17/12/2006
"A part ça tout va bien comme dit Schopenhauer"
La pensée du jour : "J'aimerais que l'on puisse rendre les hommes aussi doux que les tigres", Jean PAUL.
Voici un texte de Schopenhauer. Pour ceux que l'allemand effraierait, pas de panique : j'en ai recopié la version française également!!
Die Menschen gleichen darin den Kindern, dass sie unartig werden, wenn man sie verzieht; daher man gegen keinen zu nachgiebig und liebreich sein darf. Wie man, in der Regel, keinen Freund dadurch verlieren wird, dass man ihm ein Darlehen abschlägt, aber sehr leicht dadurch, dass man es ihm gibt; ebenso, nicht leicht einen durch stolzes und etwas vernachlässigendes Betragen; aber oft infolge zu vieler Freundlichkeit und Zuvorkommens, als welche ihn arrogant und unerträglich machen, wodurch der Bruch herbeigeführt wird. Besonders aber den Gedanken, dass man ihrer benötigt sei, können die Menschen schlechterdings nicht vertragen; Übermut und Anmaßung sind sein unzertrennliches Gefolge. Bei einigen entsteht er, in gewissem Grade, schon dadurch, dass man sich mit ihnen abgibt, etwa oft, oder auf eine vertrauliche Weise mit ihnen spricht : alsbald werden sie meinen, man müsse sich von ihnen auch etwas gefallen lassen, und werden versuchen, die Schranken der Höflichkeit zu erweitern. Daher taugen so wenige zum irgend vertrauteren Umgang, und soll man sich besonders hüten, sich nicht mit niedrigen Naturen gemein zu machen. Fasst nun gar einer den Gedanken, er sei mir viel nötiger, als ich ihm, da ist es ihm sogleich, als hätte ich ihm etwas gestohlen : er wird suchen, sich zu rächen und es wiederzuerlangen. Überlegenheit im Umgang erwächst allein daraus, dass man der Andern in keiner Art und Weise bedarf, und dies sehen lässt. Dieserwegen ist es ratsam, jedem, es sei Mann oder Weib, von Zeit zu Zeit fühlbar zu machen, dass man seiner sehr wohl entraten könne : das befestigt die Freundschaft; ja, bei den meisten Leuten kann es nicht schaden, wenn man ein Gran Geringschätzung gegen sie, dann und wann, mit einfließen lässt : sie legen desto mehr Wert auf unsere Freundschaft : „Chi non istima vien stimato“ (wer nicht achtet wird geachtet) sagt ein feines italienisches Sprichwort. Ist aber einer uns wirklich sehr viel wert, so müssen wir dies vor ihm verhehlen, als wäre es ein Verbrechen. Das ist nun eben nicht erfreulich, dafür aber wahr. Kaum dass Hunde die große Freundlichkeit vertragen; geschweige Menschen.
Aphorismen zur Lebensweisheit.
