend dangereusement possession du téléspectateur. Non, ce sont les « feux de l'amour », le truc qui tue ! Je ne sais même pas si ça passe encore à la télé, ce machin-là ! Bref... Voilà en tout cas une chanson que je trouve marrante, mais qui ne fait pas partie de mes préférées, loin de là !! Je ne sais pas qui est monsieur Mojo, je constate simplement qu'il est né la même année que Thiéfaine et qu'il mourra en 2023 ... et des poussières !

« Copyright apéro mundi » est selon moi du même tonneau (c'est bien le cas de le dire). Un thème pas forcément sérieux pour une chanson qui se laisse écouter sans susciter de grands remous métaphysiques, mais pourquoi pas ?

« Psychopompes / métempsychose et sportswear » fait partie de mes chansons préférées sur cet album. La musique entraînante, le texte qui atteint des sommets par moments (« à r'garder passer les linceuls

dans la rue aux spectres visqueux

j'sais plus si c'est moi qui suis seul

ou les aut'qui sont trop nombreux »), tout contribue à faire de ce morceau un petit joyau.

La suite va carrément flirter avec le sublime. Pour moi, « Des adieux » est une des plus belles chansons de Thiéfaine. « Et les noires sentinelles drapées dans leurs guérites

n'ont plus besoin d'antennes-paraboles-satellites

pour capter le chagrin à son extrême limite

des adieux »...

« Déjà le vieux veilleur mélancolique nous guette

annonçant des avis d'orage et de tempête », tout est dit.

Ensuite, c'est « La philosophie du chaos », encore une chanson plutôt récréative ... à laquelle viendra répondre, en écho, « Le chaos de la philosophie » sur l'album « Le bonheur de la tentation ».

Le tout s'achève sur « La nostalgie de Dieu », une chanson interprétée par le choeur Octava alta. On reste quand même dans la déconnade, malgré le sérieux du titre. « Hosanna dirladada », voilà qui montre bien dans quel registre on évolue une fois de plus !

 

Voilà en ce qui concerne cet album. Je reviendrai encore sur deux ou trois bricoles (Pandémonium, l'Ankou, etc.), puis je passerai au « bonheur de la tentation ».

04/09/2009

Entre deux tentations...

La pensée du jour : "Prière du matin. Seigneur, place sur mon chemin un grand amour qui illumine et saccage ma vie !" Michel TOURNIER, Petites proses (un de mes livres de chevet).

 

 

Petite parenthèse avant de parler des autres chansons de l'album « La tentation du bonheur ». Envie d'évoquer quelques points importants :

Grâce à « La tentation du bonheur », j'ai appris ce qu'était un « deus ex machina » (cf. « La nostalgie de Dieu ») : Cette expression est invariable, de genre masculin et, comme sa forme l'indique, composée de mots latins. Littéralement, un deus ex machina, c'est un dieu descendu au moyen d'une machine. Définition du Petit Larousse : personne ou événement venant opportunément dénouer une situation dramatique sans issue, notamment au théâtre.

 

Quant au curé d'Ars (évoqué dans « 24 heures dans la nuit d'un faune »), il s'appelait Jean-Marie Vianney. Il est né à Dardilly, près de Lyon, en 1786, il est mort à Ars-sur-Formans en 1859. Il fut le curé d'Ars durant 41 ans et attira les foules par sa sainteté. On connaît son visage, souvent représenté :

Bételgeuse (« Critique du chapitre 3 ») est une étoile de la Constellation d'Orion.

 

29/08/2009

Méthode de dissection : La tentation du bonheur

La pensée du jour : "Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons bonheur". Léo FERRE.

 La Tentation du bonheur

 

Année de parution : 1996

 

Titres :

24 heures dans la nuit d'un faune

Critique du chapitre 3

La nostalgie de Dieu

Orphée nonante huit

Tita dong-dong song

Sentiments numériques revisités

Mojo – dépanneur tv (1948-2023)

Copyright apéro mundi

Psychopompes / métempsychose du sportswear

Des adieux ... / ...

