04/11/2006
Jour J plus un !
La pensée du jour : "cette nuit gelée que je porte avec moi en tous lieux", Jean GENET. Voilà des mots qui s'accordent bien avec la "nuit carcérale" dont parle Hubert, non?
Voici ce que l’on pouvait lire dans « l’est-éclair » ce matin :
HUBERT-FELIX THIEFAINE ELECTRISE LES NUITS DE CHAMPAGNE
Rock’n’Thiéfaine ! Ambiance des grands soirs hier au théâtre de Champagne pour un concert qu’il ne fallait absolument pas rater. Merci les Nuits.
Jean-Louis Aubert mercredi, Têtes Raides jeudi et enfin Hubert-Félix Thiéfaine hier soir : cette année, les Nuits de Champagne ont vraiment gâté les amateurs de rock, il faut le souligner ! Plus encore que celui d’Aubert, le concert de Thiéfaine était à ne pas manquer. D’abord parce que cet artiste que ne recevra jamais Michel Drucker ne passe pas si souvent par Troyes. La dernière fois, c’était lors des Nuits 1995 en double plateau avec Sinclair. Et encore avant (vers 1983), certains se souviennent sans doute d’un concert à Sainte-Savine…
Le temps a passé, et même s’il est peut-être devenu plus consensuel, Thiéfaine a de beaux restes. Hier soir, dans un théâtre de Champagne sans fauteuil – et qui affichait naturellement complet - l’inclassable quinquagénaire n’a pas mis longtemps pour électriser un public venu pour en prendre plein les oreilles.
Apothéose rock
Un public qui a eu droit en première partie –la neuvième et dernière de la semaine- à Marie Cherrier. Très (trop ?) longue prestation pour cette révélation des rencontres d’Astaffort remarquée par un producteur à 19 ans et qui depuis additionne les concerts. Sa voix n’est pas sans rappeler celle de Vanessa Paradis (ou celle d’une récente « découverte » de la Star’Ac, confiait une connaisseuse….). Au fil des titres, Marie Cherrier raconte des « petites histoires »…un peu naïves parfois (c’est du moins l’impression laissée à d’aucuns). Bref : rien d’extraordinaire.
Heureusement, Thiéfaine a vite ramené la salle à une réalité un peu plus exaltante, donnant à ces 19èmes Nuits qui s’achèvent ce soir une forme d’apothéose rock avant que les choristes n’aient bien sûr le dernier mot.
Texte : Rodolphe Laurent
Naïve, Marie Cherrier ? Peut-être, mais n’oublions pas son jeune âge ! Et puis, toute cette douceur dans ce monde de brutes, cela fait du bien, mince alors ! La demoiselle était très honorée de faire la première partie du concert d’hier soir et s’est presque excusée pour ses chansons qui, dixit Marie Cherrier elle-même, n’étaient pas assez rock’n’roll pour une première partie d’un concert de Thiéfaine ! Moi, je l’ai trouvée adorable. Et touchante. On sentait qu’elle était très émue d’être là. A quelqu’un qui lui disait : « respire, Marie ! », elle a répondu : « Ben oui, mais j’suis contente » ! J’ai adoré ! Si on écoute bien ses textes, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas si naïfs que ça. Et puis, flûte, laissons-lui un peu de temps : elle est toute jeunette ! Elle nous a balancé une de ces chansons sur Renaud, aïe ! La pauvre Romane s’en prenait plein la poire pour pas un kopeck ! Avant d’attaquer cette chanson, Marie Cherrier a dit qu’elle l’avait écrite pour quelqu’un qui l’avait beaucoup influencée et touchée à une certaine époque, et qui ne l’émouvait plus des masses à présent. Sacré Mister Renard, c’est que tu en fais couler, de l’encre, avec tes virevoltes et tes contradictions ! Mais bon, j’ai adopté à ton égard l’attitude de cet auditeur de France Inter qui disait dernièrement à ton sujet que tu avais été celui qui lui avait donné une conscience politique et que l’on pardonnait tout à un premier amour…
Bref… Marie Cherrier nous a quittés sur une chanson sympathique célébrant le « bon vieux temps ». Peu après, nous plongions dans l’atmosphère enfiévrée d’un « Cabaret Sainte Lilith » sentant les « relents d’amour périmé ». Décollage assuré dès les premières notes ! Très vite, on pouvait se rendre compte qu’Hubert était moins « cramponné » à son prompteur que sur les autres concerts de cette tournée. Un petit plus pour nous, je trouve, car ainsi, son jeu scénique pouvait se déployer plus librement. Les yeux moins rivés sur le prompteur, donc, et moins cernés, les paupières moins lourdes qu’à Béthune, par exemple. C’est qu’Hubert nous tenait une grande forme, hier soir ! Et que cela laisse présager l’apothéose pour le jour J moins treize ! Mon petit doigt ne m’a donc pas trompée hier quand il me parlait de concert géant !
