09/12/2006
Une soirée Thiéfaine, ça vous dirait?!
Bon, bon, je vais tâcher de ne pas m'emballer car l'idée est en chantier pour l'instant! Mais elle est drôlement tentante! Explications : lorsque Sam et moi sommes allés à Paris pour le Zénith d'Hubert, nous avons été hébergés par un de ses oncles. Il se trouve qu'il fait partie d'un club de poésie et nous a demandé si nous serions prêts à venir parler de Thiéfaine au cours d'une des soirées organisées par le club en question. Mille fois oui, bien sûr!
Voilà. La soirée pourrait se faire un samedi soir, en février, mars ou avril. Ou même plus tard. Rendez-vous au restaurant "L'escapade", à Paris, dans le cinquième arrondissement. Moi, cela me branche bien, et vous?! Je suis en train de réfléchir à la forme que pourrait revêtir cette soirée. J'attends vos idées également, si vous voulez bien m'en faire part! Et vous pouvez déjà me dire si vous seriez partants! Allez, dites oui, ce serait génial!!!
Sam, si nous te le demandons gentiment, peut-être accepterais-tu de nous jouer ce soir-là du Thiéfaine à la guitare?! Ceux qui t'ont déjà entendu chanter pourront dire que tu as une très belle voix!! Tu as quelques mois pour travailler tes morceaux!!!
11:05 | Lien permanent | Commentaires (8)
08/12/2006
"Enfin seuls sur cette planète qui grince dans le froid qui nous pince"
Ce soir, voici un poème en prose de l'ami Charles Baudelaire. Je reçois cinq sur cinq le message misanthrope du monsieur. Quand on dit "je suis d'une humeur massacrante", cela veut bien dire que l'on aurait envie de massacrer les trois quarts de la planète, non?! Cela nous débarrasserait sans aucun doute d'un joli paquet de cons!!! Mais je te donne sans plus tarder la parole, grand Charles, toi en qui je me retrouve si souvent... Eh oui! "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle", il n'y a que toi qui puisses parler à ma douleur et la sommer de se "tenir plus tranquille"...
"A une heure du matin
Enfin ! seul ! on n’entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même.
Enfin ! il m’est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres ! D’abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.
Horrible vie ! Horrible ville ! Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l’un m’a demandé si l’on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île) ; avoir disputé généreusement contre le directeur d’une revue, qui à chaque objection répondait : « -C’est ici le parti des honnêtes gens », ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins ; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues ; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d’acheter des gants ; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m’a prié de lui dessiner un costume de Vénustre ; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m’a dit en me congédiant : « -Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z… ; c’est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs ; avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons » ; m’être vanté (pourquoi ?) de plusieurs vilaines actions que je n’ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j’ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain ; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle ; ouf ! est-ce bien fini ?
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde ; et vous, Seigneur mon Dieu ! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise !"
Et la pensée du jour : "Hélas! que comprend-on? Peu de la créature,
Et rien de la création", Victor HUGO.
22:56 | Lien permanent | Commentaires (3)
07/12/2006
Thiéfaine mentionné dans Rock Hard
Eh oui! Mon homme achète régulièrement le magazine Rock Hard (enfin, d'ailleurs, à ce sujet, je tiens à signaler que c'est souvent moi qui le lui achète gentiment!!!). Dans le numéro de décembre, il y est question du passage de Deep Purple, de Motörhead et de Trust à l'émission "Taratata". Deux émissions ont été enregistrées. Voici ce qu'on peut lire à propos de Thiéfaine :
"Egalement au menu de la première émission : Hubert-Félix Thiéfaine, Tryo et Didier Wampas ("La fille du coupeur de joints") et Mademoiselle K ("ça me vexe"). Diffusion courant décembre sur France 4".
Bon, alors encore un peu de patience!
Et la pensée du jour : "Tout mal arrive avec des ailes et s'en retourne en boitant", VOLTAIRE.
