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03/02/2007

Soirée Thiéfaine

La pensée du jour : "Contemplant

Les tracés des mouettes dans le ciel

Je me suis reposé de moi", Thierry CAZALS, Le rire des lucioles.

 

Non, je n'ai pas oublié cette soirée Thiéfaine dont nous avions parlé il y a quelques semaines! Aujourd'hui, je suis en mesure de vous en dire un peu plus :

Finalement, il ne s'agirait pas d'une soirée. Joël, avec qui je suis en contact pour l'organisation, me propose le créneau suivant : 15 heures-18 heures le samedi 31 mars. Nous serions toujours accueillis par le restaurant "L'Escapade". Voici ce qu'il pourrait y avoir au "menu" :

-présentation de la vie et de l'oeuvre de Thiéfaine,

-débat,

-lecture de textes ou interludes musicaux si quelqu'un s'en sent capable!

Qu'en dites-vous? Qui sera présent? Faites-le-moi savoir dès maintenant, s'il vous plaît!

02/02/2007

Dans quel état terre

La pensée du (petit!) jour : "Chaque jour en m'éveillant j'attends quelque chose qui tiendrait du miracle", Louis CALAFERTE.

 

sous les rayons factices d'un soleil terminal

après un vol obscur troublé de turbulences

ta carlingue fatiguée est en approche finale

dans une odeur de frites et de vieux sperme rance

terre terre terre

dans quel état t'erres!

 

tes enfants ne dansent plus maint'nant ils commémorent

à travers leurs modems et leurs écrans-goulag

le fardeau de leur âme sur le poids de leur corps

quand le futur bascule au bout des terrains vagues

terre terre terre

dans quel état t'erres

 

2000 après J.C. sur les calendriers

50 et des poussières après Adolf Hitler

2000 après J.C. dans le flot des damnés

tu t'refais les paupières pour cacher ton cancer

terre terre terre

joyeux anniversaire

 

loin des verdâtres imams de l'écolomanie

j'aim'rais encore te voir sensuelle et sulfureuse

j'aim'rais encore renaître à ton ventre meurtri

là où ta peau devient humide et granuleuse

terre terre terre

dans quel état t'erres

 

Hubert-Félix THIEFAINE

Brumes et pluies

Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue,

Endormeuses saisons! je vous aime et vous loue

D'envelopper ainsi mon coeur et mon cerveau

D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau.

 

Dans cette grande plaine où l'autan froid se joue,

Où par les longues nuits la girouette s'enroue,

Mon âme mieux qu'au temps du tiède renouveau

Ouvrira largement ses ailes de corbeau.

 

Rien n'est plus doux au coeur plein de choses funèbres,

Et sur qui dès longtemps descendent les frimas,

Ô blafardes saisons, reines de nos climats,

 

Que l'aspect permanent de vos pâles ténèbres,

-Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux,

D'endormir la douleur sur un lit hasardeux.

 

Charles BAUDELAIRE

29/01/2007

Les chansons illustrées de Thiéfaine

Vendredi, j’avais tapé consciencieusement une note sur ce maudit blog. J’y donnais mon avis sur l’ouvrage collectif consacré aux chansons de Thiéfaine. Je m’apprêtais à partir au boulot et à balancer ma note sur le blog quand tout a été anéanti, comme cela se produit trop souvent ! Du coup, je recommence tout aujourd’hui, en prenant soin, cette fois, d’enregistrer mon document au préalable…

En pensée du jour, vendredi, j’avais mis du Gary. Je maintiens, et voici :

« Le monde où souffrent et meurent les hommes est le même que celui où souffrent et meurent les fourmis : un monde cruel et incompréhensible, où la seule chose qui compte est de porter toujours plus loin une brindille absurde, un fétu de paille, toujours plus loin ».

 

A présent, place aux Chansons illustrées de Thiéfaine ! L’album s’ouvre sur l’illustration de la chanson « Psychanalyse du singe », que je trouve très réussie. J’aime beaucoup les couleurs, tout à fait en accord avec celles de la pochette de l’album. Et ce détail amusant qui ne manque pas de faire son petit effet : les articles de journaux, l’un relatant la naissance du petit Hubert-Félix Thiéfaine, l’autre la mort d’un éléphant (« Un éléphant abattu en plein zoo de nuit »). Sur une troisième page de journal, on devine quelque chose comme : « Le petit Hubert porte désormais un éléphant au cou » !!! Bien vu !