Géantissime, oui ! Nous avons eu droit à la totale, shampooing et après-shampooing (parce que, n'ayons pas peur de le dire, nous le valons bien !). Pas de programmation festival donc. Un superbe « Etranger dans la glace » ! Une fois encore, j’ai presque vacillé quand j’ai entendu arriver les premières notes de « Confessions d’un never been ». Celle-là me saisit la tripaille, vraiment ! Surtout quand Thiéfaine s’envole sur « sa nuit carcérale ». « Je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant qui patrouille dans le gel obscur de mon mental » ! La classe !
L’intro de « Télégramme 2003 » était terrible ! On se demandait vraiment ce qui allait nous tomber dessus. Sur cette tournée, chaque concert avait son petit cachet bien à lui ! A chaque fois que j’ai vu Hubert et ses musiciens sur ce « Scandale mélancolique Tour », j’ai repéré de nouvelles audaces scéniques ou musicales. Comme cet incroyable moment, hier, où Hubert nous a plus qu’effleuré Yann Péchin ! Belle complicité ! J’ai adoré aussi cette impression que l’on avait d’entendre une sirène à la fin de « Narcisse 81 ». Hubert nous a finalement annoncé qu’il renonçait à la présidentielle 2007 et que de toute façon, il n’avait pas de programme (vous connaissez la suite : « ce en quoi je ne diffère pas des autres candidats »). Bon, ben, c’est tout : le parti « Solitude et mélancolie » aura connu ses heures de gloire sur cette magnifique tournée qui, ô rage, ô désespoir, va bientôt s’achever ! Nous y aurons cru très fort, à notre « matin du grand soir » ! J’ai rarement vu de tels meetings, rassemblant toutes sortes de gens, venus de tous les horizons possibles !!!!! Tout doucement, je me fais à l’idée de laisser Hubert vivre un peu sa vie sans nous, les gros aficionados givrés qui le vidons de sa substance ! Il nous a donné le meilleur de lui-même sur cette tournée, je crois que je suis rentrée « grandie » après chaque concert. Seule (légère) ombre à ce joli « tableau de chasse » : le Chien à plumes. Mais je ne lui en veux même pas, au brave toutou ! C’était une chouette escapade quand même !
Allez, soyons gais : le Zénith va vraiment bien porter son nom dans treize jours !
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03/11/2006
Troyes : jour J / Paris : jour J moins quatorze!!
"Ah! que la vie est dérisoire, vue de chez nous, vue des hommes, c'en est fou, c'en est déchirant...", René FALLET.
Voilà, le grand jour est arrivé! Et dire que je vais remettre ça dans deux semaines! Voilà un rythme qui me convient bien, je me ferais volontiers des années entières comme ça!!
C'est amusant : j'ai déjà vu Hubert un 3 novembre. C'était il y a sept ans, à Longlaville. C'était un concert grandiose, j'en ai gardé une forte impression. Ce soir-là, j'étais allée au concert avec un type sur lequel j'avais des vues. Sauf qu'après le concert, il m'avait dit : "Ouais, c'était pas mal , mais pour moi, il n'y a personne au-dessus de Cabrel". Ce n'est pas que je n'aime pas Cabrel (enfin, je n'adore pas non plus!), mais là, quelque chose, peut-être mon petit doigt, m'a dit que ce monsieur (tout à fait charmant, au demeurant : c'est lui qui m'avait véhiculée ce soir-là!) n'était pas pour moi, qu'il y aurait toujours, entre lui et moi, un décalage... Et quand je pense que ce soir-là, dans cette même salle de Longlaville, il y avait celui avec qui je devais faire ma vie, je ressens une sacrée émotion!! Un jour, nous nous sommes amusés à compter le nombre de concerts où nous aurions pu nous rencontrer, il devait y en avoir une dizaine! Mais bon, quand ça veut pas, ça veut pas!!!
