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12/09/2007

Miossec

La pensée du jour : "Tout sera gardé dans une mémoire sans souvenir. Le grain de sel qui fond dans l'eau ne disparaît pas puisqu'il rend l'eau salée", Eugène IONESCO.

 

C'est en écoutant "Le fou du roi", tout à l'heure, que j'ai appris que Miossec avait écrit une autobiographie intitulée En quarantaine et sortie en août, si mes souvenirs sont bons. Lundi paraîtra un CD portant le joli titre de "Brest of". Il me semble que j'ai oublié de citer Miossec dans la liste des artistes que j'écoute régulièrement. Cruel oubli ! J'adore l'univers de Miossec, ses chansons, ses concerts déjantés. J'adore l'écouter parler, il a toujours des choses chouettes à dire de sa voix qui sent l'alcool, le tabac, mais aussi et surtout la tendresse...

Miossec repart en tournée prochainement. Je l'ai vu en février ou mars, je ne sais plus, mais je retournerais bien le voir. Et vous, avez-vous des concerts prévus? Je suis pratiquement certaine d'aller revoir Yves Jamait en décembre. Brigitte Fontaine passera par chez nous en octobre dans le cadre du festival "Nancy Jazz Pulsations". Cela me dirait bien, ainsi qu'un concert (et là j'entends déjà les sarcasmes de mon homme) de Jil Caplan. Ben oui, j'écoutais cette artiste quand j'avais 17 ans déjà, je lui suis toujours restée fidèle, elle a un univers très sympa et peut se vanter d'avoir de belles références littéraires. Tout cela pour m'excuser d'avance auprès de Sam, qui la met au même rang que je ne sais quelle Lara Machin-Chose ! Bon, bref. Qui pourrais-je bien aller voir, encore, avant (peut-être) une nouvelle tournée d'Hubert?! Avez-vous des idées? 

09/09/2007

La queue (Léo Ferré), suite et fin

Suite et fin du texte "La queue" :

Et puis il y a

les invertébrés,
les miteux,
les assis debout,
c'est curieux cette manie qu'ont bien des hommes de transcender leur verticlae et de se faire un lit de la moindre attente,

 

les déplacés,

les hurluberlus,

les démocrates,

la queue étant un endroit propice à la vocation VOX populaire,

 

les rentrés,

les inquiets,

les souriants,

les parfumés,

les acrobates de la pipe qui promènent leur tuyau de babord à tribord avec cette perspicacité redoutable que donne au fumeur le prolongement de sa bouche en un macaron de scaferlati,

 

les brefs,

les longs,

les bétonnés du cuir chevelu et dont le vernis s'empoussière aux tempes et tous les et cetera

aux lèvres humides,

aux rides chaplinesques,

aux pantalons exténués,

aux visages de la mort quotidienne qui forment l'or permanent des cités.

Une ville sans queue est inconcevable et vouée à la déchéance.



Les hommes fuient la guerre pour s'agglomérer à la queue.

 

La morale de l'attente est un des bastions de la société moderne.



ATTENDRE n'importe quoi

 

un livre,

une exposition,

une augmentation,

une échéance,

le dentiste,

le coiffeur,

le plein d'essence,

le Parlement,

les vacances,

le bachot,

 

MAIS... ATTENDRE

C'est la fonction même du temps des hommes.

Supprimer l'attente, cela revient à dire : arrêter le temps, vivre en marge de Greenwich - instrument de mesure à tempérament -

comme le piano, qui ignore le 1/4, le 1/8, le énième de ton et qui ne s'accordera jamais avec le violon et qui ne jouera jamais les sérénades ultrasoniques aux chauves-souris mélomanes.

 

Arrêter le temps, c'est arrêter la vie,

la vie des cons, bien entendu.

Quant aux autres, il y a belle lurette qu'ils ont leur temps personnel.


L'autre vie ignore l'attente, enfin... qu'on dit !

 

On entre au ciel de plain-pied et en enfer, en montrant sa carte, son permis d'enfer,

on entre dans la mort sans le chronomètre.
Il n'y a pas de vestiaire au Père-Lachaise,

il y a simplement la Dame Pipi d'ange à qui on refile quelque grain de silence.



Les morts sont nus.

 

Comme disait Bakounine : "Si Dieu existait, il faudrait le faire disparaître",

car, tout ça, vraiment, l'être, le néant, l'en-soi, le pour-soi... Ta gueule, Philo !

 

05/09/2007

Le saviez-vous?

Oui, saviez-vous que Léo Ferré avait écrit "La queue", lui aussi?