Les hommes ressemblent aux enfants en ceci qu’ils deviennent désagréables quand on les gâte, c’est pourquoi il ne faut être trop indulgent ou trop gentil avec personne. De même, en règle générale, on ne perdra pas un ami en lui refusant un prêt mais on risque fort de le perdre en le lui accordant, de même, on ne risquera guère de le perdre en se comportant avec fierté et quelque négligence envers lui, mais cela se produit souvent lorsque l’on est trop gentil et trop prévenant, ce qui rend l’ami arrogant et insupportable et provoque la rupture. Mais ce que les hommes ne peuvent pas du tout supporter, c’est l’idée que l’on a besoin d’eux ; il s’ensuit inévitablement de la présomption et de l’arrogance. Chez certains, cette réaction se produit dans une certaine mesure par le simple fait qu’on les fréquente, par exemple qu’on leur parle souvent ou avec familiarité : aussitôt, ils vont s’imaginer qu’eux aussi peuvent se permettre certaines privautés et vont essayer de repousser les bornes de la politesse. C’est pour cette raison que les gens dignes de relations un tant soit peu plus intimes sont si rares et que l’on doit particulièrement se garder de frayer avec des natures viles. Si jamais quelqu’un conçoit l’idée qu’il m’est beaucoup plus utile que je ne le lui suis, alors il a aussitôt l’impression que je lui ai volé quelque chose : il va essayer de se venger et de le récupérer. La supériorité dans le commerce avec autrui naît uniquement du fait que l’on n’a en aucune façon besoin des autres et qu’on le laisse paraître. Pour cette raison, il est recommandé de faire sentir de temps en temps à chacun, homme ou femme, que l’on pourrait très bien se passer de lui, cela renforce l’amitié ; on peut même aller jusqu’à dire que, pour la plupart des gens, cela ne peut pas nuire si, de temps en temps, on laisse percer un brin de mépris à leur égard : ils accordent d’autant plus d’importance à notre amitié : « Chi non istima vien stimato » (qui ne respecte pas est respecté) dit un subtil proverbe italien. Mais si quelqu’un nous est vraiment très cher, alors nous devons le lui cacher comme si c’était un crime. Cela n’est pas précisément réjouissant, mais cela n’en est pas moins vrai. C’est à peine si les chiens tolèrent les démonstrations d’amitié, a fortiori les hommes.
Aphorismes pour une philosophie de la vie.
14:45 | Lien permanent | Commentaires (3)
16/12/2006
Yves Jamait acclamé hier à la salle Poirel!
Enfin, je trouve le temps de renouer le « dialogue » avec vous sur ce blog !
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler du concert auquel j’ai assisté hier soir : celui d’Yves Jamait à la salle Poirel de Nancy. Que dire ? Lorsque le monsieur est arrivé sur scène et a commencé à chanter, j’ai senti des milliers de frissons me secouer la charpente ! Ce genre de truc ne m’arrive en général qu’avec Hubert ! Rares sont les artistes qui, dès leur entrée en scène, me font illico cet effet-là !
Yves Jamait est bourré de charisme ! Par moments, dans les mimiques, j’avais l’impression de deviner un peu Brel…
Il a commencé par « Le coquelicot ». Tout de suite, la salle s’est enflammée. Je suis peut-être née de la dernière pluie, mais je n’aurais pas pensé que Jamait avait déjà son petit public d’initiés !
Pendant deux heures et demie environ, il nous a interprété, avec une puissance et une présence incomparables, des chansons qui sentent la bière (« de Londres à Berlin ! »), les « adieux merdeux », les fins de fête. Tout cela amené toujours avec beaucoup d’humour ! Par exemple, pour « Le carrousel », il a dit que c’était le genre de chanson qui vous plombait une ambiance sur-le-champ et qu’il fallait éviter de la mettre à un mariage !
Il a chanté beaucoup de chansons du dernier album, mais nous avons eu droit aussi à quelques bijoux du premier. La salle était en feu ! Le public s’est, à plusieurs reprises, levé comme un seul homme pour acclamer l’artiste et ses musiciens. Et j’étais heureuse pour toute cette petite troupe, qui mérite vraiment tous les honneurs !
Pour la chanson « Vierzon », dédiée à son père, Jamait a ôté sa casquette, comme pour une mise à nu. Il l’a remise à la fin du morceau. Magnifique ! Il a terminé par une chanson du prochain album.
Je crois que je pourrais facilement devenir accro à ce type. Bon, je ne tomberais peut-être pas dans les mêmes excès que pour le père Hubert, mais je n’en serais pas loin !!!
Voilà. Un artiste à surveiller de très près, donc, et à aller voir et revoir !
Je termine par cette information trouvée il y a peu dans mon indispensable Grand livre de la poésie française (de Marcel Jullian, vous savez ?!) :
Le concours de BloisA Blois où il s’est retiré, Charles d’Orléans organise pour ses amis des joutes poétiques : sur un premier vers donné, il faut composer une ballade ou un rondeau. Un jour, le prince lance cette formule paradoxale : « Je meurs de soif auprès de la fontaine ». Le défi est relevé par un homme misérable, recueilli alors qu’il errait sur les terres d’Orléans. Ce pauvre hère qui affronte le grand seigneur, c’est Villon fuyant Paris et sa police !