Ce soir, j'aurai une pensée pour tous ceux qui viennent se balader ici régulièrement. Je vous emmène avec moi, d'une certaine façon! Je tâcherai de passer mon appareil-photo sous le manteau et de vous offrir des clichés potables de ce concert qui, j'en suis sûre, va être GEANT!!!! Oui, quelque chose me le dit, peut-être mon petit doigt...
09:45 | Lien permanent | Commentaires (1)
02/11/2006
Troyes : jour J moins un / Paris : jour J moins quinze!!
Allez, une deuxième pensée du jour : "J'ai traversé tout ça comme un brouillard épais, et tous ces souvenirs, si vivants que je les touche du doigt, il faut que je fasse effort pour me rappeler qu'en réalité je les ai vécus comme en pensant à autre chose, jamais tout à fait là où ma carcasse était", CAVANNA.
Ces mots de Cavanna, je ne les ai pas choisis par hasard... Je pense déjà à l'après-Troyes! Demain, à cette heure-ci, le concert d'Hubert touchera à sa fin ou sera déjà fini, et j'espère que j'aurai su le savourer de toutes mes fibres, que chaque note, chaque mot m'entreront dans l'âme, par tous les pores de la peau, pour y rester imprimés longtemps et me faire vivre encore quelques jours sous le charme de ces moments grandioses... L'ennui, c'est qu'il m'arrive parfois de ne pas savoir jouir totalement de l'instant présent. Hubert est encore sur scène, mais j'ai déjà un pied dans son absence, en gros! Et c'est lourd à porter... "Carpe diem", "carpe diem", "carpe diem", moi qui écrivais ces mots sur tous mes cahiers quand j'étais au lycée, moi qui me disais que s'il n'y avait qu'un principe à retenir, c'était celui-là, aurais-je perdu le mode d'emploi?!
Le pire, pour moi, ce sera l'après-Zénith. Je nose même pas imaginer la "sauvagerie" que va revêtir le réel une fois que cette date-là sera passée!
Je suis une pauvre fille, n'est-ce pas?!! S.O.S amitié, ça existe encore?!!! "Je crois bien qu'ça vient du chargeur"...
22:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Histoire du soldat : suite
La pensée du jour (enfin, de la nuit : je ne dors pas, une fois de plus!) : "Non seulement on rate sa vie mais, plus grave, on rate sa sortie en se prenant les pieds dans le tapis. On se voudrait Mozart, Rimbaud, Van Gogh, on est Gugusse...", René FALLET.
J'ai profité des vacances de la Toussaint pour taper pas mal de pages d'Histoire du soldat. Il ne m'en reste plus qu'une quinzaine à recopier, encore un petit effort! Sév, j'espère que tu y trouves toujours ton compte!!
LE SOLDAT, dans la coulisse.
Ah ! brigand ! bougre de brigand !
Il apparaît, le sabre hors du fourreau, et se jette sur le diable.
LE DIABLE, sans bouger.
Qu’est-ce que tu vas faire, à présent ?
LE SOLDAT,
Reculant tout en le menaçant encore.
Ah ! brigand, attends seulement !...
LE DIABLE
Tâche de parler poliment !
Et puis, tranquille !... Bon… Tu m’entends ?
Qu’est-ce que tu vas faire à présent ?
Le soldat a baissé la tête. Silence.LE DIABLE
As-tu déjà tout oublié ?
Et ce livre bien relié ?
LE SOLDAT
Il est parmi mes affaires.
LE DIABLE
Alors de quoi te plains-tu ?
Tu as plus que le nécessaire,
puisque tu as le superflu.
Et puis, tu es soldat, ou quoi ?
Fais voir à ces messieurs et dames (criant) :
Garde à vous !... bouge plus !... Bon !...
Montrant le sabre.
Cache-moi ça !
Le soldat remet le sabre au fourreau.
Ôte ton sac, pose-le là !...
Il montre le fond de la scène. Le soldat obéit.
Bon !... Tu reprends la position…
Garde à vous !... A présent, attention !
Tu vas ôter ton bonnet de police. Mets ça ! Tiens !
Il lui jette une casquette.
Elle te va joliment bien.
Ôte ta vareuse, on te trouvera un veston.
Tu reprends la position.
Le soldat ôte sa vareuse.
Tu reprends la position…
Garde à vous !... C’est pas fini.
Le livre, où est-ce que tu l’as mis ?
Le soldat montre le sac.