La philosophie du chaos

 

Une pochette sobre pour cet album. Devant, on voit Thiéfaine, tout de blanc vêtu. L'attitude est rêveuse, les traits de l'artiste plutôt reposés. Derrière, le voilà vêtu de noir, debout, appuyé contre un mur. A l'intérieur du livret, on découvre de jolis clichés : Thiéfaine avec sa guitare, souvenir de l'enregistrement des cordes à Abbey Road, Hugo et Lucas, quelques feuilles noircies de l'écriture de Thiéfaine, etc.

Le livret s'ouvre sur ces mots puissants de Ferré : « Le bonheur ça n'est pas grand-chose... c'est du chagrin qui se repose ». Histoire de bien rappeler que le bonheur, s'il daigne parfois visiter nos vies, n'est qu'un pont fragile entre deux abîmes... D'emblée, on sait que l'optimisme n'est toujours pas, malgré le titre, du monde de Thiéfaine...

 

De toute façon, la première chanson (« 24 heures dans la nuit d'un faune », et l'on songe à « L'après-midi d'un faune », poème de Mallarmé qui fut mis en musique par Debussy), la première chanson, donc, malgré la musique plutôt enjouée, n'est pas fondamentalement gaie ! Thiéfaine se demande, dans un premier temps, si les morts s'amusent autant que les vivants, puis, à la fin, la question dérive vers une interrogation plus grave : les morts s'ennuient-ils autant que les vivants ? Les morts se sentent-ils aussi seuls que les vivants ?

Vient ensuite la critique du chapitre 3. Vous connaissez tous ce texte du livre de l'Ecclésiaste dans lequel il est dit, en substance, qu'il y a un temps pour tout (j'ai déjà mis ce texte ici, il y a longtemps). Notamment, comme le rappelle l'exergue, « un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps de guerre et un temps de paix ». Au court temps d'amour, Thiéfaine oppose celui, bien plus long, de la haine... « Pour un temps d'amour, tant de haine en retour ». Une grande chanson, une sorte de prolongement de « Crépuscule-transfert ». Ainsi l'allusion aux ruines de Bosnie, ainsi ces mots : « Qu'est-ce que la planète terre

dans l'oeil d'un rat maudit ? », mots qui en rappellent étrangement d'autres : « A quoi peut ressembler ton spleen, ton désespoir et ton chagrin

Vus d'une des étoiles anonymes

de la constellation du chien ».

Une chanson lourde de colère, de tristesse, une de mes préférées sur cet album.

Ensuite, « La nostalgie de Dieu » nous répète inlassablement que Dieu est amour. Mais ici, l'amour n'est pas un sentiment noble, non, c'est d'amour physique qu'il est question : « God is sex machine » (on appréciera le glissement de « deus ex machina » vers « deus sex machine » !!). « God gode ! » Thiéfaine joue sur les mots et se laisse entraîner dans une jubilatoire série de blasphèmes en tous genres : « Dieu est un drôle de mec », « Jésus change le beurre en vaseline » !!!

« Orphée nonante huit » (et ce titre, le nom d'un personnage de la mythologie grecque associé à un nombre, n'est pas sans rappeler, à mon avis, Amphitryon 38, de Giraudoux) est la quatrième chanson de l'album. Je me souviens de Thiéfaine présentant ce morceau en concert : « Ce con d'Orphée n'a pas pu s'empêcher de se retourner », dira-t-il (ou un truc dans le genre !) Belle mélodie, belles paroles. Une chanson qui se boit comme du petit-lait, tranquille.

Puis, c'est « Tita dong-dong song », dont le refrain est constitué en grande partie d'amusantes onomatopées empruntées à Lucas. Après les paroles de la chanson, dans le livret, on trouve un « Tita dong-dong song glossaire » ! Une chanson dont la musique est terriblement empreinte de mélancolie...

« Moi j'écoute ton sommeil

et j'étudie tes rêves

et je n'suis plus pareil

quand le soleil se lève »... Conclusion puissante de ce grand cri d'amour !

 

La suite pour bientôt...

 

29/07/2009

"Fragments d'hébétude" : suite

La pensée du jour : "Mais l'homme a besoin aussi de confort spirituel. La beauté est la charpente de son âme. Sans elle, demain, il se suicidera dans les palais de sa vie automatique". Jean GIONO.