Je crois avoir déjà évoqué ce concours de Blois. Je me suis répété cent mille fois la phrase de « Télégramme 2003 » dans laquelle Hubert parle de Villon et de Charles d’Orléans. Selon moi, il s’agit là d’une question : « Qui sera ton Charles d’Orléans ? », c’est-à-dire « Qui te recueillera ? Qui te permettra de sortir de ta tour ? ». Mais bon, je n’affirme rien, je suppose seulement…
Et la pensée du jour : « Tant qu’on est vivant, il faut vivre ! », Maurice Carême.
15:00 | Lien permanent | Commentaires (4)
12/12/2006
Soirée Thiéfaine
Voici les suggestions que me fait Joël Conte, avec qui je suis en contact pour l'organisation de la soirée Thiéfaine : nous pourrions présenter Hubert pendant une demi-heure, ou plus, avec une partie musicale. La deuxième partie serait consacrée à des interventions du public. Joël me demande si un chanteur ou un musicien sera présent. Qui serait prêt à chanter?
Pour ce qui est de la date, je proposerais le dernier samedi de mars 2007. Malheureusement, Tommie, le lundi ne nous convient absolument pas! Ne peux-tu pas t'arranger pour te libérer ce soir-là?
23:44 | Lien permanent | Commentaires (8)
Merci Arnaud!
La pensée du jour : "Mais l'homme a besoin aussi de confort spirituel. La beauté est la charpente de son âme. Sans elle, demain, il se suicidera dans les palais de sa vie automatique", Jean GIONO.
Cela fait des années que je me demande si je retrouverai un jour cette interview dans laquelle Hubert disait qu'il aimait bien l'allemand! A force, je me disais que j'avais peut-être inventé cette phrase, rien que pour me faire plaisir. Eh bien non! Et j'ai retrouvé les propos d'Hubert sur le site d'Arnaud, "Acrobaties verbales"! Mille mercis à toi, donc, ami Arnaud! Vous qui passez par là, allez vite faire un tour sur ce très beau site (mis en lien sur ce blog). Mais peut-être le connaissez-vous déjà? Comment ai-je fait pour ne pas avoir vent plus tôt de son existence?! Les rubriques font toutes joliment référence à des paroles de Thiéfaine, c'est extra! Et si ce que dit Hubert à propos de l'allemand vous intéresse, cliquez sur "Je suis partout".
08:29 | Lien permanent | Commentaires (5)
11/12/2006
Bien fait pour Jacques Canetti!!
Alors là, vraiment, je suis contente, enchantée, ravie, et même carrément heureuse! Ce petit documentaire consacré à Hubert est un bel hommage, vous ne trouvez pas? J'ai bien aimé qu'on l'appelle encore "garçon" et "jeune homme"! Et que l'on dise aussi, à juste titre, que Thiéfaine est le seul phénomène de ce genre en France! Et qu'il fait un pied de nez à toutes les règles de marketing!
Revoir certains visages m'a fait très plaisir aussi. Je n'ai pas reconnu tout le monde, je pense, mais j'ai vu avec certitude JPADPS, le Doc, Brigitte (elle qui disait qu'elle ne serait pas des nôtres au Zénith mais que voir nos visages sur la vidéo lui mettrait du baume au coeur!!), Lunar Caustic, Soph, Evadné. Je crois même avoir vu un bout de Yoann!!! Mais où est 655321?
Enfin, Thiéfaine est reconnu à sa juste valeur! Bien sûr, avant cette émission, il y avait eu des gens qui étaient allés chercher l'animal dans son terrier, mais là, il y a un petit plus. Les présentateurs ont vraiment bien insisté sur le côté atypique de la carrière d'Hubert et ont donné une jolie définition de son oeuvre : du rock poétique, c'est tout à fait ça! Et les mots de Thiéfaine remettent de la joie dans les coeurs, non?! Il dit bien qu'il n'envisage pas de ne faire que du studio. Donc, si prochain album il y a (et il y aura!), il y aura forcément de la scène, non?!