22:35 | Lien permanent | Commentaires (7)
06/12/2006
Français toscan de Monaco
Dans ma dernière note, j'évoquais Romain Didier et sa chanson "Français toscan de Monaco". En voici le texte, écrit par Frédéric Brun. La musique, elle, est signée Romain Didier. J'aime bien cet artiste. Sur sa chanson "le fou de Bassan", on entend un extrait de la météo marine, celle qui me fascine par sa poésie et ses images géniales! Romain Didier a également écrit une chanson amusante sur les pétasses, c'est tordant! Et donc, il chante aussi "Français toscan de Monaco", en hommage à Léo Ferré...
Avec toi tout s'en va vau-l'eau
Qu'est-c'qui nous reste à la télé
Dans une époque qui joue mollo
Dis-moi qui va venir gueuler
Depuis que t'es parti Léo
Français toscan de Monaco
Avec toi tout s'en va tempo
Pour faire danser les jolies mômes
Y'a du funky y'a d'la techno
Mais pour soigner les hématomes
Au fond de l'âme quand t'es KO
Depuis que t'es parti là-haut
Français toscan de Monaco
Avec tes airs de chien hurlant
Tes tics d'amour sur ton museau
Ton éternel regard beuglant
D'animal blessé dans un zoo
T'es encore là pour dix mille ans
Tu gueules encore sur les Franco
D'une autre race, d'un autre clan
Français toscan de Monaco
Avec toi tout s'en va Léo
Au fond de ton quartier Latin
Les poètes rêvent aux deux Mac'Do
Avec le temps un monde s'éteint
Qu'on rallumera juste en philo
Français toscan de Monaco
Avec toi tout s'en va catho
Les albatros riment pour du fric
Les Baud'laire meurent sur un bateau
Nommé religion cathodique
A l'heure du tirage du Loto
Des variétés épisodiques
Français toscan de Monaco
Avec tes airs de chien hurlant
Tes tics d'amour sur ton museau
Ton éternel regard beuglant
D'animal blessé dans un zoo
T'es encore là pour dix mille ans
Tu gueules encore sur les Franco
D'une autre race, d'un autre clan
Français toscan de Monaco
Avec toi tout s'en va vau-l'eau
Comme une manif qui s'effiloche
Comme un slogan sur calicot
Qu'on plie en huit au fond d'ses poches
Depuis que t'es parti Léo
Français toscan de Monaco
21:48 | Lien permanent | Commentaires (8)
05/12/2006
Léo Ferré : "Tu ne dis jamais rien"
Voici le texte de « Tu ne dis jamais rien », de Léo Ferré. A une soirée consacrée à celui que Romain Didier appelle joliment le « Français toscan de Monaco », Thiéfaine avait chanté, entre autres, cette chanson. Et cela m’avait vraiment émue… C’était à Lyon, en 2003, je crois…
Je vois le monde un peu comme on voit l’incroyable
L’incroyable c’est ça c’est ce qu’on ne voit pas
Des fleurs dans des crayons Debussy sur le sable
A Saint-Aubin-Sur-Mer que je ne connais pas
Les filles dans du fer au fond de l’habitude
Et des mineurs creusant dans leur ventre tout chaud
Des soutiens-gorge aux chats des patrons dans le Sud
A marner pour les ouvriers de chez Renault
Moi je vis donc ailleurs dans la dimension quatre
Avec la Bande dessinée chez mc 2
Je suis Demain je suis le chêne et je suis l’âtre
Viens chez moi mon amour viens chez moi y’a du feu
Je vole pour la peau sur l’aire des misères
Je suis un vieux Boeing de l’An quatre-vingt-neuf
Je pars la fleur aux dents pour la dernière guerre
Ma machine à écrire a un complet tout neuf
Je vois la stéréo dans l’œil d’une petite