En voici le début :

 

La QUEUE,

merde.

L'homme est un complexe de salle d'attente.

 

La queue est devenue un outil social de première grandeur.
Sous l'occupation on faisait la queue pour subsister.
Hors l'occupation on fait la queue pour le plaisir et on s'y installe pendant trois ans, s'il le faut, pour toucher une deux-chevaux.

 

On fait la queue sur l'autoroute les jours de grande liesse populaire, on fait la queue au ciné pour être des premiers à pouvoir dire que Mr Hitchcock en rajoute.

 

La queue est une science et comme pour toute science il y a la technique.

 

Ne fait pas la queue qui veut : il y faut un certain entraînement, de la patience, certes, mais non dénuée de fantaisie.

 

Il y a les habitués, les fortiches de la queue et puis les nouveaux, les amateurs, et, pour qui a quelques dons d'observation, les qualités et les défauts des queutards se lisent assez facilement.

 

Allez devant une salle d'exclusivités cinématographiques, sous le règne de Clouzot, par exemple.
Prenez un panier rempli de cacachouettes et déambulez d'un queutard à l'autre.

Il y a le vieux de la vieille

celui qui connaît non seulement Clouzot mais son perch'man aussi et son balayeur du matin.

Celui-là est planqué contre le mur

à la corde,

pour grignoter deux ou trois clients au virage convoité.

C'est ce qu'on pourrait appeler le mangeur de queue à la sauvette,

celui qui voudrait bien faire mieux mais qui n'a pas l'étoffe ad hoc.

Il y a celui qui lit le journal,

très important, le journal, dans une file d'attente, ça distrait,

et puis, ça permet de lentes mais sûres progressions dans la masse, carrément,

dans le gras, si l'on préfère.
C'est le peloteur malgré lui,

le têtu,

qui était naguère trois rangs derrière vous et que vous apercevez tout à coup au guichet, alors qu'il vous reste encore trente mètres de chair humaine à décompter. Il y a celui qui arrive comme une rafale et qui retrouve un copain-comment-vas-tu? et qui s'infiltre,

qui s'inocule.

C'est le parasite,

le client pilote qui a, la plupart du temps, une gueule de requin.

 

à suivre...

01/09/2007

Le chat botté

Je travaille au "Chat botté"

Dans le centre-ville

Je vends l'hiver et l'été

Des mules en reptile.

C'est mon destin je suppose,

J'ai quinze ans d'maison.

ça sent pas toujours la rose,

C'est le reblochon

Dans le cas de cette fillette

Qui tend son pied droit,

Son prénom doit être Berthe,

Pointure 43.

Il est l'heure de mon sandwich

Mais je n'ai plus faim,

Asphyxié par une péniche,

Telle sera ma fin.

 

On ne veut plus les quitter

Quand on les enfile

Essayer c'est adopter

Les mules en reptile.

 



Je surveille au "Chat botté"

Derrière mes lentilles,

Au rayon des nouveautés,

Une longue fille.


Elle regarde les savates

Et puis finalement

Elle me dit qu'elle convoite

Les mules en serpent.

Elle me confie son pied nu

Comme à une soeur.

Il est fin, petit, menu,

Bref, sans épaissseur.

Je le respire, je le flaire,

Enfin je le hume,

Je voudrais mettre sous verre

Ce qui le parfume.

 



On ne veut plus les quitter

Quand on les enfile,

Essayer c'est adopter

Les mules en reptile.

 

 

Jamais eu au "Chat botté"

Cette démangeaison,

Cette envie de bécoter

En quinze ans d'maison.

Je repousse l'idée sotte,

L'idée saugrenue,

L'idée d'proposer la botte à cette inconnue.

Quand soudain le carillon

Annonce la nuit,

Et pareille à Cendrillon,

La fille s'enfuit

Me laissant désappointé,

La mule à la main,

Elle s'enfuit du "Chat botté",

Passe son chemin.

 

 

On ne veut plus les quitter

Quand on les enfile

Essayer c'est adopter

Les mules en reptile.

 

 

J'me faufile dans la réserve,

J'entrouvre la boîte,

Tout le parfum que conserve

La pantoufle droite

Me traverse les narines,

Dilate mon coeur,

Me réchauffe la poitrine

Comme une liqueur.


Moi qui avais le bourdon,

J'ai la chair de poule,

Et même la chair de dindon

Quand j'éteins l'ampoule,

Il me semble être avec elle,

Elle à mes côtés,

Je rêve d'une vie nouvelle

Loin du "Chat botté".

