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18/10/2006

Histoire du soldat

Histoire du soldat

 

Parlée, jouée, dansée

 

Représentée pour la première fois en septembre 1918 avec la musique d’Igor Stravinsky

 

Une petite scène mobile montée sur tréteaux. De chaque côté, un avancement. Sur un des avancements est assis le lecteur devant une petite table avec une chopine de vin blanc et un verre ;  l’orchestre s’installe sur l’autre.

COMPOSITION DE L’ORCHESTRE :

1 violon, 1 contrebasse.

1 clarinette, 1 basson.

1 cornet à pistons, 1 trombone.
1 musicien de batterie (grosse caisse, caisse claire, tambours, cymbales, triangle).

PERSONNAGES :

Le lecteur

Le soldat

Le diable

PERSONNAGE MUET :

La princesse

 

 

PREMIERE PARTIE

Musique. Airs de marche.

LE LECTEUR, pendant la musique.

Entre Denges et Denezy,

un soldat qui rentre au pays…

Quinze jours de congé qu’il a,

il va depuis longtemps déjà…

A pris sa route à travers champs,

et va toujours, va plus avant…

 

Le rideau se lève. La musique continue. Le décor représente les bords d’un ruisseau. Le soldat entre en scène. Fin de la musique.

 

LE LECTEUR

Voilà un joli endroit…

Si on se reposait un moment ?

 

Le soldat s’arrête au bord du ruisseau.

 

Mais le fichu métier qu’on a !

 

Le soldat s’assied. Il ouvre son sac.

 

Toujours en route, jamais le sou…

C’est ça ! mes affaires sens dessus dessous !

Mon saint-Joseph qui est perdu !

(c’est une médaille en argent doré avec saint Joseph son patron dessus)

Non, tant mieux !... Va toujours fouillant,

sort des papiers avec des choses dedans,

des cartouches, sort un miroir,

(tout juste si on peut s’y voir)

mais le portrait, où est-ce qu’il est ?

(un portrait de sa bonne ami qui lui a donné son portrait)

Il l’a retrouvé, il va plus profond,

il sort de son sac un petit violon.

 

 

Voilà, c’était juste pour vous donner une idée du ton de cette Histoire du soldat ! Je ne sais pas si, à la lecture, on sent le rythme très rapide, les répétitions (« va toujours, va plus avant », « va toujours fouillant »), mais j’ai le souvenir d’un début qui semblait « courir » et de phrases récurrentes. Grâce à Sév, j’ai le CD ! Je vais m’écouter cela cet après-midi. J’ai déjà relu la pièce. Cela m’a rappelé de bons souvenirs et mon éblouissement ! Thiéfaine incarnant le diable, franchement, c’était géant ! A un moment, il disait « Garde à vous ! », cela faisait penser au ton qu’il utilise lorsqu’il dit « une souris verte qui courait dans l’herbe, on la prend par la queue, on la montre à ces messieurs, ces messieurs nous disent : ‘Garde à vous !’ » ! Et je me souviens que Sam, 655321 et moi nous étions, à ce moment-là, envoyé un regard complice !

 

 

Voici à présent quelques petites phrases picorées à droite et à gauche dans cette magnifique pièce. Lisez-la !

 

« Tu as plus que le nécessaire,

puisque tu as le superflu ».

 

« Il ne faut pas vouloir ajouter à ce qu’on a ce qu’on avait,

on ne peut pas être à la fois qui on est et qui on était.

On n’a pas le droit de tout avoir : c’est défendu.

Un bonheur est tout le bonheur ; deux, c’est comme s’ils n’existaient plus ».

 

Voilà des paroles bien sages, n’est-ce pas ?! A méditer…

"Nous n'sommes que les fantasmes fous d'un computer"

La pensée du jour : "On emporte son fleuve et sa terre dans son coeur, où qu'on aille", Jean CARMET (Ce semblant de journal).

 

Voilà, souriez, vous êtes filmés! Depuis hier, un compteur indique le nombre de visiteurs qui viennent traîner leurs guêtres sur ce blog! C'est dans la rubrique "Nous n'sommes que les fantasmes fous d'un computer"!

Je reviens tout à l'heure, si je peux, pour une note sur Histoire du soldat!

17/10/2006

Zénith de Paris : dans un mois tout pile!