 

 

Je reprends les choses là où je les ai laissées. Mille excuses, je devais revenir le 23 juillet, et j'ai six jours de retard !! Il faut dire que j'ai passé quelques soirées de cette semaine à écrire sur les thèmes récurrents dans l'oeuvre de Thiéfaine. Comme ça, un truc pour moi, que je ne mettrai pas sur le blog. Et qui, sans doute, restera en plan, comme pas mal de choses que j'entreprends et qui n'aboutissent pas, faute de temps, et de je ne sais quoi d'autre... Ce n'est pas la motivation qui manque non plus, mais parfois, l'inspiration (vaste mot !) se tire. D'où l'intérêt de faire des réunions où on cause HFT. Cela oblige à aller jusqu'au bout de ses projets d'écriture... Bref...

Revenons-en à « Fragments d'hébétude », un album qui m'est cher. La tournée « Fragments », ce fut pour moi l'occasion d'aller voir Thiéfaine pour la première fois. Avec ma mère, dont les certitudes furent quelque peu ébranlées ce soir-là. Comment ? Sa fille, d'ordinaire si sérieuse, d'apparence en tout cas, écoutait ça ? Ces textes par moments licencieux ? Ces chansons qui parlaient de joints et compagnie ?! « Mais maman, moi, je ne fume pas. Mon joint, c'est Thiéfaine, combien de fois faudra-t-il que je te le dise ?! ». Je pense quand même que, voyant la foule haute en couleur (et en odeurs !) qui s'était déplacée ce soir-là, ma mère avait eu les chocottes. Mais bon, elle était contente malgré tout : Thiéfaine avait chanté « Animal en quarantaine », « Je t'en remets au vent » et quelques autres titres qu'elle affectionnait tout particulièrement. Quant à moi, j'étais sortie tout simplement éblouie, ébahie, de la salle de concert. Mais c'est une autre histoire.

« Fragments d'hébétude », donc. Les acrobaties verbales que j'aime le plus sur cet album sont :

« A quoi peut ressembler ton spleen

ton désespoir et ton chagrin

vus d'une des étoiles anonymes

de la constellation du chien ? »

 

« Peu à peu je vois s'estomper

les rêves de mon esprit tordu

je commence même à oublier

les choses que je n'ai jamais sues

peut-être eussé-je dû frapper plus

et me lever tôt le matin

peut-être encore eût-il fallusse

baby que je buvasse un peu moins ».

 

« T'as momifié ton coeur / tatoué ton numéro

bancaire sur les parois internes de ton crâne ».

 

« Oh ! Le vent se lève

au large des galaxies

et je dérêve

dérive à l'infini ».

 

Très beau, le verbe « dérêver » qui vient se coller juste derrière « dériver ». Belle trouvaille !

 

« La terre tremble

et tu t'essuies la bouche ».

 

« Tu titubes au milieu des flammes

de l'enfer d'où renaît la phénix

soldant les débris de ton âme

sous une Mustang Ford 66 ».

 

« Comme un arbre mort

au milieu du désert

juste une valse noire

dans le silence des pierres ».

 

Je note à propos de cette chanson que j'ai l'impression qu'il s'agit d'une évocation d'un passé pas tout à fait digéré. Allusion à l'univers de la drogue aussi, non ?

« Souvenir éphémère

beauté blême et transfert

dans tes jardins d'Eden

solitude transparente

de ces longs jours d'attente

à te fixer les veines ».

 

« Terrien, t'es rien »... Et c'est sur ces mots magiques que nous allons nous quitter ce soir, comme dirait Hubert !!

22/07/2009

Décortiquer des fragments, pas une mince affaire !!!

La pensée du jour : "Le grand vide des choses de l'absence". Claudie GALLAY. Pas besoin de verbe, pas besoin d'en dire davantage...