 

Thomas FERSEN

 

Cela fait des années que Thomas Fersen a créé son petit univers, entre "ronds de carottes" et ce monsieur devant qui les passants soulèvent leur galure et qui n'est autre qu'un assassin sans scrupule, en passant par "Moi qui me croyais un saint il m'est apparu que j'ai un côté malsain donnant sur la rue".

J'ai un énorme faible pour ce Thomas Fersen au visage espiègle et à l'univers assez délirant ! Voilà, j'avais envie de le dire. Et vous, qu'écoutez-vous, à part Thiéfaine?

 

30/08/2007

Carte postale

Soirée-cinéma hier soir avec un couple d'amis. Après le film ("Regarde-moi", très rude mais d'une grande puissance, je vous le conseille), nous allons boire un verre. Et voilà que les amis en question me disent : "Tiens, au fait, on a pensé à toi l'autre jour"... Les phrases qui commencent de la sorte me font jubiler parce qu'elles indiquent généralement qu'il y a du Thiéfaine dans l'air ! C'est d'ailleurs à croire que l'on ne pense à moi que dans ces moments-là ! Mais l'idée m'emballe plutôt ! Parfois, lorsqu'il m'arrive de croiser des gens après des années, nombreux sont ceux qui me disent qu'ils pensent à moi à chaque fois qu'ils entendent parler de Thiéfaine. "D'ailleurs, à ce propos, es-tu toujours aussi fan?" L'occasion, pour moi, de me répandre en long, en large et en travers sur cette passion qui n'a pas bougé, n'a pas pris une ride malgré les quinze ans (purée, quinze ans !!) qu'elle a pris sur le paletot... Bref...

Donc, la petite phrase magique, c'était "Tiens, au fait, on a pensé à toi l'autre jour parce qu'en allant chercher le journal, on a vu une carte postale Thiéfaine chez le buraliste qui se trouve en face de chez nous". Là, mon sang ne fait qu'un tour. Comment ça, une carte postale, et je ne serais même pas au courant? Est-ce diantre possible?!! J'exige des détails. Mon ami Christophe me dit qu'il s'agit d'une photo en noir et blanc qui doit bien avoir vingt ans et sur laquelle on voit les grands yeux d'Hubert. Genre, peut-être, j'imagine, celle que l'on voit sur la pochette de "En concert volume 2". Cela, évidemment, Christophe n'a pas pu me le dire parce qu'il ne connaît pratiquement pas Thiéfaine et honte à lui, soit dit en passant ! Aline, elle, ne savait même pas à quoi ressemblait le monsieur. Et honte à elle aussi, tiens ! Quoi, c'est possible, ça?! J'en suis estomaquée. C'est comme à chaque fois qu'un de mes anciens élèves m'avoue qu'il a abandonné la langue de Goethe. A chaque fois, je lance (à moitié pour plaisanter, à moitié seulement) : "Ah bon? C'est possible de vivre sans allemand?!" Mais je m'égare : Aline, donc, ne savait même pas à quoi ressemblait Hubert, et "heureusement que son nom était écrit sur la carte", sinon elle passait à côté sans réagir.

Mes deux compères commettent donc l'horrible faute de ne pas connaître l'univers d'Hubert, mais je leur pardonne sans problème cette monumentale erreur parce que vous savez quoi? Demain, en allant acheter leur journal chez le buraliste d'en face, la carte postale, eh bien ils me l'achèteront !!! Je vous en dirai davantage quand je l'aurai entre les mains ! Je me demande si je vais pouvoir patienter jusqu'au prochain rendez-vous avec Christophe et Aline. Pourquoi n'irais-je pas rôder en ville demain? Je n'aurais pas deux ou trois courses à faire avant la rentrée, moi?!!

26/08/2007

L'éclusier

Voici les paroles d'une chanson que Thiéfaine interpréta en 2002, me semble-t-il, à Vesoul. Malheureusement, je n'y étais pas, mais Sam m'a raconté...

 

L'éclusier

 

Les mariniers me voient vieillir

Je vois vieillir les mariniers

On joue au jeu des imbéciles

Où l'immobile est le plus vieux

Dans mon métier même en été

Faut voyager les yeux fermés

Ce n'est pas rien d'être éclusier

 

Les mariniers savent ma trogne

Ils me plaisantent et ils ont tort

Moitié sorcier moitié ivrogne

Je jette un sort à tout ce qui chante

Dans mon métier c'est en automne

Qu'on cueille les pommes et les noyés

Ce n'est pas rien d'être éclusier

 

Dans son panier un enfant louche

Pour voir la mouche qui est sur son nez

Maman ronronne le temps soupire

Le chou transpire le feu ronchonne

Dans mon métier c'est en hiver

Qu'on pense au père qui s'est noyé

Ce n'est pas rien d'être éclusier

 

Vers le printemps les marinières

Me font des manières de leur chaland

J'aimerais leurs yeux sans cette guerre

Qui m'a un peu trop abîmé

Dans mon métier c'est au printemps

Qu'on prend le temps de se noyer.