La petite pensée du jour : "Tout ce que l'on n'a pas saisi, pas entendu, tout ce que l'on a négligé, tous les êtres regardés distraitement, les moments vécus sans y être, les gestes réprimés, les mots contenus, la vérité mise au placard, tout cela un jour se dresse devant nous comme une montagne", François TAILLANDIER

 

 

Et la grande nouvelle du jour : Je serai au Zénith dans un mois! Champagne pour tout le monde ! Et caviar pour les autres, comme dirait l'ami Higelin!!!

 

Sinon, je souhaite un bon concert à Soph, Lunar Caustic, Brigitte, enfin à tous ceux qui vont à Châlon demain! Ayez une pensée émue pour nous, qui serons affalés sur nos canapés, tristes comme des rats morts !

 

 

16/10/2006

Comment Thiéfaine a usiné sa treizième défloration

"Transi de froid, je croise

Un épouvantail

Il envie mes sandales percées",

Thierry CAZALS

 

 

Voici quelques petits extraits de "Comment j'ai usiné ma treizième défloration" :

 

"Je suis jaloux de Charles Belle qui arrive à tout dire avec des fleurs! Merde!"

 

"Au-delà d'une certaine limite de lucidité, on est condamné à la solitude...

je garde au fond de moi la nostalgie de ce no man's land cosmique dans lequel je flottais avant ma conception..."

 

"Ma timidité ne m'a jamais empêché de dire ce que j'avais à dire, ni de faire ce que j'avais à faire... Ma timidité m'a toujours permis de ne pas tomber dans la vulgarité et la grossièreté des extravertis qui pensent que le monde leur appartient... Ma timidité m'autorise à toujours rire des autres sans jamais le montrer..."

 

"Parfois dans le Jura, il y a un tel silence qu'on entend juste le bruit des glaçons dans nos verres".

 

Et vous, y a-t-il des phrases d'Hubert que vous aimez particulièrement? Dans ses chansons, par exemple?

Moi, dans ses chansons, j'adore :

"Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices" (j'ai dû la citer 150 fois, celle-là!)

 

"Mais le jour s'lève pas toujours au milieu des dentelles".

 

"La famille Duraton veut m'obliger

à finir mon tapioca alors que ça fait bientôt

2000 ans que j'ai plus faim".

 

"La vie c'est pas du Bubble-Gum

et rien qu'le fait de respirer

ça m'fout des crampes dans le sternum!"

 

Et il y en aurait tant d'autres encore... Mais je dois me  préparer et aller bosser! Ben ouais, la vie c'est vraiment pas du Bubble-Gum! Je resterais bien ici, moi, à bloguer toute la journée!!!

 

14/10/2006

Zénith de Paris

La pensée du jour : "La chaussette est au pied ce que l'espoir est à la vie. Tous deux réchauffent", René FALLET.

 

Je fête aujourd'hui mes 33 automnes, déjà! Et savez-vous ce que ma moitié m'a offert? Je vous le donne en mille : un billet pour le concert de Thiéfaine au Zénith de Paris!!!!!! Je n'ai donc plus le choix à présent : il me FAUT trouver une solution pour y aller. Je vais faire une demande d'autorisation d'absence. Si je rattrape bien les deux heures de cours que j'ai en fin de journée le 17 novembre, si je me montre volontaire, docile, sérieuse, si je fais tout dans les règles de l'art, cela devrait passer, non? Mince, alors! Après tout, hier et avant-hier, je suis allée bosser alors que je n'avais qu'un mince filet de voix et ne pouvais pas faire cours normalement : j'ai donné des exercices aux élèves. N'ai-je pas déjà prouvé mon sérieux?! Qu'en dis-tu, Suricate?! Et toi, Sév?!

Ce Zénith, c'est le concert de ma vie! Enfin, comme tous les concerts d'Hubert!!

Qui y sera?

Evadné, si tout va bien. Depuis le temps que nous nous envoyons des petits mots, j'aimerais la rencontrer! 655321 y sera aussi, le petit veinard! Qui encore? Peut-être JPADPS?

Et qui d'autre?!

13/10/2006

Affaire Rimbaud encore

La pensée du jour : "Regarde-toi tu n'es que cendres", Louis ARAGON.

 

Voici encore un poème d'Arthur Rimbaud :

 

O SAISONS, O CHATEAUX

 

O saisons, ô châteaux,

Quelle âme est sans défauts ?

 

O saisons, ô châteaux,

 

J’ai fait la magique étude

Du Bonheur, que nul n’élude.

 

O vive lui, chaque fois

Que chante son coq gaulois.

Mais ! je n’aurai plus d’envie,

Il s’est chargé de ma vie.

Ce Charme ! il prit âme et corps.