 

 

Voilà un album que, pendant de bien trop longues années, je n'ai pas su apprécier à sa juste valeur... C'est d'ailleurs celui que j'ai le moins écouté. Pour préparer cette note, je lui ai de nouveau accordé une attention particulière. Celle qu'il mérite tout simplement. Et j'ai découvert des trésors, dans les textes, les mélodies. On se plaint de ce que l'actualité thiéfainienne soit assez pauvre en ce moment, on se trompe : il n'est que de réécouter certains albums pour y dénicher des richesses qui, jusque là, nous avaient échappé ! Bref, il y a donc toujours une actualité du côté de chez Thiéfaine !

« Fragments d'hébétude » date de 1993. Le titre interpelle déjà pas mal, non ? Ces « fragments d'hébétude », ce sont les quatorze morceaux qui constituent l'album. Quatorze réactions étonnées, voire hébétées, face à différents événements : la guerre, le temps qui passe, l'indifférence de ceux qui, quand la terre tremble, ne trouvent rien de mieux à faire que de s'essuyer la bouche...

Le tout s'ouvre sur « Crépuscule-Transfert ». Ah, je me souviens, je me souviens : fin octobre 1995, Sarreguemines. Je vois Hubert pour la première fois et j'en suis, comment dire, toute chose. Ce concert, je l'ai attendu, espéré, rêvé. Nous y sommes donc, ma maman et moi. Et Thiéfaine, pour annoncer « Crépuscule-Transfert », dit quelque chose du genre : « A la fin du siècle dernier, mon grand-père maternel, que je n'ai malheureusement pas connu, a été précepteur à la Cour de Bosnie-Herzégovine et, à l'école, quand j'en parlais à mes petits camarades, ils me disaient : « La Bosnie-Herzégovine, ça existe même pas ! Mon pauvre Thiéfaine, tu sais plus quoi inventer pour te rendre intéressant. Maintenant, je crois que les petits enfants, dans les cours de récré, savent que la Bosnie-Herzégovine, ça existe. Voici une chanson qui aurait pu s'intituler Sarajevo-Transfert ». Sublime cri d'horreur, d'incompréhension, d'hébétude, devant l'ampleur de la connerie et de l'horreur humaines... « L'horreur est humaine, clinique et banale

enfant de la haine, enfant de la peur

L'horreur est humaine, médico-légale

enfant de la haine, que ta joie demeure ! »

La musique est bien balancée, elle vous explose à la face dès que le CD est mis dans l'appareil. J'adore cette entrée en matière. On fonce direct dans le vif du sujet, on ne cherche pas de préambule. Cet album s'annonce d'entrée de jeu comme un coup de poing !

Ensuite, il y a cette chanson si ... particulière, si phénoménale, si thiéfainienne : « Les mouches bleues ». Pendant longtemps, j'ai détesté cette chanson, je ne sais pas trop pourquoi. Et puis, cela fait plusieurs mois déjà que j'ai changé d'avis ! Si, jusqu'à il y a quelque temps, je n'aimais que deux ou trois prouesses textuelles des « mouches bleues » (« il est trop tard pour s'abîmer dans des scories émotionnelles », « peu à peu je vois s'estomper les rêves de mon esprit tordu, je commence même à oublier les choses que je n'ai jamais sues », etc.), voilà que je me surprends à apprécier ce morceau sur toute la ligne...

 

Bon, je ne sais combien de lignes déjà, consacrées à seulement deux chansons de cet album. Alors la suite pour demain. Je peux déjà vous dire que les morceaux que je préfère sur « Fragments » sont « Crépuscule-Transfert », « Animal en quarantaine », « Encore un petit café », « Juste une valse noire », « Maalox Texas Blues ». Je note à ce propos que je n'ai jamais entendu « MTB » en concert, quel dommage !

01/07/2009

Drôles d'objets

La pensée du jour : "Tout est hasard, ou rien n'est hasard. Si je croyais à la première possibilité, je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas encore convaincue de la seconde". Etty HILLESUM, Une vie bouleversée.

Détails sur le produit

Pour rire, Sam et moi sommes allés voir quels produits le site Amazon proposait quand on tapait "Thiéfaine". Eh bien, je vous invite à faire de même ! On peut commander son tapis de souris ou sa peluche "J'aime Thiéfaine". Ou bien une flasque "Thiéfaine" ! Amusant !