Des pianos sur des ventres de fille à Paris
Un chimpanzé glacé qui chante ma musique
Avec moi doucement et toi tu n’as rien dit
Tu ne dis jamais rien tu ne dis jamais rien
Tu pleures quelquefois comme pleurent les bêtes
Sans savoir le pourquoi et qui ne disent rien
Comme toi l’œil ailleurs à me faire la fête
Dans ton ventre désert je vois des multitudes
Je suis Demain C’est Toi mon demain de ma vie
Je vois des fiancés perdus qui se dénudent
Au velours de ta voix qui passe sur la nuit
Je vois des odeurs tièdes sur des pavés de songe
A Paris quand je suis allongé dans son lit
A voir passer sur moi des filles et des éponges
Qui sanglotent du suc de l’âge de folie
Moi je vis donc ailleurs dans la dimension ixe
Avec la Bande dessinée chez un ami
Je suis Jamais je suis Toujours je suis l’Ixe
De la formule de l’amour et de l’ennui
Je vois des tramways bleus sur des rails d’enfants tristes
Des paravents chinois devant le vent du nord
Des objets sans objet des fenêtres d’artistes
D’où sortent le soleil le génie et la mort
Attends je vois tout près une étoile orpheline
Qui vient dans ta maison pour te parler de moi
Je la connais depuis longtemps c’est ma voisine
Mais sa lumière est illusoire comme moi
Et tu ne me dis rien tu ne dis jamais rien
Mais tu luis dans mon cœur comme luit cette étoile
Avec ses feux perdus dans des lointains chemins
Tu ne dis jamais rien comme font les étoiles
00:09 | Lien permanent | Commentaires (5)
04/12/2006
La misère ambiante...
Bon, je l'avoue : je vais régulièrement me trimbaler sur les forums où cela cause d'Hubert. Et je me sens toute démunie en ce moment face à ce que j'aurais envie de nommer la misère ambiante... 655321 a écrit une chose chouette : "Je suis trop gentil, j'aime tout le monde". Eh bien moi à peu de choses près aussi! Mais je me permets quelques entorses à ce régime car, décidément, non, il y a des gens que je trouve à gerber, des gros gluants tout pourris qui attendent qu'on se casse la gueule pour jouir, des abrutis qui vous collent aux fesses sur la route et vous enverraient valdinguer dans le décor si vous ne tentiez pas d'arrondir les angles, des vieux qui ne veulent pas faire une petite place aux jeunes, des jeunes qui veulent foutre les vieux au rancart, sans autre forme de procès. Des gros pourris jusqu'à la moelle qui aiment venir piétiner les jolies roses que vous avez plantées et cultivées avec amour. Comme, finalement, il y en a un paquet, de tous ces gros imbéciles, ben, à bien y réfléchir, j'aime pas grand-monde ici-bas et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je préfère souvent la compagnie de mon chien à celle des êtres humains!
Mais quand même : j'aime beaucoup Eric Issartel, j'aime beaucoup Mélusine, j'aime beaucoup Lunar Caustic. Je crois savoir (mais je ferais peut-être mieux de la boucler) qu'on a affaire ici à des êtres sensés et sensibles. Du coup, de temps à autre, les sensibilités se froissent, pour un mot de trop, pour je ne sais quoi. Quand je vois les proportions prises par "l'affaire du fanzine", j'ai sincèrement mal aux tripes pour toutes les personnes impliquées. Parce que je pense qu'aucune ne mérite de se prendre des coups dans la bobine...