Merci à Daniel (et bonne fête!) de nous avoir mis un lien vers le site génial d'Arnaud (je ne connaissais pas). Je vais vous mettre sans plus tarder dans mes liens sur ce blog. J'avais déjà essayé de le faire avec ton blog, Daniel, mais cela n'a pas marché. Je retente ce soir!
22:32 | Lien permanent | Commentaires (3)
Thiéfaine à Télématin?!!
Avez-vous lu le dernier commentaire de Petit-Jour? Il paraît que ce matin, le "phénomène Thiéfaine" a été évoqué à Télématin! Empressons-nous de retrouver ce document!!!
Cinq minutes plus tard :
Bon, je suis allée sur le site de Télématin. Impossible de retrouver la vidéo. Petit-Jour, tu es mon dernier espoir!!!!
09:25 | Lien permanent | Commentaires (8)
10/12/2006
Un très beau texte de Léo Ferré
"A Charles Baudelaire
Si je vous disais « tu », on me prendrait pour qui ? On dirait : « Celui-là, il se perche là-haut, dans les nuées, avec ses ailes d’albatros qui donneraient plutôt vers le corbeau… »
Si je te disais « vous », tu deviendrais encore plus froid dans ta dernière terre et tu m’appellerais : Léo ! Viens, allons voir les putes du boulevard Edgard Quinet, ce n’est pas loin de chez moi, deux pas, allons même au « Monocle », cette boîte où celles qui « sont trop gaies » s’en vont se faire une nouvelle virginité qui pèsera pas lourd, dans les quatre heures du matin, au bras d’une « saphique d’occasion ». Ils t’ont pillé, Baudelaire, ils t’ont traîné dans leur Morale, ils disent que tu avais la vérole et que tu en es mort. Ils disent tant de choses, tant de choses dans les manuels de littérature, je dis bien « manuel… » avec tout ce que cela comporte d’inversion intellectuelle. Ils sont tous invertis ce jour, ils pensent en reculant. Ils préfèrent qu’on les surprenne par-derrière, pour ne pas voir, avec leur légion d’horreur, leurs journaux qui vont de l’avant comme des écrevisses, leur Culture avec un grand C comme…
J’ai l’impression qu’il n’y a plus grand-chose à découvrir au club des métaphores. La poésie t’a muselé dans le génie étiqueté, inodore avec de beaux et cons discours qu’on doit faire à ton propos et lors d’une pâle distribution de prix au Lycée de Nevers. Rimbaud nous a quittés par une porte de secours.
Il savait que derrière il devait y avoir « la vraie vie ». Breton a fait une fausse sortie… Il l’a dit, dans l’ambulance qui transportait son urgente dépouille de Cahors à Paris. Il t’aimait bien : je pense qu’il aurait voulu écrire des alexandrins, mais un peu trop comme Valéry, son ami, qui est parti, lui, d’académie française… Apollinaire a pris de toi ce qu’il pouvait et puis réinventé le Verbe. Il nous a laissé Aragon qui a bien du talent.
C’est tout.
Quand tu me manques, je te mets en musique, humblement. C’est vraiment la seule rose que je puisse apporter sur ta tombe.
A bientôt."
22:55 | Lien permanent | Commentaires (4)
09/12/2006
Une soirée Thiéfaine, ça vous dirait?! (deuxième partie!)
Pour la soirée Thiéfaine, je continue de cogiter! Je crois que je vais demander des conseils à des personnes qui font partie de ce fameux club de poésie qui se réunit habituellement le premier lundi de chaque mois au restaurant "L'escapade". Comme dirait Sam, maintenant que l'idée est lancée, on ne peut plus reculer! Tant mieux, cela fera une jolie perspective au coeur de la tourmente. De combien de choses la vie nous ampute-t-elle au bout du compte? Combien de déchirures avant le grand saut dans le néant? Combien de chagrins, de grosses larmes qui roulent sur les joues?
22:00 | Lien permanent | Commentaires (6)