Ah ! oui, tu me l’as déjà dit.
Va le chercher.
Le soldat va à son sac. Le diable l’observe. Le soldat fouille dans le sac et en tire plusieurs objets.
Rien que le livre ! Bon, tu l’as ?
A présent, tu reviens vers moi.
Le soldat vient, le livre à la main.
Mais ne le tiens pas comme ça.
Tu pourrais le perdre, mets-le sous ton bras.
Il met le livre sous le bras du soldat.
Un livre qui vaut des millions !
Là, sous ton bras… ça va bien, mon garçon.
Il sort le violon de sa poche.
Ce que j’ai et ce que tu as ;
chacun son bien, comme tu vois.
Il emmène le soldat. La scène reste vide un instant. Musique. La même qu’au commencement de la scène. Le rideau se baisse. Fin de la musique.
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01/11/2006
La nuit de la Samain
En ce jour de Toussaint, voici ces mots de Jean-Claude PIROTTE : "Je ne laisserai pas de quoi payer mon enterrement. Cela me réconforte".
Avec un peu de retard et uniquement pour les beaux yeux de 655321 (qui a d’ailleurs intérêt à me poster un commentaire au bas de cette note !), je vous mets un petit mot sur la nuit de la Samain ! Voici l'adresse du site sur lequel j’ai trouvé les quelques informations qui vont suivre : http://users.skynet.be/litterature/halloween/txtjeanmarkale.htm
Halloween est une transformation de l’expression anglaise « All (saints) even », c’est-à-dire, tout simplement, la veille de la Toussaint.
Cette fête renvoie à la fête celtique de Samain. C’est une fête d’obligation pour tous les membres de la communauté ; ceux qui s’abstiennent sont frappés de folie ou meurent. Par ailleurs, il s’agit à la fois d’une fête religieuse et profane : on ne fait pas de distinction, à cette époque, entre les deux aspects.
Les réjouissances consistent essentiellement en un partage de nourriture et de boisson, une sorte de communion comme la Cène chrétienne ou le rituel d’Eleusis. Mais la fête celtique se caractérise par ses excès, notamment de boisson. Il s’agit sans doute d’une transposition symbolique où l’orgie est vécue comme une recherche d’énergie collective qui permet de dépasser la condition humaine, une sorte d’expérience mystique. L’ivresse permet d’être au milieu, sur la frontière indécise entre visible et invisible, lumière et ombre, divin et humain.
On mange énormément aussi, surtout du porc, nourriture sacrée qui produit l’immortalité et assure la survie pendant l’hiver.
Par ailleurs, présidée par le dieu Lug, dieu civilisateur et de lumière, Samain est aussi une fête de lumière. Les feux sacrificiels ont un sens symbolique : les éteindre signifie éteindre symboliquement l’année écoulée. Ensuite, druides et dieux ouvrent l’année nouvelle en allumant un feu spirituel qui guidera les humains.
Un autre rite bien connu de Samain est la cueillette du gui. Enfin, on pratique le sacrifice de deux jeunes taureaux.
Et, pour finir, voici le texte de la chanson de Thiéfaine, « La nuit de la Samain », justement ! Que pensez-vous de cette chanson ? Pour ma part, je la trouve bizarre. Je ne peux pas dire que je la déteste, mais je suis loin de l’adorer… J’aime son atmosphère étrange, due surtout à la musique. Mais, quand même, il y a un truc qui me gêne. Difficile à expliquer !
La nuit de la Samain
La douceur convulsive des ventres funéraires
Accouche de revenants aux yeux pâles et meurtris
Parmi les os broyés des squelettes en poussière
Couronnés de lauriers desséchés et flétris
De généreuses harpies aux aboiements lubriques
Offrent leur cellulite et leurs nichons blafards
A de quelconques fouines en robes synthétiques
Fendues jusqu'aux néons de leur croupe ovipare
Mouvement chorégraphique d'un trip au bord du vide
Où le danseur en croix sodomise un lépreux
Devant les caméras saturnales et fétides
De la pensée commune aux troubles nauséeux
La nuit de la Samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la Samain, gueule de pine halloween
Jocrisses et palotins, sulfateuses endocrines
Je vois des cavaliers qui te sucrent tes tours
Sur l'échiquier barbare au style mahométan
Et puis ta reine en garde et tes pions qui débourrent
En cramant la mosquée où je fume en afghan
Projection primitive d'un logiciel sans fin
J'attends la fleur féline aux yeux mouillés de chrome
Sous le plumage poisseux des regards clandestins
Rivés sur le cockpit de mon vaisseau fantôme
La nuit de la Samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la Samain, gueule de pine halloween
Jocrisses et palotins, sulfateuses endocrines
La vidéo mentale projette sur mes capteurs
L'imago populaire, hystérique et banal
D'un égout surpeuplé de monstres tapageurs
En quête d'une orgie sur l'écran terminal
La nuit de la Samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la Samain, gueule de pine halloween
Jocrisses et palotins, sulfateuses endocrines
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30/10/2006
"Scandale mélancolique" édition limitée
La pensée du jour : «Je ne m’embête nulle part, car je trouve que, de s’embêter, c’est s’insulter soi-même », Jules RENARD (dans son génial Journal).