Pour ma part, je ne parviens pas à écrire sur les forums : j'ai toujours peur de regretter le petit mot de trop, justement, peur d'aller, sans faire exprès, déverser au mauvais moment la petite goutte qui fera déborder le vase chez quelqu'un... Ici, j'ai l'impression de vaguement contrôler les choses. Si un de mes écrits me semble trop fougueux ou trop je ne sais quoi, je peux le faire disparaître à jamais, et cela me convient bien! Bref... Ce soir, et pour longtemps visiblement, Lunar Caustic est aux abonnés absents, et cela m'attriste. Je comprends son accablement et son amertume. Moi aussi, je dépense un fric fou pour aller voir Hubert et quand, par exemple, il ne se montre pas courtois avec son public, je me sens flouée quelque part dans mon admiration (et dans mon porte-monnaie, un peu aussi, même si c'est assez bas comme réaction, pourront me rétorquer certains)... Je crois que tous, à notre façon, nous mettons dans notre passion pour Thiéfaine une bonne partie de notre petite substance. Ce que je trouve regrettable, c'est que parfois cette passion, au lieu de nous unir, nous amène à nous entre-déchirer...
Bon, je sens qu'aussitôt que j'aurai publié cette note, j'aurai envie de la retirer du blog! Et peut-être même que je le ferai!
23:25 | Lien permanent | Commentaires (12)
René Barjavel
Voilà un auteur que j'adore! Je me replonge très souvent dans ses écrits, notamment son Journal d'un homme simple, Les années de la Lune, Les années de la Liberté, Les années de l'Homme, Si j'étais Dieu, La faim du tigre, Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester. Sans oublier La charrette bleue! Ah, et il faut que je relise Tarendol, et L'enchanteur, et ceci, et cela!!
Voici ce soir quelques phrases picorées ici ou là chez ce grand sage!
"Le bonheur n'est pas une denrée qui se cherche du bout du groin comme une truffe, et qui se mange. C'est une lumière intérieure qu'il faut savoir allumer et préserver des courants d'air. Mais généralement on ouvre soi-même les fenêtres et les portes..."
"Au printemps, un rossignol se pose sur un cerisier. Le cerisier devient amoureux du rossignol, et le rossignol du cerisier. Le cerisier dit au rossignol:
-Ouvre tes bourgeons, fleuris avec moi...
Le rossignol répond au cerisier :
-Ouvre tes ailes, vole avec moi...
Ils sont mal partis, vous ne trouvez pas?
Comme la plupart des couples, rossignol-cerisier, cheval-alouette, ortie-hanneton, pantalon-tambour. C'est ainsi que le hasard et le printemps, en général, les assortissent. Ils ont tous les mêmes chances de bonheur. Elles sont au nombre de trois.
La première, déjà très difficile, est que le cerisier accepte que le rossignol reste rossignol, et que le rossignol accepte que le cerisier reste cerisier.
La deuxième est que le rossignol fleurisse.
La troisième, que le cerisier s'envole.
Cela peut arriver.
Il y faut assez d'amour".
"Le secret de la vraie liberté, c'est de ne se croire ni grand ni petit, de savoir qu'on est seulement un rouage de l'univers, insignifiant mais irremplaçable, d'accepter de tourner, avec ou sans huile, et d'être heureux de savoir que cela sert à quelque chose de trop grand pour que nous puissions le comprendre".
"Si, dans un moment de lucidité, nous ouvrons assez franchement les yeux sur nous-mêmes, chacun de nous peut découvrir au fond de son coeur un grouillement de crapauds et de vipères, parmi lesquels fleurissent les roses. Nous sommes tous des monstres et des jardins fleuris. Plus ou moins monstre, plus ou moins jardin, il n'y a pas d'égalité dans le mélange. L'égalité, c'est celle du choix entre la rose et le scorpion, même si la rose est seule au milieu des griffes".
"Nous avons vaincu la variole, le choléra, la mortalité infantile, pas encore la vanité. Quand tous les hommes seront devenus intelligents et modestes, il n'y aura plus d'accidents sur la route.
En attendant, je prends le train".
22:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
03/12/2006
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Mars 1870, Arthur Rimbaud.
J'adore ce poème! Il a été mis en musique dernièrement par Jean-Louis Aubert, et j'adore aussi!
22:00 | Lien permanent | Commentaires (2)