 

Jacques BREL

 

Et la pensée du jour : "Il faut être fou, il faut se tromper, il faut être imprudent. Autrement, on est infirme", Jacques BREL. J'espère avoir restitué convenablement les mots du grand Jacques, je les cite de mémoire... S'il y a un hic, ce sera sur le début et l'ordre des "il faut". La fin, j'en suis sûre.

 

22/08/2007

HFT en 2008

Sur son blog, Yoann a organisé un petit sondage. Allez y faire un tour. Il nous demande nos voeux pour 2008 (tout cela est en rapport avec Hubert, bien sûr). Souhaitons-nous un nouvel album, un concert anniversaire géant, plus de passages à la télé, une tournée hexagonale?

J'aurais bien coché trois réponses ("un nouvel album", "un concert anniversaire géant" et "une tournée hexagonale" parce que plus de passages à la télé, je veux bien, mais encore faudrait-il que les émissions soient de bonne qualité. Or, je n'en trouve pas cinquante mille non plus dans lesquelles j'aurais envie de voir Thiéfaine, mes excuses). Mais comme il fallait choisir une réponse et une seule, j'ai opté pour "un nouvel album". J'ai tellement peur, par moments, qu'il n'y en ait plus, ou pas avant 2014!!

Quant à la tournée hexagonale et le concert anniversaire géant, je crois que tous deux s'imposent, non? S'il y a un album, il y aura forcément une tournée, de toute façon. Et le concert anniversaire géant ne peut tout de même pas nous passer sous le pif, mince alors!

Bref... Filez aux urnes!! http://bluesymental.blogspot.com/

 

Et la pensée du jour, quand même :

"Le bonheur, c'est comme Dieu. On n'y croit pas, mais on laisse toujours une porte entrebâillée à tout hasard", René FALLET (Y a-t-il un docteur dans la salle?)

20/08/2007

Libido moriendi

N'ayons pas peur de l'avouer : en ce moment, l'inspiration n'est pas spécialement au rendez-vous. Je me tourne de nouveau vers les mots de Thiéfaine, peut-être vous feront-ils réagir. Voici donc les paroles de "Libido moriendi", chanson qui ouvre l'album "Scandale mélancolique". Lorsque j'ai écouté ce CD, j'ai su, dès les premières notes et les premiers mots de "Libido moriendi", que j'allais très vite adopter tout l'album!

Question : comment pourrait-on définir, en peu de mots et simplement, cette notion de "libido moriendi"? Ce que j'ai trouvé sur Internet ne me satisfait qu'à moitié. Je lis la définition, pense m'en être imprégnée et, trois jours plus tard, je me redemande : "au fait, "libido moriendi", ça veut dire quoi exactement?" Je dois être bouchée à l'émeri! Aidez-moi! Et faites court et simple, surtout, il doit me manquer quelques neurones essentiels...

 

LIBIDO MORIENDI

on pleure pas parce qu'un train s'en va (bis)

on reste là sur le quai

on attend

 

on attend sous un ciel de suie

que les dieux nous métamorphosent

et ça sent le sexe transi

sous le rose de nos ecchymoses

on attend sous l'oeil du cyclone

l'ouragan de nos souvenirs

tous ces milliers de bouts d'icônes

dans nos boîtes crâniennes en délire

 

on pleure pas parce qu'un train s'en va (bis)

on reste là sur le quai

on attend

 

on attend l'ange inquisiteur

dans le calme froid de l'aurore

quand les chiens vitreux de la peur

flairent l'odeur sucrée de la mort

 

on pleure pas parce qu'un train s'en va (bis)

on reste là sur le quai

on attend

 

on attend l'ultime prédatrice

dans sa robe de vamp-araignée

et l'acier de son lady-smith

au moment du dernier baiser...

 

Texte d'Hubert-Félix THIEFAINE

 

Le moment que je trouve le plus fort, personnellement, c'est cette histoire de chiens vitreux de la peur qui flairent l'odeur sucrée de la mort. Image très forte, non?