Oui, donc, ce matin, aux aurores, branle-bas de combat dans toute la maison. Vite, on se lave, on s’habille, et on saute dans la voiture !
Quelque temps plus tard, je revenais avec mon trésor entre les mains ! Me voilà dans la voiture, en train d’écouter d’abord la nouvelle version de « When Maurice meets Alice ». J’adore ! Une fois de plus, cent milliards de frissons. Et les larmes aux yeux, comme toujours lorsque je découvre (ou redécouvre) quelque chose de l’ami Thiéfaine. « La fille du coupeur de joints » version 2006 me bouleverse, sans doute parce que pour moi comme pour tant d’autres, cette chanson est devenue synonyme de fin ou presque fin de concert. Sur cette tournée, je me suis vraiment mise à adorer cette chanson ! A chaque fois que retentissent les premières notes, il se passe un truc bizarre à l’intérieur… Ce matin, j’ai retrouvé ça, dans ma voiture, sur l’autoroute ! Arrivée au terme de ma course, je ne savais plus vraiment où j’habitais, ni où je devais garer la voiture, ni même comment enlever la ceinture de sécurité (véridique : je suis allée chercher la boucle à gauche !). Je suis rentrée au bercail, toute émue, toute secouée. Ça dansait partout en moi et tout autour, comme après un rendez-vous d’amour !
Et tant pis si je suis ridicule, j’adore vivre mes émotions à fond ! En écoutant ces deux chansons dans ma voiture, je pensais à la fin de La promesse de l’aube, de Romain Gary : « J’ai vécu », écrit-il en conclusion. Eh bien moi aussi (c'est prétentieux, mais je m'en moque!) ! Et c’est bien souvent en écoutant Hubert ou en m’enivrant de littérature que j’ai ressenti de toutes mes fibres que ça bougeait en moi, qu’il y avait vraiment quelqu’un à l’intérieur !
Ensuite, de retour dans mes pénates, j’ai regardé les extraits des Francofolies, ainsi que cette séquence dans laquelle Thiéfaine parle de « When Maurice meets Alice ». Sur « Télégramme 2003 », une fois de plus, j’ai pris en pleine binette le regard incroyable d’Hubert… J’avais l’impression d’être moi-même aux Francofolies ! Patience, tout doucement, les concerts, ça revient !!
J’ai adoré ce que Thiéfaine a dit à propos de « When Maurice meets Alice ». Il expliquait qu’en devenant parent soi-même, on ne se révoltait plus contre ses propres parents. Exactement ce que je me dis depuis que je suis passée de l’autre côté : je comprends mieux mes parents à présent…
Et cette remarque à propos des chrysanthèmes, tiens : je ne sais plus comment Hubert formule les choses, mais il dit en gros qu’il préfère prendre sa guitare et dédier une chanson à ses parents plutôt que d’aller mettre des chrysanthèmes sur leur tombe. Un peu ce que je me disais en cette période de Toussaint : je voyais tout à l’heure des gens enfourner je ne sais combien de pots de chrysanthèmes dans le coffre de leur voiture et me disais, dans un accès de mauvaise conscience : « Tiens, c’est vrai, je ne fais pas ça, moi, avec mes grands-parents ou mon ami Christophe ». Oui, mais voilà ce que je fais : pour mes grands-parents, je vais régulièrement dans des lieux qu’ils affectionnaient et je leur cause souvent ! Quant à Christophe, cela fait des années qu’il vient à tous les concerts de Thiéfaine avec moi. Il ne me viendrait pas à l’idée de le laisser sur le carreau, lui qui a tant aimé cet artiste ! Et, franchement, je me sens plus proche de tous ces gens-là lorsque je suis "avec" eux dans des endroits remplis de vie, plutôt que devant leur froide pierre tombale...