Vient ensuite l’illustration de la chanson « Les dingues et les paumés ». J’aime assez aussi. Il ne s’agit pas tout à fait d’une BD, mais de grandes images s’étalant sur quelques pages…

Ce que j’aime encore : l’illustration de 113 ème cigarette sans dormir », celle de « Buenas noches, Jo », celle du « Jeu de la folie » et des « Jardins sauvages ». « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable », gros morceau, me paraît bien réussi également.

Je regrette un peu que les chansons « Sweet amanite phalloïde queen », « Alligators 427 » et « La fille du coupeur de joints » ne soient illustrées que de façon sommaire. Il y aurait eu moyen de faire plein de trucs, là, non ? Avec « Exil sur planète-fantôme » aussi, genre un groupe de fossoyeurs se traînant dans un univers tout à fait lugubre, j’aurais adoré !!

Deux illustrations ne me plaisent définitivement pas : « Gynécées » et « Chambre 2023 (et des poussières) »…
Voilà mes premières impressions. Pour le reste, je ne sais pas encore. A mûrir… Dans l’ensemble, je trouve que l’univers de Thiéfaine est bien respecté.

25/01/2007

"Les paradis disponibles"

En fait, tout à l'heure, je n'ai pas acheté que Les chansons illustrées de Thiéfaine, mais aussi deux livres et le dernier Aldebert : "Les paradis disponibles". A tout hasard et sûre d'y trouver Hubert-Félix Thiéfaine, je détaille la liste des personnes qu'Aldebert remercie. Et Thiéfaine s'y trouve bien, ainsi qu'une certaine Francine et un certain Voytek. Juste après Thiéfaine, ça fait louche! Je suppose qu'il s'agit de qui vous savez!

Rien de bien étonnant à ce qu'Hubert soit mentionné ici. D'ailleurs, Aldebert participera également à l'émission du 8 février. Thiéfaine, Jamait et Aldebert réunis pour une même émission, je biche!

"Les paradis disponibles", ce ne seraient pas ces petits moments précieux où l'on se plonge dans un livre, où l'on découvre un nouveau CD, où l'on attend la fin de la semaine pour revoir une amie?!

Les chansons illustrées de Thiéfaine

La pensée du jour : "Il faut vivre, même si le feu de notre sang, si la passion de notre coeur ne chauffent que le vide effrayant de l'inexplicable", René BARJAVEL.

 

Alors, l'avez-vous? Je veux dire : avez-vous l'ouvrage collectif Les chansons illustrées de Thiéfaine? De mon côté, ça y est. Il ne me reste plus qu'à m'y plonger. Génial, j'ai l'après-midi pour le faire, cela tombe bien!

L'introduction, signée Christophe Arleston, me met déjà du baume au coeur :

 "Très difficile de parler d'Hubert-Félix Thiéfaine. Je suis trop impliqué. Trop marqué. En 1981 j'ai 18 ans, un copain me fait écouter Dernières balises. Je prends un coup de poing dans le ventre. Une force dévastatrice, un paradoxal mélange de pudeur et d'exhibitionnisme. Un humour désespéré. Une poésie brute, destruction de l'émotion qui finalement porte à la renaissance. Je me reconnais, tout simplement. Et en même temps, je découvre que des sensations qui me semblaient profondément intimes, uniques, sont partagées par plusieurs dizaines de milliers d'autres.

Depuis je n'ai jamais cessé de vivre avec Thiéfaine. Et lorsque j'ai réalisé que la même passion était partagée par des gens de générations différentes avec qui je travaille quotidiennement, Melanÿn, Nicolas Keramidas, Nolwenn Lebreton, il m'a semblé évident que ce bouquin devait exister. Maintenant il est là, dans mes mains, et j'ai un frisson organique dans la colonne vertébrale".

 

21/01/2007

Victor Hugo

"L'homme qui ne médite pas vit dans l'aveuglement, l'homme qui médite vit dans l'obscurité. Nous n'avons que le choix du noir", Victor HUGO (cité par Thiéfaine dans le livret de l'album "Scandale mélancolique").

 

Ce soir, restons dans la même ambiance avec :

 

Paroles sur la dune

 

Maintenant que mon temps décroît comme un flambeau,

   Que mes tâches sont terminées;

Maintenant que voici que je touche au tombeau

   Par les deuils et par les années,

 

Et qu'au fond de ce ciel que mon essor rêva,

   Je vois fuir, vers l'ombre entraînées,

Comme le tourbillon du passé qui s'en va,

    Tant de belles heures sonnées;

 

Maintenant que je dis : - Un jour, nous triomphons,

   Le lendemain tout est mensonge! -

Je suis triste et je marche au bord des flots profonds,

   Courbé comme celui qui songe.