Et dispersa tous efforts.

Que comprendre à ma parole ?

Il fait qu’elle fuie et vole !

 

O saisons, ô châteaux !

 

Et, si le malheur m’entraîne,

Sa disgrâce m’est certaine.

 

Il faut que son dédain, las !

Me livre au plus prompt trépas !

 

-O saisons, ô Châteaux !

 

 

12/10/2006

Affaire Rimbaud

La pensée du jour : "Espérons le printemps, mais ne souhaitons pas que l'hiver se hâte de finir. C'est une saison de notre vie...", René BARJAVEL.



Tiens, au fait, puisque nous allons encore passer la journée en compagnie de Rimbaud, vous vous souvenez que Thiéfaine avait parlé, lors de sa tournée en solitaire, d'une malencontreuse erreur qu'il avait constatée sur la tombe de Vitalie Rimbaud (la mère d'Arthur)? Ces sacrés Ardennais avaient écrit "Vitaline" sur la tombe de la pauvre femme!! Ils ont dû confondre avec "Végétaline"!!! Bref... Tout cela pour vous dire que l'erreur va être réparée grâce à un monsieur qui porte toujours un chapeau (à cran d'arrêt!) : le Doc! Il a entrepris les démarches nécessaires. Moi, je dis "chapeau"!

Allez, aujourd'hui, comme j'ai toujours une voix d'outre-tombe, je vous balance "Le dormeur du val", cela me va bien! Cela vous rappellera peut-être des souvenirs de collège ou de lycée... J'ai appris ce poème en cinquième, je crois.

 

 

LE DORMEUR DU VAL

 

C’est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

 

 

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.


Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

 

 

Les parfums ne font pas frissonner sa narine

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

 

Arthur RIMBAUD, Octobre 1870.

 

 

11/10/2006

Rimbaud-Thiéfaine

La pensée du jour : "Si on commence à chercher tout ce qui manque... Il faut se limiter, parce qu'on ne peut pas manquer de tout à la fois", Romain GARY.

 

Pendant quelques jours, je vais mettre, sur ce blog, les textes en prose ou les poèmes de Rimbaud dont sont extraites certaines phrases ou expressions qu’utilise Thiéfaine dans « Affaire Rimbaud ». Voici d’abord la chanson de Thiéfaine :

 

 

AFFAIRE RIMBAUD

 

La jambe de Rimbaud

De retour à Marseille

Comme un affreux cargo

Chargé d’étrons vermeils

Dérive en immondices

A travers les égouts

La beauté fut assise

Un soir sur ce genou

 

 

Horreur Harar Arthur

Et tu l’as injuriée

Horreur Harar Arthur

Tu l’as trouvée amère …/… la beauté ?

 

 

Une saison en enfer

Foudroie l’Abyssinie

Ô sorcière ô misère

Ô haine ô guerre voici

Le temps des assassins

Que tu sponsorisas

En livrant tous ces flingues

Au royaume de Choa

 

 Horreur Harar Arthur

 

Ô bentley ô château

 

Horreur Harar Arthur

 

Quelle âme, Arthur, est sans défaut ?

 

 

Les poètes aujourd’hui

Ont la farce plus tranquille

Quand ils chantent au profit

Des derniers Danakils

Juste une affaire d’honneur

Mouillée de quelques larmes

C’est quand même un des leurs

Qui fournissait les armes

Horreur Harar Arthur

T’es vraiment d’outre-tombe

Horreur Harar Arthur

Et pas de commission

Horreur Harar Arthur

Et pas de cresson bleu

Horreur Harar Arthur

Où la lumière pleut

 

 

Hubert-Félix THIEFAINE

 

 

 

 

Voici à présent un premier texte de Rimbaud, celui qui ouvre « Une saison en enfer » :

 

« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.

Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. –Et je l’ai trouvée amère. –Et je l’ai injuriée.

Je me suis armé contre la justice.

Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié !

Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie pour l’étrangler j’ai fait le bond sourd de la bête féroce.

J’ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J’ai appelé les fléaux, pour m’étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis séché à l’air du crime. Et j’ai joué de bons tours à la folie.

Et le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot.*

Or, tout dernièrement m’étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j’ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

La charité est cette clef. –Cette inspiration prouve que j’ai rêvé !

« Tu resteras hyène, etc…, » se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. « Gagne ta mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux ».

Ah ! j’en ai trop pris : -Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l’écrivain l’absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné ».

 

*Tiens, « l’affreux rire de l’idiot », cela ne vous rappelle rien ?!