Voilà, une fois encore, je me retrouve à cent pour cent dans les propos de cousin Hub’, je n’y peux rien !
Et vous, que dites-vous de cette édition limitée? Je trouve que c'est un bel avant-goût du DVD de cette tournée! Un peu comme Troyes sera, pour moi, un avant-goût du Zénith!!!
Me revoilà quelques minutes plus tard pour ajouter deux ou trois bricoles au bas de cette note (l'avantage d'être en vacances : je me fais des journées où ça cartonne à Hubert, LA CLASSE!). J'ai bien aimé un autre truc dans ce que disait Thiéfaine à propos de "When Maurice meets Alice" : en gros, il explique qu'il aime mettre tel ou tel mot à un endroit où on ne l'attendrait pas forcément. Ah, j'adore aussi! Il y a tant de chansons pour lesquelles on peut deviner les rimes qui vont immanquablement arriver! Thiéfaine met les mots et la poésie sens dessus dessous, et cela donne une merveilleuse harmonie. Et c'est sans doute ce qui le hisse au-dessus du lot. Et tant d'autres choses encore!
Encore un mot : pour la nouvelle version de "When Maurice meets Alice", je préfère le refrain de la version originale. Mais bon, globalement, je suis dingue de cette version-là aussi!!!
14:15 | Lien permanent | Commentaires (13)
"Scandale mélancolique" édition limitée : jour J!!!!
Oui, ça y est : je l'ai! Dans le magasin où je suis allée acheter ce double CD, j'ai fait remuer ciel et terre à la vendeuse, qui a fini par me le dégoter, bien planqué au fond d'un placard (si c'est pas misère!).
Je suis folle de joie, ça chante et ça sautille à l'intérieur! Je reviens tout à l'heure pour en parler car, quand même, j'ai peut-être une fille qui a besoin de sa maman de temps à autre!!
11:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/10/2006
14 décembre 1996
Allez, j'en remets une petite louche! Voici, cette fois, un texte écrit le 14 décembre 1996, à propos de Thiéfaine. Ce soir, j'ai cherché, dans mes cahiers, les passages dans lesquels j'évoquais Thiéfaine (et Dieu sait s'il doit y en avoir une ribambelle!), mais je n'ai presque rien trouvé. Je me souviens d'un texte kilométrique, écrit je ne sais plus quand, dans je ne sais plus quel cahier. Bah, si je ne retrouve pas ces trucs-là, c'est peut-être aussi bien!
"J'ai réllement découvert Thiéfaine en 1992. Quatre ans, déjà. Et j'éprouve toujours les mêmes sensations lorsque j'écoute ses chansons. Thiéfaine a le don de créer une ambiance particulière, de prendre toute la place... Quand j'écoute "Alligator 427", "Mathématiques souterraines", "Les dingues et les paumés", "La dèche, le twist et le reste", et tant d'autres, j'ai l'impression de pénétrer dans la sphère intime du bonhomme. Thiéfaine a un charisme gigantesque, un regard troublant, une voix qui vous dit "revenez-y", une sensibilité incroyable... Selon moi, c'est le plus grand chanteur de cette fin de siècle! Un véritable poète à qui je dois, en partie, la vie. Si je n'étais jamais allée le voir en concert, Dieu sait comment aurait évolué mon histoire... Ce concert m'a redonné goût à la vie. Quand j'écoute Thiéfaine, je me sens moins seule. Moins honteuse de n'être qu'un être humain..."
Voilà. Bon, ça vaut ce que ça vaut, comme tout le reste! Je constate en tout cas que dans tous les textes j'insiste sur le fait que, grâce à Thiéfaine, du jour au lendemain, je me suis sentie moins seule. Je constate également que son regard m'a toujours frappée...
Un peu avant, toujours dans le même cahier, je tombe sur ces mots :
"Thiéfaine, alligator de mes nuits solitaires
Borniol apaisant de mes errances en mer
Rimbaud du troisième millénaire
Compagnon d'infortune, mon soleil, mon frère"...
(Un peu sur le modèle de Baudelaire : "mon semblable, mon frère").
Bon, là, j'ai besoin de toute votre indulgence!
22:45 | Lien permanent | Commentaires (3)