 

Je regarde, au-dessus du mont et du vallon,

   Et des mers sans fin remuées, 

S'envoler sous le bec du vautour aquilon,

   Toute la toison des nuées;

 

J'entends le vent dans l'air, la mer sur le récif,

   L'homme liant la gerbe mûre;

J'écoute, et je confronte en mon esprit pensif

   Ce qui parle à ce qui murmure;

 

Et je reste parfois couché sans me lever

   Sur l'herbe rare de la dune,

Jusqu'à l'heure où l'on voit apparaître et rêver

   Les yeux sinistres de la lune.

 

Elle monte, elle jette un long rayon dormant

   A l'espace, au mystère, au gouffre;

Et nous nous regardons tous les deux fixement,

    Elle qui brille et moi qui souffre.

Où donc s'en sont allés mes jours évanouis?

   Est-il quelqu'un qui me connaisse?

Ai-je encor quelque chose en mes yeux éblouis,

   De la clarté de ma jeunesse?

 

Tout s'est-il envolé? Je suis seul, je suis las;

   J'appelle sans qu'on me réponde;

Ô vents! ô flots! ne suis-je aussi qu'un souffle, hélas!

   Hélas! ne suis-je aussi qu'une onde?

 

Ne verrai-je plus rien de tout ce que j'aimais?

   Au dedans de moi le soir tombe.

Ô terre, dont la brume efface les sommets,

   Suis-je le spectre, et toi la tombe?

 

Ai-je donc vidé tout, vie, amour, joie, espoir?

   J'attends, je demande, j'implore;

Je penche tour à tour mes urnes pour avoir

   De chacune une goutte encore.

 

Comme le souvenir est voisin du remords!

   Comme à pleurer tout nous ramène!

Et que je te sens froide en te touchant, ô mort,

   Noir verrou de la porte humaine!

 

Et je pense, écoutant gémir le vent amer,

   Et l'onde aux plis infranchissables;

L'été rit, et l'on voit sur le bord de la mer

   Fleurir le chardon bleu des sables.

 

Victor HUGO, Les Contemplations.

 

 

Mon petit coq à l'âne de ce soir : le 31 janvier, je crois, sortira sur les écrans français le film "La vie des autres" ("Das Leben der Anderen"). Je l'ai vu ce matin en avant-première, je peux vous assurer que cette histoire vaut le détour! Tout se passe sous le régime de RDA. Il y est question de Stasi, etc. Je ne vous en dis pas davantage! Si le thème vous intéresse, n'hésitez pas!

 

Et la pensée du jour : "Car il s'agit pour nous, quelles que soient les idéologies, de trouver un équilibre entre la viande et la poésie, entre ce qui est notre donnée première biologique, animale, et la 'part Rimbaud'", Romain GARY.

 

20/01/2007

Animal en quarantaine

oh! le vent se lève au large des galaxies

et je dérêve

dérive à l'infini

oh! oh! tourmenté

oh! oh! torturé

je m'imagine

en ombre vaporeuse

âme anonyme

errante et silencieuse

oh! oh! tourmenté

oh! oh! dépouillé

exigeant l'immortalité

et refusant de retourner

peu à peu vers la face cachée

de la nuit

 

vers l'autre monde

dans le dernier taxi

les infos grondent

et le temps s'obscurcit

oh! oh! tourmenté

oh! oh! torturé

exigeons l'immortalité

et refusons de retourner

peu à peu vers la face cachée de la nuit .../...

 

oh! le vent se lève

au large des galaxies

et je dérêve

dérive à l'infini

oh! oh! tourmenté

oh! oh! torturé

exigeons l'immortalité

et refusons de retourner

peu à peu vers la face cachée

de la nuit

 

Hubert-Félix THIEFAINE

 

Voilà, c'était pour quand même rendre hommage à "Fragments d'hébétude", album sur lequel j'aime aussi quelques chansons, dont celle-là!!!

Merci Petit-Jour de m'avoir conseillé d'aller voir Padam. En fait, il y avait deux concerts : d'abord Damoizo, et Padam ensuite. J'ai adoré les deux! Dis donc, ce Nader Mekdachi, quel charisme! Il arrive sur scène et tu oublies tout ce qu'il y a autour!

Jour J moins sept! Eh oui, encore un compte à rebours! Vous souvenez-vous de l'amie Christelle de "3615 code ta vie"? Elle vient chez moi dans une semaine tout pile! Je suis aussi bouleversée que pour un rendez-vous d'amour!!!!! Ben oui, carrément! Ma meilleure amie d'enfance et d'adolescence qui revient comme ça, comme un cadeau, c'est chamboulant, non?!